
Le faucon proprement d it , eft'gris, & eft dif-'
tmgué par un bec fort & crochu, & des ferres
très-vigoureufes : les faucons les plus rares font les
blancs : ce font auiï'i les plus braves ; on en trouve
en Illande : le roi de Danemarck envoie toutes
les années quelques-uns dé fes fauconniers dans
cette îile , foit pour en fournir fa fauconnerie^
fort pour faire des préfens dans les cours
étrangères.
On prend les faucons en Illande par le moyen
d oifeaux drefies â cet effet, & pofës à terre dans
des cages} ces animaux voient en l'air ces oifeaux
Proie a des (iittances incroyables ; ils en aver-
tiffent leurs maîtres , qui , cachés dans une tente
de verdure, lâchent à propos un pigeon attaché
a une ficelle 3 lé faucon Tapperçoit, s'élance fur
lu i, & fe trouve pris vivant dans le filet qu'on lui
jétte. ■ '
FAU CO N N ER IE , f. f. C'eft l!art de dreffer &
n gouverner les oifeaux de proie deftmés à la
chane. On donne aufii ce nom à l'equipage , qui
comprend les fauconniers , les chevaux , les
• le,^,s 3 ^ c * o^afle elle-même porte plus particulièrement
le nom de vol.
L'objet naturel de la chaffe paroît être dé fe
procurer du gibier î dans la fauconnerie 3 on fe
propofe la magnificence & le plaifir plus que l'u-
tihte , fur-tout depuis que l’ufage du fufîi a rendu
faciles les moyens de giboyer.
'Lzfauconnerie eft plus en honneur en Allemagne
qu’en France.
I C î oifeau appellé fauconqui a donné le nom
a la fauconnerie 3 parce que c'eft celui qui fert à
un plus grand nombre d’ufages. Il y a le faucon
proprement dit ; mais fouvent on attribue aufii ce
nom a d’autres oifeaux, en y ajoutant une diftinc-
tion particulière. On àxt fqucon-gerfauh 3 faucon-
lanier3 & c .
Entre les faucons;demême efpèee, on remarque 1
des différences qui délîgnent leur âge & Je rems j
auquel on les^a pris- On appelle faucons fors j.paf-
fagers ou pèlerins . ceux q u i> quoiqu'à leur pre-
mierpêrinage'j ont été pris venant de foin & dont
on n'a point vu l'aire ou le nid. Le Eucôn niais
eft celui qui a été pris dans fon aire Ou-aux envi-
r,ons. Enfin le faucon appellé hagard, eft celui qui
a.déjà mué Iorfqu’on leprend. ’
Les auteurs qui ont écrit de la fauconnerie font
encore un grand.non)b.re(,de djftinétions, mais qui
ne tiennent ■ poîïit .à 1,'ârt; elles ne font que defi-
gner lêSpays d’oùvieiinènt les faucons , ou ce ne
font quedifferens fermes de jargons qui expriment
a-peu-près les mêmes ebofes.
Le choix des oifeaux eft une chofe eiTentielle
en fauconnerie^ On doit s'arrêter àlaconformation
que nous allons décrire , quoique toutes les marques
extérieures de bonté puiftent quelquefois
tromper. Le faucon doit avoir-la tête ronde, je-
bec court & gros , le cou fort long , la poitrine
nerveufe,/« mahutes ouïes hauts des ailes larges
es cuiffes longues, les jambes courtes , la main
large 3 lés doigts délies 3 alongés & nerveux aux
articles | les ongles fermes & recourbés , les ailes
longues. Les lignes de force & de courage font
les memes pour le gerfault, & c . & pour le tier-
celet , qui eft le mâle, dans toutes les efpèces
d oifeaux de proie V & qu'on appelle ainfi parce
qu il eft d’un tiers plus petit que la femelle.
Une marque de bonté moins équivoque dans un
oifeau ; c'eft de chevaucher le v en t , c eft-à-dire
de le roidir contre, & fe tenir ferme fur le poing
; lorsqu'on ]'y expofe. Le pennage d'un bon faucon.
doit etre brun & tout d'une piece 3 c’eft-à-dire
de meme couleur. La bonne couleur des main s
eft le vert d'eau : ceux dont les mains & le bec
font jaunes , ceux dont le plumage eft femé de-
taches,, ce qu’on appelle egalure, font moins
■ eltimes que les autres* On fait cas des faucons
noirs j mais quel que foit leur plumage * ce font
toujours les plus forts en courage qui font les
meilleurs.
Outre la conformation, il faut encore avoir
î égard a la famé de l'oifeau, Il faut voir s’il n’eft
point attaqué du chancre , qui eft une efpèee de
tartre qui s attache au gofîer & à la partie inférieure
du bec ; s’il n'a point fa molette empelo-
: tée j c eft-à-dire 3 fi la nourriture ne refte point
par pelotons dans fon eftomac j s'il fe tient furJa
: perche tranquillement & fans vaciller 3 fi fa lan-
■ gue n’eft point tremblante : s'il a lès yeux per-
çans & allurés 3 fi les excrémens font blancs &
clairs : les émeus bleus font un fymptome de
mort.
De l'aire où les faucons ont été pris ^ on doit
; ^ ’ tranfporter dans le cabinet 3 ou on doit les
. enfermer 5 ce cabinet' aura deux fenêtres grillées
* * larges pour que les influences bénignes du
- foleil, puiffent pénétrer dans l'intérieur , & réjouir
lesfaucons qu'on y captive. Sur ces fenêtres
& dans d'autres endroits du cabinet , il faut mettre
de petites perches garnies de gazon , où les
oifeaux puiffent fe repofer 3 outre ces perches,
on doit y faire pofer un baquet d'un piea & demi
de hauteur dont l'eau foit renouvelfée au moins
tous les deux jours : il ne feroit pas même inutile
de mettre autour du baquet 3u fable de
riviere & de-petits cailloux pour commencer à
dreffer,les oifeaux.
Il .ne faut jamais changer l’heure de. leur repas ?
le premier doit être à fèpt heures du matin 3 &
le fécond à cinq heures du foir 3 leur-nourriture
doit- être de la chair de petits-Chiens de lait , de
petits Cha ts > de Poulets , de Pigeonneaux qu'on
aura la précaution de hacher auparavant 3 il y a
des Fauconniers qui leur'donnent dé la chair de
boe u f & de mouton hachée a vec un oe u f y ils
prétendent leur faire acquérir par-là un beau
pennage.
On dreffe de la même manière tous les oifeaux
de proie 3 feulement on né v eille pas les faucons
filong-tems que les paffagers.
On ne prend pas tou s les faucons dans l ’aire 5
ainfi les préceptes q u ’on vien t dé donner ne
font pas généraux 3 mais du moins on peut
reconnoître à des lignes é v id en s , fi les oifeaux
de proie qu'on vend font aifés à affaiter.
Dès qu’on apporte un faucon 3 il faut le faire
déchaperonner 3 & obferver fi le bec & la langue
font rouges , & fi les yeux font fains 3 on tâte
enfuite la mulette pour voir fi elle n’eft point
empelotée 3 on prend garde aufii fi les deux veines
qui font aux racines de fes ailes , ont le
mouvement modéré 3 fi la langue ne tremble
point 3 s'il n'eft point agité du friffon, &c.
On reconnoît la bonté d’ un faucon qnand il fe
tient fur les deux jambes fans vaciller , quand il
nétoie gaiementfes ailes brillantes a vec fon b ec ,
& fur-tout quand il réfifte au v e n t , & qu’ il lu tte
contre lui a v ec fuccès.
j Quand on a pris dans l'aire ou choifi ailleurs
de bons faucons 3 il y a encorequelque foin à prendre
avant de les drefïer.
Quand on v eu t rendre doc iles des oifeaux de
proie , il faut les enfermer dans un endroit ob-
feu r , ou leur cille r les yeu x avec une aiguillée
de fil 3 ce tte dernier e opéra tion fe fait
ainfi.
On fait tenir l'oifeau par le bec , & l'on paffe
une aiguille traverfée d’un fil délié parmi le paupière
de l'oeil, mais fans prendre la toile qui eft
fous la paupières on tire enfuite les deux bouts du
f il, & on les attache fur le bec , en coupant le fil
près du noeud , & en les tordant de maniéré que
les paupières foient levées fort h au t, & que le
faucon ne puiffe voir que devant lui.
Avant d’ affaiter des faucons, il faut tenir long-
tems ces oifeaux fur le bloc , & les lier avec une
longe d’unpied & demi de longueur. Quand on
en met pluneurs fur un b lo c , il faut les éloigner
fes uns des autres au moins de deux pieds } car
ces oifeaux carnivores ne pouvant exercer lêur
férocité fur leurs ennemis roient fur eux-mêmes, & s'ennatrteutrueelrso, ieln’et.xerce-
ouE fnufri nl e, iflo ifra u,t adveo ipr ofrotienr dfèus rl al ep opoininteg dlu'o jiofeuaru, qu'on veut dreffer 3 on le place d'ordinaire fur
l'extrémité du poignet de la main droite.
De la maniéré de drejfer V Oifeau de proie.
On commence par l'armer d’entraves appelées
jeeftts é, carui tb loeu nto dmef aquu emlsa oîntr me3 eotn u yn a ajonunteea u, fur lequel qui fervent à indiquer le lieu où il eft lodrfèqsufo'ilm s'iéecttaers
tpeo iàn gla 3 c„hoanflf'oe.b lOigne ldee pvoeritlele cr:o ns'tiiln uefetl lmemécehnta nfut,r &le qu’il cherche à fe defendre , ne lui plonge la tête
ldaafnfist uld’eea u 5 enfin on le contraint par la faim & la qui lui enàv feel oiapipffee r lceosu vrir la tête d’un chaperon fouvent trois jours & tyreouisx .n uiGtse td ee xfeurictiec e3 dilu erfet troaruer mque'anute nbto, u&t dlae pcreiv atetimons ,d ele s befoins qui le lui faffent pas perdre toute idée dlea lluibmeirètrée. ,O nae jfueg lea iqifue' ila iafé mouebnlti éc ofuav rfiire rltaé têntaet u, r&el leq,u el odréfqcouu'il
lvueir tp irlé ffeaniftietlre d ep âtet mosu enla tevmiasn.d eL qa ur’éopn éati tfiooinn ddee bceesf oilnesç onésta netn laef fpûrtein cpiepue- àd-pee lua ldeé pfeuncdcaèns.c eL dees lto'oyiafenat ui',e fotonm cahce rpcahre dàe sl ecsu areusg.m enter en lui né- pelotons de filafte qu'on lui faCite a fvoanlte rd, e &pe qtiutsi vauogirm eexnctietén t, f&on l aa prepcéotint n3o ioffna nlec ef aatitstfaaciht ea plr’oèsif el'aau
à celui même qui l'a tourmenté. Lorfqueles predmoicèirleisté
le, çoonn sle opnotr treé fuufrî il,e &ga zqoun'i ld amnso nutnr ej adrdei nla-
oLnà olen lef adité cfaouutverr e,d e& luaiv emc êlm'aied ef udre lela vpioainndge. Qtemuasn dde i llu ie fdto nàn ecr elte vexife r,c &ice d ,e louni fjauigree cqoiin'inl oeîf-t :tre le leurre.
aflCeme blleaugrere d, ee fpt ieudnse &re pdr'éafielnetsa, tidoonn td lee sp rFoaiuec, ounn
lneiqeurse lf eo fne rvaettnatc phoeu rl eruérc lavmiaenrd ele. s Coeifte aiunxft rumefunrt détuainret dA efilt ineéft à irmapppoerltalenrt leqsu 'oilisf eya ufxo &ien àt nleosn cfoenulfeamuceonntn
iaecrcs ofuotunmt déasn ,s ml’uafisâ gael fdri'eaxncdiétse.r lQ'ouiefelqauue às lp’laucfoieuutrusm reénptr iafue sl eduarnrse .l aD èmsê qmue’i ll eaç foonn,d ulo drfeqlufu'isls,
8c qu'il a pris une becade, ils le retirent fous prénteirx
teen dco'irreri t5 erm faai s fpaaimr c, et&te dme élt’hoobdlieg e,r oàn y creovuere
ifraifiqt ucee qdue’ orne bauttteenr d:o ki ld ee fltu ip,l udse lesu pr a,î trleo rtfoquut’i-là a- fait, & ce doit être la récompenfe de fa docilité;