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M A L A D I E S DE L A PEAB. 169
PREMIÈRE PARTIE.
FAITS relatifs à l'histoire pai-ticulière des Icthyoses.
ESPÈCE PREMIÈRE.
ICTI-lYOSE NACRÉE. ICTIIYOSIS lùtida. Planche XXXVII.
Icthyose se manifestant sur une ou plusieurs parties des liigumens par des ¿cailles plus ou moins dures et rcnitentos, dune coulcur
nacrée ou grisâtre, ce qui donne au corps vivant l'aspect de l'enveloppe des poissons ou de la peau des serpens.
Oos. Celte espèce présente en conséquence denx variétés :
J. L'Ictotose nacrée ctprihe. — Icthjosis nitida cyT)rinea. Éc»llles dores, blaachtttres, ayant beaucoup de ressemblance avec les écailles
de la carpe; c'est celle qui a le plus d'intensité.
B. L'Ictuyose nacrée sbrpektise. —Iclkjosis nitida scrpcntiua. Dans celte variété, les écailles ne sont pas dures ; elles n'ont aucune consistincc^
elles ont la finesse et la ténuité de la peau des serpens. Cette Ictliyose attaijue presque toujours les vieillards. Nous en avons recueilli
plusieurs exemples à l'bòpital Saint-Louis.
TABLEAU DE L'ICTHYOSE NACRÉE.
D L X X I I . li'Îcthyose nacrée se manifeste communément quelques mois après la naissance. EUe s'annonce par
une desqiiammation lurfuracéc, et l'épiderme se renouvelle plusieurs fois. Bientôt après, les écailles deviennent
plus apparentes-, elles occupent principalement les avant-bras, les bras, les jambes et les cuisses. Ou les observe
aussi ti'ès-frcqucmment sur l'abdomen et sur la partie antérieure du tronc. On n'en voit point à la paulmc des
mains et à la plante des pieds.
Les écailles de l'Icthyose nacrée sont tantôt épaisses et foiTnées de plusieurs couches d'épidcrme superposées,
ce qui leur donne une teinte plus foncée et plus opaque ; tantôt elles sont simples et d'un blanc nacré, petites,
bornées par des lignes droites qui se coupcnt à angles, comme les rides qu'offre naturellement la surface de la
peau. C'est aux endroits de ces rides que les écailles sont comme cassées. 11 est au contraire de ces écailles qui
sont larges et transparentes, sans être brisées aux surfaces qu'occupent les rides dont nous venons defaii-e mention.
La couleur luisante de ces plaques les a fait comparer aux écailles dont les poissons sont revêtus.
On a tracé des descriptions plus ou moins hideuses de l'Icthyose nacrée; on a cité des individus, dont les
extrémités supérieures et infériein-es étoient entièrement écailleuses. On a vu tout le corps, à l'exception de la tête,
envahi par cette infirmité dégoûtante, et comme recouvert d'une peau de phoque j les tégumens étoient durs et
scabreux au toucher. Le vulgaire ne manque pas de débiter des contes absurdes sur de semblables accidens; tant
ils excitent la surprise ! Cette épaisseur de la cuticule sert en quelque manière de vêtement , et l'on atteste que les
malades frappés de l'Icthyose sont moins susceptibles d'être aiïcctés par le Iroid que les autres individus.
Au bout de quelque temps, les écailles qui sont d'aboi-d très-adhérentes aux tégumens, deviennent moins
tenaces, se détachent et finissent par tomber. Au-dessous, la peau est saine, nullement douloureuse, ni eiillamméej
l'oeil n'y distingue aucune altération. Tous les ans, il y a un renouvellement complet des écailles.
Dans quelques cas, l'épiderme se détériore sans prendre plus de consistance et d'épaisseur. La peau a la ressemblance
la plus parfaite avec celle des serpens. Nous avons observé plusieurs exemples de cette variété à l'hôpital
Saint-Louis, et il est assez ordinaire de la rencontrer chez les enlans aussi bien que chez les vieillards. 11 existe
à Paris une famille entière composée d'individus des deux sexes, lesquels sont soimiis à une desquammation
fui-furacée qui a lieu au renouvellement des saisons. Ces pauvres gens disent en langage trivial qu'ils ont la peau
trop CGui-tc, et que ne pouvant contenir le corps , elle se crève. Une jeune actrice d 'un de nos petits tliéâtres, douée
d'ailleurs d'une physionomie très-agi-éable, étoit aiîectée de cette Icdiyose. Heureusement que son col et son
visage en étoient préservés; la peau de l'abdomen avoit non-seulement l'aspect, mais encore la couleur de la
vipère : la peau des cuisses avoit plus de ressemblance avec celle d'une carpe. Cette maladie disparoissoit par les
bains, et ne tardoit pas à se remontrer aussitôt qu'on en discontinuoit l'usage.
Ce qu'il y a de remarquable, lorsqu'on considère sous un point de vue général, l'Icthyose nacrée, c'est que
répaisseur des écailles, suit en quelque sorte l'épaisseur de la peau. Elles sout particulièrement très-apparentes
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