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dant pratiquée en Provence par quelques chaffeurs,
qui fe fervent pour piper d’une patte de crabe ,
efpèce d’ écreviffe de mer : & ce qu’ il y a de
particulier , c’eft que là on lui donne leHnom de
chiller, qui n’eft autre chofe que le verbe efpagnol
chillar francifé.
Voye% planche IX. des chaffes, tome IX.
des gravures des Arts & Métiers 8c l’explication
à la fin du diélionruire.
LARGE ; terme de fauconnerie , on dit
l ’oifeau fait large ; e’ eft-à-dife qu’ il écarte les
ailes 5 ce qui eft regardé comme une preuve de
fanté & de vigueur.
LARME DE PLOMB ; on appelle ainfi en
vénerie le petit plomb qui fert à tirer aux
oifeaux.
LARMIERS , terme de vénerie ; fentes qui
font au-deffous des yeux du cerf.
LASSIÈRE ; filet pour prendre les loups.
C ’eft une poche ou bourfe femblable à celle que
l’on tend fur Jes terriers pour prendre les lapins ,
& avec la différence qu’une làjfiere a fix pieds en
quarré 8c les mailles fix pouces ; la ficelle dont
on la fait a trois lignes de diamètre , 8c la corde
fur laquelle elle eft montée , eft groffe comme le
pouce.
Pour tendre les laffieres il faut choifir un folle ,
©u plutôt quelque haie bien fourrée , à laquelle on
lailfe plufieurs trous 3 dans lefquels on tend ces
bourfes 3 pour chaffer dedans les loups de la
même manière qu’on les conduit dans les rets.
LAVANDIÈRE ou HOCHEQUEUE V ce
petit oifeau fe tient près des eaux ; on voit la
lavandière courir fur la grève des rivages ,, entrer
dans l’eau au moyen de fes longues jambes,
voltiger fur leséclufes des moulins, & s’approcher
des femmes qui lavent la lelïîve. L e blanc & le
noir font diftribués par tache fur fôn plumage.
Elle a le ventre blanc ; fa tête eft couverte d’une
calotte noire qui defcend jufqu’au cou > un demi
mafque blanc cache fon front & enveloppe fon
oeil. Elle s’éloigne de nos climats en o$obre 8c jy
revient en mars. Elle vit d'infe&es & d*oeufs de
fourmis. Son vol eft ondoyant & rapide, fon
cri eft v if & redoublé. Il ne faut pas confondre
la lavançlierç avec la bergeronnette qui eft plus
petite , ni avec la méfange commune qui ne lui
reffemble que par la groffeur»
LA Y E . C ’eft la femelle du fanglier, elle a les, j
pinces moins groffes que celles du mâle, mais les.
allures plus longues , & plus affurées : dans le
çems du rut on a remarqué que les aliures de
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ces deux animaux étoient les mêmes pour la
longueur , mais que celles du lànglier avoient la
face plus ronde.
On dîftingue la laye par les âges différens ;
elle eft jeune, ou grande , ou vieille : elle met
bas au commencement du printems, & fes petits
s’ appellent marcajjins. Vo yez ce qui regarde fa
chaffe au mot fanglier. Il eft rare que des chaf-
feurs prudens pourfuivent une laye : on la ménage
a caufe de fes petits.
L A Y L A , LA Y LA , CHIENS : Terme dont
fe fert le piqueur pour tenir les chiens en halëî-
ne j 8c les obliger à garder le change , quand
la bête courue s’eft fait accompagner.
LEGER : En fauconnerie , un oifeau léger eft
celui qui' fe tient long-tems fur fes ailes.
LEMING ou LEMMAR. Petit quadrupède de
Laponie qui reffemble à la fouris 8c qu’on a
appelle mal-à-propos lapin de Notwége. Son corps
eft long d’environ cinq pouces ; quoique fa taille
foit épaiffe 8c que fes jambes foient allez courtes,
il ne laiffe pas de courir affez vite $ il a une barbe
comme les autres rars > fes oreilles font petites,
il a cinq doigts à chaque pied. Son poil eft roux
marqueté de noir. Le leming habite ordinairement
les montagne» de Laponie & de Norwège ;
mais il en defcend quelquefois en fi grand nombre
, qu’on regarde l’arrivée de ces quadrupèdes
comme un fléau terrible 5 ils font un dégât
affreux dans les campagnes, dévaftent les jardins
8c ruinent les moiffons : ils fe creufent des trous
fqus terre comme les taupes , le mâle eft d’ordinaire
plus grand que la femelle : dans le beau
tems ils s’approchent en grandes troupes de l’eau,
mais s’il vient un coup de vent , ils font tous
fubmergés : le . nombre de ces animaux eft fi
prodigieux, que quand ils meurent, l’air eft
infeété , leur morfure empoifonne les plantes,
& le pâturage fait enfuite mourir le bétail : cet
animal deftruéteur n’eft bon à rien j fa chair n’a
point de goût & fa peau a trop peu de confif-
tance pour qu’on en faffe des fourrures : ainfi on
pe doit chercher à le détruire , que comme un
animal nuifible.
Le Leming eft d’une hardieffe 8c d’ un courage
qui étonne, il ne s’effraie point à l’afpeét des
paffans > au contraire , il va luîrmême les attaquer
, jappe comme une petite chienne, 8c fi
on le frappe avec un bâton , il mord avec fureur
cette arme 8c s ’y tient avec,tant d’opiniâtreté,
qu’on peut le tranfporter à une certaine diftance
fans le lui faire quitter.
Les hermines $c les renards font périr une
grande quantité de lemings ; ils fe détruifent auffi
eux-mêmes ,
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eux-mêmes, on en a trouvé qui s'étoient pendus
à dès brànchës d’arbre : ce qu’il y a de certain ,
c’eft que leur deftruétion eft auffi prompte que
leur pullulation.
Il n’y a peut-être rien de plus finguîier dans
Thiftoire naturelle , que l’émigration de- ces lemings
; quand ils marchent, c’eft par bande de
plufieurs milliers ; ils creufent des fentiers de la
profondeur de deux doigts fur environ un quart
d’aune de largeur : chemin faifant, ils mangent
les herbes 8c les racines qu’ ils rencontrent, font
des petits en rou te , en portent un dans leur
gueule, un autre fur leur dos , 8c abandonnent
les autres, s’il y en a davantage.
On a fait une obfervation frappante fur ces
voyages, c’eft que c-ès quadrupèdes marchent
toujours en ligne droite , fans que rien puiffe
les obliger à fe détourner de leur route ; s’ils,
rencontrent un homme , ils tâchent de lui paffer
entre les jambes : s’ils font arrêtés par une meule
de fo in , ils fe font un chemin au travers , à
force de manger & de creufer : lorfqu’ ils trouvent
un rocher ', ils font un demi-cercle, mais
fi exactement, qu’ils prennent toujours la droite
ligne. Les rivières , les torrens, rien ne les
arrête : ils tâchent toujours de les traverfer
. fuivant leur direction, duffent-ils s’y noyer : ces
animaux femblent toujours avoir pour but de
leur marche le golphe de Bothnie : mais ils
périffent ordinairement avant d’y pouvoir arriver.
Les lapons & les norwegièns prennent les me-
fures les plus efficaces pour détruire ces légions
de quadrupèdes nuifibles : mais il n’y a point
d’hiftoriens qui déraillent la manière dont ils font
cette chaffe : on fait feulement qu’en les faifant
tornber dans leurs p iè g e s , ils font auffi une
ample capture d’ou rs , de renards, de martres
& d’hermines , tous animaux qui fuivent les
kmings'pouT en faire leur proie.
L É O C R O CO T T E . Quadrupède fîngulier d’E thiopie
; il a la taille du zebre , la croupe du
cerf,- le poitrail & la queue du lion, 8c la tête du
taiffon : fes-pieds font fourchus 8c fa gueule eft
très-fendué : on dit qüe cet animal eft plus léger à
la courfe que tous les autres quadrupèdes. Il naît,
dit on , de l’accouplement d’ une lionne & du
mâle de l ’hyene.
LÉOPARD. Animal du Sénégal, de la Guinée
& d’autres pays méridionaux ; il *1 quatre pieds
de long : ainfi fa taille eft fupérieure à celle de
l’ours 8c inférieure à celle de la panthère : on
appelle fort improprement la fourrure de cet
animal peau de tigre.
Le léopard a une antipathie extraordinaise poux
C jtje s z s ,
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les chiens, &: il dévore tous ceux qu’ il peut
rencontrer,. En Europe, nos chiens de chaffe
n’ont pas d’ autre ennemi que le loup > mais ea
Afrique ils font la proie du tigre , au lion , de
la panthèré , de l’ ours 8c du léopard auffi il eft
prefqu’impoffible d’en conferver.
La manière de chaffer dü léopard eft fort différente
de celle du chien, il n’a pas , comme
lu i , de la fineffe dans l’odorat : il ne fuit pas
les bêtes à la pifte : il ne chaffe ,, pour ainfi
dire., qu’à vue ; il né fait que voir le gibier ,
8c s’élancer fur lui : quelquefois pour l’atteindre ,
il faute avec légéreté, 8c franchit un large fdffé
ou un mur élevé de plufieurs pieds : d’autres fois
il grimpe fur les arbres , attend les animaux au
paffage, fe laiffe tomber fur eux de tout le poids
de fon corps 8c les écrafe.
Le Uopard eft un animal féroce , qu’ il eft ira- poffible d’apprivoifer : il fe jette quelquefois avec
Furie fur les hommes quand il les voit armés ; fes
yeux font toujours étincelans, & il femble ne
refpirer que le carnage. Quoiqu’il mange beaucoup
, il eft toujours maigre , comme tous les
animaux qui fe nourriffent de fang.
Ce quadrupède n’habite que les pays les plus
chauds de l’Afie ; il ne s’eft jamais répandu dans
les pays du Nord, ni même dans les régions tempérées
j il fe plaît dans les forêts touffues & fur le
bord des fleuves : on prétend que fa chair eft bonne
à manger, du moins les nègres le difent.
Ckajfe du Léopard.
Les nègres font des foffés profonds; ils les
couvrent de terre, de feuillages 8c de rofeaux :
ils placent enfuite quelques cadavres fanglants au-
deflus pour attirer le léopard dans le piège, & ils
en prennent ainfi un grand nombre : quelquefois
ils font obligés de combattre eux-mêmes contre
lui ; ils lui lancent alors leurs fléchas & leurs
zagaies : 8c quand tout eft épuifé ils luttent contre
ce redoutable adverfaire : le quadrupède, quoique
percé de coups, ne prend point la fuite , il f®
défend tant qu’il lui refte un fouffle de yie , & fa
mort eft prefque toujours fatale à quelques-uns de
fes vainqueurs.
; Il y a des cantons en Afrique où les rois font
faire des chaffes confidérables de tigres &: de
léopards ; & on eft obligé de porter ceux qu’on
.prend aux lieux où ces petits monarques font
leur réfidence.
LË R O T . Quadrupède plus petit que le loir j
8c de couleur différente ; on a eu tort de confondre
enfemble ces deux animaux. Buffon a très-
bien prouve qu’ ils forraoieut deux «fpèces diffét
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