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f o i e qui fert d’appât fe place fur 1a b«nehe
d’un arbre au pied duquel lafoffe eft creufee ,1s.
qui avance -fur la trappe : pour le mouton, on lui
attache les quatre pattes d ire&ment fur la trappe,
en obfervant de charger le côte qui ne doit point
balancer, de quelque fardeau proportionne, ahn
eue la machine relie en e t .« , ju fq u a c e quCile,
loup, en fe jettant fur fa proie , falle pencher la
balance.
L c foliaire inventif trouve la rufe fuivante encore
meilleure ; il propofe de faire attacher quelque
cadavre avec une corde a la queue d un'
v a l , & de le faire tramer dans ta plupart des che
reins qui mènent au piège, en le
pafferpar-deflus la trappe ; on pend en fuite ce,,
cadavre à un arbre voifin de la folle de manière
qu’aucun animal n’y puifle toucher, M g ^ S S M
auparavant fur 1a machine ; cette amorce attirera
fûrement les bêtes carnaffieres.
Ouand un loup tombe dans un tel p iege, il êft
tellement 8cfi long.tems épouvante, qu on per^t lui
mettre un collier, l’enchaîner, e mufeter , & le ;
conduire où l’on veut, fins qu il faffe le moindre
fumé d’ emportement. Gefner rapporte qu un-
femme, un renard Si un loup étant tombes pendant
la nuit dans la même foffe, ils reflètent chacune,i
leur place fans ofer remuer, jufqu au lendemain
matin,qu'on trouva enfemble les trois prifonmers;
on commença par tuer le renard & \e loup f & on
retira enfuite la femme qui n avoit éprouvé d autre
que k frayeur.
Autres pièges ujités pour lu ckajfe du loup.
O n prend d’abord deux pièces de f“ l0Bf u?s
de deux pouces Si demi, larges d un feul, & de
trois lignes d’ épaiffeur, ayant chacune a fes extrémités
une double charnière percée d outre enou-
v e pour y mettre unercheville de fer: ces deux
morceaux de fer fe mettent en croix, I
Outre ces deux pièces, on en prend deux autres
qui ont fix pouces de long , une de large & deux lignes d’ épaiffeur:; a chique bout on y fait une
reortaife 'longue d’un pouce ,8 c large d environ
quatre lignes : enfuite on croi.e ces deux pièces,
*n y mettant une cheville de f e r , faite en fléché,
©u langue de fer peut.
On aura encore quatre branches de fer longues
chacune de dix-huît pouces, & épaiffes de deux
ou trois lignes en quarte-, excepte vers la derrière
dent où elles doivent avoir cinq ou fia
lignes de largeur feulement, do cote ou font les
dekts C e même bout doit Être rond, accompagné
d’une charnière Ample percee au milieu ; pour
l ’autre extrémité, elle fera faite dauslafonae 4 m
qrampoB, avec deux branfhes longues de deux
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. Quand toutes les pièces de fer font fabriqué«,
on les raffemble en croix le boilt de la cheville
doit être dans les trous pour river les deux bandes
croifées, de manière qu’elles ne remuent point.
On prend enfuite la fléché qu’ on fait entrer par
force dans une ouverture qui eft au milieu de k
croifée du piège ; on fait enfuite paffer l’ autre
bout de la flèche dans une des mottaifes, dont on
a déjà parlé & de-là dans les charnières des pré-
miè-res pièces de fer : on met fur-'tout une cheville
de fer rivée ; on. obferve les mêmes difpofi-
tions pour trois autres branches , de manière que
les pointes des crampons foient toujours en haut,
& le piège eft monté.
Il ne refte plus que d’apprendre la manière de le
tendre. .
Ôn cherche un endroit 3 où Toit quelque cadavre
d'animal récemment tue , 8c on s y transporte
avant le coucher du fol-eil avec une corde
de la groffeur du petit doigt | 8c longue de deux
pieds , un gros piquet , un marteau & foa
piège.
Quand on eft arrivé , on obfèrve avec foin le
côté par où le loup peut venir à 1 appât j on s é-
carte d’ environ cinquante ou foixante pas du cote
; de la voie de la bête , & on fait une foffe ronde,
! 8c de la largeur du piège ; quand il eft ouvert,
cette foffe doit être dans le milieu^, profonde
d'un demi pied , 8c aller, en diminuant du cote de
la circonférence.
Au milieu de la foffe, il faut enfoncer un ciU-
chet pour attacher fa corde qui fera liée à la bond
e du piège ouvert dans la foffe, de manière qut
cette boucle tienne fortement avec la corde 8c le
crochet du piquet.
Quand la machine eft ainfi préparée, on coup«
un morceau de cadavre dont nous avons parle ,
de la groffeur de la tête , & on choifit un coté
ôù il n'y a point d'os 5 on met ce q :artier «s
chair fur la fléché en le faifant entrer aufii avant
qu'il eft p cflible, 8c on en frotte la cerde & le
piquet.
Il faut avoir outre cela la précaution de couper
un autre morceau de cadavre, de le lier avec uns
corde, de le faire traîner aux environs de la machine
, afin d’en biffer des traces , 8c que 1 odeur
qui s’en exhale amène sûrement la bête dans le
piège.
Ce qui refte du cadavre en que S ion , doit êti*
Tufpeniu aB fc iu ie r arbre avec un papiar blanc a
Textrêmité^afin que le loup venant de nuit à l'ap
»âï , n'approche pas du cadavre. Cependant cet
animal qui eft affamé , n* «cuvant aucun perd »
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dévorer le quartier de chair qui fe trouve fur k
fléché du piège, s'élancera déffus : mais les dents
du piège qui fe détendront, le faifiront au corps,
& le ferreront d’autant plus, qu'il tirera davantage
: ainfi il fera captif 8c on pourra le tuer fans
peipe*
Pourla bafcule creafez une grande foffe, placez
au milieu une perche qui tienne par des pivots
aux deux bords, & attachez-y un oileau ou quel-'
qu'autre appât de cette nature.
Cette -perche doit être comme une efpèce de
bafcule qui s'ouvre & fe ferme fùivant le poids
qu’on y place 5 dès que l’ animal carnafiîer viendra
pour fai ni: fa proie , il fera tourner la machine , 2c
.tombera dans la foffe. .
On prend quelquefois les loups à l'hameçon ,
cçs pièges font faits exprès ; on le fabrique affez
-fort pour réfifter à la. violence des bêtes qui s'y
trouvent prifes : il faut attacher à l'hamêçon un
gros morceau de-chair , & on ,1e pendra à quelque
arbre avec une corne de la groffeur du doigt.
Cet artifice réuffit quelquefois lorfque la campagne
eft couverte de neige , ou que la terre eft
gelée: on tend ordinairement à la fois plufieurs
hameçons.
On prend Jes loups, avec des machines de f e r ,
qu'on nomme traquenards > il faut prendre les
plus forts , fut-tout ceux dont le reffort eft le
plus affuré. Ces pièges fe tendent le foir , 8c on
met.auprès.lès appâts ordinaires.
On a déjà remarqué qu’ il n'y a rien dé fi
dangereux que l'ufage, des trapes -, des pièges de
fer 3 ,8c des traquenards 5 car il peut arriver que
des enfans & des voyageurs imprudens tombent
dans des embûches, qu’on ne tendoit que pour
les loups
Voici un piège qui n’a pas les inconvéniens que
je viens de rapporter : on prend un certain nom.
bre de perches qui aient au moins quinze ou dix-
huit pouces de circonférence , & on les pique fortement
en te r re , de manière cependant qu’elles
paroiffent élevées d’environ huit pieds. On les
place de deux pouces en deux pouces dans une
efpèce de quarre long , 8c pour le s tenir plus fermes
on y attache intérieurement quelques perches
«n travers.
Sur un des petits côtés de cette loge , il y a un
cfpace vuide auquel on attache une porte avec de
bonnes pentes & une forte ferrure qui fe ferme
d’elle-même : on attache enfuite un anneau au
fond de la chambie ? on y paffe une qprde au bout
de laquelle on lie quelqu’ appât, & à l’autre on
attache un bâton qu’on met au-deffus de la porte
& la tient entre’ouyerte.
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L e loup entrera dans la loge attiré par l’odeur
du cadav.re , 8c. voudra emporter fa proie j il fera
alors tomber le petit bâton qui tient la porte
ouverte. La loge fe fermera , 8c l’animal fe trouvera
pris : on peut encore attacher une greffe
pierre derrière b porte, afin qu’elle fe ferme
avec plus de promptitude.
Enfin on fe fert des oiféaux de proie pour faire
là guerre ’ aux loups : le grand Kan des Tàrtares a
des a gles apprivoifées 8z dreffees pour cette
chaffey elle neft pointufitée en Europe.
Voyei planches 9 , 15 , 1 6 , 27 , 28 & 29 ,
Tome IX des gravures des Arts et Métiers ,
l’explication à la fin de ce dnftionnaire.
Termes ujités a la ckajfe du loup.
Quand on a raffemble fes vieil? 8c fes jeunes
chiens , on dit aux derniers , velefçi allé 5 on lçs :
nomme par leurs noms 5 on leur c r ie , karloup mes
ficlots} harloup, & on fonne pour chiens, mais
médiocrement.,: afin de ne pas les étonner 8c de les
obliger à prendre la voie tous enfemble.
On appelle fes chiens de tems en tems pour
les remeitrê fur les voies j tandis qu'un autre
chrffeur les fait fuivre, en leur difant, tire^ ,
chiens : tire.£: lorfqu’on eft joint , on leur crie
encore , harloup mes.belots, prali chien:rali 8c s ’en,
va chiens : s’e.n va, fuivant que les jeunes chiens
fuivent les autres, & chaffent fans prendre le
change.
Quand on voit le loup, on dit .• voici la trace du
loup , ou voici fa pifle. Cette pifte fe reconnoït
par les allures & fes fuites -, ou par fes déchauf-
fhres.
Lorfqu’ on a trouvé la pifte de la bête jufqu’à
fon lit ou à faflatrure , on dit au limier velci-alléy
fi le loup va d’affurance j mais s'il eft lancé , on
lui crie , velefci allé , vclefci-allé.
Quand le lévrier fuit pour lancer le loup, on lui
dit : après l ’ami , après harout, harcut hali , hou 3
hou , harloup , harloup.
Lorfque le loup eft donné aux chiens ,o n d^t :
s en va3 s’ en va chiens, mes belotsy harloup, harloup5
outrevauty chiens, outrevaut 5 & quand on le v o it ,
on crie : velle loo.
Dès que i f bête eft prife, on la fait fouler par
les vieux chiens, pour obliger les jeunes â s’y
joindre 3 on prend le loup, 8c on le montre à ces
derniers, en fonnant la grêle , 8c en criant : voila
le mort, a moi chiens , tiébaut. On leur dit autffi :
tiri’i , tire%, chiens, tire^ , acouH h luit