tance. Il eft aifé'à un bon chaffêür de bien juger
des allures du C e r f qu’il chafle.
BIÈVRE. Nom qu’on donne aux Caftors d’Europe.
Ils font folitaires & accoutumés à vivre dans
des terriers} aufli leur poil eft rongé fur le dos par
le frottement de la terre, & ku r rqurrare bien
moins x-ftimée que celle des Caftors qui vivent en
foeiété. Voye% C a s t o r .
BIGARRURES, f. f. ( en fauconnerie ) font
des taches roufles ou noires, ou des diverfîtés de
couleur, qui rendent le pennage d ’un oifeau de
proie bigarré. .On dit ce Faucon a beaucoup de
Bigarrures.
BIGLE ou BIÇLE. Efpèce de Chien ^ ’Angleterre
qu’on emploie à la chaffe dés Lièvres &
des Lapins.
BIHOREAU. Efpèce de Héron fort commun
fur les côtes de Bretagne. C e t oifeau fréquente
les maraisv II eft à-peu-près de la groffeur d’ une
Corneille, côè'ffé d’un noir changeant en vert.
I l a le corps cendré en-de fliis , 8c blanc en^
deflous.
BILBANDE (xhafîer à la ). C ’eft fouler ou quêter
avec les Chiens dans plufièurs endroits, lorfqu’il
n’y a rien de détourné.\
BILLARD. ( Infiniment d’oifeleur ). C’ eft3 un
morceau de.bois long de deuxpieds, feterminanten
pointe d’un b out, & recourbé de l ’autre au moins
d’un pied.
B ISO N , f. m. Efpèce de Boeuf à boffe fur le
dos. C e t animal fe trouve dans le s ’ contrées
méridionales 8c feptentr ion aies. Cette boffe n’eft
qu’une exçroifïance,, qu’ un morceau de chair
tendre , qui, pèfe, dèpuis trente- jufqu’ à quarante
ou, cinquante livres. La tete du B i f on. , qui eft
pairablement grofîe à proportion du corps,-paroît
d’un volume prodigieux par la quantité 8c la longueur
du poil brun-fauve dont elle eft garnie,
d’autres poils plus foyeu x, très-longs, doux au
toucher , 8c luftrés, forment en-deçà du bourrelet
de la mâchoire inférieure 8c fur les abajoues, une
barbe trèsAemarquable. Ses oreilles ne font pas
grandes'} leur pofîtion eft affez droite ,' elles pa-
roiffent comme pliffées près des cornes. Ses yeux
font grands 8c orbieulaires. Il a les jambes courtes.
Sa croupe eft très-effilée. Les fabots font pointus,
noirâtres, ainfi que l’ergot. Il eft haut d’environ
cinq pieds, quatre pouces, & peut avoir dix pieds
'de circonférence. Lès Bifons vont dans les;bois
par troupes de dix jufqu’ à vingt., &c tous l ’un
après l’autre. Ils courent fort vîte. Quand ils
font çhafîes, ils frappent des cornes, 8c jettent
çn arrière les pierres qu’ils rencontrent.
BIZET. Efpèce de Pigeon fauvage Se paffager
qu’on voit Venir par bandes, fur la fin de feptembre.
Poyei Pigeon ramier. .
, Les Bidets font très-fuyards ; on n’en.approche
que très-difficilement, fur-tout en plaine ou il faut
une vache a r tific ie lle a fin de pouvoir les tuer à
Coups de fufil.
; Voye^ planche 22e de. la chaffe , tom. IX des
gravures, çdes-arts & métiers, & l’explication
de la* même planche 22e 3 à la fin de ce dictionnaire,,
B LA IR E AU , f. m. Ce quadrupède eft plus
gros , plus' alongér 8c bièn plus fable que le Renard.
H eft. à-peu-près, de la couleur du Loup- ;
mais il a le poil beaucpup plus long. Ses jambes
font très-courtes, & le paroiflént encore- da-
vantagè à caufe de la longueur de fon poil. Il a les
ongles, longs & 1 très^fermes, fur-tout ceux des
pieds de devant , qui lui fervent pour fe creu-
fer une habitation ; & ils font d’autant plus acérés
, que c e t animal ne fort guère que la n uit,
& fait peu d’ exercice , dormant prefque toujours-:
auffi elt-il fç r f gras. Sa gueule eft armée de dents
aiguës 8c très-fortes : fa morfure eft cruelle 3 il
faut deux' mâtins de bonne taille pour venir à
.bout de lu i, encore ont-ilsbefoin le plus fouvent
d’être fecourus. Il a le cuir des reins 8c du dos
fi épais., qu’ à peine les Chiens peuvent-ils l'entamer
, 8c fes,vertèbres d’ailleurs font fi fortes.^
que quelques coups qu’on lui affène fur cette partie
, on ne parvient? point à l ’affommer > mais-le
moindre .coup qu’ il reçoit fur le mufeau le met
hors de combat} auffi, a-t-il foin de le garantir le
plus qu’ ilpèut avec fes pattes, lorfqu'ileft attaqué
par les' Chiens.
. Le Blaireau ylt de crapauds, de limaçons,
de fçarabéés & autres infectes; de pommes , de
poires, de raifin, 8c de tous les animaux qu’il peut
attraper; Quelques auteurs prétendent qu’il eft
auffi très-friand de miel, 8c que même il mange les
abeilles. Un préjugé populaire veut qu’il foit ami
des Lapins, q ui, dit-on , vont, fe réfugier entre
fes pattes , lorfqu’ ils font pourfuivis par le Renard
j mais bien loin de là , il fait un grand tort
aux garennes., en mangeant les lapereaux nouveau
nés qu’ il déterre dans les fabouiltères 3 &
s’il ne. mangé pas les vieux Lapins, c’eft qu’il
néft ni àffez alerte, ni allez rufé pour les prendre.
Du Fouilloux dit avoir vu un Blaireau prendre
un cochon de lait & le traîner tout v i f dans
fon terrier 5 & il prétend que cette chair eft tellement
du goût de ces animaux, que fi l’on paflè
un carnage'deqiorc fur -leur terrier , ils ne fau-
dront jamais de fortir pour y aller. . \
On a dit écrit-'de tout temps qu’ il y avoit
deux efpèees de Blaireaux , dont l’une tetioit du
Chien 8c l’autre du Porc. M. Buffon qui a ob-
fervé plufièurs individus , dit n’avoir jamais trouve
entre eux aucune différence caraftériftique. C e pendant
Du Fouilloux , qui paroit avoir eu une
tonnoiffance particulière de ces animaux , re-
connoît les deux efpèees ,& établit leur exiftence
par plufièurs difparitës, non -feulement^ dans la
taille , le pelage, la groffeur de la tete 8c du
nez ( quoiqu’il convienne qu il faut y regarder
de près pour s’en appercevoir ) , mais encore
dans leurs moeurs 8c habitudes. Il afîiire meme
que les deux efpèees ne fe tiennent point en-
femble, toqua peine pourra-t-on les trouver a une
lieue près l'une de l autre. Le doCteur Targîoni ,
dans Tes mémoires pour fervir à 1 hiftoire naturelle
de la Tofcàne , recohnoît auffi les deux
efpèees de blaireaux v. canini e porcini ) chenins 8c
porchins. l ’ajouterai à cela que j ’ai"connu, dans
1e -Perche , des laboureurs qui faifoient métier
de chaffer les Blaireaux avec des mâtins 8c des
• fourches de fer , pendant les longues nuits de
l’h iv e r , 8c qui en prenoient beaucoup de cette
manière, 8c que j’ai toujours oui dire à ces
chaffeurs de Blaireaux qu’ il y en avoit de deux
efpèees. Mais il eft vrai auffi q u e , fuivant le
rapport de ces gens-là , ni l’ une ni l’autre n’a
le groin du p o r c , 8c que toutes deux ont la
gueule du C hien, avec cette différence, que les
uns l’ont plus courtè, 8c reffemblante à celle
du Chien d o gu e , 8c les autres'plus allongée,
comme' celle du'Chien ordinaire. Ils ajoutent,
que ceux de la première. efpèce ont plus de
blanc dans le poil que ceux de l’autre 3 qu’ils ont
une odeur moins forte , 8c font plus allongés,
8c enfin que les Chiens en viennent plus facileT
ment à bout 3 toutes chofes fur lefquelles ils
s ’accordent avec Du Fouilloux. L’obfervation de
ces gens-là peut manquer de jufteffe quant à
l’objet de cômparaifon indiqué pour établir la i
différence de conformation qui fe trouve entre'
la gueule des uns 8c des autres} peut-être affimilent-
ils mal-à-propos là gueule de certains Blaireaux
à celle d’un dogue , tandis que d’autres ont plus
de raifon de la comparer au groin du cochon.
Quoi qu’il en fo it, leur témoignage , joint à celui
de Du Fouilloux-, me paroît de quelque poids
peur établir la réalité des deux efpèees différentes
de ces animaux. A in fi, je fuis porté à croire
que ,; fi M. Buffon ne les a point remarquées ,
c’eft que .le hazard a voulu que , dans le nombre
des individus obfervés par cet illuftre naturaiifte,
il ne s’en foit rencontré que d’une feule efpèce.
Le Blaireau, comme je l’ ai déjà d it, ne fort
que la nuit, 8c fort tard , 8c regagne fon terrier
avant le jour. A lors, s’ils font rencontrés par des
Chiens courans, ils n’ont garde de fe faire battre
comme le Renard : Tachant qu’ ils feroient bientôt
atteints, ils fe dérobent 8c fe traînent au plus
vrte vers .leur terrier , dont ordinairement on ne
les trouve pas fort écartés.
En terns de n e ige , par les grands froids 8c les
mauvais tems, le Blaireau ne fort de fon habitation
que forcé par la faim, 8c fera quelquefois
deux ou trois jours fans fortir 5 ce qu’il eft âi-fë de
v érifier, lorfque. la neige a bouché l’entrée du
terrier..
On ne peut donc guère tuer de Blaireaux au
fufil qu’ en les guétant, à la fortie du terrier, par
le clair de lune, depuis la fin du jour , jufque vers
minuit. Lorfque l’on fait où une femelle a mis
b as , ce qui arrive au mois d’oètobre pour ces
animaux, alors on peut s’y mettre à l ’affût, en
plein jo u r , attendu'que les petits, dès qu’ils
commencent à marcher, viennent, comme les
Renardeaux, s’ébattre au bord du terrier, 8c fou-
vent accompagnés de la mère. Les femelles fonc
rarement plus de trois petits.
( Extr. de la chaffe au fufil).
L e Blaireau fe défend avec courage contre les
Chiens; il fe : couche fur le d o s , fait agir fes
dents 8c fes ongles, 8c fait de profondes blef-
fures. ^
Autrefois les Blaireaux étoient fort communs ,
8c on dreffoit des Baffets pour les chaffer 8c le&
prendre dans leurs terriers ; il n’y a guère que les
Baffets à jambes courtes qui puiffent y entrer aifé-.
ment : le Blaireau fe défend en reculant, 8c tâche
d’arrêter fes affaiilans ou de les enterrer : quand
il eft acculé jufqu’ au fond de fa retraite, on
ouvre le terrier par-deffus 3 on ferre le Blaireau
avec des tenailles, 8c ©n le musèle pour l’empêcher
de mordre.
Les jeunes Blaireaux s’apprivoifent aifémentj
mais les vieux demeurent toujours fauvages j cet
animal mange de la chair, des oe ufs, du fromage,
& la mère a beaucoup de téndreffe pour fes petits-;
; elle déterre les nids de Guêpes, en emporte le
miel, prend auffi les jeunes Lapereaux, faifit les
Lézards, les Serpens, les Sauterelles, les oeufs
des oifeaux, 8c porte tout à fes p etits , quelle
fait fortir fouvent fur le bord du terrier, foit pour
■ les allaiter, foit pour leur donner à manger.
Sa chair n’ eft pas abfolument mauvaife à manger,
8c l’on fait de fa peau des fourrures groffières, des
colliers pour les Chiens., des couvertures pour les
Chevaux, 8cc.
C et animal fe trouve dans le climat tempéré de
l’E urope, 8c ne s’eft pas répandu au-dela de la
France , .de l’Allemagne, de l’ Italie , de l’Angleterre
, de.la Suède 8c de la Pologne.
Le Blaireau eft encore connu fous le nom de
I Taiffon 8c de Grifart,