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foient potiffer le moindre aboiement î ttôsboèlifs
8c nos> chevaux foupiroient , en quelque forte |
8c traînaient leurs pas; il leur arrivait mémo
quelquefois de tomber , & de fe relever promptement,
comme s’ils' euffent été aux abois. Le
Lien lorfqu’il rugit tient la tête baiffée >, de forte
que dansxes pays toontueux fa voix eft entendue
au loin § & que les>autres animaux ont le temps
de fé garantir | par la fuite , de fes' attaques terribles.
La manière dont îe£ lion s’empare de fa
p ro ie , eft prefque toujours la mêmé : il fait un
faut de fon embüfcadé', 8c tombe fur la mal-:
heureufe viélime : s’ il la manque} il retourne
fans bruit a fon a ffû t, pour fauter avec plus
d’adreffe à la première' oecafiôn. Un hotten-
tôt déjà avancé en âge ; & qui étoit au fervice
d’un chrétien à la partie de la rivière du Dimanche ,
non loin de Kamdebo, fut fuivi pendant deux heures
entières par im Üpn , qu’il ne perdit point de
vue 5 cet homme comprit que le féroce animal,
n’attendoit qued’obfeurité pour Faffàillir. 8c le
mettre en pièces y connoiffant fon allure, il ^re-
folut de fe cacher , dès l’arrivée du fa it , derrière
une colline tronquée, nommée par les naturels
du pays , IClipkrans ; il planta- fu r .le fommet
un bâton, qu’il furmonta de fon chapeau , &
qu’il entoura de fes vêtemens ;~la rufe lui reuf-
fit 5 le »lion s’étant avancé' à pas de loup , pour
mefurer exactement fdn fa u t, s’élance & tombe
fens-deffus-deffous à l’ autre côté de la colline ,
de forte que le hottentot eut le^tems de fe fau-^
ver ; ce n’eft pas le feul exemple en Afrique,
de lions qui fe foient laiffés tromper dans leurs
attaques ; dans les lieux où l’on tient du bétail,
lorfqu’ un boeu f ou autre animal a été attaqué
par un lion , 8c qu’on doit fe tenir en -garde
contre fa fureur , on pofe quelqu’objet qui ref-
femble à un homme , avec des armes a feu , dif-
pofées de! manière qu’ëlles partent a l inftant
que le lion veut s’élancer. Comme cet expédient
eft très - commode ; on ne fe donne pas ,
en Afrique , la peine de creufer des foliés ,
comme cela fe pratique affez généralement
ailleurs. •
Le lion femble peureux, 8c relativement à fa
force , on peut dire qu’ il manque de courage, quelquefois
j pourtant il montre une intrépidité extraordinaire.
Dans un parc où l’on faifoit paître
du bétail j un lion s’étoit introduit par la clôture
, 8c avôit fait du’ dégât $ dans la certitude
qu’ il reviendroit a la charge- , & par Ja meme
brèche , on y établit un fufil chargé avec une
corde arrangée de manière que le lion en la touchant
, devoit faire partir le coup , 8c en être
tué ; le fin* animal , venu de jour , apperçut la
corde, la tira de côté , fans s’effrayer du coup ,
s’ avança avec fefmetjé vers l’endroit ou il âvoit
Jaiffé fa viftime. Une chofe remarquable, ç eft
que le> lion , qui a coutume de tuer immédiate" £
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ment fa p roie , ne tue jamais l’homme du premier
;coup, quelqu’irrité qu’il foit : il fe contente
de bleffer d’abord, & il ne lui ôte la vie
qu’après un certain temps : un payfan venoit de
dételer les boeufs de trait, il en vit deuxaffaillis,
8c fuccombant auflî-tôt fous fa 'dent meutrière ;
un autre ] au contraire , accompagné de fes deux
fils , pourfuivoit. ee terrible animal ; l ’un d’ eux
fut pris à l’improvifte , 8c foulé aux pieds ; mais
comme il n’étoit que terraffe , les autres eurent
„le temps d’âffaillir l ’ennemi féroce , 8c de le tue-r.
Je vis dans le même hameau., un vieux hottentot
qui portoit aux yeux 8c aux joues , des marques
lenubles de la colère d’ un lion , lequel s’étoit
contenté, toutefois, de le terraffer 8c de le
bleffer. On m’a raconté auffi qu’ un chef de horde
fut attaqué par un lion qui le bleifa ail bras,, &
le, mordit cruellement, fans lui ôter la vie. Il
eh refaite de-là , ce femble ., que ce qui caraété-
rife le , n’eft ni le courage niyla cruauté ,
mais Un mélange de rufe , de timidité, 8c en même
temps d’audace ; 8c que quand ce terrible 8c
'rufé animal fe met en fureur , on ne doit regarder
cela que comme un changement de caractère,
caufé par la faim.Comme il eft rare qu’ il éprouve
de la réfiftance > il méconnoit, .en quelque forte ,
le combat, 8c fe lai (Te mett re en fuite par de
légers moyens de défenfe , tels que des coups
de bâtons* Un laboureur , homme digne de Foi ,
me raconta qnétant allé à un de fes champs , il
fut fubitement rencontré par un lion , il lui décoche
fon fufil qui rate;’i privée de réffources
ultérieures, il cherche fon falut dans la fuite 5
mais ayantf perdu la refpiration , il alloit '^arrête
r , lorfqu’ il apperçut un tas de pierres; il faifit
ce moyen, dont il efpéroit peu ; le lion , quelle
que fut la caufe de fa pufillanimité, ceffade ,1e
pourfuivre , le regarda quelque temps, puis fe
coucha tranquillement a ,une vingtaine de, pas du
monceau de pierres. Le payfan ne bougea pas
de la place , pendant une demi-heure environ
que fon ennemi refta dans cet endroit ; enfin ,
l’animal redoutable fe leve , fe retiré d’abord
avec une forte de ciainte] puis fe, mit au trot,
8c fut bientôt perdu de v.ue par l’homme qu’il
fembloit fuir. On fçait que ce n’ eft point au
moyen de l’odorat que le lion pourfuit fa proie,
8c qu’ il ne l ’atteint que par une guerre ouverte.
Le lion eft tellement Iégerà la couffe , qu’ il peut
aifément fuivreun cheval au galop: Il eft d’une force
extraordinaire : on en voit qui emportent des
boeufs qu’ ils- ont tués. Deux hottentots en ap-
perçurent un quatrain oit un buffle mort, d^ns u»ne
forêt voifine; après lui avoir donné la chaffe, 8c
l ’avoir forcé de lâcher prife, ils remarquèrent qu’il
avoit eu la précaution, de luiarracherles^ê’ntrailles
pour l’emporter plus aifément. Tour s’emparer de
ces animaux , le lion s’ayance lentement 8c fans le
moindre bruit, s’élance , fond fur fa proie , 8c
d’ une de fes pattes de devant lui ferre le mufeau avec
m t
tant de force qu’ il l’étouffe,8c meurt à l’inftant. Le
buffle , toutefois a affez de force pour décourar
ger quelquefois le lion | j’ai oui-dire qu’une vache
de ce genre s’étoit défendue, avec fon veau,
contre cinq lions. Des perfonnes dignes de foi
m’ont auffi raconté qu’ un troupeau de çes vaches
ayant été attaqué par un lion 3 elles le tuèrent, &
le mirent en pièces. .
La chafle du lion fe fait à l’aide de gros chiens :
ferfque le lion les v o i t , il s’arrête , 8c lés attend,
trop fier pour vouloir lés fuir. C eu x -c i, enhardis
par leur nombre, l’affaillent 8c le mettent en
pièces. La chajfe au. chetial fe fait en pleine campagne;
îorfque le lion èft dans une fo r ê t , on
tâché de l’en faire fo r t ir , en h alan t les chiens
qui ne ceffent d’aboyér* Les chaffeurs fe tiennent
à peu de diftance des uns 8c des autres , 8c
ordinairement deux de compagnie pour s’aider
au befoin : dès que le lion les apperçoit, il court
dé toute fa force pour fe dérober à leur vue ,
mais s’il voit qu’on le pourfuive , il ralentit fa
courfe , comme s’ il ayôit.honte de fuir un ennemi;
puis il s’arrête , fecoue la tête , 8c annonce
par un rugilfement terrible qu’ il attend fes ag-
greffeurs. Il eft temps alors que les chaffeurs fe
tiennent fur'leufs gardes, 8c qu’ils fe retirent
tant foit peu yen obfervant toujours de rie pas
trop s’éloigner les -uns des autres. Celui qui fe
trouve le plus à portée de tirer , faute bas de fon
cheval, le couché en joue 8c décoche. S’il a
manqué fon coup , il rémonte incontinent achevai
8c fe fauve près, de fes compagnons. L ’un
d’entr’ eux alors ‘faifit le moment , defeend de
cheval 8c tire de même. Si celui-ci manque encore,
untroifième chaffeur vient à fon fecours, 8c ainfi-
defuite , jufqu’ à ce que le fier animal foitdevenu
leüt proie. Il 11’y a pas d’exemple que cette
forte de chaffe ait coûté la vie à perforine.
Le /ùmeft aifé à tuer, parce qu’il n’a pas la vie
dure. Des perfonnes qui en ont tué m’ont affuré
qu’il eft rare qu’ un lion bleffé d’un coup de feu
pourfuive fon chemin, tandis que fouvent avec
une balle dans les inteftîns ils guériffent totale •
ment.
La peau du lion fe con'ferve moins bien que
celle du boeuf ; c’eft ce qui fait qu’au Cap on
l’emploie aux mêmes ufâges que le cuir du
cheval.
LIRON » efpèce de marmote qui habite dans
les*Alpes, 8c qui dort tout l’hiver. Son mufeau
eft aigu , fon ventre eft gros Jw 8c fa queue eft
longue.
, L IT E A U ;
le jour.
lieu où le Loup fe repofe pendant
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LITORNE ; c’ efl la grive du génevrier. Voye^
GRIVE.
LIVRÉE ; on nomme ainfi en vénerie les
marques 8c barres que les faons 8c les marcaffins
ont fur le corps Jufqu’à fix mois.
LOCUSTE L LE . f. f. C ’eft le nom de la plus
petite7 efpèce d’alouettes. On ne la voit guères
qu’en Angleterre , où on la nomme auffi Xa-
louette. des faules. Elle a un chant qui reffemble
à celui d’une cigale. C ’eft pourquoi on l’a nommé
locufteile ou petite cigale. Le plumage de la tête
8c du deffus du corps eft d’un brun jaunâtre femé
de taches obfcures. Ses ailes font bordées d’ un
jaune fale> Elle a le deffus du corps d’un blanc
tacheté de jaune , 8c des fourcils blanchâtres.
LOHONG. C et oifeau eft Youtarde huppée
d’Arabie. Il eft de la groffeur à - peu - près de
notre grande outarde. Il a , comme elle , trois
doigts à chaque pied , mais plus courts ; fon
bec 8c fon cou font plus longs ; il a le plumage
de couleur fauve rayée de brun avec des
taches blanches en forme de croiffant fur les
ailes. Lé deffous du corps eft blanc, fa queue
eft tombante comme celle de la perdrix 8c tra-
verfée. par une bande noire. Sa huppe eft pointu
e , dirigée en arrière , 8c fort inclinée à
l’horizon. De fa bafe elle jette en avant deux
lignes noires dont l ’une plus longue paffe fur
l’oeil Sc forme une efpèce de foureil ; l’autre
ligne plus courte embraffe l’oeil par deffous ,
mais n’arrive pas jufqu’à l’oe i l , lequel eft noir
8c placé au milieu d’un efpace blanc.
LOIR. Petit quadrupède qu’on confond avec
le leroL 8c le mufeardin, parce que tous femble
nt dormir pendant l’hiver.
Le loir proprement dit , eft de la taille de
l’écureuil , 8c fui reffemble par la forme du"corps
8c par la queue ; il fe trouve avec lui dans les
forêts ; tous deux montent fur les arbres 8c paf-
fent de branche en branche avec la même légèreté
5 mais ils diffèrent pour la couleur 8c pour
les habitudes;
Le lerot n’eft que de la* groffeur d’un ra t, 8c
le roüfcardin de celle d’une fouris : le premier
eft diftingué par des marques noires qu’il a près
des 'yeux ; & le fécond par la couleur blonde
du poil qu’ il a fur le dos. Le loir eft blanchât re
fous le ventre , le lerot d’un beau blanc, 8c le
mufeardin d ’une couleur, jaunâtre.
On a tort de dire que ces animaux dormeoc
pendant l’hiver ;; leur état , n’eft point un fonv
meil naturel , c ’eft_ plutôt un engourdiffement
des membres produis p^r le réfroidiffement du