
8c en tournant vers la troupe , jufqu’ à ce qu'on
fe trouve à portée de tirer.
Parmi tous les oifeaux qu’a décrits Buffm, on
ne trouve point l’ analogue de celui-ci, dont la
defcription a été; envoyée de Provence par un
habile chafleur. Mais on eft perfuadé que c ’eft le
même qu’on appelle angel, aux environs de Montpellier,
qui ( a i t Salerne ) a été mal-à-propos
confondu par quelques naturaliftes avec le pigeon
fauvage ou des bois, tenant plus par la forme 8c
le caiaétère à l’efpèce de la perdrix qu’à celle du
pigeon.
( Extr. de la chajfe au fufil ).
^ GREBE ou COLIMBE. Genre d’oifeaux aquatiques
, dont on diftingue plufîeurs efpèces , &
dont le caractère eft de ne point avoir de queue.
Le g ebè a près de deux pieds de longueur, depuis
l'extrémité du bec jusqu’au bout des ongles. La
tête eft p e tite , les ailes 8c les jambes font très-
courtes , le bec eft étro it, aigu, droit 8c long de
deux pouces. Les plumes du derrière de la tête
lui forment une petite crête partagée en deux
ointes. Son plumage eft mélangé de couleur
rune, 8c d’un beau blanc argenté. Ses pieds font
grisâtres, & ont chacun quatre doigts garnis d’ongles
qui reflemblent à ceux de l’homme. Ses doigts
font garnis d’une membrane, fans être unis les
uns aux autres.
La poitrine & le ventre du grebe font très-re-
chc renés à caufe de la couleur blanche 8c brillante
des plumes 8c de-leur finefle : on en fait des manchons
8c des garnitures de robes. Ces oifeaux
abondent principalement fur le lac de Genève 8c
en Suifle. Il y a d’autres fortes de grebes ; favoir,
la grebe huppee , la grebe cornue ©u à capuchon , la
grebe a oreilles , la grebe de rivière.
GUES. C e font les grofles dents de la mâchoire
fupérieure du fanglier, lefquelles touchent contre
les défenfes, & femblent les aiguifer.
GRIFFON , f. f. C e nom a été donné par les
naturaliftes à d.vers oifeaux qui ont une force incroyable
& une grandeur déméfurée. L’ un de ces
oifeaux , qui a été vu à Paris , étoitplus grand
que l’aigle * il avoit huit pieds d’envergure , 8c
trois pieds & de mi de longueur ; fes jambes avoient
lin pied de long ; fes pieds étoient noirâtres., fes
ongles noirs. Il avoir les yeux à fleur de tê te , &
autour une peau dénuée de plumes , formant un
bourrelet. La langue dure & cartiJagineufe, le
bec étroit plus long que celui des aigles. Le plumage
du dos & des çuifles étoit d’un gris rouf-
fâtre. Celui des ailes 8c de la queue étoit noir. Il
avoit au bas du cou une fraife compofée de plumes
effilées, d’un blanc éclatant. Les griffons d’Afrique
font des efpèces de condor.
r jj] GRIGRI. Petit oifeau de proie des Antilles;
ainfi nommé, à caufe de fon cri. 11 n’eft pas fl
I gros qu’un merle , & il a le plumage bigarré comme
le faucon. Sa vivacité rend amufans les combats
qu’ il donne à d’autres oifeaux > il fait lathafle
aux lézards, aux fauterelles, 8c fouvent aux petits
poulets nouv< liement éclos. On drefle le g -'gri au
vol comme l’émerillon, dont il n'eft fans doute
qu’une variété.
GRIMME. Chèvre fauvage qui doit fon nom
à Grimme le naturalifte.
La grimme a fur le fommet de la tête une touffe
de poils droits 8c élevés, 8c entre chaque narine
8c l’oeil une cavité dans laquelle il fe fait un amas
d’une humeur jaunâtre , graffe 8c vifqueufe , qui
fe durcit 8c devient noire avec le tems, 8c dont
l’odeur participe de celle du mufe 8c du cattoréum :
quand on a enlevé cette liqueur, une autre lui
fuccède.
La grimme fe trouve en Guinée 8e fur la côte du
Sénégal : elle, eft plus petite que les chèvres 8c les
gazelles ordinaires , elle ne porte que des cornes
infiniment courtes.
Il y a encore une efpèce de grimme qu’ on nomme
damuifeau de Guinée. C ’eft un joli animal, très-
. propre, très-agile, 8c qui s’apprivoife aifément.
Il eft ruminant, 8c a des cornes noires ; les yeux
, très-vifs, les jambes fines , le nez noir 8c ras , la
lèvre fupérieure divifée en deux lobes, fans être
fendue. On lui remarque une petite mouftache,
8c fous le gofier un poireau garni de poils.
GRIMPEREAU. Petit oifeau de paflage dont
le bec eft contourné en forme de faulx , 8c dont
la queue eft compofée de douze plumes égales#
C e t oifeau eft eftimé des chaffeurs.
Il y a plufîeurs efpèces de grimpereau.
Le grimpereau noir ou torchepot, eft un peu
plus grand que le pinçon ; il grimpe 8c defeend des
arbres 8c les creufe. Il fe retire fous les toits des
maifons, dans les creux d’arbres 8c dans les murailles.
Quand cet oifeau veut faire fon nid dans un trou
d’arbre', il le ferme avec du limon, en n’y laiflant
qu’une entrée fort étroite ; il fe nourrit des in«*
leétes qu’il trouve fur l’écorce de l’arbre où il ha-»
bite , 8c mange aufli des noix , qu’ il ouvre de fon
bec avec beaucoup d’adrefle. Le cri du mâle eft
gr ig r i, il ne voit fa femelle que dans Pété ; quand
les petits font élevés, ils fe réparent, & fouvent
fe battent quand ils fe rencontrent.
II y a un petit grimpereau noir, dont la voix eft
extrêmement forte : Je mâle., dans cette efpèce 3
çhoifa
choifît fa femelle, 8c, s’il s’en préfente une autre,
il l’oblige à prendre la fu ite , 8c appelle enfuite
fa compagne.
Le petit grimpereau d’arbre fe retire dans les
troncs d’arbre, s’attache aux branches, 8c y voltige
fans ceffe; il eft plein d’a&ivité. C e t oifeau
eft un peu plus grand que le roitelet.
Le grimpereau de Hambourg eft de la grofleur
du moineau, il ne fe fert guère de fes ailes tant
qu’il fe trouve fur les arbres ; il grimpe fur les
branches avec l ’adrefled’un écureuil j il fe nourrit
d’ infeétes 8c de cerf-volans.
Le grimpereau du Mexique a le plumage de bleu
d’azur ou de turquoife : c ’eft une efpèce de colibri.
Le grimpereau t e Ceylan eft v e r t , nuancé d’ une
couleur aurore.
Le grimpereau de l’ Ifle eft d’un bleu nuancé d’ argent
: il a tant de courage qu’ il ofe pourfuivre les
corbeaux 8c les contraindre à fe cacher.
Les grimpereaux du Bengale ont la taille des
piverts , & paroiflent en être une variété.
Il y a encore beaucoup d’efpèces de grimpereaux
des Indes qui ont une grande variété de plumages.
Tous ces oifeaux ont un chant fort agréable.
G R ISAR D , f. m. Efpèce de canard de mer de
îa grofleur d’une o ie , que l’on trouveTur les bords
de l’Océan. On prétend que fon cri reflemble au
fon d’une flûte.
G RISETTE. Joli petit oifeau de paflage qui
fe nourrit de mouches 8c d’autres infe&es. Son
bec eft grêle , foible 8c long. Son corps eft brun;
fon ventre eft d’un beau blanc argenté ; fes jambes
8c fes pieds font noirâtres ; fa chair eft blanche ,
tendre 8c délicate. C et oifeau fréquente les endroits
aquatiques 8c les côtes de la mer. Il va par
bandes ; il eft très-difficile à approcher.
GRISON , f. m. Petit quadrupède de l’efpèce
voifine de la belette 8c de l’hermine. Il a le dos
couvert de poils brun foncé , dont la pointe eft
blanche ; le defliis de la tête 8c du cou eft d’ un
gris plus clair ; le mufeau , le deflous du corps ,
les jambes font d’ un beau noir féparé du gris par
une raie blanche , qui va d’une épaule à l ’autre en
paflant par-deflus le nez 8c les yeux. Sa tête eft
petite ; fes oreilles font en demi-cercle ; fes yeux
font grands ; fa gueule eft armée de fîx dents in-
cifives dans chaque mâchoire, outre de fortes
dents canines 8c des mâchelières ; fes pieds font
partagés en cinq doigts, garnis d’ongles forts &
Ç h a s s w .
jaunâtres; fa queue eft longue & pointue: du bout
du mufeau à l’anus, il n’aque fept poucesde long.
Ce joli quadrupède fe trouve à Surinam, Sc
là même il eft fort rare.
G R IVE , f. f. Oifeau de couleur plombée, qui
chante 8c fiffle agréablement , qu’on apprivoife
quelquefois , mais qu’on eftime plus fur la table
que dans une cage.
La grive eft de la grofleur du merle ; elle fe
nourrit de gui de chêne, d’olives , 8c fur-tout de
raifins : elle fait fon nid à la cime des arbres , &
pond jufqu’ à dix petits.
Comme la chair de la grive tuée en automne eft
d’un goût exquis, on fait avec beaucoup d’em-
preflement la chaffe de cet oifeau.
Il y a quatre efpèces de grives :
i ° . la litome % c’ eft la grive de génévrier qu’on
nomme aufli oijiau de nerte, ou vulgairement cha-
cha : elle reflerfiblé pour la taille 8c la figure au
merle femelle ; c’eft la moins fftimée des grives ,
quoiqu’elle foit de plufîeurs degrés fupérieure au*
autres oifeaux. La litorne eft un oifeau de paflage
8c ne fait pas fon nid dans nos climats.
2°. Le mauvis : c’eft la grive de vigne commune
, qu’on appelle aufli petite grive de gui : ce
dernier nom ne lui vient pas de ce qu’ il mange
des baies de g u i, mais de ce qu’ il reflemble i U
grofle grive dont nous parlerons dans le quatrième
article. C et oifeau n’eft pas fi gros qu’ un merle ,
il fe nourrit d’infeêtes, mange des vermifleaux ,
des fearabées 8c des limaçons ; on en voit toute
l’année en Angleterre, il y fait fon nid > fon
chant dans le printems eft fort mélodieux ; il eft
folitaire , 8c fe perche ordinairement fur les arbres
des bois taillis.
On prétend qu’en Siléfie cet oifeau fe trouve
en fi grande abondance dans les forêts & dans les
montagnes, que ce mets fuffit pour nourrir les
habitans dans r automne.
La petite grive de gui eft fort gourmande ; elle
s’engrailfe extraordinairemènt dans les vignobles ,
8c c’eft dans le tems des vendanges que fa chair
eft le plus éftimée. Les anciens donnoient à cette
grive le premier rang parmi les oifeaux recherches
pour la table.
3°. La rofelle I c’eft la grive rouge qui ne vole
que par bandes , 8c qu’on trouve plus communément
dans nos climats ; c’eft un oifeau de palfage >
il paffe l’hiver dans la Bohême , dans la Hongrie,
& dans les pays du Nord. Les naturaliftes font
admirer fon plumage , 8c les payfans vantent fon
ramage ; c'eft ÿ e roflignol de quelques contrées.