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vantent aifément, ne puiffent appercevoîr les
chafleurs. Enfuite on place fur ce même arbre J
à l’extrémité d'une des plus hautes branches ,
un & quelquefois deux appeaux , de la même
manière que pour la cfiaffe précédente. La cabane-,
où fe. tiennent les chafleurs a plufieurs ouvertures,
pour voir venir les palomes , Tes fuivre
de l 'oe i l , & leur donner 1‘appétit à tems. Donner
l'appeau , c'eft faire voltiger la palome, en tirant
la ficelle qni répond à la palette. Oa a obfervé
qu'en le faifânt lorfqu elles font trop près, elles
s'effraient 8c fuient : 8c en ce cas, on dit qu'elles
ont pris l'épervier. Ces ouvertures fervent ea
rnême tems à paffer le fufil , lorfque l ’occa-
fion fe préfente de tirer fur les paloraes, q u i,
attirées par l'appeau , viennent fe percher fur
les arbres voifins. Alors , lés chafleurs s'accordent
pour tirer enfemble tout d'un tems fur la
bande, afin de faire un plus grand abattis.
D ’autres font une cabans à-terre, au pied de
l’arbre ou font pofés les appeaux , & deux ou
trois, autres à portés des arbres voifins. Mais,
fi l'on ne fait point de cabane fur l'arbre des
appeaux, il en faut néceflairement une fur un
arbre qui domine tous les autres , & d'où un
chafleur qui s’y .p la c e fans appeau ni fu fil,
puiflfe, avec un fifflet , avertir fes camarades
qu'il arrive des palomes , du moment où il faut
leur abandonner l'appeau, & quand on doit ceffer.
Chaque chafleur a aufli fon nfflet, pour avertir
les autres qu'il voit des palomes ; & lorfque la
bande eft pofée dans un arbre, tous fe mettent
en jo u e , & ne lâchent leur coup qu'au fignal
que donne l’un d’eux par un coup de fifflet.
Efpinar parle d’une chafle aux palomes, à-
peu-près femblable , qui fe fa ite s Efpagne. On
place fur un arbre , à' différentes hauteurs, deux
ou trois - appeaux fur des palettes 8c pofées le
bec au venr , parce que les palomes , ' d it - il,,
viennent toujours fe percher le bec dans lèvent.
Mais ces palettes se font point ajufléés fur des
perches, comme celles dont on a donné la description.
On attache fimplenaent le bâton de la
palette par un bout à une branche , 8c vers fon
milieu à une autre branche , dans une pofition !
horizontale. A .l’autre bout > du côté de la p a -<
Jette , pend une ficelle affez longue pour arriver
•à ;tme cabase conflruitoen branchages an pied d e .
l ’arbre, 8c bien couverte , ou fe tient le chaf-
feur, 8c d’où- -il fait joueur, de tems ,en tems -,
celui de fes appeaux qu'il juge^lë plus convenable
, félon la direction du vent. Lorfque les
palomes , attirées par les appeaux , viennent fe
ofer fur l'arbre , le chafleur les tire de fa ca-
anë par des ouvertures, qu'il y a pratiquées :
3c il y a des jours, ( ajoute Efpinar) où un
homme feul tue de cette manière 4© ou,50 paires
de palomes avec l'arbalète. Il obferve en même
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tems, qu'avec l'arquebufe on pourroit en tuef
davantage.
Ckajfe des bifets en plaine avec le fufil»
On choifit, en pleine campagne , un chaume
affez fpacieux de millet ©u de froment, où il
y a paflage de bifets , qui y arrivent par bandes ,
le matin & l e fo ir , & quelquefois pendant toute
la journée. Après avoir creufé unelpace en rond,
d'environ cinq pieds de „diamètre , à ta hauteur
du genou, en forme d'un grand cuvier ale flive ,
on entoure ce trou avec des branches d'arbre ,
8c pour le mieux de chêne , bien garnies de
; feuilles , qu'on enfonce dans la terre > ce qui
forme une cabane à laquelle on pratique plufieurs
ouvertures , l'une qui fert de porte pour y entrer
8c en fortir librement, d'autres petites, pour
obferver les bifets qui paflent, & tirer fur eux ,
lorfqu'ils font pofés à terre. A vingt-cinq o.u
trente pas de ta cabane , fe place un bifet aveugle
fur une palette , de ta même maniéré que pour
la chafle au file t , 8c avec un petit cordeau pour
le faire jouer de ta cabane. 11 eft b o it, pour
cette chafle , fi l'on n'a pas un fufil double ,
d'avoir deux fufils. On en laifle un en dehors,
fur la droite de l’entrée de ta cabane ; 8c lqrf-
que le chafleur a tiré fur les bifets que le jeu
de l’appeau a fait defcendre à terre , il fort pré-j
cipitamment de fa cabane , & tire un fécond
coup fur 1a bande qui vient de s’envoler. Qa
peut tuer à cette chafle 30. où 40 bifets , le»
jours où il y a beaucoup de paflage. \
: On p e u t , fans appeau & fans cabane, fe
mettre ainfi , en pleine campagne , à l'affût aux
bifets, pour les tirer au vol dans le ; tems du
paflage , le matin 8c le fo ir , en fe couvrant
de quelque arbre, haie , ou buiflbn. Un tems
fombre 8c couvert eft le plus favorable, parce
• qu’alors les bifets volent plus bas. Cette chafle ,
ainfi que la précédente eft fort ufitée en Bearn,
& dans les'autres provinces voifmes des Pyrénées.
PILLART. Le chafleur donne ce nom à un
chien qùerelleux, ce qui eft un grand défaut pour
1a chafle.
-PILORIS, f. m. C'éft une efpèce de rat muf-
qué naturel à la Martinique & aux autres ifles
Antilles. < Il eft plus grand & plus fort que les rats
d'Europe ; fon ventre eft'blanc 8c fon dos.eft
noir. Il fent fi fort le mufc, qu'il en parfume tous
les endroits ou il pafle, Il relie dans les caves des
maifons. Les habitans de 1a Martinique, fur-tout les
nègres , mangent de ces animaux, mais après en
avoir fait évaporer ta trop grande odeur de mufc.
. P IM A LO T , f. m. C e t oifeau Te tient ordinaire
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tnent far les côtes de ta mer du Sud parmi les
plantes aquatiques. C ’efl une forte de gros étourneau.
PINCES. Les veneurs appellent ainfi les deux
bouts des pieds des bêtes fauves : fi elles font ufées,
c'eft en elles un ligne de vieilleffe.
P IN ÇO N , oifeau de paflage fort connu, dont
il y a de plufieurs fortes. Les marques caractéristiques
de ces oifeaux, font d’avoir le bec conique
& pointu, 8c quatre doigts fimples dont trois
devant &c un derrière.
- Le pinçon fiimple a un ramage affez gracieux ; il
fait fon nid contre un arbre, demeure l'été dans
les bois, & 'l'hiver fe répand dans les campagnes.
Son plumage eft varié , & d’un très-beau coloris.
Le pinçon de montagne ou des Ardennes eft a-peu
près de ta grofleur d'une alouette.
On connoît aufli le pinçon a huppe couleur de feu ,
le pinçon royal, le pinçon violet, le pinçon tr'icqlôr,
le pinçon bakama, 8c bea ucoup d'autres efpèces,
toutes diftieguées par ta beauté 8c la richeffe de
leur plumage.
PINTADE. Genre d'oifeau ainfi nommé de fon
plumage qui paroît être peint de taches blanches&•
noires.Ses oeufs mêmes font nuances de diverfes couleurs.
Comme cet oifeau a tous les attributs &
toutes les qualités des poules i c rête, b e c , plumage
, ponte, couvée, foin de les petits, on lui
a donné le nom de poule en défignant lbn origine}
ainfi on l ’appelle poule d'Afrique, de Barbarie
, de Tunis, de Numidie, de Guinée, de
Mauritanie, de Pharaon, d'Egypte, perdrix des
terres neuves & c . Cet oifeau eft extrêmement v if,
inquiet, & turbulent} il court avec beaucoup de
viteflè, mais fon vol eft pefànt. Cependant il fe
plait à percher fur les toits 8c les arbres. Son cri
eft aigu & défagréable. La pintade fe rend maîtreflè
d’une baffe-cour , 8c'y défoie les autres volatils.
La pintade eft comptée parmi les meilleurs gibiers.
PIPEAU, f. m ., petit chalumeau dont fe fervent
les chafleurs , pour contrefaire lés .cris des
oifeaux & les attirer fur des arbres chargés de
gluaux.
Le pipeau eft d’ordinaire un petit bâton fendu
par un bout, & dans la fente duquel on met une,,
feuille d’arbre particulière; Ainfi ufte feuille de
laurier mile dans un pipeau contrefait le cri desg
vanneaux y celle du porreau imite celui du'rofll-
gnol} celle du chien-dent contrefait Te cri de la
chouette.
PIPEE. Chafle particulière où l’ on emploie le
pipeau pour attirer les oifeaux dans unv piège
garni dé gluaux'.; G - ,
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E>e tous les oifeâux qui fe branchent, il y en
a peu' qui ne donne des preuves de l’ antipathie
qu’ils ont pour les kibous 8c les chouettes ; 8c c eft
à cette elpèce d’oifeaux qu’on doit originairement
les agrémens que procure 1a pipée.
Cette chafle agréable n’entrain® prefque au-
! cune dépenfej mais elle demande beaucoup de
précautions.
Art dt piper.
Parle mot piper, on ne doit entendre que l’art
d’appeller ou piper les oifeaux, en eontrefaifant
les cris plaintifs de la chouette ou moyeu duc. . On
dit qu’un ©ifeleur pipe bien, quand au moyen des
appeaux a languettes, ou d’une feuille de chien*-
dent, il imite bien ta chouette, & qu’ il fait venir
quantité d’oifeaux ; mais comme le plus grand
agrément ne confifte pas dans leur vifite} après
avoir donné les moyèns de piper, ou d’appeller
les oifeaux, on s'étendra furies différentes manières
de les prendre.
Piper avec a r t , c'eft l’écueil de bien des oi-
feleurs, & .ta rufè ta plus fatale pour, les oifeaux
, quoique l'expérience nous apprenne
tous les jours qu’il n’eft pas, depuis l’oifeau le
plus fort jufqu'au plus foible , qui ne donne des
marques de lbn inimitié irréconciliable pour ta
chouette, ils s'y connoiffent cependant trop bien
pour venir indifféremment quand on pipe bien
ou mal} & fi les petits ne peuvent, relativement
à leur foib le fle, porter des coups meurtriers'à
leurs ennemis , ils ont bientôt appelé les gros à
leur fecours } & ceux-ci, tant par; fureur vindicative
que par commifération , ne tardent pas
à fe mettre de leur parti.
Que le geai ferve ici d’exemple, & que tous
les oifeleürs rendent juftice à fa valeur. Il vient
d’abord' fans rien dire , il eft hëriffé , le feu lui
fort des yeux , & on voit qu'il ne dcfire que de
trouver fon ennemi pour lui livrer bataille.
Avant de contrefaire .-les cris de la chouette, on
doit d’abord commencer par exciter la curioiïté
des ©iféaux en frouant. Cétte manoeuvre amène
non-feulement les oifillo.ns, & les difpcfe à tomber
à ta pipée aux premiers coups d'appeaux ; mais
il arrive: quelquefois de ne pouvoir piper, 8c
de prendre abondamment des oifeaux de toute
efpèce.
” Quand un pipeur eft bien caché dans fa loge ,
il met à côté de lui fon chapeau , dans lequel
font fé'sfeuilles.de lierre préparées, comme il;en eft
fait mention à Far tic le des appeaux à-Trouer, 8c
fa boîte 7 dans laquelle font renfermées Tes
feuilles de chiendent. Il commence par frouer
affez fort pour que les oifeaux éloignés entendent
l'appeau 5 il diminue la- forée de fes tons