
G.
G a B E T S j tcns ou gros vers qui rongent le
ce r f entre cuir & chair , 8c qui lui percent la
peau.
G AGN AG E , ( vénerie ) ; c’eft l’endroit où
les cerfs vont manger ou viunder.
G AL LIN A D I FARAONE. Oifeau du genre
des gallinacées qui paroît être particulier à la
Corfe. On feroit tenté de confondre cet oifeau
avec la pintade. Le nom de poule de Pharaon
étant un de ceux que Buffon donne à la mé-
leagride ou pintade. Cependant des chafîeurs
de 1 ifle de C o r fe , très-inftruits, ont alluré que
la poule de Pharaon eft un oifeau différent de la
pintade, tant pour la taille 8c le plumage, que
pour les habitudes. Sa groffeur, dit-on, eft à-peu-
près celle d’une gelinotte ou d ’une jeune poule :
la couleur de fon plumage eft un gris cendré.,,
avec du blanc fous le ventre ; fon bec eft noir,' &
reflemble beaucoup à celui de la poule ; Les jambes
font brunes & de hauteur moyenne. C e t oi-
feau ne fe branche pas, 8c né Te laiffe approcher j
que très-difficilement, partant toujours de fort
loin. Du relie , c’eft un gibier rare , & qu’on ne
rue que fortuitement 8c par rencontre.
GALLINASSE. Efpèce de corbeau particulier
au Pérou. Cet oifeau a le plumage noir ; il eft
de la groffeur d’un dinde. Il eft très-carnaflier, &
d’une odeur fétide , étant toujours aü milieu des
charognes., 8c d’immondices dont ii fe nourrit.
GANG A . C e t oifeau eft la gelinotte des Fy renées.
Il eft de la groffeur de la perdrix. Son bec
eft prefque droit. L’ ouverture des narines eft à la
baie du bec fupérieur. Il a le devant des pieds
couvert dè plumes jufqu’ à l’origine des doigts.
Ses ailes font allez longues. Son plumage eft
brillant. On trouve cet oifeau dans prefque toutes
les contrées méridionales. On le recherche parce
que fa chair eft une nourriture faine & délicate.
G A R A G A Y . Oifeau de proie commun dans
l ’Amérique. 11 eft de la grandeur 8c de la groffeur
du milan. Sa tête eft blanche ainfi que les extrémités
de fes ailes. C e t oifeau eft friand d’oeufs
de crocodiles & de tortues qu’il fait découvrir
fous les fables où ils font cachés aux bords des
rivières.
limier fe fert pour parler à fon chien quand il veut
fe rabattre.
GARDES. On appelle ainfi les er gots du fan-
glier au-deffus du talon.
GARDE - CHASSE ; ( vén. ) ç’eft celui qui eft
chargé de la confervation du gibier dans un canton
limité.
Un garde-ckajfe a deux objets fur lefquels il doit
particulièrement veiller , les braconniers & les
bêtes carnacières. Avec de l’attention , & quelquefois
de la hardieffe, il arrête les entreprifes
des uns ; il y a un art particulier à fe défaire des
autres, qui demande de l’adrefle, quelques con-
noifiances, ’& fur-tout un goût v i f pour les occupations
de t e genre. Sans ce g o û t , il ne feroit
pas poflible qu’un ga/de-chajfe foutînt les fatigues,
les veilles , & la vigilance minutieufe qu’ exige la
deftruétiori des animaux lennemis du gibier.
Les gens qui ont des gardes-chajfe, ne peuvent
prendre trop de précautions pour qu’ils foiene
fages 8c d’une probité à toute épreuve. On ne
. fauroit croire combien de détails fourds de tyrannie
s’exercent par eux : ils font armés & crus fur
leur parole ; cela eft néceffaire pour l ’exercice de
leurs fondions. Mais s’ils ne portent pas, dans
l’ufage qu’ ils font de ces droits , l’exaditude juf-
qu’au dernier fçrupule , combien ne font-ils pas
à craindre pour le payfan ? Ils deviennent fur-tout
dangereux s’ils reconnoiflent en leur maître un
goût v if pour la chafle : alors ils n’épargnent rien
pour flatter en lui une paffion qui, comme toutes
les autres, voit injuftement ce qui la favorife ou
ce qui la bleffe.
G AR EN N E , f. f: ( chaffe ) on appelle ainfi tout
efpace peuplé d’une grande quantité de lapins.
Cependant les garennes, proprement dites font
enfermées de murs , & par cette raifon on les
nomme garennes forcées. Celles qui ne font pas
forcées font trop de tort à leur voifinage, pour
qu’il dût être permis d’en avoir.
On établit une garenne pour avoir commodément
des lapins pour fon ufage, ou pour les donner
à loyer : dans l’un & dans l’autre cas, les
intérêts 8c les-foins font les mêmes,
GARDE-A-TOI. Terme dont le valet de Une garenne n’eft avantageufe qu’autant que les
îsbins y font bons, qu’ils y multiplient beaucoup
& que les lapreaux y font hâtifs. Pour cela il *
fauf que le terrein fpit fe c , qu’il produife des
herbes fines 8c odoriférantes , comme, le ferpo-
let & c ., 8c qu’il foit ex pôleaü midi ou au levant.
Le lapin eft 3 de tous les animaux, celui dont la
chair garde le mieux le goût des herbe«dont il
s’eft nourri. Une odeur rebutante décèle ceux
qui ont mangé des choux -, & les autres'nourritures
que la domefticité met dans le.cas de leur,
donner. L ’eau ne vaut rien non plus pour les-
lapins. Les prés humides., ceux où l’herbe fe
charge d’une grande quantité de rofée, leur donnent
une conftitution mal-faine & un goût déplai-
fant. Il F^ut donc , pour affèoir unz garenne , chôi-
fir un lieu élevé. L’expofition que nous avons in-'
diquée n’eft .pas moins néceffaire pour avancer la
chaleur des bouquins 8c la fécondation des hazes.
"Une garenne n’étant bonne qu autant qu’elle eft"
hâtive, il s’enfuit que tous les foins du propriétaire
ou du fermier doivent concourir à la rendre
telle. Pour cela , il faut qu’elle ne contienne qu’ une ;
qnantite.de lapins proportionnée à fon étendue,
qu’ils y foient bien nourris pendant l’h iv e r , &
qu’il n’y.refte que le nombre de bouquins nécef- ;
faire. II.né faut pas moins que deux à trois arpens
pour une .centaine, de lapins de fond; ainfi , dans :
une garenne de cent arpens, il n’en faudra jamais
laiffer pendant l ’hiver plus de quatre mille. Malgré
cetefpace il faudra les nourrir un peu pendant
les gelées, 8c beaucoup.lorfque l ’herbe fera couverte
de neige ou de givre. Si les lapins manquent
de nourriture pendant trois ou quatre jours., ils
maigriront à l’excès j & la première portée , qui
eft à tous égards la plus avantageufe , en fera con-
fidérablêment retardée. Le meilleurfourrage qu'on
puiffe leur donner, c’eft le regain de luferne , ou
celui du .trefie : on peut aufli leur jetter des branches
de faule & de tremble, dont l’écorce leur
plaît 8c les nourrit bien.
Pour se rien perdre du fourrage , qui fouvent
, eft allez cher, on peut le leur donner fur de petits
râteliers faits en forme de berceau comme ceux
des bergeries , & élevés d’ un demi-pied. On les
place à portée des terriers. -On peut les couvrir
auffi d’un petit toit de planches , pour garantir
l’herbe de la pluie 8c de la neige. La faim y accoutume
les lapins en peu de jours. Il ne faut d’abord
que les affriander ; & lorfqu’il ne refte rien aux
râteliers, on augmente peu-à-peu.
Pour jouir des lapins , ou en ôter le fuperflu,
il y a trois moyens ; le fufil, les panneaux 8c les
furets. Le piemier eft infidèle 8c dangereux; on
tue quelquefois des hazes ; & d’ailleurs pour peü
qu’ un lapin qui a été tiré ait encore de v ie , il
rentre au. terrier, y meurt & l’ inféête. Les ga-
renniers intelligens ne laiflent tirer dans leurs ga^
rentrés qu’avec beaucoup de précautions .• cependant
depuis les derniers lapreaux jufqu’à;, la .fin de
.juillet , il eft difficile de s’en difpenfer : mais dès
qu’on le peut y i l vaut mieux recourir aux panneaux
&? aux furets.
Depuis le mois d’août jufqtr au mois de novemb
re, le panneau eft à préférer , parce’' que c’ëft un
moyen plus facile Sfeplos prompt. Pour s’en fer-
vir , on a une petite route ouverte, fi l’on p e u t ,.
d’ un coteau ou d’un revers de foflfé J & tracée
entre les terriers & i’efpace dans lequel les-lapins
s’écartent pour aller au gagnage pendant Ia nuit >
. on file un panneau le long de cetté route ; on l ’at-
tache à dés fiches ou piquets de deux pieds de
haut; on a foin d ’enfoncer ces fiches alfez pour
qu’ un lapin ne les rénverfe pas , 8c elles font
placées à fi x toi fes les unes dès autres. Un homme'
refte à ce panneau, deux autres parcourent i’efpacé
! dans lequel les lapins font répandus; l’effroi les
taifânt revenir aux terriers , ils font arretés par
| le file t, 8c faifis par celui qui lé garde: c’eft-là
ce qu’on appelle faire le rabat. Dans une garenne
un peu étendue,on en peut faire jufqu^à trois dans
une. nuit, en commençant deux heurés-après la nuit
fermée. Lorfqu’on' a le vent faux , ou qu’il fait
clair de lune, les rabats ne réuffifient- guère. Ori
voit que de cette manière les lapins étant pris vi-
vans, il eft aifé de ne tuer que les bouquins , 8c
de laiflèr aller les hazes: cela eft d’autant plus
avantageux,qu’il ne doitpas refier dans la garenne
; plus, d’ un bouquin pour quatre ou cinq hazes.
On a le même avantage pendant l'hiver , en fai-
fant fortir les lapins du terrier avec des-furets en-
. mufêlés , 8c les prenant avec dès’ bourfes;, qu’ on
: adapte aux gueules. V&y*\ F u r e t .
Si le terrein d’une garenne eft fablonneux , il
faut que .les murs qui l ’entourent aient des fon-
demens très-profonds, afin que les lapins ne percent
point au-deffous. Ces murs doivent avoir fept à
nuit pieds de h au t, N: être garnis au.-deffbus
du chapéron d’une tablette lai liante , qui rompe
-le faut des rénai-ds. Si.-on eft forcé dé laiffer des
trous pour l’écoulement des eaux , il faut les griller
de manière que les belettes même ne paillent
y pafler.
Il eft prefque néceffaire que dans une garenne
les lapins trouvent" de têm-s en tems du couvert;
on ne peut pas efpéter d’y élever dubois ; il faut
donc y entretenir des bruyères, des genêts, des
genièvres , qui font ombre-, 8c que les lapins ne
dévorent pas comme le refte. Lorfque rien n’ y
peut croître , on eft contraint de former un couvert
artificiel. On affemble plufieurs branches
d’ arbres , des genêts , &c.- on les couche, &
elles fervent de retraite aux lapreaux , que les
'vieux lapins tourmentent dans les terriers pendant
fé té .