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CYGNE; Oifeau le plus grand de tous les palmipèdes
; il pèfe jufqu à vingt livres quand ii eft
un peu avancé en âge. C e fuperbe tufeau nage
avec une aifance & une grâce fingulière. Son plumage
eft d’une blancheur éclatante. Le cygne a
quatre pieds & plus de longueur, & plus de
fept pieds d’envergure. Tout fon corps eft recouvert
d’un plumage mollet & d élicat, dont on
remplit des oreillers, & dont on fait aufli des
houpes. Le becdu cygne eft terminé.,par un appendice
, en forme d’ongle rond à la pointe ; ce bec
eft large , & le.deflus eft percé. Il a un fort long
c o u , Se fa langue eft comme hérifiee. de petites
dents.
C ygne sau vage. C e t oifeau eft différent du
cygne domeftique, 8c n’ en eft pas une Ample variété
comme l’ont penfé quelques naturaliftes,
i ° . Il eft moins grand, pefant au plus feize à dix-
fept livres, tandis qu’ il y a des cygnes privés qui
pèfent iufqu’à vingt livres; z ° . Ie. cygne domeftique
eu par-tout blanc comme neige, & le fau-
vave a le milieu du dos & les petites plumes des
aîlës grisâtres, & entremêlées de plumes brunes
8c quelquefois blanches. Il y a. beaucoup de cygnes ‘
fauvages dans les pays du nord , particulièrement
en Laponie, où ils abondent fur toutes les rivières.
Les grands hivers & les fortes g_elées
nous en amènent quelques-uns. Pendant le rigoureux
hiver de 1784, il en fut tué un affez grand
nombre fur la Somme en Picardie , 81 en BourgOgne
fur la Saône. Ils fe laifloiënt aborder-très-
facilement..
Le cygne forme avec fes ailes ,.en volant, un
certain bruit fonore &■ harmonieux, qui lui eft
particulier , & qui s’etjtend de fort loin. Il ne
vole pas fort h au t, 8c fe trouve le plus fonvent
à la portée du fu fïl, Iorfqu’ on fe rencontre dans
la direâion de Ton vol. Il ne paraît pas voler rapidement,
à caufe de fon volume 8c de l’étendue
de fes ailes, quoique chaque coup d’ aïle le porte
fort loin en avant, 8c avec beaucoup de vîtelfe ;
ce qui fait que.bien des chaffeurs y font trompés,
enl'ajuftant feulement à la tê te , comme les oies
Sc les canards1, 8c manquent leur coup. Il eft donc
à propos, pour tirer le cygne en volant, de le
devancer^ d’un pied, 8c quelquefois davantage,
fuivantl’éloignement. Du refte, un oifeau de cette
taille doit être tiré avec du plomb très-fort;
•quoique cependant, malgré le duvet épais qui le
défend , le cygne ne foit pas aufli difficile à .' tuer
qu’ on pourrait fe l’imaginer, ce duvet étant fin
comme la foie, 8c fes os d’ailleurs étant très-fragiles,
Quand ces oifeaux v olen t, c’eft ordinairement
par troupes. Ils on t, d it-on, chacun le bec appuyé
fur le cygne (jui précède, 8c fi celui qui va
a la tête eft fatigue , il va fe placer à la queue de
-la troupe.
Cetoifeau eft la nourriture commune des kamt-
fchadales qui le chaffent dans le tems de la mue
avec des chiens.
M
D.
D a GUE , ( Venerie) C'eft le premier bois du
cerf pendant fa fécondé année j il forme fa première
tête $ il a fix à fept pouces de longueur.
DAGUER , verb. neut. ( Fauconnerie) On dit
que. Toifeau dague , lorfqu’il vole de toute fa
force , .& travaille diligemment de la pointe des
ailes. . -
DAGUET 3 f. m. ( Venerie ) Jeune ce r f à fa
fécondé année 3 pouffant fon premier bois , ap-
pelié dague.
DAIM. L’efpèce du daim eft on ne peut pas
plus approchante de celle du cerf 5 cependant ,
ces deux animaux fe fuient ; 8c ne m mêlant
jamais enfemble 3 ne forment, par conféquent,
aucune race intermédiaire. Le daim eft beaucoup
plus petit que le c e r f , 8c tient à-peu-près le
milieu pour la groffeur entre le cerf & le chevreuil.
Les daims fe tiennent plus volontiers dans
les parcs que dans les grandes forêts., L'Angleterre.
eft le pays où il y en a le plu s, & Ton
y fait grand cas de cette venaifon , que les chiens
préfèrent à toute autre.
Le daim eft moins fauvage , plus délicat, 8c ,
pour ainfi dire , plus domeftique que le cerf. Il
a la' queue plus longue 8c qui lui defcend juf-
qu'aux jarrets , le pelage plus clair fuivant fa
couleur 5 car il y a des daims roux 8c de noirs,
c’efLà-dire , d'un brun cendré. -Ils jettent tous
les ans leur tête , comme lés cerfs f mais plus
tard.de quinze jours ou trois femaines ,. ainfi
que pour le refte.
Les daims font toujours en troupe ; 8c comme
ils forment plufieurs bandes,- ils ont très-fouvent
des querelles : les differentes troupes fe battent
les uhes contre les autres avec beaucoup d'ani-
molité , fur - tout pour fe difputer les terreins
ou fe trouve la meilleure nourriture. Chacune de
ces hardes , qui ne fe mêle jamais avec, l'autre ,
a fon c h e f .qui marche à la tête;*, 8c c'eft le
Plus fort & le plus âgé : dès qu'il p art, tous
Jes autres le fuivent à la file. Ils aiment les ter-
reins.éleves , & entrecoupés de petites collines,
ou il y.-a beaucoup d'herbe 8c de fougère. La
datn.e Porre > comme, la biche , huit mois &
quelques jours, & produit de même ordinaire-
l i l l 11,1 S f l i f à eux , 8c tvès-mémmn trois.
■ ^a tece n eit point ornée de bois. La. plupart des
daims ont la liv ré e , & ne la quittent en aucun
âgé.
Le premier bois du daim ne paroît, comme
dans le c e r f , qu'à fa fécondé année , 8c ne con-
fifte qu'en deux dagues, la troifième année,
chaque perché a deux andouillers en avant, 8c
un autre à une affez grande diftance au-deffus >
les empaumures commencent alors à fe former ,
8c elles jettent quelques petits andouillers. Dans
les années fuivantes, elles de viennent plus grandes,
lès andouillers plus nombreux } 8c il s'en trouve
un de plus fur chaque perche au bas de l'em-
paumure , fur fon bord poftérieur. Les perlures
font à proportion moins groffes, & les gouttières
moins grandes que celles du cerf 5 mais
elles font d'autant plus apparentes , que le daim
eft plus vieux. La durée de, la vie de ces animaux
eft ordinairement de vingt ou vingt-cinq
ans.
Tout ce qui a été dit pour la chaffe du c e r f ,
peut s’appliquer à la chaffe du daim, avec la
différence néanmoins qu'il eft inutile pour le
daim de faire le bois avec un limier j parce
que l’on fait ordinairement, 8c que l'on connoït
les cantons où fe tiennent les différentes hardes.
8c que l'on eft sûr de les y trouver, ou dans
les environs. On découple donc feulement cinq
ou fix chiens fages pour fouler l'enceinte ou ils
fe trouvent j 8c quand on les a mis debout, 8c
que l'on a féparé des autres celui que l ’on veut
chaffer , on découple le refte des- chiens. A
l'égard de la façon de le chaffer , c'eft la même
que pour le cerf.
Le daim ne s'éloigne pas tant que Te cerf
quand il eft chaffé 5 i l . ne fait que tourner, 8c
chercher feulement à fe dérober des chiens par
la rufe 8c par le change, que ces animaux font
a’ portée de donner fou v e n t , car ils ne s’écartent
jamais beaucoup de leur troupe , dans laquelle
ils rentrent, & fe mêlent à tour moment r
ce qui demande beaucoup d’attention pour parer
le change. Cependant lorfqu'ils font pr.effés
échauffés & épuifés j ils fe jettent à l’eau *
comme le cerf 5 mais- i f s ne fè hafardent pas T
la traverfer quand elle eft large. Les çonnoiflances
du daim font en petit celles du- cerf 5 les mêmes
rufes leur font communes * mais elles font plus
répétées par le daim , parce q u ' i l n e fe f o r l o n g e -
p a s , & a plus foüVent befom dé r e v e n i r fur &s