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M A L A D I E S DB L A PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
PIAN RUNGOÏDE. FRAMBOESIA mycoides. Pianelle XXXVI.
p i a n , s e m a n i f e s t a n t sur une ou plusieurs parties des tigumens par des famcurs fongueuses, ovales, qui naissent et se diveloppent
successivemcnl sur le visage, sur les membres ihorachlques et abdominaux ; ces tumeurs dont le lissu a beaucoup d analogie avec
celui des champignons, s'ouvrent comme des fruits putréfiés, et laissent échapper une matière Ichoreuse, d'une odeur repoussante.
Oss. N'ayant observé cette maladie qu'une seule fois, je ne puis déterminer s'il y a des variclcs qui se rapportent à l'espèce que je décris,
La maladie que j'appelle Pian fungoïde est vulgairement désignée sous lo notu de vérole d'yimboinc ; c'est le Pian des iles Moluqucs dont
parle Pontius, le Pockcn amh^yuse des Hollandois i ou peut uéanmoitis la comparer avec les Therniinthcs des anciens auteurs. Ce sont do
petites tumeurs fongueuses surmontées d'une pustule, d'une figure otbiculaire, d'uue couleur noire ou d'un bmn verdàicc, ce qui les a fnlt
comparer aux fruits du thérébinlhe | qu'on ne s'étonne pas, s'il y a contradiction cbez les auteurs, relalivement à la grandeur des thermicillies.
En cflet, il est de ces excroissances qui ont tout au plus le volume des pois cbiclies ou des Laies de genièvre, aiusL qu'on peut lo voir
dans le dessin du Pian fungoïde que j'ai fait graver dans cet Ouvrage. Comme la maladie est géucralenicnl fort rare, il est possible que In
plupart des observateurs qui eu ont paclé n'en aient vu que d'une très-petite dimension.
TABLEAU DU PIAN FL-NGOÏDE.
DVI. Bontius a fait mention de ce Pian ; il se manifeste, selon lui, par des tiibercnlcs q\u présentent, pour
ainsi dire, la consistance et la dureté des squiires. Ces tubercules aÛectent spécialement le visage, et successivement
les bras, les exti-6mités inférieures, etc. On les voit avec le temps se ramollir, s'ouviir, et IburnÎr uii
pus épais, gommeux, d'une coulem- verdâtrc. Il en résulte des ulcères virulens; le liquide qui en découle est
d'une telle acrimonie, qu'il cause des escan-es sm" la peau.
On distingue en conséquence deux périodes dans la marche et le développement du Pian fungoïde. Dans lo
premier temps de son existence, les végétations sont tellement dures et renitentcs, qu'on est loin de soupçonusr
ime suppuraliion prochaine. Mais dans la seconde période, la peau qui les recouvre se décliire, et chaque tubercule
devient un ulcère fétide ; c'est par les progrès de leur décomposition, que ces tubercides prennent successivement
la cotileur d'un noir verdàtre, ou une teinte violacée très-obscm-e. On s'imagine voir des fruits se
pourrir sur la tige même qui les supporte.
Les pustules du Pian fungoïde ressemblent pour la plupart à des veiTues, lorsqu'elles commencent à se
développer ; ensuite elles grossissent, prennent la forme des champignons, et se répandent en très-gi-and nomJjre
à la surface du corps. Il arrive par fois, que presqaie lout le système dermoïde en est recouvert.
Cette maladie a absolument le masque de la maladie vénérienne; cependant, elle est loin de causer des
douleurs aussi vives. Il est assez rare d'y voii- se manifester des exostoses, des caries, eniiu tous les ravages
que la syphilis produit sur les os. Mais les désordres extérieurs sont presque toujours plus horribles.
Les excroissances du Pian fungoïde ne sont pas toutes du même volume ; il en est qui restent long-temps trèspetites
, et qui ne sont pas plus considérables que des grains do raisin ou des lenlilles; d'autres sont aussi volumineuses
que des morilles, ou que ces fruits rouges et sUlomiés du solaiium Ijcopersicon, que Ton désigne
ordinaii-cment dans l'économie domestique sous lo nom de tomates ou poînmes cCamour.
Après quelques mois, les tumeurs s'affaissent et se dessèchent ; la peau ridée et llétrie est d'une telle insensibilité,
qu'on peut quelquefois la couper avec des ciseaux, sans que les malades éprouvent la moindre sensation pénible.
Ceux-ci tombent peu-à-peu dims un amaigi-issement qui les énerve à un point cxlrcme; ils finissent par succomJîer,
où pai- traîner une vie misérable pendant beaucoup d'amiées.
M
Ohseivation relative au Pian fimgoïde.
T)VI1. Nous avons vu à Paris, le nommé Lucas, âgé de cinquante-six ans, né d'un père très-robuste. Sa
mère cependant avoit eu au visage un ulcère cliancreux, qui fut guéri par l'application d'un caustique; on
ajoute même qu'il avoit eu uii frère, qui mourut à quelques lieues de Versailles par les progrès d'une maladie
cutanée, laquelle fut constamment méconnue parle cliirurgien, dont il réclama les soins. Quant i l'affccLion extraordinaire
de Lucas, elle débuta par une éruption fiu-fm-acée C[ui n'olTrit d'abord aucmi symptôme allarmaiit. Peu
de temps après, il se développa sur différentes parties du corps, de petits tubercules, offrant une surface lisse
et comme vernissée, sans changement de couleur i\ la peau ; q\ielques-uns néanmoms présentoient une légère
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