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pour les tirer su p a fisse j ce qu’on peut faire de
même le matin à la pointe d ujour , lorfqu’elles en
fortentpour gagner les plaines. On peut encore
leur tendre un piège dans les étangs , qui con-
f iile à y conduire un bateau , & l’ammarer au milieu
de l’ eau , l’ylaiiTer trois ou quatre jours, afin
qu’elles s’y accoutument & n’ en foient point effarouchées
, & au bout de ce temps fe faire conduire
an bateau , & y relier à (affût armé d’une canar-
dièrë , ou d’ un fufil de gros calibre, pour faire
fon coup lorfque i’occafion s’en préfentqra. Mais
il arrive le plus fouvent, que dès la première fois
qu’ elles ont été tirée s , elles déferrent l’ étang
pour aller ailleurs. Les chaffeurs de canard à la
h utte, de la vallée d’ A bb ev ille, en tuent, de
temps en temps, quelques unes qui viennent
tomber dans leurs mates pendant la nuit ; mais
cela elt affea. rare.
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Là chafle des oyes fauvages n'eft facile 8S
abondante que dans les temps de grande gelée ,
lorfque les rivières & étangs font fermés par h
glace , & furtout quand la terre eft couverte de
neige. Alors , outre qu'on en voit beaucoup plus
qu'en tout autre temps , elles font bien moins
farouches ; on les aborde aifément dans les plaines
^ & loriqu'elles partent , c’ eft pour aller fe
remettre à peu de diftance. Mais fila ch ailé en eft
facile alors., au moins, n'eft-elle pas trop bonne ,
attendu qu'en pareil tems les oyes , ainfi que tout
autre gibier , foüffrant de la difette , mai-
griffent, & ne font pas en chair. En général,
on prend les oyes de la même manière, que les
canards.
Voyei pour l’intelligence de cette chafle l’article
Canard.
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P.
P A C A , f. m. Petit quadrupède femblable à un
pourceau de deux mois,fort commun dans l'Amérique
méridionale. 11 y a de ces animaux qui font
d'un blanc de neige j leur chair a le goût de celle
du lièvre &. eft fort eftimée des-habitai».
-L epaca a deux pieds environ de longueur, depuis
le bout du mufeau jufqu’ à fa queue. Il eft indolent
le jou r, & aétif la nuit : il s’aprivoife facilement;
mais il ne fouffre pas qü’on le touche ; |
il manifefte fa colère par un grognement & un
claquement de dents. Souvent débout , aflis fur
fon derrière, il fe peigne la tête & la mouftache
avec fes pattes de devant. Sa tête eft greffe , fa
mâchoire inférieure courte, il a une grande barbe
de lièvre , des oreilles petites & pointues", les
jambes de devant plus courtes que celles de derrière.
Il a cinq-doigts à chaque pied ; le corps
couvert de poils courts & rudes au toucher. Il éft
tacheté afîez régulièrement de blanc , gris &
noir. Ces animaux fouillent la terre avec léur mufeau
; ils peuvent plonger & refter plufîeurs
heures fous l’eau.
La chafle des pacas eft difficile j il faut des
chiens dreffés pour les prendre. Ils fe'creufent
des terriers comme les lapins ; mais peu profondément
, il les recouvrent- de feuilles fèches. Ils
fe défehdent vigouréüfément, & mordent avec
acharnement quand on les attaque. C e t animal
vit fur-tout dé végétaux : il boit'en lappant.
P A C AP A C , f. m. Oifeau dont lè plumage eft
d'un pourpre éclatant & iuftré. Les pennesde fes
ailés font blanches, terminées de brun , il a lès
pieds noirs, le bec gris-brun , & de fa bâfe part
un trait blanc qui pafle fur l’oeil & defline f i
phyfionômie. Les grandes couvertures de fes aîles
font longues, étroites, pointues. C ’eft un oifeau
voyageur.
P A C O , f . m. Quadrupède du nouveau continent,
qu’on nomme aufli vigogne ; il y en a de
domeftiques te de fauvages ; cet animal paroît:
attaché a la chaîne des montagnes , qui s'étend
depuis, la nouvelle Efpagne, jufqu'aux terres Ma-
gellaniques : il habite les régions les plus élevées
du globe terreftre.
Le paco a avec le Lama le même rapport que
l’ané avec le cheval ; cet animal dans fon état de
liberté eft de couleur de rofe sèche, & cette
couleur eft fi fixe qu’elle ne s'altère point fous la
main de l'ouvrier : le paco domeftique eft ordinairement
hoir ou brun mélangé de fauve ; tous
lès deux fburhiflent une laine très - fine , dont le
luxe fe fe'rt aufli avantageulement que de la
foie. . t
■ Le paco n’ a point de cornes ; la neige & la
glace femblent lë recréer plutôt que l'incommoder
: il va en troupes Se court fort légèrement
au refte c ’eft un animal fort timide ; dès qu’il
apperçoit un homme , il s’enfuit eii chaftaht fes
petits devant lui.
Le paco domeftique fert aux indiens pour porter
dés fardeaux ; mais il a des- caprices finguliers
qu’on ne peut réformer : fi par liafard il lui prend
fantaifie de fe coucher avec fa charge , fes coh-
duéteurs le tueroient, plutôt que de le faire relever
: on a tenté de tranfporter cet animal eh
Efpagne ; mais tous ceux qui y ont aborde ont
péri fans avoir multiplié.
La charge ordinaire des pacos eft de 15®
à 200 livres ; ils marchent lentement , leurs
pas eft afîuré > foit qu’ ils defeendent des
ravines précipitées, ou qu’ ils furmontent des
rochers efearpés. Leur chair eft bonne à manger ,
Se leur poil eft une laine fine d’ une excellent
ufagé.
Chajfe du paco.
Cette chafle prouve la grande timidité de cet
animal, ou plutôt fa ftupidité : plufieurs chafleurs
s’aflèmblent pour les taire fuir & les engager
dans quelques paflages étroits où l’on a tendu des
cordages a trois ou quatre pieds de Haut, le long
defquels oh laifle pendre des morceaux de linge
©u de drap ; les pacos qui arrivent à ces paflVges
font tellement intimidés par le mouvement décès
lambeaux agités par le vent , qu’ ils ri’ôfent
pafler au-delà , & qu’ils s’attroupent de façon
qu’ il eft facile dé lés tuer en grand nombre : quelquefois
il fe trouve dans la troupe des Huana-
cus ; comme ces derniers animaux font plus hauts
de corps Se moins timides que les pacos , ils
fautent pâr-deflùs les cordes , Se dès qu’ils ont
donné l’exemple, les pacos fautent de même Sc
échappent aux chafleurs.
PACQUIRES. Nom d’une efpèce de quadru-
; pèdes femblâbles aux porcs qu’on trouve dans
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