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La pie - grieche a U tête greffe 8c large , Je
bec dur , noir f gros, un'peu crochü par le b o u t ,
long- d’un pôiice. Èc demi ayant louvertuie
large. Sa langue eft fourchue 8c hériffée de petits
fllets M fon r-plumage eit d’un gris cendré. Sa
queue eft flbff lo n g u e .- 'le s deux plumes
du milieu lifont noires 8c les autres blanches ■
par les bords; Ses jambes. :8c fes pieds font noirs
& munis d’ongles crochus. Elle fe perche fur
le fommet des branches .des arbriffeaux épineux.
C e t oifeau fe •nourrit d’ infe&es , 8c fait la guerre
aux petits oifeaux. ^
La petite pie*grih'ke de Grèce extérmine les
mulots fé e s loairrs les campagnols j elle tient
fa proie dans une de fes pattes , & la-mange
appuyée fur une jambê à la manière du per- ;
roquêt.
PIE DE MER à gros b e l, oifeau de paffage,
de la »grandeur du canard domeftique $ fon bec
eft court, pointu & triangulaire. Il pond d'ordinaire
dans dés -trous de lapins , qu’il chdffe de
leur demeure pour s*en* emparer. Il vient au
printemps dms les ifles défertes qui font aux
environs de Tenby 8e de Scarboroug, Se s’en,
retourne dans l’automne.
P IECE , on dit en fauconnerie : ce lanier eft
tout d’une pie ce , pour dires-qu il eft tout entier
de la même couleur.
PIED R O U G E , ou ïèc de hache , oifeau aquatique
de la Louifîanne J dont le bec eft conftruit
en taillant de hache\ fa préfepee fur terre annonce,
dit-on, la tempête pu l ’orage.
PIÈGES: on emploie à la chaffe différentes
machines 8c divers moyens pour furprendre,
captiver 8c détruire les animaux. Nous avons décrit
en parlant des bêtes carnaflières 8c des bêtes
fauves les pièges qu’on’-a-coutume de leur tendre.
Nous avons pareillement fait connoître
les rufes employées contre les diverfes efpèces
d’ oifeaux qu’on veut attirer 8c prendre. Nous
nous fournies fur-tout étendus, fur les pièges les
plus ufitës dans les petites chaflès; ainft nous
devons renvoyer pour la defeription de ces pièges,
rufes 8c machinesjtant aux articlës particuliers
des animaux, qu’à l’explication des planches concernant
les chaffes , inférée à la fin de ce dictionnaire.
PIERRURES , petites pierres qui fortt fur
la meule de le tête d’un c e r f, d’un daim ou -dam
chevreuil.
P IE T E , f. f. oifeau de r iv iè r e , plus grand
que la farcelle , & -plus petit que le morillon.
C e t oifeau a le deffous de la gorge & du ventre
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blanc ,/Sc le deffus du corps noir. Ses* ailes font
ferablables ,à celles de* la plè. La pieu digère
dès autres oifeaux de rivières en ce qu’elle n’a
pas le bec la rge, mais rond 8c dentelé par les
Dordsf Elle a une petite huppe placéerà l’origine
du cou fur le derrière de la nuque.. Elle fe nourrit
de poiffons & d’infe&es aquatiques.
PIE TTER. Qn dit qu’une caille ou une
perdrix a pietté quand un chien ; après avoir
fait ; plufieurs fois a rrêt, fait enfin partir fon
gibier. ,
PIGACHE , connoiffance que k s chiffeurs
tirènt du -piéd du fanglier. C ’en quand il a unç.
pince à la trace plus longue que l’autre;
PÏGARGUE , oifeâu carnivore , qui diffère,
de l ’aigle en ce qu’il a les jambes nues., le bec
jaupé ou blanc & la queue blanche. L e pigargue
fe tient près des lieux habités > il habite de-préférence
les climats froids ; il eft de la grofféur
du grand aigle : il eft auffi fo r t , plus carnaffier
8c plus féroce. Il fait la chaffe 8c fa nourriture
des gros animaux.
PIGEON , f. m., genre d’oifeau très-connu i
dont les marques caraètériftiques , font d’avoir
quatre doigts dénués de membranes , un par
derrière , 8c trois devant ; les jambes courtes &
couvertes de: plumes jufqu’au talon 5 les ailes
très-longues , un vol très -fort, le bec d ro it,
étroit 8c un peu long , le bout fupérieur un peu
renflé 8c Recourbé/ Cependant ce bec varie fui-
v.ant les efpéces. La voix du pigeon eft un cri
plaintif, affez bieh exprimé par le .mot roucoule-
ment. Le propre du pigeon eft de ne pas ren-
verlêr le cou , 8c de boire largement à la manière
des bêtes de charge.
On les divife en pigeons privés ou domeftiques ,
en pigeons fauvages 8c en pigeon. étrangers. On
eft parvenu en outre à obtenir une infinité de
variétés dans cette claffe d’oifeaux, par la com-
binaifon des mélanges. Les pigeons fe trouvent
8c multiplient dans prefque tous les climats,
mais particulièrement dans les pays chauds &
tempérés.
Voici ce que l’auteur -du Traité de là chafe
au f u f i l 1 dit des diverfes efpèces de pigeons ,
rélativement aux connoiffances que les chaffeure
doivent en avoir.
Du pigeon ramier , & du bifet.
Il y a deux efpèces de pigeon fauvage, le
ramier & le bifet. Le -premier eft beaucoup plus
gros que P autre. O n -diftingue deux fortes de
bifets. L e bifet ordinaire reffemble au pigeon
domeftique , pour la taille -8c pour 4a couleur »
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excepté qu'il eft d’un gris plus foncé, 8c qu’il niche i
dans les arbres creux 5 1!autre eft d’un bleu t irant
fur le noir y il niche-non-feulemênt dans
les arbres creux , mais encore dans-les trous
des bâtimens ruinés, 8c dans quelques rochers
qui fe rencontrent dans les forêts , d’où on l’appelle
pigeon ■ de roches, ou pigeon de montagne,
à raifon de ce qu’ il aime les lieux élevés. On
voit des quantités innombrables de ces pigeons
de roches fur les côtes de la mer , dans les
endroits où elles font bordées par des rochers ,*
particulièrement en Gorfe & en Sardaigne.
Buffon penfe que cette, variété dans l’ efpèce
des bifets provient du mélange avec les pigeons
fuyards qui défertent nos colombiers mais
c ’eft m a l - à - propos que ces pigeons fuyards
font appellés affez communément bifets. Geux-
l à , quoique rendus à l’état fauvage, ne fe
erchent p oint, ce qui les diftingue des vrais
ifets. . *
On reconnoît aufli deux fortes’ dé ramiers ,
le grand & le p e t it , dont les anciVns ^voient
fait deux efpèces différentes 5 mais Buffon né
regarde le petit que comme une variété dans
l’efpèce du ramier > attendu que l ’on a ob-
fe rv é , dit-il , que fui van t les climats, les ramiers
font plus ou moins grands.
Les ramiers 8c bifets arrivent , dans nos provinces
feptentrionales, au printemps 3 8c s’en
vont en automne, avec cette différence que les
derniers arrivent & repartent un peu plus tard.
Il nous refte cependant beaucoup de ramiers
pendant l’hiver. Ils n’établifièrit.pas , comme
les bifets , leurs nids dans des „trous d’arbres 5
ils les placent à leur fommet, & les conftruifent
affez-légèrement avec des ^ bûchettes. La femelle
pond de très-bonne heure 8c peu dé temps
après fon arrivée. Sa ponte, ainn que celle‘au
b ife t, n’eft.que de deux ou trois oeufs. Elle jen
fait une fécondé en été.
Les ramiers ont le meme roucoulement que
les pigeons- domeftiques , mais plus fort. Ils ne
fe font entendre que dar’s la faifon de leurs
amours , 8c dans les jours fereihs. Dès. qu’il
plë'ut . ils fe taifent. Ces oifeaux fe noufrilîènr
dé '.fruits fauvages ,r dé gland , de faîne , & de
grains de toute efpece. Ils font très-iiéfians ,
8c on les approche' très - difficilement ; encore
faut-il pour cela qu’ ils foient feuls, ou au plus
deux enfemble 5 car on ne les approche point
îorfqu’rls font e» bande.
Pendant le piintetnps , 8c au fort de l’é t é ,
on peut chaffer les ramiers dans les bois , depuis
le fçrteil levant ■' jufqu’à huit ou neuf heures
u matin. Ils font alors perchés dans les grands
f fur quelque ] branche lèche 9 où jls
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chantent de moment à autre. Guidé par leur
chant , le chaffeur parvient à *les'. t ire r , en
n’avançmt, qti’àufànt' qu’il les entend roucoule
r , 8c s’arrêtant dès qu’ils cefient. Lorfque
ce font des rameaux , ils fe faiffent approcher
bien plus fâgilementi? La meme chaffe ' peut
fe faire depuis quatre ïoü *fcinq heures de l’après
midi jufqu’à la nuit. Quelques chaffeurs
ont” un talent particulier pour imiter le- roucou-
: lèment de la femelle, ée qui leur.,donne toute
facilité, - éïi fe tepaat; fous un -arbre dans le
bois , d’attirer le s'm ile s autour d’e u x , 8c de
lès tuer 5 mais cé^alçnt^eft^jffez rare. Les ramiers
y font très-friands1^ -merifes & dans la
faifon de ces fruits, op péüt les-attendre fous
les rhériûefs. Lorfque l^s; grains font .en maturité
, ils y'donnent beaucoup , 8c forif principalement
ua gtand ftéglt d’ans les blés verfés, où.
il .eft plqs aif| de lès,£*furprendre que partout
ailleurs. Dans l’ arriérerai fon , il fait bon -les
attendre au déclin du jour; dans les1 bois ‘de
haute-futaie , .fous les chênes & hêtres , où
l’on a remarqué qu’ ils venoient fe percher pour
y paffer la nuit.
DansJes cantons où il y a de ^grandes forêts
8c aux environs des bois-t,iillis femés de beaucoup
d’ anciens »chênes de r^ferve , qu’ on appelle
glandiers en quelques ^provinces , à raifon
de ce qu’ils produisent quantité de gland ,
il eft affez facile de tuer des rvioiers vers la fin
de l’automne , temps où on les trouve raflem-
blés par bandes dans ces, taillis, où ils fe tiennent
de préférence. Mais pour y ^reuflir, il
faut plufieurs chaffeurs qui 's’accordent enfemble.
Les uns longent le bois en dehors, tandis que
les autres, dilperfés dans l’ intérieur , refterit
embufqués fous les chênes..Les raïqiers que ceux
du dehors font partit fur les,v lifièrés du bois ,
vont fe remettre fur ces chênes, 8c font tirés
par les chaffeurs qui »les ÿ attendent. Alors ils
s’envolent du côté de la plaine , 8c 2près avoir
fait en l’air un long c ircuit, fi le bois eft d’une
certaine étendue , ils viennent s’y . remettre dans
une autre partie, éloignée' de.celle où ils ont
'été- firè.s j ou ils regà^nefit un autre-bofquet
; voifin ; ce qui eft obfervé par lys' chaffeurs du
[ dehors , 8c fert de rëgle,pouf changer de pofte,
en fêpétân'É' plufi«^rs; fo^l#'mên^e manoeuvre ,
fuïvaht' les circonftanccs^ôc la connoiffance particulière
du lo cal, de laquelle dépend fur-tout
le fuccès de cette chaffe. Elle né réuffit pas
également pour les hifets, qui font bien plus
difficiles à- furprendre que les ramiers j leur
vol étant beaucoup plus étendu 8c plus élevé *
8c ne faifant que paffër d’une'partie dê bois à
une autre. Cette manière, de chaffer les rànviêrs
eft fort en ufàge lur les rives de la forêt do
Chinon en Touraine , & plus encbfè dans celle
de Scévole 9 jrès de Mirebeau en Poitou,