
que 4 fi l’on en prend un au piège , 8c qu’après
l ’avoir marqué on le lâche^il reviendra s’y prendre il
encore.
Le même procédé peut aufli être employé pour
prendre les loups.
Pour oter aux piégés le goût de fer ,- on met
environ vingt gouttes de.boime -huile d’olive fur
un morceau d'étofie verte dont on .graille les
p ièges , qu’on ne retire pour les palier au feu.
qu’après qu’un renard s y eft pris. Si-le piège.relie
long-temps fans e ffe t, il faut le démonter & l'ef- ,
fuyer-avec un linge propre ; on ne doit y fouifrir
ni tache ni rouille, & ne le toucher que le moins
qu’ il eft poiîible. C e procédé a été juftifië par les
plus grands faccès ; Se l’inventeur a , dit-on,
tait pérît par ce moyen jufqu’ à vint mille renards.
Voyei la planche IX 8c autres planches des
chafles , tome 9 des gravures des arts 8c l’explication
à la fin de ce di&ionnaire.
R E N T R É E ,e n terme de véneriê ,• c’eft Je
temps que le gibier rentre dans le bois le matin ,
Sc où on fe met à l'affût pour le tirer.
RENTRER , terme fynonyme dé fe rembuckcr.
REPAIRE , ( terme de vénerie ) , crotte de
lièvre.. v .
REPOSÉE , lieu où les bêtes fauves f s me ttent
fur le“ventre pour y dormir pendant le jour. La
repofée du cerf fe- nomme quelquefois lit fie
chambre.
1 REPRISE. Un oifeau qui,s’arrête plufieurs fois
dans fon v o l , eft.dit voler à reprife. .
R EQ U E TE , nouvelle- chaffe que f on fait du
gibier , quand on eft en d éfaut, qu'on a peardu
fes voies & qu’on le fait relancer. On dit dans le
même fens , re^uêter un ceefi ou un chevreuil.
PÆSSUI, endroit où l e , cerf fe fauve pour fe
repofer 8c feiffer fécher fa fueur.
I REVEN U. § S terme de véneriey,, c’eft la
qu;ué qui revient aux perdreaux iJSI îe bois
qui renaît à la tête du* cerf , du daim, 8c des"
chevreuils.
REVOIR, pifte de la bête qu’on chaffe. On dit
nvôir du cerf par le pied , pour dire faire; revue
de fis voies.
RHABILLER terme, de fauconnerie. .On
rkàbtllèi c’eft à-dife qu’on raccommode les plumes
-d'un oiféau de proie.
RH AD, petite outarde huppéè d’Afrique, dont
on diftiîigue deux efpèces," L*tins*a la tête noire ,
la huppé d’ un bleu ronce 5 le defiiis du corps 8c
des ailes jaunes tachëté de brun , la queue d’une
couleur plus claire, rayée tranfverfalement de
noir.
L’autre efpèce eft de la groffeur d’un poulet ,
8ç n’en diffère que par la forme de la huppe , 8c.
par quelques variétés de couleur dans le plumage;
Ces oiféaux font beaucoup de bruit en s’élevant
de terre , ce qui leur a fait donner , par les
Africains , le nom de tonnerre.
RH ENNE , f. m. , quadrupède inconnu aux
anciens, & qui paroît naturel aux climats fepten-
trionaux : c’eft un animal à-peu-'près de la grandeur
du c e r f,, & qui porte un bois comme lui.
Il a autrefois exifté en France, puifqué du Fouil-
loux dans fa vénerie apprend la méchanique de fa
chaffe i il eft certain qu’il n’y exifte plus aiijou-
d’hui , parce que le climat eft devenu plus
tempéré.
Le rhcnne ne fe voit guè're maintenant dans
les deux continens , ' qu’au - delà du cercle, p.o-
: îaire. '
C e quadrupède ne va pas par fauts & par bond9,
scemme le cerf 8c le chevreuil : fa marche eft une
■ .efpèce de trot extrêmement v if & rapide j il habite
les montagnes, marche en troupes, Sc s’apprivoife
aifément. C’ eft prefque le feol animal domeftiqüe
des lapons. Dans ce climat glacé, qui ne reçoit
du foleil que des rayons obliques, où la neige
couvre la terre pendant neuf mois, on ne ,pou-
voit nourrir des troupeaux; mais on y a fuppléé
par l’ ttfagé des rhennes, 8c cet animal vaut_ peut-
être pour le lapon autant que trois de nos animaux
domeftiques. *
Le 'rhenne tire des traîneaux 8c des voitures,
ffait trente lieues p^r jdùljfic court avec autant d’af-
furance fur les glàçqns que fur la peloufe ; fon poil
fournit de bonnes fourr ure s , 8c fa cnair eft encore
bonné àrmanger .j ainfî il vaàt le „cheval, la brebis,
. 8c le boeuf réunis. f
C et animal fe noujrit pendant, l’ hiver^ d’ une
moufle blanche qu’il fçait trôüver fous la neige, en
- fouillant avec fou*bois, fie avec fes pieds; en
‘ été il vit de botiîqns 8c de feuilles d’arbres; on
fai,t des troupeaux de rhennes ; ôti ,.Jê^.,;toèp.è..au
pâturage fié on les ramène à l ’étable, ou on les
enferme dans:des parcs pour, les mettre'! l’abri des
Enfuîtes, des loups.
Ces quadrupèdes, qu’on, pourroit appeller les
cerfs du cerclé pojaire, jettent leur bois tous les
ans, fiçTe^chargent de venàifon : ils font en rut vêts
la fin de fetuembre.Les femelles portent huit mois,
& ne proauifent qu’un petit : le jeune rhenne n’acquiert
qu’après quatre ans révolus fon entier ac-
croiflfement ; ■ c’eft alors qu’on commencé à le dréf-
fe r , 8c pour le faire furement 02a a recours à la
caftration.
Les rhennes font toute fa richeflfe de ces peuples
que la nature marâtre a confinésaux extrémités de
l’univers.,; Ils fe couvrent pendant l’hiver de fes
fourrures; l’été ils fe fervent des peaux dont le
poil eft . tombé; ils favent aufti filer ce poil pour
en faire du fil & de la corde ; ils en mangent la
chair, ils en boivent.le lait 8c en font d’excellens
fromages : ôtez \ts rhennes au lapon, vqus lui o tiz
la moitié de fon exiftenee.
Le rhenne a dans, le Nord deux ennemis parmi
les animaux, le loup 8c le glouton : il fe défend
contre le premier avec fes pieds de devant;
mais il n’a aucune reflource contre 4’adrefie 8c la
forcé du fécond : cet animal grimpe fur un arbre
pour l’attendre au païfage ; 8c dès qu’il fé voit à
portée , il Relance fiir lu i, s’attache fur fon dos,
lui entame la tête âvêc les dents, 8c ne l’abandonne
pas qu’il ne l’ait égorgé..
1 Chaffe des rhennes.
RHINOCEROS, f. m.,. le plus grand 8c le plus
r robufte de tous les animaux après l’éléphant,
f Quoique fon, nom foie g re c , il étoit inconnu
à ,Ariftote, 8c ce ne fut que trois cents’ ans
après lui que Pompée fit voir à l’Europe le premier
»' rhinocéros.
Cet animal a au moins douzépieds de long depuis
l ’èxtrémité-du mufeau jufqu’ à l’origine d e là
queue, fie fept pieds, de hauteur. Il approche donc
de l’éléphant par la maflè du corps , mais il en diffère;
beaucoup par les facultés naturelles & par
l’intelligence.
En 1739 0B vit à Londres un-rhinocéros, envoyé
de Bengale : on le nourriE'oit avec du r i z , du lucre
8c du foin ; fa boifion n’étoit que de l’eau : il
étoit d’un naturel tranquille 8c fe laifloit toucher
-fur.toutes les parties du.corps; il ne deveuoit méchant
que "quand oh lé frappoit', ou qu’il a voit
failli.: fa peau paroifToit: impénétrable , 8c en la
prenant avec la main on erpyoit toucher une planche
d’ un demi-pouce d’épaiiîètir ; ibécoutoit avec
une èfpece d’attèhtion fui vie tous les' bruits qu’il
entendo'it-, & lors même qu’il étoit endormi eu
qu’ il étoit occupé à manger, il s’éveiüoit à l ’inf-*
tant, leyoit la tété 8c.écoutoit avec confiance juE
qu’à ce qué le bruit eût ce fie.
Ordinairement les lapons fe fervent des rhennes:
domefiiques pour chafler 1es rhennes fauvâges : ils
choififTeut la fai fon.où leà. f emelles font :,en rut ,
8c s’arment dejfilèts , de hallebardes,: de flèches
8c de moufquets. On attache les femelles domef '
tiques à quelques >arbres , 8c on fe met à l’affût :
ces animaux appellent les mâles, 8c lorfqu’ils font
fur le point de le,s couvrir s, les chafieurs les tuent
d’un coup de flèche ou de moufquet.'
Au printemps , quand la neige commence à fe
fondre , 8c, que' le dégel empêche les rhennes de
epurif ,jjes lapons chauffés de leurs raquettes les
pour fui vent 8c les atteignent.
Quelquefois on lelpouflfe, à Tarde des chiens,
daçs des filets : on fe fert alors d une efpèce de retz
fôrmé. de perches entrelacée s les unes,.dans les autres,
8c qui reflemblent à deux gràndèVhâiescham-
pêtié5 ; pes'Tortes d’ allées ont'quelquefois deux
lieues d’éterîdue._.
meitiqçies pour les atteler au traîneau, parce qu’ils
font plus robuftes 8c plus vigoureux ; ifs font aufii
bien plus difficiles à conduire": dans dës momens
de caprices ils fe retournent brufquemept cShtre
|es lapons , & les attaquent t coup de. pieds \ en
forte que-ceux-d' n’ont d’autres reflbiirces que de
, fe,couvrir de leurs traîneaux, .jufqu’à ce que là côlèré de ces ànimaux foit paffée.
'Lerhinocéros\ une, corne furie nez qui a entre
trois 8c quatre, pieds fur fix à fept-pouces de diamètre
à la bâfe : e’èft avec cette corne, que cet
"’ anifhal attaque 8c blefie fou vent à mort iesélephans
de la plus haute taille; mais>ufii s’il.manque fon
Coup, il eft à l’inftanc terraffé 8c tué. " '
La corne du rhinocéros fert aux indiens à frire
plufieurs ouvrages au tour, 8c au cifean : oriTefiime
plus què Fiv-oiré de i’éléphant.
Le rhinocéros fans être ni féroce ni carnaffier, ni
niemè extrêmement,farouche, eft ce pendant intrai-
II eft, dit M. deBufFop, brufque! fans in-
teljigence, fms fehtiment 8c fans docilité ; il fu i r
■ meme qù’ il foit futet à.dé^cçès de furenr qüe rien
me peut calmer, car celui qu’Emmami:!. roi ,de
[PqftugalRenvoya au pape eh 15-13, fit périr lé bâ-'
tinrent fur lequel oWle tranfportoit.Cët animal eft
auffi fort porté'! fe rouler dans la fange. Il a mille
dçfaut's. qu’il'^ne paroît racheter par aucune
qualité;
L e prhjnôcéros en naiffairt n’a point de corne fur
le net ; il crqit pendaht;une quinzaine d’années 8c
en vit environ quatre-vingt,
';■■■, p | quadrupède qui n’eft point utile comme l’é-
lephant, eft aulii nuihblé que luipar le dégât prodigieux
.qù-il f a i a n s la campagne. U n’eftëon que-
pàf fâ dépouille fie s négresse les indiens trouvent
fa chair excellente 3 fa peau Dit un cuir admirable ♦,