
iSi -É T O
voler , lorfqu on l’a dreffé , ou qu’ il fort de la
rniie.
ESSORER , ( s’ ) ( Fauconnerie ) C ’eft prendre
l’effor trop fort , mauvaife qualité dans un oifeàu
de proie.
E TO IL E . Oifeaü de la C ôte d’or en-Afrique ;
il a la groffeur d’ un merle ; fon plumage eft
agréablement diverfifié par trois couleurs', le
blanc, le jaune 8c le noir. Ses pieds font jaunâtres.
Ses ongles font noirs & très-courts. Son
bec eft affez lo n g , courbé 8c noirâtre par le
bout. Sa voix eft très-forte 8c refîemble au ru-
gilfement. Les nègres la confultent, dit - on ,
comme un oracle finiftre lorfqu’ ils l’entendent
du côté gauche.
É TO U RN EAU ou SAN SO N N E T , f. m. Cet
oifeau v ît de to u t , & fe trouve par-tout. Il eft
de la groffeur d’un merle. Son plumage eft nuancé
de noir, de gris, de blanc, de b le u , de jaune ,
de rouge pourpre. 11' a le bec délié ; droit &
anguleux; Sa langue eft d u re , de la nature de
la corne 8c fendue. Il a l’oeil n o ir , &Ta queue
noire & courte , les pieds jaunes, les ongles
prefque noirs. Il v it de v e r s , de chair , de baies,
de raifins & de femences. On le nourrit aufti en
cage , il s’apprivoife facilement, 8c apprend à
liftier des airs 8c à prononcer quelques mots.
Les étourneaux font des oifeaux de fdciété qui
demeurent enfemble. Ils volent toujours par
bandes circulaires plus ou moins nômbreufes,
8c ces bandes fe mêlent fouvent en hiver avec
celles des corneilles , dont ces oifeaux paroiffent
aimer la compagnie. Ces oifeaux s’attroupent
fur-tout après les moiffons ; ils fuivent les vaches
qui paffent dans les prairies. On les tue
facilement avec la vache artificielle ; on leur fait
principalement la chaffe vers les vendanges ,
parce qu’ ils font alors affez gras 8c en chair.
La vérité eft que Y étourneau eft un manger affèz'
jnédiocre , 8c que fa chair eft un peu amère.
Quelques chaffeurs font dans l’ufage de lui couper
la tête aufli-tôt qu’ il eft tu é , prétendant que
c ’eft un moyen de lui ôter fon amertume.
ÉTOURNEAU-PIE du Cap de Bonne Efpèranee.
Oifeau d’Afrique q u i, par fa forme, reffemble
Ê V E'
à Y étourneau commun ; 8c qui reffemble par fon
plumage nbir & blanc à la pie. Il a le bec plus
gros & plus long que Y étourneau d’Eürope. Du
refte , il y a peu de différence entre ces deux
efpèces.
E TR AQ U ER . ( Vénerie ) C ’eft fuivre un animal
par la neige , jufqu’ à fon gîte.
ÉTRIGUÉ. En terme de vénerie, on dit un
chien étrigué , celui qui a peu de corps , 8c qui
eft haut fur fes jambes.
ÉTRUFLÉ. Un chien étruflé 3 en terme de
vénerie , eft celui qui a un os de la hanche hors
de fa place.
E V EN TER . ( Chaffe ) On d it, éventer la voie ;
c ’eft quand elle eft fi vive que le chien la fent, fans
mettre le nez à te r re , ou quand après un long
défaut, le? chiens ont le vent du cerf qui eft fur
le ventre dans une enceinte. On dit aufti, éventer
un piège, c’eft-à-dire faire en forte de lui .ôter
l’odeur , parce que fi le renard , ou la bête que
l’on veut prendre, en a le vent, il n’en approchera
jamais ; & pour éventet le piège, on le fait
tremper vingt-quatre heures en eau courante ou
claire, & on le frotte avec désolantes odoriférantes,
comme ferpolet, thym fauyage, 8c autres.
ÉVENTIL LER , v. paf. ( Faucon ) .Se dit de
l’oifeau lorfqu’il fe fecoue en fe foutenant en l’air.
On dit qu’un oifeau s3éventille , lerfqu’ il s’égaie
8c prend le vent.
É V É Q U E , f. m. Nom d’ un petit oifeau >com-
mun dans la Louifiane 8c dans le Bréfil. Son
plumage eft bleu , fes aîles qui forment une efpèce
d’ écharpe tirent fur le violet : il eft moins grand
que le ferin. Il a , dit-on , un chant au moins égal
à celui du roflignol, 8c un ramage agréable 8c
foutenu.
ÉVERRER , v . aét. ( Chaffe ) Opération qu’on
fait aux jeunes chiens , quand ils ont un peu
plus d’un .mois ; elle confifte à leur tirer le filet
ou nerf de la langue, qu’on nomme ver, d’où
l’on a fait éverrer. On prétend que cette opération
fait prendre corps au chien, 8c l'empê^
che de mordre.
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F.
AIRE SA NUIT ( vénerie ). Auffi-tôt que le
jour finit, le cerf fort des demeures, 8c va aux
gagnages, où il refte jufqu’au lendemain matin ;
c ’eft ce qu’on appelle faire fa nuit. Un cerf fait fa
nuit dans une pièce de pois , d’avoine , Scc. , ou
dans les taillis, ou dans une enceinte fans en fortir.
FAIRE SA TÉ T E .U n c e r ffa itfa tê te oupouffe
fa têre depuis le mois de mars jufqu’au mois
d’août.
FAISAN j f. m. Oifeau du genre des gallinacées.
Le faifan eft de la groffeur d ’un coq ordinaire :
c’eft un oifeau ftiperbe , & qui , dit M. Buffon ,
peut, en quelque forte ? le difputer au paon pour
la beauté , ayant le port aufti noble, là démarche
aufti fière, & le plumage prefque aufti diftingué.
Cela ne doit s’entendre que du mâle i car le plumage
de la faifane a peu d’é c la t, 8c reffemble à
celui de la caille ; ce qui fait qu’ à la chaffe il eft
très-aifé de les diftmguer, & de ne pas tirer une
poule pour un coq.
' * ■ Le plumage de cet oifeau eft de trois couleurs,
brun, de couleur d’or 8c vert 5 le deflps de fa tête
eft d’ un cendré luifant. Sa queue eft fort longue.
A l’endroit des oreilles du mâle feulement, il s’élève
de petites touffes de plumes plus longues
que les autres.
La ponte de la faifane , qui fe fait prefque toujours
dans les b o is , eft pqur l ’ordinaire de dix
à douze oeufs. La faifon des faifandeaux répond,
à-peu-près, à celle des perdreaux. Les faifâns de
l’année marquent au fouet de l ’aile, comme les
perdrix: les jeunes coqs fereconnoiffentd’ailleurs
à l’e rg o t , qui eft rond 8c obtus , au lieu qu’il eft
long & pointu chez les vieux. Les femelles ont
aufti au derrière de la jambe un très-petit e rg o t,
qui eft moindre chez les jeunes, 8c plus faillant
chez les vieilles , plus ou moins fuivant l’âge. En
outre, c e f ergot, chez les jeunes, eft entouré d’ un
petit cercle noir, qui ne difparoît qu’ à la fécondé
ponte. Les jambes des très-vieillés poules feulement,
comme de cinq ou fix ans * font plus ridées
8c d’une couleur plus fombre que celles des jeunes
de l’année ; elles ont aufti le criftallin de l ’oeil
jaunâtre , tandis que celles de l’année , 8c même
de deux ans , l ’ont blanc ; mais tout cela n’eft pas
fans beaucoup d’exceptions. La marque la moins
équivoque peut-être eft au b e c , qu’on reconnoït
plus tendre au toucher dans les jeunes que dans les
vieilles.
Le faifan paffe pour un oifeau ftupide 5 lorfqu’on
le furprend , le plus louvent il fe rafe comme un
lapin , fe croyant en sûreté dès qu’ il a la tête
cachée , 8c alors i l fe laiffe quelquefois aflommer
d’un coup de bâton. Il aime les lieux bas & humides,
8c fe tient volontiers au bord des mares
qui fe trouvent dans les bois, ainfi que dans les
grandes herbes des marais, qui en font voifins ,
& fur-tout ceux où il y a des touffes d’aunes. L’inf-
tinél de ces oifeaux n’eft pas aufti focial que celui
des perdrix. Dès qu’ils n’ont plus befoin des foins
de la mère, ils fe féparent 8c vivent dans la foli-
tude, s’évitant les uns les autres, fi ce n’eft dans
le mois de mars 8c d’a v r il, tems où le mâle recherche
la femelle. C ’eft alors qu’il eft facile de
les trouver dans les bois , fe décelant eux-mêmes
par un battement d’ailes fréquent, qui fe fait entendre
de fort loin. .
Pendant le jour , les faifans fe tiennent à terre
dans les taillis , d ’où ils fortent de tems en tems
dans les chaumes 8c terres nouvellement enfemen-
cées : mais ce n’eft que dans les pays où ils font
communs , qu’ils fe montrent en plaine. Dès que
le foleil fe couche , la plus grande partie gagnent
les gaulis 8c les cantons où il ,y a de grands chênes ,
pour fe brancher 8c y paffer la nuit ; 8c en montant
fur les arbres ils ne manquent pas de crier , fur-
tout en hiver ; en forte qu’en fe mettant fur le
foir aux aguets dans le bois', on eft averti par
leur chant, des lieux où il y en a de branchés;
8c lorfque la nuit eft venue , en fe rendant fous
les arbres qu'ils ont choifts, on peut lés. tirer
tout à fon aife ; car alors le faifan fe laiffe approcher
autant qu’on veut , 8c fouffrè même qu’on
lui tire plufieurs coups de fufil fans quitter l ’arbre.
On eft affez généralement perfuadé qu’en tenant
une mèche foufrée 8c enflammée au-deffous d ’nn
faifan perché dans un arbre , de manière que la
fumée du foufre arrive jufqu’ à lui 8c l’enveloppe ,
il tombe fuffoqué par cette fumée ; & l ’on prétend
que les braconniers en détruifent beaucoup,
.par ce moyen , dans les endroits qui en font bien
peuplés«