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Chajfe de la corneille au. chat emmielle.
On prend un chat , on le frotte entièrement de
miel ,' on le roule dans la plume : on le lie enfùite
par les reins affez fortement, & on l’attache au
pied d’un arbre garni de gluaux : à peine s’eft-oh
retiré que le chat commence à miauler & à fe
tourmenter ; les corneilles & d’autres oifeaux entendent
le bruit, accourent pour fe jetter fur leur
p roie , fe pofent fur l’arbre & tombent avec les
gluaux.
Voye% pl* 2 3 des chaffes, tom. I X , des gravures
des arts & métiers, & l’explication à la fin
de ce volume.
C O R N E T T E , ( fauconn. ) C ’eft ce qu’ on ap-
pelle la koupe ou tiroir de delîlts le chaperon de
l'oifeau.
C O R S , en vénerie, fe dit quand il sJagit de
la tête d’un c e r f, d’ un daim & d’ un chevreuil, &r
des perches 8e du merrain où font attaches les an-
douillers ; 8e quand il s'agit du pied , il fe dit des
deux côtés du pied d’une bête f»uve, & des pinces
qui forment le bout du pied.
CORS. f.es cors du cerf font les andouillers.
Ç O R SÀ G E , f. m. ( vén. ) , fé difoit autrefois
de la forme du corps humain ; il ne fe dit plus que.
de la forme du corps du cerf.
COU A IS , tout couais ; terme pour faire taire
les chiens qui crient mal-à-propos.
C O U C O U , f. m. Nom imité du cri de cet oifeau.
.
Le-coucou eft un peu plus gros 8e plus long
qu’une tourterelle": il a la tête, la partie fupéneure
du c o l , le dos & le croupion d ’un cendre brillant ;
la gorge 8c la partie inférieure du col d’un cendré
plus clair ; la poitrine , le ventre, les côtés 8c les
jambes, d'un blanc fate, rayé tranfverfalement de
brun, les plumes de l’aîle font d’un cendré foncé,
8c leur côté intérieur varié de taches tranfverfales
blanches ; -fa queue a dix plumeslnoirâtres , affez
longues ; fon bec eft noir , les coins de là’ bouche
couleur de fafran , les pieds 8c les ongles jaunes.
Il fe tient dans les arbres.
L e coucou ■ fe fait.entendre ordinairement dans
les premiers beaux jours du mois d’avril ; 8c pâlie
la Saint-Jean , on ne l’entend plus. 11 ne s’en va
pas dès lors cependant, 8c on en trouve dans les
plaines jufqu’ à la fin de feptembrS. Beaucoup de
gens de la campagne fe perfuadent que ces oifeaux
ne quittent point le pays, 8c que l’hiver ils fe déplument
8c fe tiennent cachés dans des trous de
vieux arbres, où ils font une provifion pour leur
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nourriture. La vérité eft qu’il n’eft pas fans exemple
d’avoir rencontré des coucous dans cet état; &
M. de Buffon, à qui un fait pareil a été affuré par
un homme digne ae confiance & témoin oculaire,
ne le révoque point en doute ; mais tout ce qu’il
en conclud, c’eft que les coucous qui fe trouvent
trop foibles, foit par maladie , bleffure ou autrement
, pour entreprendre un long voyage , fe
mettent de leur mieux à l’abri du froid, dans le
premier trou d ’arbre qu’ils rencontrent à une
bonne expofition.
Le coucou eft carnàcier & vorace. Il fe nourrit
de chair de cadavres, de petits oifeaux, de chenilles
, de mouches, de fruits & d’oeufs d’ oifeaux*
Tout le monde fait que la femelle du coucou ne
fait point de nid , & qifelle pond fon oe u f dans
celui de la fauvette, du verdier, de la gorge-
rouge 3 & autres petits oifeaux qui font leur nid
près de terre , & fe nourfiffent d’ infeêtes comme
le coucou. Le petit coucou, une fois éclos, ren-
verfe les petits du nid , & fe fait nourrir par les
père & mère.
M. Hériffant, académicien, obferve que fi Ta
femelle du coucou ne couve pas fes oeufs , c’eft à
caufe du vice de conformation de fon eftomac qui
s’y oppofe.
Le coucou fe laiffe approcher difficilement > 8>ç
lorfqu’il fe trouve dans un bois , il exerce quelquefois
long-tems la patience du chaffeur qui le
pourfuit d’arbre en en arbre , parce qu’il ne s’ éloigne
pas beaucoup > & , après être parti d’un
arbre ,. va fe pofer iur un autre à peu de diftanee,
& recommence à chanter. Mais Lorfqut- l’ on entend
un coucou s il ne s’agit que de lui répondre ,
fon chant étant très-ailé à imiter fans appeau &
avec la bouche feule ; il ne manque guères de s’approcher
, de venir fe pofer fur quelque arbre ,
auprès duquel on fe tient caché j ou, s’ il ne fe
pofe pas , il pafîera fouvent en l’ air à portée du
rufil, & donnera occafion de le tirer au vol.
Quelques chafleurs prétendent qu’au mois de
feptembre, cet oifeau eft fort gras, & qu-alors
c’eft un mets délicat. Salerne dit avoir trouvé fa
chair fort bonne, & d’un goût approchant de
„celui du râle de genêt-
COUDOUS ou CONDOUS. C ’eft un quadrupède
à pied fourchu , de la taille du cheval, fon
poil eft de couleur grisâtre. C e t animal a une crin
iè r e , '& des cornes rondes & droites. 11 ne fe
trouve que dans les climats les plus chauds de
l’Afie, & en Afrique, au Cap. de Bonne-Efpé-
rance.
COU GU AR . Ce quadrupède eft le tigre rouge
de la Guiane ; plus foible que notre tigre, il a
encore plus de . fé r o c i t é i l paroît plus acharné fur
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fa proie , il la dévore fans la dépecer; dès qu’il l’a
lâifie, il l’entame, la fuce & ne la quitte que lorfqu’
il eft pleinement raffafié.
C et animal terrible vient quelquefoisà la nage,
de la Guiane dans l’ ifle de Cayenne pour dévorer
les troupeaux ;. c ’étoit autrefois un. fléau pour ces
contrées; mais la vivacité avec laquelle les habi-
tans ont été à fa chaffie pendant long-tems, l a détruit
peu-à-peu, ou du moins l’a relégué loin des
habitations.
Le couguar eft extrêmement léger, il grimpe
facilement fur les arbres; mais il eft très-poltron
dès qu’il eft raffafié : c’eft alors qu’on le tue fans
ppine ; il n’attaque point )es hommes, à moins
qu’il ne les trouve endormis : les indiens du bord
de l’Orenoque allument du feu pendant la nuit
pour l’épouvanter; & en effet il n’ofe approcher
d’un canton tant qu’ il y voit du feu. Quelques
voyageurs affûtent que quoique cet animal foit
carnivore, & s’abreuve de fang, fa chair eft bonne
à manger} on va à la chaffe du couguar, non feulement
dans la Guiane, mais encore au Bréfil, au
Paraguay & fur la rivière des Amazones.
COULON-CHAUD. Genre d’oifeau dont on
diftingue deux efpèces, & dont le caractère eft
d ’avoir quatre doigts, trois devant & un derrière.
Son bec eft noir, incliné & un peu comprimé. Il
vit fur les bords de la mer, & fait fon nid dans le
fable. Il eft à-peu-près de la groffeur d’ un merle.
Son plumage eft mêlé de blanc ,.de noir, de brun
& de ferrugineux;
Le coulon-ckaud cendré n’eft autre que l’alouette
de mer.
COUP , prendre coup y { fauconnerie) fe dit de
l ’oifeau quand il heurte trop fortement contre fa
proie,
CO U P E R , ( vénerie ) , fe dit d’un chien lorfqu’
il quitte la voie de la bête qu’il chaffe, qu’il fè
fepare des autres, & qu’ il la va chercher en coupant
les devants' pour prendre fon avantage ; défaut
auquel on doit prendre garde pour n’en pas
tirer de la race. On dit : ce chien ne vaut rien, il
ne fait que couper.
COUPEUR-D’EAU. Oifeau aquatique , dont
le bee eft tranchant & tout-à-fait irrégulier, fa
mâchoire inférieure étant de près de deux pouces
plus longue que la fupérieure. Le coupeur d'eau a
fon plumage n o ir , & les pieds &: la moitié du bec
rouges.
COUPLE , f. m. (vénerie) ; c’eft l ’attache de
cuir & de fer. dont bn affemble deux chiens.
COUPLER LES CHIENS, c’ eft les attacher
deux à deux avec un couple.
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CO U R C A IL L E T , f. m. ( chaflè ). C ’eft le cri
que font les cailles; c’eft auffi un petit fini et qui
imite le cri des cailles , & qui fert d’appeau pour
les imiter : il eft fait d’un morceau de cuir ou de
peau qui forme un petit fachet ron d , fermé par
un des bouts, qu’on remplit de crin, qui fe pliffe,
s’étend , fe refferre, & fait réfonner le fiffîet qui
eft à l’ autre bout.
COUREUR. Nom- donné à un genre d’oifeau
aquatique, de la groffeur d’un tourtereau. C e t
oifeau fe trouve en Italie. Il coiirt en effet très-
rapidement. Son plumage eft couleur de rouille
fur le dos & blanc au ventre. Son bec eft dro it,
court ; jaune &: noir feulement par te bout.
COUREURS. Chevaux de chaffe.
C O U R L IS , f. m. C e t oifeau approche du fai-
fan pour la grandeur. Son bec eft de cinq à fix
pouces, courbé en manière de croiffant. Son plumage
eft mêlé de gris & de blanc, à l ’exception.
du ventre & du croupion , qui font entièrement
blancs.: il a le cou & les jambes fort longs. Il yole
par bandes, criant beaucoup, fur-tout.le foir .&
la nuit, comme prefque tous les oifeaux aquatiques
: fon cri eft turrlui , turrlui. Il fe nourrit de
vers de terre, d’infe&es & de menus coquillages ,
qu’il ramaffe fur les fables & les vafes de la mer
& des rivières. On les trouve auffi dans les marais
& les prairies humides. On rencontre peu de ces
oifeaux dans les provinces intérieures, tandis qu’on
en voit beaucoup dans les provinces maritimes,
telles que la Bretagne, la Normandie, l’Aunis &
le Poitou. Le courlis eft affez bon à manger.
Il y a une autre efpèce de courlis de moitié moins
grand, qui reffemble à celui-ci par fa forme , fon
plumage & fes habitudes, que M. de Buffon appelle
corlieu, ou petit courlis. Cètte efpèce paroît
appartenir plus particulièrement à l ’Angleterre ,
& eft très-rare en France. . '
COU RO N N E , ( fauconnerie), c’eft le duvet
qui eft autour du bec de l ’oifeau, à l’endroit où
il fe joint à la tête.
COU RO UCOU . Nom d’ un genre d’oifeaux!
dont on compte fe.pt efpèces : le couroucou elUde.
la groffeur d’une pie. Il a deux doigts antérieurs-
& deux poftérieurs ; le bec court, un peu crochu,:
& plus large qu’épais.^ Son plumage eft d’un vert
doré, changeant en bleu & en:couleur de cuivre
rofette.
COU RRE ., f. m. ou f: ( vénerie) ; l’endroit
où l’on place les févriers lorfqu’on chaflè le loiip , »
le fângligc ou le renard, avec ces chiens.
C O U R T -JO IN T E , fe.. dit ;d’ un oifeaii/qüÜa
les jambes de médiocre longueur.
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