1 i lilt
J////^ //. J( • ^ //////// '
M A L A D I E S DE LA PEAU.
PREMIÈRE PARTIE.
=35
ESPÈCE PREMIÈRE.
P S O R I D E PUSTULEUSE. P SO RIS pustulosa. P l anche s 5o et 5i.
Éruption contagieuse, setendant
poignets, au pli des coudes et
boutons ou noeuds, dont nous décrirons plus bas li forme et la marche.On rattache
une ou plusieurs parties du corps, le plus souvent dans les interstices des doigts, ou ù la /ace interne des
genoux, sous les aisselles, aux parties latérales du ventre, le long des cuisses, etc., sous forme de petits
e espèce les deux variétés siùvantes :
À. LA PsoniDB
designée sous
à devenir pur
praüLBSTE, ou TULGAtRE. Psoris pustulosa. — On la nomme aussi gale humide. Elle est plus particulièrement
dernière dénomination, parce que les boutons qu'elle détermine renferment une matière qui tend de plus en plus
. Cette variété attaque principalement les personnes grasses, douées d'un tempérament lymphatique ou sanguin.
B. LA PSORIOE RNSTIILENSB SBREOSE, OU CANISE. Psoris serosa. — On la nomme aussi gale canine à cause de sa ressemblance avec l'éruption
qui attaque si souvent nos chiens domestiques, et que ces animaux peuvent communiquer à l'homme. Dans le bouton qui distingue cette
variété de gale, il n'y a guère qu'une matière séreuse et très-limpide. Elle attaque de préférence les individus maigres, d'un tempérament
mélancolique ou bilieux, doués d'une fibre sèche.
OBS. Ces deux variétés de gale sont absolument la mên
l'aitribuer à l'idiosyncrasie du sujet qui s'en trouve affecté.
; maladie. S'il y a quelque différence dans les boutons qui la constituent, il faut
T A B L E A U DE LA P SOR IDE PUSTULEUSE.
DCCCVII. La psoride pustuleuse se montre à peine sur les tégumens, que les malades éprouvent déjà un sentiment
de prurit, de cuisson ou d'ardeur. La peau est quelquefois rouge et comme un peu phlogosee; mais bientôt l'apparition
des boutons de'cèle le caractère de la maladie. Ces boutons se montrent dans les parties du corps qui out été primitivement
infectées ; mais, comme je l'ai déjà dit, on les remarque le plus souvent aux faces internes des doigts des
deux mains, aux poignets, aux jarrets, aux aisselles, d'où ils peuvent se propager ensuite sur tout le reste du
corps. J'en ai v u se développer sur le visage des enflms, quand ils embrassent trop souvent le col de leurs nourrices
galeuses. Le même phénomène a lieu sur toutes les portions de l'appareil tégumentaire qui se trouvent exposées à la
contagion.
Personne n'ignore que la psoride pustuleuse se manifeste par de petits boutons blancs et comme noueu.xj
tantôt rapprochés les uns des autres, tantôt disséminés çà et là sur la périphérie de la peau. Ces boutons, dont
la base est plus ou moins dure, se convertissent en pustules vésiculeuses, lesquelles ue tardent pas à se remplir
d'une humeur séreuse, limpide et transparente : on les voit s'élever et augmenter progressivement de volume. Quand
ils ont atteint leur accroissement, les démangeaisons redoublent; elles se fout particuUèrement sentir quand les malades
s e couchent et s'échauffent par la chaleur du lit.
Il est digne d'observation que les pustules prennent plus ou moins d'étendue, selon l'idiosyncrasie, le tempérament
de chaque sujet, le relâchement du tissu muqueux, le genre de vie et le défaut de propreté; en
g é n é r a l , elles se multiplient davantage dans les endroits où la peau est moins exposée à l'action de l'atmosphère.
L'humeur transparente qu'elles renferment prend avec le temps plus de consistance. Les boutons s'élargissent en
suppurant et se couvrent enfm d'une écaille sàle et grisâtre; quelques-uns d'entr'eux deviennent plus ou moins
confluens; ils s'agglomèrent et parfois se confondent. Le prurit devient alors si véhément, que chez certains individus
il provoque la fièvre, en sorte qu'ils ne peuvent goûter un seul instant de sommeil, et qu'on les trouve le
matin avec une peau tout-à-fait déchirée ou lacérée par leurs propres ongles. Tel est le spectacle ordinaire des
souffrances que nous offre l'intérieur de l'hôpital Saint-Louis, où la psoride pustuleuse sévit sous toutes ses formes.
Nous représentons ici la psoride pustuleuse exempte de toute complication; car, si elle se manifeste avec d'autres
maladies, on conçoit qu'elle doit plus ou moins participer de ces divers modes d'altération. II y auroit beaucoup
de choses à dire sur le genre de prurit qui l'accompagne; ce prurit suscite une sorte d'ardeur dans toute la
peau, ardeur qui redouble quand on viole les lois du régime, quand on s'abandonne avec excès aux liqueurs spiritueuses,
quand on se nourrit de matières épicées, de viandes lourdes et indigestes, etc. Les individus qui sont en
proie à ce violent prurit éprouvent môme une sorte de volupté lorsqu'ils se grattent : cette observation n'échappe à
personne. Oa a souvent parlé des habitans de la Basse-Bretagne et d'autres lieux où se déclare fréquemment cette
s o r d i d e éruption; on sait qu'ils aiment à faire usage de chemises de toile neuve, particulièrement de celles dont
et lissu est rude et grossier : le frottement habituel qui en résulte leur procure par intervalles les plus agréables
sensations.
'' "iL i Ä i i .