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ilix-liuit ans, laquelle étoit al ici n te d'une Dartre pustuleuse miliaire {Herpes pustulosiis inilians). Cette
éruption avoît parliculièrcinent son siège sur la partie supérieure et sur les deux parties latérales du front,
à l'endroit où commencent les clieveux. Elle étoil composée d'une multitude de très-petits boutons, entourés
d'une très-petite aréole rouge et enflammée, sur-tout quand la jeune malade se grattoit. Les uns étoient
isolés, les autres ¡)lus rapprochés. La plupart de ces boutons, quand la malade ne se grattoit pas, étoient d'un
gris luisant, qui les faisoit absolument ressembler pour la forme à des grains de millet. La demoiselle qui
éprouvoit cette affection, étoil forte, vigoureuse et robuste, et n'étoit fatiguée que parles démangeaisons
vives qui tourmcntoient son front.
Sixième Observation. — Le fait que je vais rapporter est absolument analogue au précédent j mais il est
•infiniment plus grave. Mademoiselle Hazon, âgée de treize ans, d'un tempérament sanguin et bilieux, ayant
les cheveux châtains, nous a présenté l'observation d'une Dartre pustuleuse miliaire , dont les caractères
étoient les suivans : la peau ofTroit une teinte salej elle étoit rude, et dans quelques parties laissoit tomber
des écailles furfuracées, lorsqu'on la frottoit. Mais l'altération la plus remarquable consistoit dans une nuiltitude
de petits boutons qu'on observoit au front, aux joues, au menton, mais sur-tout aux organes de la
génération et à la face interne des deux cuisses. Ces boutons, qui étoient- rapprochés comme par plaques,
excitoient un prurit insupportable. On vojoit à leur sommet des petites vesiciiles blanches, remplies d'une
humeur plus ou moins épaisse et comme puriforme. Depuis deux ans, celte maladie persiste avec une ténacité
surprenante.
SepUèine Observation. — La nommée Jeanne-Marie Boucher, âgée de trente-sept ans, est affectée depuis
cinq mois d'une Dartre pustuleuse disséminée {Herpespustulosus disseminatus). Cette femme attribue l'origine
de cette maladie à un remède secret qu'un chirurgien lui fit prendre. Aussi-tôt qu'elle en eut fait usage,
elle éprouva une éruption de boulons semés çà et là sur différentes parties du corps, telles que la poitrine,
les épaules, le col et le visage. La malade s'élant frottée avec du précipité rouge, les boulons, au lieu de disparoître,
devinrent plus gros, plus nombreux, et d'une couleur très-rouge; le ne/ en étoit recouvert, au
point qu'il étoit bosselé et inégal. Ces boulons ne suppuroient qu'après un temps très-long; alors, ils so
couvroient d'une écaille blanchâtre, lenticulaire ; quand celte écaille étoit tombée, il rcstoit une tache d'un
rouge foncé, qui metloil beaucoup de temps à se dissiper.
Huitième Observation. — 3'ai observé la même variété de Dartre chez le nommé Gonol; cette maladie
s'étoit jetée sur toutes les parties de sou corps, mais principalement sur son visage. Elle consistoit dans de
très-gros boutons disséminés çà et là, et paroissant avoir un siège très-profond dans le système dcrmoïde. Nous
observâmes en outre que la peau étoit piquetée de petits points noirs, comme si elle avoit été frappée d'un
coiip de pistolet, el que la poudre se fût incrustée dans le tissu dermoïque. La Dartre atteignit le malade jusque
dans l'organe de la vue , au point qu'il ne pouvoil ni ouvrir les yeux ni supporter la lumière, et qu'il étoit
contraint de porter des conserves. Il ressentoit aux paupières des douleurs picotantes et dans tout le corps
des démangeaisons très-vives. Intérieurement, c'étoit un grand feu qui lui causoit des insomnies accablantes.
Pour se soulager, il arrosoit son visage avec de l'eau fraîche : il auroit désiré y mettre de la glace. C'est
sur-tout lorsqu'il avoit mangé que les boutons grossissoicnt et causoient im bien plus violent prurit. Le
même phénomène avoit lieu lorsqu'il entroit dans un endroit chaud, dans une assemblée, &c. D'ailleurs,
le sommeil étoit bon, et toutes les fonctions s'cxécutoient chez lui avec régularité.
CXCL Le tableau que je viens d'offrir à mes lecteurs, peut facilement faire juger combien la Dartre
pustuleuse est modifiée dans ses formes, et combien les auteurs sont peu fondés, lorsqu'ils traitent isolément
dans leurs ouvrages des variétés d'affection qui se rapportent toutes à une seule espèce. En effet, les pustules
que nous avons eu occasion de décrire, suivent à-pcu-près la même marche ; elles peuvent sans doute dillerer
par leur situation el par leur volume ; mais leurs principaux phénomènes sont identiques.
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