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M A L A D I E S DE LA PEAU.
ESPÈCE DEUXIÈME.
PSORIDE PAPULEUSE. Planche Sì.
J'ai décrit, le premier en Trance, cette maladie qu'on confondoit généralement avec la gale proprement dite; les a
dans leurs écrits que de pluliyriasle ou maladie pédiciilaire. Voici comment nous établissons ces variétés :
e font guère mention
J . LA psoniDE PAPDLEDSIÎ FORMiCASTE. Psoris papulosa/ormicaiis, prurigo /onnicaiis, etc. Nous désignons ainsi cette affcedon prurugineuse de
la peau qui provoque la sensation la plus terrible et absolument analogue à celle que détermineroit la présence d'une multitude de iburmis
attachées à la périphérie des tégumens. Cette sensation est tellement vive que les malades ne cessent de se gratter, pour apaiser les
tourmens qu'ils endurent.
B. LA
de prodi
Piorii papulosa pedicularis, prurigo pédiculans, etc. Le symptôme spécial de cette psoride papiileuse est
la peau une quantité plus ou moins abondante de poux, qui s'y développent d'une manière, pour ainsi dire, spontanée.
On observe que ces pous sont ordinairement plus gros que les poux de tète ou du cuir chevelu; leiu corps est diaphane; mais, comme ils
sont souvent gorges, de sang, cette circonstance leur donne souvent iine teinte roageâtçe.
OBS. On a établi plusieurs distinctions de la psoride papuleuse; on la coinparadvement désignée, d'après le degré de sa violence, sous les
noms ¿c prurigo niitis, de prurigo fcrox, etc. On s'est aussi servi des noms de prurigo infantilis, prurigo senilis, quand on a parlé de cette affection
d'après la différence de l'âge : enfin, il est des auteurs qui, !a considérant d'après son siège, l'ont successivement indiquée sous les différens
noms de prurigo podicis, prurigo pudcmlorum, prurigo vulves, etc. ; mais ces distinctions sont trop minutieuses et inutiles au progrès de la science.
Pour ce qui nous concerne, nous n'assignons à la psoride papuleuse que deux variétés bien tranchées, la psoride papuleuse formicante, et la
psoride papuleuse pédiculairc : ces deux variétés se rattachent, d'une manière évidente, à l'espèce qui va faire l'objet du tableau suivant :
T A B L E A U DE LA PSORIDE PAPULEUSE.
DCCCXIX. Nous voudrions vainement oiirir le tableau de cette aiïection si désolante; nous ne retracerons jamais avec
assez d'energie ce que nous avons vu souffrir auxvict imes infortunées qui ont reçu nos soins dans l'intérieur de l'hôpital
Saint-Louis. A chaque instant du jour et de la nuit, les malades sont en proie à ce p rur i t insupportable qui est le
symptôme caractéristique de la maladie. Un feu dévoratcur les consume et les enveloppe, pour ainsi dire; pour
l'apaiser, ils se grattent avec fureur et ne cessent de déchirer leurs téguments avec leurs ongles. Efforts superflus!
la sensation prurigineuse redouble. Dès lors, ils se plaignent et expriment avec tant de vérité ce qu'ils éprouvent,
qu'ils font passer leur inquiétude dans l'àme des assistans.
Au milieu de ces agitations et de ces impatiences non-interrompues, il en est qui sont saisis par de véritables accès
de délire. Un homme étîiit si malheureux de l'impuissance des remèdes, qu'il se tua en route d'un coup de pistolet,
en revenant des eaux de Cauterets. Il écrivit à ses parens, qu'il n'avoit pu supporter plus long-temps le fardeau d'une
existence aussi toiu-raentée.
Qu'on ne compare point l'état de certains dartreux à celui des individus affectés de la psoride papuleuse. Les
premiers se soulagent du moins en se grattant, et plusieurs d'entre eux avouent qu'ils n'ont pas de plus exquise
jouissance. Mais ces derniers ont beau recourir à ce moyen, ils ne peuvent ni échanger un seul instant le mode
de cette sensation brûlante, ni procurer la moindre trêve à leurs perpétuel les souffrances.
Il est des douleurs que l'Iiabitude émousse et rend du moins plus supportables; mais il n'en est pas ainsi de celles
que suscite la psonde papuleuse. Ces douleurs se maintiennent toujours aussi vives et aussi intenses. Elles ne se
ralentissent que par une forte occupation. La solitude et l'imagination semblent même en accroître la vivacité. A
chaque instant, c'est la sensation d'une légion de fourmis qui parcourroient les tégumens, sensation désespérante,
d'où est venu le nom de psoride papuleuse formicante, Aq prurigo foimicans.
La psoride papuleuse est le plus souvent une affection continue, et, dans ce cas, il se manifeste des redoublemens
qui ont lieu le soir oti dans la nuit. Dans ce dernier cas, le sommeil est brusquement niterrompu; et les malades
portent itivolontairement lein-s mains à la peau. S'ils s'éveillent, c'est pour recommencer leurs souffrances.
Chaque moment de la journée est pour eux une angoisse déchirante; et le soir encore, ds ne rentrent dans leur ht
que pour y épuiser toutes les nuances de k douleur, qtie pour y lutter eontre les insomnies les plus accablantes.
11 est difficile de trouver des termes, pour les appropr ier aux divers tourmens que l'on endure. Presque tous les
individus qui sont affectes de la p.soride papuleuse ne parlent que Schreté, Sardmr du sang, feu hrùlant, etc.:
Te mis sur le gril qui a fail le martyre de saint Laurent, me disoit un m.illieureux eeclés.astique. Un militan-e mecnvoit
qu'il étoit en butte ii mille hallebardes; il est des sensations plus fréquentes dont d laut hure mention. Un
vieillard octoginairc n'a pas craint de ra'avouer que son corps se trouvoit parfois dans un tel état d'.rr.tat.on,
que les organes même qui sont muets dans un âge aussi avancé entroieut dans une erection nisohte dont d
r é s u l t o i t des pollutions énervantes. Rien n'est comparabl e i la h o n t e d'un semblabl e état.
Dans les cas ordinaires, la m.,ladie se déclare par un prurit ardent sur les épaulés, sur le devant de la poitrine,
aux bras, au.^ cuisses, au ventre, etc. Ce pruri t porte impérieusement les malades 4 se gratter; ma.s pins ds continuent
cette opération, plus les démangeaisons s'accroissent. . ^
Lorsqu'on considère la partie affectée , on aperçoit de très-petits boutons presque m,percept,blcs, qu, selevent
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