Il y a trois' eCpeces ds chiens propres à recevoir.
pette inftrù&ien, le braque , iVpagneu] &
le griffon ; ce dernier éft un chie.i à long poil
. un peu frifé , & qui tient du barbet & de l'épagneul.
Le-braque eft plus léger 8c plus brillant
dans fa quête ; mais , en général , il n’eft bon
que pour la plaine ; la plupart de ces chiens craignent
beau 8c les ronces., auiieu que; f épagneul
& le griffon s’accoutument aifémént à chaffer 8c
rapporter dans beau , même par les plus grands
froid s, 8c quêtent au bois 8c dans les lieux les
plus fourrés , comme en p’ainè. Il y a donc toujours
beaucoup plus de reffource dans ces deux
efpèces de chien , que dans un braque.
Avant que d'entreprendre de dreffer un chien
couchant, il eft à'piopos, dès qu’il a cinq oufix
mois , de l’accoutumer, ’ s’il fe. peut , à rapporter
j ce qui fe fait en jouant., & fans fortir.de la
maifon. Avec de la patience 8c dé la douceur, lï
le chien eü de bonne race, on en.vient ordinairement
à. bout fort aifémént 5 mais , je le répète ,
il faut beaucoup de douceur dans ce premier âge ,
& ne jamais s’obftmer jufqu’ à un certain. point,
lorfque b animal ne répond pas à la leçon y qu’on
veut lui donner. Dès.qu’ on voit qu’il fe.rebute.,"
il faut le laiffer tranquille^,Te carefler, 8c revenir
à la leçon dans un autre moment. Dans le cas ou
bon ne pourr.oit obtenir par la douceur ce qu’on;
lui demande , on attendra qu’ilfo it en.âge d être
dreffé, pour le fervir alors du collier .de force ,
dont il fera fait mention Hans ,'la fuite. Il fera
bon de lui donner en/,mêmertem s le s premiers
principes de bôbéiiTancë, ën fe promenant avec
lui autour de la maifon 5 d’eflayer de le - faire- re-
Venir lorfqu’i‘1 s’écarte , & de le faire paffer derrière.
foi Icrfqu’ il eft revenu, en lui difant d’abord,
i c i ; a moi.j.èi enfuite : derrière. Il faut aufli î’ae-
coütuiTier. de bonne heure-à refter à l’attache ,'
dans un chenil ôii line écurie , >ôù on aura foin de
lui-renouvelier fouvent fa paille; mais^en fescom-
mencèmens , i l eft à propos-de ne pas le tenir enchaîné
trop long-tems , ne fut-Cé qu’en confidé-’
ration de fon jeune =âge., qui lie demande qu’a,
jouer e u folâtrer , & qui feinble mériter quelque
indulgence ; ainfi, on le lâchera dans la matinée,
pour né le remettre à l’attache que vers la'nuit.
Ltirfqu’on n’àccoutüme pas les chiens de bonne
heure à réfter à la chaîne, on a' le défagrément
d’ être^étourdi- par leurs cris' continuels; Il eft’ encore
à pr.opos que celui, feulquj, s’pjft chargé. d’irçL
truire un jeune chien ; lui parle8c lui commandé,
& que perfonne autre que lui ne fe mêle de Ton
éducation.
'Lorfquéîle chien a atteint l’âge.de dix mois ou
un an -, il eft tems dè le mener en plaine pour le
drèffer. Dans les premiers jours, laiffez-lé faire '
fa volonté , fans riën exiger de lui ; il ne s’agit
encore que de lui faire connoître fon gibier* Il
court apres tout ce qu’ il rencontre , corneilles ;
pigeons , alouettes 3 petits biféaux 3 perdrix , lie-
vres. Ce premier feu pafle, il finie par ne plus
courir que les perdrix , - auxquelles fon inftinêt
l’attache plus particulièrement >& bientôt dégoûté
de les pourfuivré en vain , il fe contente , après
les avoir fait partir,, de les fuivre des yeux. Il n’en
eft pas de même des lièvres; voyant qu’ ils n’ ont,
comme lui, que quatre jambes, 8c qu’ils ne quittent
point la terre , comme les perdrix , il fent qu’il
y a plus d’égalité., Sc ne perd pointi’efpérance de
les joindre ; c ’eft pourquoi il les courra jufqu’à ce
que l’ éducation ben ait corrigé : encore eft-ce une
chofe aflèz difficile, due. d'empêcher lë: chien le
plus fage 8e le mieux Greffé ; de courir le lièvre.
Tous les jeunes chiens font fujets à fouiller 8e
pqrter le ne-z en terre., habitude qu’il ne'faut pas
leur laiffer contrarier , 8e donton-doit les corriger
. de bonne heure , s’il eft pôfBbie ; car un chien c^.\\
fouille , 8e fuit le gibier à la pifte, ne peut jamais
être qu’un mauvais chien d’arrêt. Ainfi , toutes
tés fois que vous vous âppercevrez que votre
jeune chien fuivra la trace des perdrix à contrevent
,'rappellez-lê en le grondant , 8e= lui criant :
hait le ne* : albrs vous le veirez'inquiet, s’agiter,
aller 8e venir de côté 8e d’autre , jufqu’a ce quô
le vent lui ait porté le fentiment du gibier 5 8e il
ne lui fera pas arrivé quatre fois !de'trouver l.s
perdrix par ce mqyën,7 que lorfqu’i 1 en rencontrera,
il cherchera'à 'prendre le vent., Se chaflèra lë nez
haut. Il eft vrai cependant qu’ il y a des chiens qu’il
eft prefque impoftible de corriger fur cet article,
8e qui forft faits "pour chàffèr toujours le riez en
terre ; ce font ceux qui pèchent par le nez. Lorf-
qu’on rencontre un chien de cette efpèce, il ne
vaut guère qu’on fe donne la peiné de le drefler.
Les perdrix tiennent beaucoup mieux devant 'un
chien qui les évente , que 'devant celui qui les
fait le nez en terre. Le chien'éventeur ne s’en approche
que par degrés' ;'plus ou moins ; fuivant
qu’ il les lent inquiètes ou affûtées^ ce qu’ il con-
noît par leur vent ; & quoiqu’elles le voient autour
d’elles , elles ne s’en épouvantent pas , ne
s’appercevant point qu'il les fuit j mais rien né
les inquiète davantage que de voir un chien s’attacher
à leur trace , 8c tenir la même voië qu’ eîles
prennent pour fê dérober : 8c lorfqü’ un chien lés
fuit ainfi à contre-vent, il arrive, pour l ’ordinaire
qu’ il les fait partir ; bu fi par hazard il forme fon
arrêt, ce fera de fort près, attendu qü allant à
contre-vent, il n’a pu avoir le fentiment des perdrix
, que lotfqu’il s’eft trouvé, pour ainfi dire ,
le nez deflus , & alors elles ne tiendront pas.
Quand une fôis lé jeune chien cônnoît fon gibier
, il s’agit de le mettre à commandement. S’il :
eft naturellement docile y & qu’il ait profité* des '
inftru&ions qu’on lui a .données avant dé lé me- '
ner en plaine, il fera aifé d’en venir à bout : ft.
au contraire il eft têtu & revêche , comme il s’en
trouve quelques-uns, alors il faudra néceflàire-
m’ent fe fervir du cordeau. Ce cordeau eft de 20
à z y -b îalè s , 8c s’ attache à un collier qu’on met
au bou du chien. On le laiffe'aller , & on ne l’appelle
jamais qu’on ne foie à portée dè faifir le
Cordeau. Si, quoiqu’on le-retienne parce moyen,
il continue de vouloir percer en ■ a v a n t , ' on lui
donné unefaccade , qui fouvent le fait culbuter.
Il ne’manqué pas, pour lors, d e ‘ revenir, on le
c.'ieTe, on lui, donne même quelque friandife ;
c af il ne f a u t jamais m a n q u e r de le carefier , lorf-
qu’il. rèviéiit à la voix. Enfuite pour l ’aCcoutu-
mc-r à croifer 8e barrer devant vous , tournez-
lui le dos , 8e marchez du'côté oppofé : en vous
perdant de v iiè , il ne nianquera pas de venir
vous retrouver. Par ce moyen , le chien devient
inquiet, craint de vous perdre , & fie chaffera
point fans tourner la tête , de moment à autre ,
pour vousr bferver. HuitTjours de cette manoeuvre
en viendront à b out, 8c vous le ferez tourner du
côté que vous voudrez, èn lui faifant feulement
un fignè de la main.
Lorfqus votre chien en fera â ce point d’ inf-
truaiôn, ayez foi-h de, lé tenir toujours à l’attache^
nevle détachez plus pour lui donner à manger, &
qu’il n’çn ait jamais fans bayoir mérité. Jette'z lui
un morceau de pain , en le tenant par la peau du
cou, en lui criant '. toutbeau ; 8c après l ’avoir ténu
un moment ainfi , dites-lui : pille. S’il montre
trop d’impatience pour fe jetter fur le pain , avant
que le fignal lui foit donné, corrigéz-le doucement
8c modérément avec un petit fouet. Répétez
la le çon , jufqua ce qu’ il garde' bien, &
qu’il ne foir plus befoin de le tenir pour l’empêcher
de fe jetter fur le pain. Dès qu’il eft bien
accoutumé à ce manège , tournez le pain avec,
un bâton , en Tajuftant comme avec un fu fil,
& après, l’avoir tourné, criez : pille. Qu’il ne
mange- jamais fans avoir gardé, , foit à la maifon,
foit à la campagne. Enfuite, pouf faire, l’application
de cette leçon au gibier , faites frire de
petits morceaux de pain dans du fain-doux , avec
des vuidangès de perdrix ’, & les portez avec
vous dans un petit fac vde toile. Allez en plaine
dans les chaumes , terres labourées 8c pâturages,
& pofez en plufieurs endroits de ce pain f r it ,
en les marquant.par de'petits piquets tendus par
le haut avec une carte. Cela f a i t , détachez le
chien ; & le condüifez dans ces endroits , t oujours
quêtant dans le vent. Lorfque, ayant le vent du
pain, il s’en approche, 8c s’apprête à fondre
deflus, criez-lui d’ un ton menaçant: tout beau;
& s’il ne s’arrête auffi-tôt, corrigez-le avec le
fouet. Bientôt il comprend ce qu’on exige de lu i,
& s’arrête: Alors une autre fois , prenez un fufil
chargé-d’un demi-coiip dè poudre ; tournez autour
du pain un ou deux tours feulement, 8c
tirez ; , au lieu de crier p i l l e Tournez enfuite
plus îong-tems , & en vous éloignant davantage ,
jùfqu’à ce que votre chien s’accoutume à ne pas
s’impatienter, 8c attendte , fans bouger, qu’on
l’ait fervi. Lorfqu’ il gardera bien fon arrêt , 8c
f ra imperturbable dans cette leçon , menez-le à
la perdrix. S’il poüfîe , corrigez-le ; 8c en cas
qu’il perfifte , remettez-le au pain frit j mais pouf
l ’ordinaire il n’en eft pas befoin. Il y a beaucoup
de chiens qui débutent par ne pas manquer leur
premier arrêt , 8c qui en font-même plufieurs de
fu ite , d è s l e premier jour. Mais pour bien affermir
un chien, il eft effentic-I de s’attacher à titbr
quelques perdrix par terre devant lui , & fur-
tout-de ne jamais tirer en volant, qu’ il 11e foit
faîtemsnt dreffé. La failbn la plus propre &t
plus commode, pour dréffer un chien eft le
carême , parce qu’alors les perdrix étant couplées,
tiennent davantage, & qu’il en part moins à la
fois j ce qui fait que le chien eft moins fujet à.
s’emporter , 8c qu’il eft plus aifé de le contenir.
C o m m e le tems de la pariade ne commence que
vers la fin de Février , 8c que pafle les premiers
jours de mai on ne petit plus mener les, chiens en
plaine , tantpafee que les bleds font déjà grands ,
que pour ne pas troubler la ponte des perdrix , le
plus fouvent ce tems ne fuffit pas pour rendre un
chien parfaitemenr ferme , fur-tout dans les pays
où le gibier n’eft pas abondant. Alors on reprend
fon inftrudlion au mois de feptembre, 8c l ’bn
achève de le dreffer pendantla faifon des perdreaux.
Il: y a une autre manière de dreffer les chiens
avec un cordeau de vingt à yingt-cinq braffes 88
le collier de force. On appelle ainfi un collier de
c u ir , garni de trois rangées de petits clous, dont
les pointes Torrent de trois à quatre lignes. On!
coud un double cuir fur la tête de ces doux ,
pour empêcher qu’ ils ne reculent, lorfqu’on appuie
fur la pointe. On attache un anneau à chaque
extrémité du collier , parce que s’il étoit à boucle,
comme les colliers ordinaires 3 il piqueroit continuellement
le chien., 8c l’ on pâffe dans ces anneaux
l’extrémité du cordeau avec une boucle lâche, de
manière qu’ en le tirant à foi , les anneaux fe
rapprochent 8c reflerrent le collie r , dont alors
les clous appuient fur ie cou dufhieny & l ’aver^-
tiffept de fa fauté. Dès que le jèunéchien qu’on
veut dreffer eft inftruit a garder Ton pain de la
manière que je l’ ai expliqué ci-deflus , on le con-“
duit en plaine, & on le laifle chaffer, le collier
de forcé au cou , 8c le cordeau traînant ; on a
foin de.ne pas le laiffer trop s'écarter, & de le
contenir- à une -diftance où ôn puiffe toujours
ptre maître de faifir le cordeau, aux premières
perdrix qui partent, fi le chien . court après., ou
lés pouffe feulement, on lui donne quelques faces
de's , en lui criant : tout.Beau ; s’il, les arrête f
on le carëfle, 8c on ne le fait point chaffer fans
Te cordeau, qu’il ne foit bien ferme dans fes;
.arxêtsi- ; ; M 3 3 .. ;