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lo voir dans l'histoire des cicatrices.
M A L A D I E S DE LA PLIAU.
lIu temps et du régime; leur issue néanmoins est loin d'ftre toujours défavorable, comme nous allons
ARTICLE PREMIER.
DE LA CICATRISATION DES TISSUS TEGU.MENTAIRES.
DCCCCLXXIII. Aurun pliénomène organique ne mérite ilc fixer l'attcntioQ du physiologiste à plus juste t i t r e , alors
même qu'il [ne se rattaciieroit point aux questions les plus importantes de médecine-pratique , que celui qui a pour
objet le mode de coaptation des tissus divisés, la réparation qu'ils peuvent éprouver, et la reproduction de quelques
uns de leurs élémens. Mais, au lieu de s'égarer dans la rcclicrelie stérile des causes premières, ou de la natur e intime
d e cc travail organique, il est plus utile et plus sage de se borner à déterminer exactement les conditions physiques
sous l'inlluenccdesquelles il se réalise, et apprécier les formes multipliées qu'il subit , suivant la nature ou l'espèce des
tissus oit il se développe. Peu de praticiens et d'observateurs ont été dans une position aussi favorable, à cet égard,
cnie nous, au sein de l'hôpital Saint-Louis, oil les phénomènes dont nous parlons se présentent chaque jour à notre
exauieu,sous un aspect également curieux et varié: c'est le résul tat de cette longue et constante investigation que nous
allons ici retracer à nos lecteurs.
D C C C C L \ X ^ ^ Le terme de comparaison, ou le point de départ le plus sûr qui vient s'offrir n a t u r e l l eme n t , est, sans
aucun doute, la cicatrice par laquelle se terminent les plaies de vésicatoires. Lorsque ces dernières out été entrenucs
durant un intervalle de temps plus ou moins long, toutes les substances destinées à fiivoriser la sécrétion du pus
finissent par demeurer sans action ; celui-ci acquiert alors une épaisseur et une consistance qui lui donnent l'aspect
d'une membrane couenneuse, au-dessous de laquelle se développe la pellicule qui doit rétablir la continuité de la
surface cuunée. Cette dernière, d'.abord plus ronge que les parties qui l'entourent, prend, à la longue, une certaine
pâleur, avec un degré sensible d'amincissement du tissn qui la forme, et une susceptibilité très-prononcée h se
dépouiller de l'épiderme. Les cicatrices qui succèdent .aiLx plaies des tégumens faites pour l'inoculation et pour la
vaccine offrent, out r e ces caractères, une dépression générale sensible, tandis que d'autres dépressions partielles leur
donnent u n aspect gauffré^ caractère existant surtout dans la vaccine , et qu'on no remarque point dans les cicatrices
précédemment indiquées.
DCCCCLXXV. Dans les cicalrices qui sont le résul tat de brûlures plus ou moins p rofonde s , des inégalités, c'est-à-dire
des enfoncemens et des clevures très-sensibles, se font ordinairement apercevoir ; des brides les tiraillent aussi presque
toujours en divers sens ; ce qui paroît dépendr e de l'endurcissement du tissu cellulaire sous-cutané, assez f réquent dans les
irticnlier que présentent les cicatrices de la variole; mais
ird chez un nègre dont l'éruption fut confluente, et
cas de ce genre. On ne sauroit noter avec trop de soin l'aspect pa
d'abord nous rappellerons ce que nous avons observé à
qui d'ailleurs étoit d'une constitution éminemment lymphatique,
cervicaux. Chez ces individus, la dépression qui suit la dessiccatic
plus prononcée qu'à l'ordinaire; mais la couleur du nouveau tissu
même nuance à peu près que les parties environnantes. La mêi
par M. le professeur Dupuytren , a été encore répétée par nous sur
ment sanguin, dont la variole n'a rien offert qui s'écartât de sa mai
paroit exprimer exactement l'apparence de la cicatrice d'un bouton varioleux, c'est l'impression qui résult e d'une mors
u r e , ou de l'application d'une dent sur quelque point de la surface cutanée. Dans la variole conllnente, il n'est pas
r a r e que plusieurs cicatrices se trouvent confondues, et cette circonstance entraîne des froncemens, ou des brides analogues
:aractérisée par la sup])uration de plusieurs ganglions
1 des boutons varioleux, et la saillie de ses bords, est
, d'abord rougeàtre, puis b rune , finit par acquérir la
ï observation sur la couleur des cicatrices, déjà faite
un individu de la même race, mais d'un tempéra-
:lie dans la race blanche. Une comparaison qui nous
à celles que nous avons dit exister dans les brûlures. Pour l'enfoncement des cicatrices elles-mêmes, il est
toujours plus considérable dans la variole confiuente que dans la variole bénigne; il offre aussi, assez souvent,
une consistance comme calleuse, etui i e couleur luisante, qui, ne faisant que se développer avec le temps , finit, comme
nous l'avons observé quelquefnis, par devenir nacrée, l.a forme des cicatrices en godets se montre également dans
l'une et l'autre espèce de variole, aussi bien que la blancheur et la finesse du tissu ; il n' y a , à proprement parler,
que des dilférenees de degré, sous ce rapport, entre la variole confiuente et la variole bénigne.
DCCCCLXX'VI. Si, des cicatrices particulières aux maladies aignés de l'enveloppe tégnmentaire, nous passons à celles
des exanthèmes chroniques , nous aurons à signaler des particularités bien importantes. La texture de la ])cau , plus
profondément affectée dans les cas de ce genre, ou modifiée d'une manière spéciale par le degré de la phlegmasie,
devoit nécessairement contracter une disposition propre pour les cicatrices qui accompagnent les per tes de substance
dont elles sont la source. Aussi les u lcérat ions scrofuleuses , les différentes espèces de dartres, les pertes de substance
des ulcères vénériens offrent-elles dans leurs cicatrices une physionomie, s'il est permis de parler ainsi , toute particulière
et facile à reconnoitre. Qui pourroit se méprendre à la vue de ces bourrelets, quelquefois linéaires, assez souvent
irréguliers, d'une couleur rose, ou violacée, environnés d'un tissu cellulaire boursouflé, très-sujets à se rouvr i r , ou à se
rompre, et dont le siège occupe les parties latérales du cou? Tout le monde à coup sur reconnoit sur-le-champ des cica-
M A L A D f E S DE LA PEAU. ^g
trices scrofuleuses. De même , à la rugosité, à l'épaisseur de la cicatrice sur tout , et à sa couleur rougeàtre et blafarde'
nous reeo„no.ssons presque toujours unedar t r e .„ „ d i s que la dartre' offre u u e ' ^ tri à t ds
uregube s , meganx dans leur epa.ssenr, et affecte ordinairement la couleur des membranes muqueuses, non Ion
quelles elle a retptemment son siège. Les pustules et antres solutions de continuité provenant de'la con^gion "yphm-
.que ont également leurs traits particuliers, parmi lesquels nous nous contenterons d'indiquer l'inégalité de s n r f ' L t
la couleur cu.vree des cicatr.ces. Le médecin observateur et famiber avec les données de la pratiquée, se t rompe arc
ment dans Iapprec.at.on de ces divers caractères , qui , en même temps qu'ils lui révèlent i naLe des affec i n"
deviennent aussi pour lui l'indice le pins sûr du degré et de féteudue qu'elles ont pris sur l'enveloppe tégumentaiil '
DCCCCLXX-ra Les cicatrices de la surface tégnmentai r e interne n'ont peut-être pas été étudiées encore avec assez de
SOI , pour pouvoir etre exactement décrites;elles ont été observées particnlièremen! snr la muqueuse gastro-intest n
t 1 tt " '""""u- " cicatrices de la peau, un
2 e lisse et uisaut, nne bl.ane enr marquée, et le peu d'épaisseur du ,i.,s„ qui les forme ; leur étendue et leui-s autres
disposifonsphysiqnes n ont d ailleurs rien de fixe , non plus que les signes qui décèlent leur formation durant la vie On
e.xphque facilement la raison qui rend leur rencontre pins fréquente snr la muqueuse gastro-intestinale que sur toute •
autre : mais on sait que les autres parties de la sm-face tégnmentai r e interne n'en sont pas complètement dépourvues
A R T I C L E JI.
DE I.'ORGA.NISATION ET DES PROPBIETKS DU TISSU QUI FORME LES CICATRICES.
^ DCCCCLX-XVni . On a constaté depuis fbrt long-temps que le tissu des cicatrices, toujours plus pale que le reste des
tegnmens, est auss,moins élastique. D'une épaisseur moindre que ces derniers, il résiste moins aux tiraillcmens e.xercés
sur leur surlace, et les dechirures ont presque toujours lieu dans ces parties. Le resserrement des mailles de leur text
u r e rcndroit peut-être déjà raison de la difficulté qu'on éprouve à y développer la rubéfact ion, sans y supposer comme
ont hnt quelques auteurs, absence totale des vaisseaux sanguins. En eflèt, dès que le phénomène peut être produit
la presence des ya.sseaiLX devient irrécusable. Une autre preuve plus décisive à cet égard, est l'observation assez sonvent
reiteree du développement de boutons de varicelle sur les cicatrices varioliques et vaccinales. Ce travail inflammatoire
exige nécessairement le concours des vaisseaux sanguins, et peut-être révèle-t-il encore miens la présence des
nerls dans les cicatrices, que la preuve qu'on a cru pouvoi r tirer à cet égard des douleurs dont elles sont queltiuefois le
siege, sans faire attention que leur disposition physique, relativement aux parties sousjacentes, pourroit expliquer cette
d e r n i e r e c i r c o n s t a n c e . Q o o i q u ' i l e n s o i t , ilestcertainqucletissudescicatrices,sanfc '
presente tous les caractères des autres tissus organiques.
f quelques modifications indiquées,
DCCCCLXXIX. La même modification devoit exister dès lors dans les usages, ou les fonctions dont elles sont inve.sties.
Ainsi, il est constant, par exemple, que l'exhalation et l'absorption sont beaucoup moins actives dans les parties
occupées par des cicatrices que sur les antres points de la surface cutanée. La même remarque a été faite relativemeiil
a la faculté tactile. Il est très-probable que, si fétat de la surface tégumentaire interne eût pu être soumis k l'examen des
sens sous ce r appor t , l'observation faite pour la peau lui eût été également applicable. C'est une conséquence directe des
lois de la mecanique, que le résultat fonctionnel des organes soit constamment en rapport avec la précision et le bon état
d e l'instrument qui l'exécute.
DCCCCLXXX. Il seroit superllu de s'arrêter à l'énumératiou des perfectionuemens introduits successivement dans
les procédés chirurgicaux destinés à favoriser la cicatrisation des solutions de continuité et de leurs pertes de substance.
Une des réformes les plus heureuses, sans contredit, fut la suppression de tous ces corps gras et onguens dits
mcamaUfi, qui ne faisoient que retarder le travail de la nature. L'éloignement de toute substance de cette esiièee est
donc nne condition importante à cet égard ; et à l'intérieur, la soustraction de tout agent irritant n'est pas moins rigoureuse
dans le cas d'ulcération de la muqueuse gastro-intestinale. Cependant on ne doit pas méeounoi tre qu'un degré
modéré d'excitation est , ou ne peut plus favorable, ou pour mieux dire, indispensable à l'accomplissement de ce résultat
organique ; ce que nous avons particulièrement reconnu dans les maladies cutanées.
^ DCCCCLXXXl . Jusqu'à Fabre, qui, le ]iremier, démontra au milieu de l'Académie de chirurgie l'absurdité de
l'opinion qui admcttoit la régénération des tissus vivans, cette idée avoit constamment servi de base dans la direction
du traitement des plaies ; on connoit l'équivoque des faits et des observations sur lesquels ètoit fondée cette théorie,
sans qu'il soit utile de les reproduire. Louis comparoit la méprise dont ils avoient été la source, « à l'illusion des personnes
qui , assises dans nne barque, croient, en s'éloignant du bord, que c'est le rivage qui fuit; de même, dit-il,
que la barque seule se ment , tandis que le rivage reste immobile; de mcme, ce sont les bords d'une plaie qui s'alfcisseiit
et non le fond qui s'élève.» Quesnay remarqua que la rapidité de la cicatrisation est en raison de la vitalité
des tissus; ce qui explique la promptitude de la cicatrisation des plaies cutanées, et le principe recommandé par les
chirurgiens, de conserver le plus possible de tégumens aux lambeaux formés dans l'amputation des membres. Bichat a
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