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fept ou huit pouces avec une coche au bout } lë
crochet fe met au bâton , 8c l’autre bout paffe fous
l'arçon* On a encore une verge de boïS de coudrier
ou de quelqu’autre bois, qui 3 étdnt plié,feredreffe
de lui-même ïcette verge, de la grofïèür du doigt,
8c longue de trois pieds y doit être piquée dans la
petite haie , à deux ou trois pieds de lapaffée : on
attache au petit bout une ficelle de demi -p ied ,
au bout de laquelle eft noué un lacet de crin de1
Cheval .avec un petit bâton coupé par les deux
bouts, 8c fait en coin à fendre le bois : lè chaf-
feur fait plier la baguette élaftique, paffe le lacèt
fous l’arçon , 8c levant le crochet, cochefle petit
bâton attaché à la baguette, d’un bout dans le
crovchet , 8c de l'autre dans le petit arçon ; puis il
étend en rond le lacet par-deffus le crochet qui
doit tenir très-peu, afin que la Bécaffe 3 venant à
paffer , faffe détendre la baguette élaftique, 8c que
le lacet la retienne par le pied. On prend à cette
chaffe, non-feulement les Bccaffes 3 mais encore
les Perdrix; elle eften même-tems ingénieufe 8c
lucrative.
Foye^ pl. 22 , de la chaffe 3 tome IX , r des gravâtes
des Arts 8c Métiers, ,8c l’explication de la
riiême pl. 22 ,• â la fin de ce diélionoairb.
s BÉCASSE DE MER. On nomme ainïî un oiféau
de Mer de la groffeur 8c de la couleur de la Pie ,'
ce qui lui a fait auflidonner le nom de Pie de Mer.
Ce* oifeau a le bec jaune, fort 8c long. Il fè nourrit
de patelles 8c de lépas, efpèce de Coquillage.
Sa chair eft noire 8c dure. La Bécaffe de Mer eft
l ’ennemie jurée du Corbeau qu'elle attaquera coups •
de bec. C et oifeau eft très-fréquent fur les côtes
occidentales d’Angleterre 8c en Norwege.
^ BÉC ASSEAU ou CUL-BLANC. Le Bécaffeau
.n’ eft guere plus gros qu’une Alouette : il'a la partie
fupérieure delà tête d’un cendré brun, le doç 8c
les plumes fcapulaires d’un brun brillant, marque.de
taches blanchâtres j le croupion brun , la gorge
blanche , les plumes du defïbùs du col font blanches
, marquées au milieu de cendré brun; la
poitrine 8c le ventre font blancs'} les grandes
plumes de l’aile d’un brun noirâtre : la queue a
douze plumes , les deux du milieu font blanches à l ’origine, 8c le refte eft brun noirâtre, rayé
des deux côtés de bandes tranfverfales blanches }
les autres font blanches, 8c rayées vers leur extrémité
feulement de bandes tranfverjfales d’un brun
noirâtre} fon b e c , qui a un pouce 8c demi de
lo n g , eft vert obfcur, a\$e.c le bout noir 3 les
jambes 8c les pieds font de couleur de plomb verdâtre.
On les trouve dan? le? endroits marécageux.
, On diftîngue beaucoup d’efpèces de Bécajfeau.
Mais ce qui caraélérife principalement cet oifeau,
c’eft d’avoir quatre doigts à chaque pieds, trois
devant 8c un derrière ; le bec droit jufqu’ au milieu
B É C
dVla"loft§ùeôr 3 eft un peu obtus, 8c légèfènriènt
courbé vers la pointe.' ^ / !-
j . BËC ASSINË, f . f. Lés Ê'écaffinès paroiffeht dans
j tvps contrées,, , vers Te - cpmmç9,cement ^ jT a u f
;tomne , 8c s’en vont au primems. On prétend
qu’elles repaient en Allemagne 8c en Suiffe y où
celles nichent. Cependant, if nous eh rëftë quel-
qües-un.es, p e s a n t l’é té , dans certains marais ,
où .elles pondent au mois de juin.. Leur ponte eft
de quatre ou cinq oeufs.. ; .. ,
Les Bécaffines ne font.vraiment bonnes à tirer
qu’aprës les premières; gelées, c’eft-à-dire, vers
la Touffaint. Elles deviennent fort graffes au
mois de novembre., 8c il $*en tue quelquefois,
d’auffi graffes que. les Cailles du mois de fep-,
tembre.
Lachaffè de ce petit gibier eft. très agréable'
dans les marais 8c queues dré’tangs où ià àbqfee.
C ’eft de toutes .les chaffés d’hivër,, .çèlle où l’on
tire le plus ; car iln’eft pas rare, pour peu qu’ un
marais en foit garni, de tuer deux ou trois douzaines
de Becdffin.es enuhécHàffei
On. a obfervé que ces oifeaux voloient toujours
contre le v e n t , ce qui leur eft commun.avec la
Bécaffe j c’eft pourquoi il eft bon de les guéter y
autant qu’ilife peut, avec le venthau dos, parce
qu’alors* ils reviennent fur lé. chaffemr, 8c donnent
plus de facilité pour les tirer.
On prend quelquefois les Bée affines au traîneau 3
qui eft un filet que peut porter à la chaffe une per-
fonne feule. - ■
La Bécaffine. paffe communément.-pour un gibier
très-difficile à tire r , à raifb’n des crochets 8c détours
qu’elle do^ne d'abord en partant; mais cette
difficulté n’exifte que dans, l’opitiion des gens qui
ne font pas chaffeurs de proreffion, o u , s’ils le
fo n t , connoiffent peu ce.; gibier ; car.il y.a plu-
fieurs oifeaux bien plus difficiles à tirer au vol ;
8c c’eft avec raifon que des chaffeurs ont aifuré à
M. de Buffon que* la Grive étoit. de ce-nombre.
Dès qu’une fois on s’eft accoutumé à laiffer filer
la Bécaffine, fans fe preffer 3 fon vol n’eft pas plus
difficile à fuivre que celui de la Caille. D’ailleUrs,
on peut la laiffer filer loin fàns incon vêtaient y attendu
que le moindre grain de plomb-.la tuet$ 8c
qu’elle tombe pour peu qu’elle foit frappée. '
Outre la Bécaffine ordinaire, d ansf’efpèce de
laquelle il fe rencontre.affez Couvent des -indi-r
vidus beaucoup plus gros les uns que .les autres ,
5c que jë crois être les mâles , iï y en a une plus
groffe de près de moitié ,.que les chàflëurs appellent
-double Bécaffine , 8c que M. de Buffon
regarde comme une variété purement accidentelle
| de la première. Mais cet illuftre naturaiifte fe
trompe.
trompe. La double Bécaffine eft abfolument diffé-
rènté de la Bécaffine ordinaire, par fon t r i , par
fon v o l , par quelques nuances dans le plumage,
& même par certaines habitudes. Elle part avec
peine, fe faifant fuivre par les Chiens, comme le
llâle. Son vol eft d ro it, allez, mou, Sc fans crochets
, comme celui des autres Becaffines ; ce elle
ne fe plaît que dans les endroits ou il V a peu
d'eau , & où elle, eft cla ire, & non fangeufe.
Elle eft bien, connue dans les marais de la Eicàr-
d ie , quoique fort rare ; car il y a plufieurs chaf-
feurs qui ne la connoiffenî pas. Elle y arrive vers
la fin d’août, 8cdifparoît avant la Toufiaint. Elle
eft beaucoup plus commune en Provence, ou
elle fait deux paffages, le premier en mars 8c
avril, qui eft celui où on en voit le plus, 8c le
fécond en feptembre 8c oêtobre. On lui donne en
ce pays le nom de Becaffon. Elle eft auffi foi t
connue en Italie., & particulièrement dans la
campagne de Rome, où on 1 appelle Pizzardone ,
augmentatif d ePizza rda, nom que porte la Bé-
caffine 6n italien.
Il y a une autre efpèce de Bécaffine, appeilée
B écot, Jaquet, Foucaud, fuivant les diffèrentes-
provinces , 8c en Picardie deux pour un. Elle eft
nommée la Sourde par M. de Buffon. Cet oifeau ,
qui n’eft pas plus gros qu’une A louette, eft ordinairement
gras , 8c paffe pour un manger plus délicat
que la Bécaffine. Il vole droit-8c lentement,
part de près, 8c ne fe remet jamais loin.
( Extr. de la chaffe aufujil). .
B E CCADE , f. f. ( Fauconnerie ). Les fauconniers
difent faire prendre la Béccade à l’ oifeau,
pour dire lui donner à manger.
BEC C ROCHU. Oifeau de la Louifiane. Il
tire fon nom de la forme de fon bec qui fe-mble
ainfi conformé pour lui faciliter la pêche des
Ecréviffes, dont cet oifeau fe nourrit; auffi fa
chair en a-t-elle le goût.
BEC CROISÉ. Efpèce d’oifeau qui tire fon
nom de la conformation fîngulière de fon b e c ,
lequel eft compofé de deux pièces courbées à leur
extrémité , en fens contraire l’une de l’autre, 8c
qui fe croifent mutuellement. La forme de ce bec
fert à ces oifeaux à fendre par le milieu les pommes
de fapin , 8c à en tirer la femence ou amande dont ils font très: friànds. Le chant de cet oifeau
eft agréable, mais; on dit qu’il, ne fe fait entendre-
qu’en hiver. Cët oifeau eft un peu plus gros que
le Verdier. Il eft commun en Allemagne, en
Suède, en Norwege.
BEC-FIGUE. Petit oiféau très-délicat à manger
quand il eft gras, c’eft-à dire, dans le tems
f e vendanges;; car il fe nourrit de figues, de
raifin 8c de fruits. Il eft gros comme une Linotte :
C has ses. '-
fa tê te , fon c o l, fes ailes 8c fa queue , font cendrés
8c verdâtres; les grandes plumes des ailes
brunes , avec les tuyaux noirs ; fa queue, qui eft
brune , a deux pouces de long ; fon ventre eft
d’un blanc argenté ; la partie fupérieure du bec eft
noirâtre, 8c l’inférieure bleuâtre; l’ intérieur eft
rouge. On les prend au colle t, à la Sauterelle,
8c de plufieurs autres manières ; car on les maf-
l'acre 8c on les met en marmelade quand on les
tue à coup de fufil.
Le cara&ère du Bec-Figue eft d’avoir les narines
découvertes comme l’Alouette, 8c le doigt pof-
térieur arqué. AVenife on fait un grand commerce
de ces oiieaux qui y font fort communs. En novembre
ils s’en retournent par troupes en Provence.
B E CH A RU , f. m. C e t oifeau fe trouve en
Afrique 8c en Amérique. Il a le plumage de couleur
de rofe. Son corps eft monté fur de hautes
pattes, 8c fa fête tient à un c.ol long 8c délié.
Les trois doigts du devant des pieds de cet oifeau
font unis par des membranes. Il fe nourrit devers,
de Crabes 8c de poiftbns. Son bec eft garni de
dents fémblables à celles d’ un peigne, en forte
qu’il peut retenir fes alimens 8c rejetter la boue
dans laquelle il cherche fa proie. Cette efpèce
d’oifeaux fe rangent ordinairement enfemble
comme une compagnie de Perdrix. On dit que fi
le chafleur tue un de ces oifeaux, les autres pa-
roiftent épouvantés , 8c ne s’envolent point. La
chair du Béckaru eft marécageufe , mais bonne.
BECQ UIL LO N, f. m. En fauconnerie, fe dit
du bec des oifeaux de proie , lorfqu’ils font encore
jeunes. C e t oifeau, d it-on , n’ a encore
que le Becquillon.
BEC-SCIE. Oifeau aquatique de la Louifiane
dont le bec eft réellement dentelé comme la lame,
d’une feie. C et oifeau vit dè Chevrettes, pouvant
en brifer les écailles avec la feie que la nature
lui a donnée. Les- habitans vont à la chaffe du
Bec-Scie, dont la chair eft d’ un bon goût.
B E C-TRANCHANT. Oifeau aquatique, plus
petit que le Canard qui fe trouve dans la province
dTôrck en Angleterre. Cet oifeau a la mâchoire
fupérieure courbée à la pointe, creufe 8c penchante
fur l’inférieure. Il a les jambes courtes &
; noires, ainfi que les pattes. Il fait fa ponte , 8c
élève fes petits fur le haut des rochers efcârpés le
. long des côtes de la mer. Si l’on chaffe cet oifeau,
c’eft par la difficulté de l’atteindre.
B É JAUNE , f. m ., fe d i t , en Fauconnerie ,
des oifeaux niais 8c tout jeunes, qui ne favent
encore rien faire > Béjaune ou Bec-Jaune, fignifie
ignorance. Ce terme, béjaune, vient des petits