
& on leur fouffle dans les narines de la poudre
d oeillets , melée avec celle de femen fanéhim
& du poivre , le tout à dofe égale. On leur
frotte aufli le palais dfun peu de moutarde.
Si le mal vient d ’une blefîîire particulière ; on
prend une once de la tuthie préparée , demi-
quarteron d’eau rofe 3 autant de vin blanc 3 Sc
une poignée de rhue $ on met le tout dans une
fiole & on l’y fait bouillir jufqu’ à ce qu’ il foit
réduit à la moitié , & on diftille un peu de cette
decoétion dans l’oeil blefle j ce remède a même
la vertu de faire tomber les corps étrangers qui
y fonç réunis.
r Mal fubtil : Efpèce de phthifie avec laquelle
l ’oifeau qui ne digère p o in t, meurt affamé en
bien mangeant. Cette maladie eft très-dangereufe
en automne j on la prévient en mettant fes faucons
dansun lieu fec , fur-tout en h iv e r , en faifant fâcher
au feu leur pennage humide , fi le foleil n’a
pas affez de force, & en mêlant quelquefois le
foir à leur cure trois ou quatre doux de girofle.
Si malgré vos précautions ,, l’oifeau eft attaqué
du mal fubtil , faites-lui un pat avec des pigeonneaux
ou avec de petites fouris vivantes : vous le
purgez enfuite avec de la chair trempée dans la
manne ou dans une décoclion de chevre-feuille
de l'herbe caballine , & de celle qu’on nomme
langue de boeu f j cette dernière décodion doit
être rafraîchie de trois jours en trois jours.
Morfonte : L’oifeau à force de voler dansun tems
froid & humide fe met quelquefois hors d’ état de
faire fon fervice ; on lui donnera des doux de
giroflè 3 de l’anis 8c de l’abfynte avec la chair :
& fi c’eft en h i v e r 8 c que vous lui donniez fa
cure sèche $ faites-lui prendre des pilules d’hiera
picra j avec l ’agaric : votre oifeau infenfiblement
recouvrera fa fanté.
Pantois : Ce mal vient du poumon échauffé 8c
de l’organe de la refpiration confidérablement
altéré : dès qu’on s’en apperçoit, il faut purger
l’oifeau avec de l’huile d’olive lavée 8c battue
jufqu’â ce quelle blanchiffe : une heure après,
on lui donne des viandes mouillées ; par exemple
3 du coeur de veau 8c du foie de poulet :
j e quatrième jour , on lui fait prendre un bolus
de filaffe préparée pour avancer les humeurs qui
font la fource primitive de fa maladie.
Pepie : On reconnoît que l’oifeau en eft attaqué
quand fa langue s’endurcit , fe feche par le
bout 3 8c blanchit : pour le guérir il faut ôter
la pepie avec une aiguille pointue , comme l’on
fait aux poules, 8c frotter enfuite la langue
d’huile rofat, Deux heures après on lui donne
, fon pât imbibé d’eau tiède, & détrempé avec
le jus de mûres rouges.
Podagre g Glandes & veilles que l ’abandance
du fang fait naître aux mains des autours : la
même maladie f e nomme chiragre pour les fau~
cons. Po>ir guérir ces oifeaux, il faut les tenir
fur un fachet rempli de plantain battu dans un
mortier avec du f e l , trempé de vinaigre : quand
l’enflure paro ît, on y approche le feu 5 mais
1 ouverture ne doit fe faire que par-defïus , ou
au c ô té , fi l’ on defire une prompte guérifon :
fuppofe que la main malade fût trop maigre , il
faudroit fe garder d^y appliquer le cautère.
Rhume : Incommodité qui eft la fource de
prefque toutes les maladies des oifeaux de proie j
on doit pour les guérir les faire vivre de régime
3 8c de trois jours en trois jours imbiber
leur pât de rhubarbe j fi le rhume continue , on
pulvérife un peu d’aloës , de fafran & d’hiera
picra, & on en fait des pilules qu’on donne le loir
au faucon*
Le rhume defcend quelquefois aux efpalettes 8c
entre les ailes de l’ oifeau : il faut alors le fomenter
avec le vin le plus violent qu’on puifîe trouver ;
on le porte enfuite au fo le il, ou ôn le tient auprès
du feu en mouillant fes efpalettes ou fon épine du
dos avec de l’eau-de-vie.
La teigne : La teigne .fait naître des veflîes dan-
gereufes au mains des oifeaux, 8cx fait paroître le
bout de leurs ailes comme du fer rouillé : cette
maladie vient de l ’excès du travail des faucons 3 8c
encore plus de la négligence du fauconnier.
Remontez votre oifeau, tenez-le dans un endroit
chaud , donnez-lui de bons p a ts , 8c mettez
fur toutes les parties malades un onguent de boli
armeni, de vinaigre, de fang de dragon & de
falpêtre : le lendemain vous les baignerez avec du v.in blanc & du romarin j vous lui ôterez enfuite
les peaux mortes qui le défigurent, 8c demi-heure
après vous appliquerez fur les bleffures du coton
trempé dans l’e a u , où vous aurez fait infufer
auparavant égale quantité de poudre d’aloës 8c
d’alun : fi au bout d ’un mois votre oifeau n’eft
pas guér i, il eft perdu.
Vers : Ils attaquènt les oifeaux au gofier, autour
du coe u r , du foie 8c des poumons. On détruit
cette vermine en prenant de la poudre d’aloës ou
de celle d’agaric , en la mêlant avec de la corne
de cerf brûlée 8c du di&amme blanc , en incorporant
le tout dans du miel rofat, 8c en donnant
une pilule de çette compofitiori aux faucons
vermineux.
W}
L'fte alphabétique des termes de fauconnerie.y |
A bandonner : On abandonne l’oifeau quand
on le congédie tout-à-fait : c’eft une preuve qu’il
eft trop vicieux.
Abattre : On abat un faucon quand on le ferre
entre fes mains pour le poivrer , 8c lui donner
quelques médicamens.
Allongé : Un oifeau allongé eft celui qui a fes
pennes entières 8c de la longueur convenable-.
Apoltronir 3 fe dit d’un oifeau auquel on a
coupé lès ongles des pouces : c ’eft l’empêcher
de chafler au gros gibier 8c lui détruire par
conféquent le courage.
Armer, on arme un oife.au de proie quand on
lui attache fes fonnettes.
Abecher ; On abèche un Ianier quand on lui
donne une partie du pât ordinaire pour le tenir
en appétit j c’eft une rufe afin de le faire voler.;
Aborder: la perdrix aborde la remife quand
elle eft pouflee Vivement par l’oifeau .de proie ,
8c qu’elle gagne quelque buifton.
Acharner ■ : les fauconniers acharnent l’oifeau
au poing avec le tiro ir , ou en attachant le tiroir
au leurre.
Adoué : Une perdrix eft adouée quand elle eft
appariée. •
Affaire Un oifeau de bonne affaire eft le meilleur
pour la volerie : c’eft celui qui fait le mieux
fon devoir.
Affaitage 3 foin qu’on prend pour drefier un
oifeau de proie.
Affaiter, apprivolfer des oifeaux fauvages , 8c
les accoutumer à revenir au leurre ou fur le
poing : c’eft a u (fi les introduire au v o l, les traiter,
rhabiller leurs pennes , 8c les rendre bons chaf-
feurs.
Affriandcr, faire revenir l’ oifeau en lui préfen-
tant un pat de poulets ou de pigeonneaux.
Aiglures , taches rouftes femées fur le dos d’ un
oifeau qui bigarrent fon plumage. Ces taches
s’appellent aufli bigarrures.
A ig u i l l e maladie particulière des faucons,
©ccanonnée par des poux 8c de petits vers.
Aile : Un oifeau monte fur l’aile .quand il
donne du bec 8c des pennes.
Air j prendre l’air , s’eft s’élever beaucoup.
Aire, nid des faucons : un oifeau aifé à affaiter
eft un oifeau dé. bonne aire.
Airer, faire fon nid fur les
rochers.
arbres ou fur les
Alhrené : Un oifeau de proie
fou pennage eft rompu ou en
Cuass&s.
êft albrené quand
défordre.
Ajfurànce , fe dit à l’égard d’un oifeau hors de
; filière î il y a deux fortes d’affurances , fa voir ,
à la chambre 8c au jardin 5 ( le jardin repréfente Ila campagne. )
Ajfarer, apprivoifer un faucon ; c’eft l’affiirer.
Afthme : Il ,a.rriyejjuelquefois à un oifeau de
proie d avoir je poumon enflé 8c de ne pouvoir
. refpirer^j if eft alors afthmatique.
At'anaire , oifeau de proie qui n’ a point mué
8c qui. a le pennage de l’année précédente.
Attambijfeur 3 nom qu’on donne à l ’oifeau qui
attaque le héron dans fon vol.
Attrempé, oifeau de proie qui n’eft ni gras ni
maigre.
Aveuer 3 voir 8c difcerner le gibier quand il
part, le garder , pour ainfî dire , à vue.
Avilloner , donner des ferres de derrière : ce
faucon avillonne vigoureufement fon gibier.
Avillons 3 ferres du poUce d’ un oifeau de proie.
Baguette , bâton de fauconnerie qu’on pique
dans lès buiffons pour faire partir la perdrix.
Baigner, l’oifeau de proie fe baigne par plaifir
ou par force quand il pleut j il faut quelquefois
le plonger dans l’eau ayant de lui donner des
remèdes. "
Balai 3 queue de l’ oifeau de proie : ce faucon
a un beau balai.
Balancer : ; Un faucon fe balance quand il
paroît relier toujours dans la même place , en
obfervant fa proie.
Bander : Un oifeau bande au vent quand il
fe. tient fur les chiens, faifant la creflerelle.
Barbillons 3 maladie qui furvient à la langue des
; oifeaux de proie 8c qui la fait enfler.
Barres : On nomme barres , certaines bandes
noires qui traverfent la queue d’un épervier.
B as-voler 3 fe dit de la perdrix 8c des oifeaux
qui ont le vol peu élevé.
Bâtard, oifeau qui tient de deux efpè'ces j par
C e