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M A L A D I E S D E L A P E A U . „
ESPÈCE SEPTIÈME.
DARTRE ÉRYTHÉMoÏDE. HERPES erythemoïdes. Planche XXV.
Dartre se mamfestanl sur uno ou plusieurs parues des tégumens, par des élevures rouges et enaammées. Ces élevures produites par
le gonflemeul du t.ssu eutaué, se terminent à la longue par de légères e.foliations de lépidernie, andogues à celles de'l'érydiême.
OBS. La Dartre irjIhimoMe contient peut-être des variétis que l'obserration n'a pu encore iKcouvrir. J'ai rempli l'objet le plus impotlant
qui éto.t de «gnalei- d'.boi-d aux yeux des praUcien. les mais caractères de cette espèce. Pourroit-ou lui rapporter cotte ¿ruptiou .ingalièie'
qui forme ça et la des ¿levures rougeàtres et comMe huilée., semblables mm vincules plate, que font naître .ur 1« peau la percusiion opícíé
avec de. ortiesî Dans ce cas, on la désigne,-oit sous le nom d'//«y„ eryihmmit. urticatm. Ce. élevurc. se montrent ,ur-tout eu tri,,
grande quantité sur la peau, lorsqu'on la gratte avec force : elle, y occasionnent une démangeoi.on bridante. Toute eau« irriUnte, comme ,„r
exemple, la cb.lcur de l'.lmo.plicte, de. alimcns salés, ou de. liqueurs spiritucusu, etc., peuvent cau«ir leur développement. Elte sont d'une
grandeur très - variable. Il en est qui ne surpassent point une grosse tête d'épingle, d'autre, qui égalent une pièce de monuoie de dix sol. : le, une.
sont blanches ; on le. preudroit poui" des vé.icules : d'autre, enfm sont uniformément rosée, dès l'instant de leur apparition. Elles parois«;nt brusquement
et cessent de même : alor. la peau n'est plus tuméfiée ; mais on n'y voit ni exsudation ni dcsquammation. Cependant cet exanthème peut
durer long - temps ; car le. élevures ou sidllies cutanées, ne .'évanoniaent sur une partie du corps que pour .e porter sur une autre, etc.
T A B L E A U DE LA D A R T R E ÉRYTHÉMOÏDE.
CXCV. Cette affection a dû être rarement observée, puisqu'elle ne figure encore dans aucun cadre nosologiciue.
Cependant Vogol paroît l'avoir connue. En effet, cet auteur fait mention d'une maladie qui se déclare
par des plaques d'un rouge foncé, lesquelles sont ardentes et prurigineuses. Elles viennent avec ou sans
fièvre. Elles sont accompagnées de douleurs vagues dans la tête ou dans les épaules ; ensuite, ces plaques
palissent, et se terminent par une desquainination légère, &c.
Je reconnois dans ce tableau la plupart des phénomènes qui sont propres à l'espèce que je décris. Ce sont pareillement
des taches rouges, isolées, qui s'étalent sur le dos des mains, sur le visage, sttr la poitrine, &c. Ces taches
laissent entr'elles des intervalles oit la peau est parfaitement saine et naturelle. On croiroit au premier aspect
que le malade a été piqué par des insectes vénéneux, tels que les cousins, les frelons, les abeilles, &c.
Dans tous les endroits affectés, la peau s'irrite et se tuméfie ; après quelques jours, lorsque l'état inflammatoire
diminue, elle se ride ou se gerce en s'affaissant. Elle étoit d'abord d'un rouge cinabre; mais ensuite elle
prend une teinte bleuâtre ou violacée, quelquefois jaunâtre ; enfin, son épiderme s'exfolie légèrement.
Les malades éprouvent des picotemcns légers et superficiels, analogues à ceux que fcroit éprouver l'application
d'tme eau âcre ou saline sur une plaie, un sentiment de gène et de roideur, une sorte de fourmillement,
&c. Lorsqu'il y a de la fièvre, la tète est affectée d'une douleur gravative, &c.
Celte Dartre a beaucoup d'analogie avec la Dartre phlycténoïde, relativement à la marche des phénomènes.
Toutes les deux parcourent leurs périodes, tantôt en peu de jours, tantôt en plusieurs mois. Toutes
les deux semblent former une affection intermédiaire entre les Dartres et les exanthèmes aigus.
Obsen'ations relatives à la Dartre érythémoïde,
C X C V L Première Ohsenation. — Etienne Maugcon, papetier, âgé de trente-cinq ans, du département
de Seine et Oise, doué d'un tenipcranient sanguin, d'une constitution robuste, ayant les cheveux et les
sourcils chiitains, les yeux bleus, vint à l'hôpital Saint-Louis dans le mois de janvier de 1806. Il nous dit avoir
éprouvé plusieurs maladies dans sa jeunesse. Ses parens ne jouissoient pas d'une bonne santé. Sa soeur avoit des
Dartres. Sa mère étoit morte assez jeune par le vice scrophuleux, porté au plus haut degré. Il avoit déjà été atteint
lui-même doux ibis d'une éniption semblable à celle que nous allons décrire. Voici quels furent ses principaux
phénomènes, lorsque nous eùnjcs l'occasion de l'observer. Les mains furent d'abord attaquées, puis les jambes,
puis la partie antérieure du sternum. La conjonctive s'injecta, mais principalement le côté qui correspond à la
caroncule lacrymale. C'est particulièrement sur les mains et sur les doigts que la maladie se montra avec ses
symptômes particuliers. La peau étoit d'un rouge amaranthe, mòlé de quelques teintes légèrement violacées.
On voyoit au milieu de ces plaques irrégulières quelques intervalles des tégumens, qui étoient parfaitement
sams, et qui conservoient leur couleur naturelle Le malade y ressentoit des petites douleurs cuisantes, comme
SI ses mains avoient été plongées dans une forte dissolution saline. On eût dit, à leur aspect enflammé, qu'elles
avoient été vivement mordues par des cousins, ou vivement piquées par l'aiguillon des frélons ou des abeilles.
Cette affection cutanée ne fournissoit ni croûtes ni écailles. Lorsqu'elle étoit parvenue à son plus haut degré
d'accroissement, la peau paroissoit tendue, gonflée et luisante. Mais au déclin de l'inflammation, elle s'affaissoit
et se ridoit, en prenant une teinte bleuâtre. Je questionnai le malade sur le genre de sensation qu'il éprouvoit :
il me dit alors ressentir une sorte de fourmillement dans les doigts, une espèce de travail: c'étoit là son
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