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S à CRE , f. m. , oifeau de proie du genre du !
lanitr auquel il reffemble par fon bec & Tes pieds ;
bleus , mais il en diffère par la grandeur , ou ;
par les couleurs de fon plumage. On donne le j
nom de fucret tiercelet à la f e m e l l e du facre. I|
peut même y faire dés petits. .C ’eft un fp e o
tacle pîaifant de voir comme le père & la mère
jouent avec leurs enfans, les élèvent, les ca-
reffent 8c même les corrigent.
SAISONS. Le chaifeur doit fa voir quelles font
les faifons favorables à certaines chaffes.
SAGITTA IRE , f. m., oifeau de proie qu’on |
trouve aux environs du Cap de Bonne - Efpé- j
rance. C et oifeau a fon plumage de couleur j
plombée mêlée d’ un blanc, fale , 8c de noir. Ses :•
jambes font longues 3 nues 8c membraneufes. Il ;
a la tête ornée de plumes noires pendantes , 1
longues de quatre à cinq pouces entre-mêlées j
de petites plumes. Son bec eft crochu. Il fe nour- \
rit de poiffori , & de reptiles. 11 marche à grands j
.pas j & faute plus qu’ il ne vole.
Les habitans vont à la chaffe de ces oifeaux,]
& tachent de les prendre encore je unes , 8c de ;
les élever tant pour leur plai f i rque pour né-
toyer leurs maifons de fouris 3 de rats 3 de lé zards
^ de crapauds 3 de ferpens 8c c.
SA GO U IN , f. m. , efpèce de'finge. II y en a
qui né font pas plus gros que le poing Ce joli
petit animal eft long de fept pouces 8c demi ou
environ 8c fa queue de onze. Ses oreilles font
longues, entourées de longs poils/blancs. Il a
les ongles longs, crochus & aigus , excepté ceux
des pouces des pieds de derrière qui font courts
êc arrondis. Tous fes poils font fins 8c doux au
toucher, variés de brun , de roux & de gris
blanc. Il y a plufieurs efpèces de fagouin , tous
délicats , & difficiles à conferver hors des climats
chauds.
SAÏGA ou SE IG A K , efpèce d’ animal qui fe \
trouve en Pologne , en Hongrie , en artarie, •
8c dans la Sibérie méridionale. Il paroît tenir
milieu entre la gazelle 8c la chèvre domeftique. :
Ses cornes ont des ftries longitudinales , elles
font blanches & transparentes. Le faiga faute ;
avec lé gèreté, il habite les plaines 8c les col- j
iines j fa chair eft excellente.
SA JO U , f. m . , nom d’un finge à queue p re -;
nante , dont on diftingue deux efpèces. L’un eft
1 e fajou gris ; l’autre le fajou brun ou finge capucin.
11 eft originaire du Bréfil. La queue du ,
- fajou lui fert de main. C et animal eft v it,' agile, ■
adroit, le g e r , il fait des. tours 8c des gentil-
leffes agréables. ,11 le plait dans nos climats. I l ,
Le printemps femble d’abord une faifon morte
pour la chaffe, parce que les animaux fe Cachent
alors pour travailler au grand ouvrage de la génération
: on trouve cependant le matin des ramiers
8c des tourterelles > 8c le foir' des lièvres
& des lapins. C'eft auffi dans cette faifon qu’on
va à la chaffe du chevreuil & des bêtes fauves
ni commencent à brouter le bourgeon ; c’eft
ans lès taillis qu’il faut les aller furprendre.
Pendant l’été on chaffe les bêtes fauves , mais
peu commodément : on ne réuffit guères dans
cette faifon que dans la chaffe des cailles..
L’ automne eft le temps le plus favorable pour
la chaffe, foit fur la terre, foit dans les airs t
les animaux ont alors tout l ’embonpoint que la
nature peut leur donner.
Prefq«ie tous les oifeaux deviennent dans l’automne
la proie des chaffeurs : on trouve alors
le ramier 8c la tourterelle dans les grains coupés ;,
on tire les perdreaux dans les chaumes, & les oi-
feàux aquatiques fur le bord dés rivières $ les
grues , les oies fauvages , les poules d’ eau , l«s
bécaffines & les outardes ne peuvent échapper
à notre pourfuite : on va auffi avec fuccès à
la chaffe des bêtes noires & à celle des bêtes
fauves.
Les chaffeurs trouvent dans l’hiver 9 non-feulement
le gibier ordinaire, mais encore les oifeaux
de paffage, qui viennent du nord fe réfugier
dans les marais 8c le long des rivières.
Quand la gelée eft forte , on fait un grand
abattis d’ oifeaux marécageux. Dans les pays abondants
en poiriers , on trouve beaucoup de bifets
& de ramiers : vers le dége l, on chaffe aux pluviers
& aux far ce lie s ; quelquefois on pourfuit
; fur la neige les perdrix.
SA L AM AN D R E , f. m ., efpèce de lézard de
j cinq i iix pouces de long. Sa tête eft plate comme
celle des crapauds. Le deffus de fon corps e â
S A L O i S î * T
d’ un noir tiqueté de jaune. Sa peau eft affez Lifte
8e fans écailles. On voit fur le long de l’epine
du dos deux rangs parallèles de mamelons. Il
y a fous fa peau un efpèce de lait qui jaillit fort
loin quand on preffe l’animal : il s’en faut bien
qu’il ait la légèreté du lézard : la falamandre
«É trifte 8c part-ffeufej c’eft le hibou des reptiles,
elle vit au pied des, vieilles murailles, dans les
haies anciennes 8c fous les décombres i quand
le ciel eft ferëin, elle n’ofe fe montrer à caute
de l’ardeur du f o l e i l& en hiver elle refte cachée
& engourdie à caûfe dé la rigueur du froid.
C e t animal n’eft pas rare en France, en Italie,
en Suiffe 8c en Allemagne.
La falamandre eft célèbre par les fables qu’ont
débitées fur elle les hiftoriens.
On a dit d’abord qu’ elle étoit venîmeufe ;
mais Maupertuis a prouvé par plufieurs expériences
exactes quelle ne mordoit pas , lors
même qu’elle étoit irritée j que quand elle mordoit
, elle ne diftillpit aucun venin dans les
bleffures » 8c que fa chair en aliment, étoit inli
pide -, mais non mal-faine.
Les anciens ont fur-tout vanté la propriété
de La falamandre de vivre dans les flammes : on
a beaucoup raifonné fur ce fait étrange : à la
fin , au lieu de donner la torture à leur imagination,
des philofophes ont jette dans le feu
quelques-uns de ces animaux ; ils y ont été con-
fumés , & tout a été expliqué.
On a dit auffi que la falamandre n’avoit point
de fexe : un naturalifte en ayant ou vert, vit
qu’elle étoit en même - temps ovipare 8c vivipare
, 8c compta dans fon corps cinquante-quatre
petits bien organifés prefqu’ auffi agiles que la mère.
La falamandre eft peu hardie > fi on la bat ,
elle commence par redreffer fa queue, & li
on redouble les coups, elle contrefait la morte.
Elle périt difficilement j trempée dans le vinaigre
ou dans le fel en poudre , elle y périt
en convulfion comme les vers 8c le lézard, elle
fe nourrit de mouches, de fcarabées 8c de limaçons.
Il y a auffi une efpèce de falamandre aquatique ,
qu’on trouve dans les foffés des villes 8c dans
les étangs, elle marche à pas de tortue, 8c fon
cri approche de celui de la grenouille. Lé célèbre
Dutay prétend que pendant le printemps
& l’ été , cet animal change de peau de quatre
jours en quatre jours , 8c qu’ il vit non pas dans
le feu , mais dans la glace.
SALIAN , oifeau du Bréfil, de là grandeur
d ’un coq; il a le bec 8c les jambes d’une cigogn
e , il ne vole point, mais il court avec tant
de rapidité, qu’un chien de chaffe ne peut
l’ atteindre à la courfe.
. SANGLIER, f. m. Le fanglier eft un cochon
fauvage qui reffemble beaucoup au porc privé,
avec la différence néanmoins que le fanglier aies
oreilles droites , plus petites , 8c pointues ; qu’il
eft noir , a les défénfes plus grandes , le boutoir
plus f o r t , & la hure plus longue , les pieds plus
gro s , & le dos plus arrondi, au lieu que les cochons
domeftiques l’ont plus uni. Les fangliers
ont quarante-quatre dents ; les principales font;
les défenfes , qui font placées aux deux côtés
de la mâchoire inférieure , 8c qui fortent en
dehors ; amfi que les deux de la mâchoire
fupéneürè ,. que l’on nomme les grais, parce
qu’elles fervent à raiguifer les deux premières.
Les défenfes font fi aiguës & fi tranchantes ,
que fi vous paffez la main defius , vous vous coupez
comme avec un couteau.* il y en a qui en
ont de huit à neuf pouces de long. lisent fix dents
au devant de la mâchoire inférieure , qui font
incifives 8c tranchantes, 8c fix à la mâchoire
fupérieure, qui font longues, cylindriques, &
évncuffées ; de forte qu’elles forment un angle
prefque droit avec- celles de la mâchoire inférieure
: outre ces feize dents , ils ont encore
vingt-huit dents mâchelières. La laie , qui eft
la femelle , n’a pas les défenfes comme le far-
gl?c'i mais elle eft très-dangereufe par fes coups
de boutoir & fes morfures. Le fanglier vit de
fruits, de grains , de gland , d’herbes , de racines
de v e r s , & il mange quelquefois de la
charogne , mais rarement de la chair fraîche;
Dans le temps des pontes, il mange les oeufs des
faîfans 8c des perdrix, lès petits lapreaux, levreaux
, 8c les jeunes faons. Quand il fait fes
mangeures de noifettes , de faînes, 8c de racines
de fougue % ii eft plus meurtrier que lorfqu’ il les
fait de fruits. Sa demeure ordinaire eft dans les
fourrées garnies de ronces & d’épines ; d’où il
ne fort qu’à l’ entrée de la nuit, pour aller chercher
fa nourriture. La laie eft moins noire que
le mâle. Dans-les grandes chaleurs , que les vermines
les incommodent, ils fe vautrent fi fort
dans lès places à charbons , qu’ ils perdent toutes
leurs foies, 8c font comme pelés* Lorfque le1
fanglier devient vieux , il grifonr.e; la hure , 8c
fur-tour la ^ganache , lui blanchiffent. C ’eft par
les grais qu’ il eft le plus aifé de connaître la
vieilleffe du fanglier y plus il eft v ie u x , 8c plus
leurs grais fe recourbent. Les fangliers ont ,
comme les cerfs , des noms fuivant leurs différents
âges. En venant au monde , ils s’ appellent
marc «{fins ; au bout de fix mois jufqii’à un an ,
ils font dits bêtes roujfes, parce qu’ils quittent
alors la livrée , & ont le poil roux j depuis un
ân jufqu’ à deux ,on les nomme bêtes de campagne,
parce qu’ ils vont enfemble 8c par bandes , fins
fe quitter ; depuis deux ans jufqu’ à trois , ils
portent le nom de ragot, 8c quittent leurs camarades
, parce qu’ ils fe fentent affez forts pour
fe défendre. Lorfqu’ il a trois ans faits , on 1®