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M A L A D I E S DE LA PEAU.
E S P È C E CINQUIÈME.
D A R T R E PUSTULEUSE. HERPES pustulosus.
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D a r i r e se manifestant sur uno ou plusieurs parties des légumeus , par des pustules plus ou moins volumineuses, plus ou moins rapproc
l i é e s . La matière contenue dans ces pustules se dessèche , et forme des écailles et des croules légères qui tombent, cl sont
comnuuiL-iiien i remplacées par des taches ou maculatures rougeàtrcs.
OB S. J'ai reticonti'é cette Dar i r e sous une multitude de formes difFdrentes. Les varkH& les p lus communes sont s
j i . LA DARTRE PUSTULEUSE MENT.^GRE. Herpes pustxíloaaa meniagra. — Cette variéID a reçu sa di-nomination du siège qu'elle occupe
l e plus ordinairement . Kii effet , elle attaque presque toujours le menton. Elle est s u r - t o u t très-opiniâtre chez l'homme, à cause des poils de
l a barbe constamment coupés par le rasoir. O n présume sans peine que l'action de cet insli-ument ne contribue pas peu à enti-eletiir l'irritation
s u r cette partie de la peau.
B. L.-I. D. \RTRE PUSTULEUSE COUPEROSE. Herpes puslulosua gutla-rosea. — Celle-ci occupe pr incipalement le n e z , le haut des joues,
les pommettes, et sur - tout le front. Les ivrognes y sont très-sujets, ainsi que ceux qui boivent avec excès et liabitueUemeiit des liqueurs
spii'i t u e uses. J'ai observé que cette vaiùété étoit souvent compliquée d u u e affection scorbut ique des gencives.
C. LA DARTRE TUSTULEUSE MILIAÍRE. Herpes puslulosus miliarU. — Cette variété se compose de petits grains blauchülres et luisans,
absolument semblables à des grains de millet. Elle attaque souvent le front des j eune s filles qui approchent de la puberté.
D. LA DARTRE PUSTULEUSE DISSÉMINÉE. Herpes pustulosus disseminatus. — Nous l'avons ainsi n ommé e , parce qu'elle se compose de
boulons rougeüti-es et dispersés çà et l à sur la peau. Ces boutons sont beaucoup plus gros que ceux des variétés précédetUes : ils sonl d'im
c a r a c t è r e très-opiniâtre 5 e t lorsqu'ils vieiment à s'éteindre, ils laissent des taches d'un rouge sale sur la peau. Elle se manifest e orditiaii-emeut
s u r la poitrine, derrière les épaules, quelquefois sur le visage.
T A B L E . \ U DK LA DARTRE PUSTULEUSE.
• CLXXXIX. Je ne trouve pas que celte espèce ait été fort exactement décrite par les auteurs. Cependant,
c'est une des plus fréquentes, et on la rencontre dans toutes les classes d'individus. Tâchons de ne rien
omettre dans une description aussi importante. Je lui ai donne le nom spécifique de pustuleuse, pour exprimer
le phénomène le plus apparent qui la caractérise. La peau rougit, s'élève et forme un bouton proéminent;
bientôt la tète du bouton blanchit, ce qui décèle la présence d'une certaine quantité de pus. Ce pus se
dessèche et l'orme une écaille ou croûte légère qui tombe ou reste plus ou moins long-temps adhérente à la
surface cutanée. A côté de ces boutons desséchés, s'élèvent d'autres boutons qui suivent absolument la même
marche.
Mais combien ces boutons pustuleux varient par leur forme, leur volume et leur situation ! Souvent, ainsi
que je l'ai indiqué plus haut, ils sont petits, enflammés, environnés d'un cercle rougeàtre, et grouppes
en corymbe sur le menton; plus souvent encore, cette éruption partielle masque, pour ainsi dire, le haut
du visage, tuméfie le tissu de la peau, et lui donne une couleur rosée. Quelquefois aussi les petits boutons
diffèrent des préccdens, en ce qu'ils sont d'uu gris luisant comme la perle, ce qui leur donne l'apparence des
grains de millet. lisse manifestent d'ordinaire à la partie supérieure du front. Enfin, la Dartre dont il s'agit
est assez fréquemment caractérisée par des pustules solitaires plus volumineuses que de coutume, de la grandeur
d'un pois, qui sont éparses çà et là sur différentes parties du système dermoïde, qui pourtant s'étendent, se
nmltiplient insensiblement, jusqu'à ce qu'elles se touchent et deviennent en quelque sorte confluentes.
Les Pathologistes doivent apprendre à bien discerner les pustules qui tiennent véritablement à la diathèse
dartreuse; car leur aspect ne suffit pas toujours pour faire juger de leur nature. Combien de fois ne voit-on
pavS des boutons à peine apparens sur la peau susciter un prurit très-violent, tandis que d'autres boutons d'un
volume assez considérable ne produisent aucune sensation pénible! C'est ainsi, par exemple, que les pustules
pblcgmonucuses qui sont le résultat d'une irritation simple du système dermoïde, n'excitent que quelques
douleurs pulsátiles; elles mûrissent et se dessèchent promptemcnt, ne laissant que des traces légères de leur
apparition. Les pustules dartreuses, au contraire, sont d'un caractère très-opiniâtre, s'étalent en groujîes
sur l'organe cutané, y restent pour aiusi dire immobiles, le fatiguent d'un prurit importun dont nous reparlerons
plus bas et qui semble augmenter par certaines influences de l'air atmosphérique, prurit qui est pltis
fatigant que la douleur même; ces pustules reposent en outre sur une base colorée par un rouge obscur et violacé,
indice inlailiible de toute inflammation chronique.
Il est aussi des pustules qu'il faut plutôt regarder comme des excrétions salutaires, que comme le résultat
il'un état morbiliquc du système dermoïde, et qui doivent être considérées comme la crise d'un vice intérieiudéjà
existant dans l'économie animale ; elles fournissent issue à une matière d'irritation, qui, transportée sur
uno autre partie, y produiroit vraisemblablement do grands ravages. Il en est d'autres qui sont occasionnées par •
les intempéries de l'air et dos saisons, par l'actiou du soleil, ou qui proviennent d'une suppression soudaine
de la transpiration , &c. Pourroit-on les confondre avec les pustules dartreuses? pourroit-on également ne pas
séparer de ces dernières les pustules que les anciens nommoient atrabilaires, et que l'on remarque souvent
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