I m
MALADIES DE LA PEAU. a/jô
elevés en pointe, ou environnes d'une aréole enilammëc. Leur soramct etoit marque par un petit point obscur, autour
cluijuci se formoit une suppuration abondante. Ces pustules se confondoient et .se rouvroient par intervalles, pour
donner issue k la matière qu'elles contcnoient. Cette matière, exposee à l'air, se coadensoit et se convertissoit en
une croûte verdâtrc, d'une Ibrine ronde et allongée. Ces croûtes se brisaient, s'enlcvoient par fragmens, ou se séparoient
eu totalité. Le cercle inflammatoire s'etendoiu en pâlissant et laissoit une tache sur la peau.
ZîeWmeo^iim'aiib;?.. —Un artiste, nommé Antoine Vial, âgé d'environ soixante uns, d'uii tempérament sanguin
et robuste, s'étoit longuement fatigué par les soins qu'il avoit donnés à son épouse malade; à cause de son peu
d'aisance, il n'avoit pris depuis long-temps que de très-mauvaise nourriture. Il éprouva d'ailleurs un violent chagrin
(le la mort de sa compagne et de celle de sa fille. Il ne put résister à tant de secousses. 11 lui survint sur les
jambes, les cuisses g^ les fesses uiie éruption de boutons assez considérables par leur volume; ces boutons se desséclioient
et se couvroiont de croûtes verdâtres, qui causoient uuc légère démangeaison. On voit clairement l'analogie
qui rattache cette affection à la précédente.
Troisième observation.— Un porte-faix, nommé Firion, d'un tempérament sanguin, habitoit une maison basse et
humide, et il y séjournoit long-temps. Il lui survint sur les épaules, derrière le col et à la partie supérieure des
cuisses un graud nombre déboutons rouges, très-rapprochés et confondus, qui parcoururent la même marche que
ceux de l'observation précédente.
Quatricme ohscn>ation. — Le nommé Boissy, âgé de quarante-quatre ans, d'une constitution détériorée par une
longue suite d'excès, fut admis à l'hôpital Saint-Louis, pour y être traité d'uue éruption pustuleuse bornée aux
extrémités. Cette éruption, survenue tout-à-coup et sans cause connue, consistoit eu des pustules arrondies, renfermant
une sérosité opaque et purtforme; ces pustules, plus volumineuses que celles de la gale, différoient en outre par le
genre de sensation qu'elles dé term in oient; en effet, les pustules s'ctoient développées sans causer le moindre prurit;
les croûtes grisâtres qu'elles avoient formées, ressembloient assez bien aux lichens que l'on remarque sur beaucoup
d'arbres. Cette maladie se rapprochoit néanmoins de la gale, i" en ce rjue ces croûtes laissoient <les taches rougciitres
sur !a peau; 2° en ce qu'il se développoit vers la fin de la maladie d'autres pustules qui qTielquefbis ctoient en aussi
grand nombre que dans l'éruption première. Le malade a vu reparoître plusieurs fois la maladie, alors même qu'elle
étoit sur le point de s'éteindre.
Cinquième observation.— La nommée Michel, ouvrière en linge, d'une constitution lympliatico-sanguine, arriva à
l'hôpital Saint-Louis, pour y être traitée d'une aménorrhée" et d'une éruption pustuleuse :bôrnée à la face dorsale
des avant-bras et à la partie antérieure du sternum. Cette fille," depuis qu'elle vivoit à Paris""," ne se nourrissoit que
de harengs ou d'aiiti'es alimens salés. L'éruption s'étoit développée,"" pour ainsi dire, spontanémefit et sans prcsqu'aucune
démangeaison. Elle avoit été très-surprise d'apercevoir eu se réveillant ces pustules qui préscntoient déjà un
volume considérable.
¥
Sixième obsen-ation. — Julie Baudoin, âgée de vingt-neui'ans, d'une constitution éminemment lymphatique, avoit
été valétuditiaire dans son enfance; mais, depuis fàge de la puberté, sa santé s'étoit raffernn'e et n'avoit été troublée
que par des incommodités légères et de peu de durée. Seulement, depuis six mois, il lui étoit survenu une éruption ,
que plusieurs personnes de l'art avoient cru être la gale, et poxir laquelle on l'avoit envoyée à l'hôpital Saint-Louis.
Cette éruption étoit bornée aux membres supérieurs et inférieurs. Les pustules étoient également venues, sans avoir
été précédées d'aucun accident ou phénomène apparent d'irritation. Elles étoient très-rapprochées et de la grosseur
d'un petit pois. Elles étoient pleines d'une sérosité puriforme, qui donnoit lieu à la formation de croûtes grisâtres.
Cette fille vivoit de son travail, et gagnoit fort peu de chose. Elle changeoit rarement, et se trouvoit logée dans un
endroit malsain et tout-à-lait privé des rayons du soleil.
Septième obsoivation. — Charles Gillet étoit un maitre de danse, d'une constitution atlétique; mais il avoit été
considérablement aflbibli par les chagrins, la misère et toutes les vicissitudes d'une vie errante. Il s'étoit engagé,
depuis l'âge de seize ans, dans une troupe ambulante de comédiens. Une éruption considérable s'étoit manifestée sur
plusieurs parties de son corps, surtout aux mains et aux jambes. C'étoient de petites pustules enflammées, circonscrites,
laissant apercevoir à leur centre un point plus élevé et comme vésiculeux, de couleur jaunâtre, environné d'uue
li([ucur séro-purulentc, dont la dessiccation, assez prompte, domioit lieu à la formation de quelques croiites brunâtres.
L'épidermc enlevé, il rcstoit une portion du derme à découvert, de grandeur variable; la surpeau se régénéroit avec
lenteur. L'individu étoit maigre et pâle; il présentoit tous les phénomènes d'une diathèse scorbutique, marquée jiar
l'altération des gencives et une oedématie presque générale.
liuiticme obseivation. — Loiselct, âgé de dix-neuf ans, a été particulièrement observé par mon très-estimable
élève, i\l. Devilliers. Tous ses niembres sont couverts de plaques croûteuses plus ou moins étendues, tantôt isolées,
tiiiitôt unies par leurs bords, légèrement saillantes, rudes au toucher, recouvertes d'écaillés très-petites; ces écailles
tombent par le frottement, sous la l'orme d'une poussière grossière et blanchâtre. Le prurit est peu considérable; il
augmente néanmoins pendant la nuit et sous finfluence de la chaleur. D'ailleurs, la santé est parfaite. Quand cette
maladie débute, il paroit de petits points rouges, disséminés; leur volume augmente, et leur sommet se couvre d'une