
i H K U R
KURBÀTOS. Oifeau qui habite les bords du
.Sénégal , 8c à qui oh donne iê nom de pêcheur :
il eft de la taille d’ un moineaû , mais fon bec eft
plus long que tout fon corps ; ce bec eft pointu
8c crénelé intérieurement comme une fcie ; ce
bec fert au Kurbatos pour faiiîr le poilfon à une
certaine profondeur, 8c pour partager fes écailles:
il mourroit de faim fur terre au milieu des alimens
deftinés aux autres oifeaux, parce que fon bec
ne pourroit les faifir.
On voit des milliers de kurbatos fur les deux
bords de la Cambra. Leurs nids font en fi
grand nombre fur les arbres qui bordent la rivière
, que les' nègres leur donnent la nom de
village. ..Il règne dans ces nids une.. induftrie 8c
une ordonnance qui l’emportent fur ceux de l'hirondelle
: leur configuration eft cylindrique 5 ils *
K U R
font fi bien compofés de moufle , de paille, &• de
plumes-ientrelacèes j que la pluie ne fauroit y pénétrer
: ils font auflî tellement folides ^que dans
les plus grands orages ils s’entr’heurtent fans fe
brifer ; on les prendroit de loin pour les fruits
de l’arbre même.
L’induftrieux Kurbatos- n’a rien négligé pour
la co.nfervation des petits qui y font renfermés ;
ils chojfifîentdes branches foibles 8c mobiles pour
en interdire l’accès aux linges , 8c les placent à
une certaine élévation, afin que les ferpens ne
puilient, en fe dreffant fur leur queue , y .atteindre
j cependant les ennemis des kurbatos ne fe
découragent point; on a vu des linges fe placer
à l’autre extrémité des branches 8c les fecouer ,
afin que. le nid balancé reçoive un contre coup
qui le détache & le jette fur la terre.
L .
X j A C E T ; terme de chafle 8c d’oifelerie ; c’eft
une elpèce de filet à noeuds coulans, propre à
prendre des oifeaux, même deslapins, des lièvres,
8c autres animaux. On fait des lacets de f i l , de
foie : on en fait aufti de fil de fer.
L A CH E R , terme de fauconnerie; c’ eft ouvrir
la main pour faire partir un oifeau de proie.
LAEMMER.-GEYER , ou vautour des agneaux.
Aigle terrible qui habite particulièrement les hautes
montagnes de la Suiffe. On peut juger de la
force & de la taille de cet oifeau de p roie , par
l’étendue de fes ailes, qui ont quatorze pieds
d’une extrémité à l’autre. Il enlève les chèvres,
les brebis , lès lièvres, les chamois 8c quelquefois
même des enfans. Les chaffeursde liSuiffe
fe font un devoir de pourfuivre 8c d’anéantir , s’ il
eft poflible, cette elpèce cruelle. Voye£ A i g l e .
LAISSÉES ; en terme de v énerie,, ce font
les fientes du lo u p , du fanglier 8c des. autres
bêtes noires.
LÂÏSSER-COÜRRE. C ’eft faire courir la bête
qu’on chalfe aux chiens courans.
LÀ ITË E . Fortée de la femelle d'un chien de
chalfe.
LAMA. Quadrupède de l’Amérique , 8c animal
domeftique du Pérou , du Mexique 8c du
Chili. Le lama a environ quatre pieds de haut, 8c
fon corps fix pieds de lo n g , dont le col feul en
a trois. Il eft couvert d’une laine courte fur ie dos,
fur la croupe & fur la queue. Pouf fà cOùleur ,
elle varie entre le blanc 8c le noir. Les indiens
tirent beaucoup de fervice des lamas. Leur chair
eft bonne à manger ; leur poil fert à faire des
étoffes , 8c on leur fait porter des fardeaux de
plus de deux cents livres dans des chemins impraticables
pour d ’autres animaux.
Les lamas apprivoifés font doux 8c dociles ; ils
réfiftent à la fatigue, fe contentent de brouter par
jour une petite quantité d’hèrbes vertes.-
Les lamas fauvages courent comme le c e r f , 8c
grimpent comme-le chamois fur lés rochers les
plüs-efc-arpés: ces animaux vont en troupes5de
plus de trois cents. Ils s’élèvent jufqu’au deffus
de la ligne des neiges des Gcrdillières. Leur chafle
eft alors très-périlieufe 8c très-difficile.
LAMB EAU ( terme de vénerie ). C ’eft la peau
velue que le cerf dépouille en un certain rems de
fon bois, 8c qu’ on trouve au pied du fréouer.
LAN CER ( terme de vénerie). C ’eft faire for-
tir une bête de fon fort ou de la repofée , 8c J a
faire partir pour donner à courre aux chiens.
On dit lancer le loup du liteau, le lièvre
du gîte j 8c les bêtes noires de la bauge.
LA N IE R , f. m. Oifeau de proie l ï rare en
France , que Buffon n’a pu fe le procurer, 8c
qu’ il doute même qu’il s’y trouve aujourd’hui ,
quoique Rélon- affure qu*il s’y trouvoit de fon tems:
il fait fon nid furies plus hauts arbres des forêts ,
'8c dans, les rochers les plus élevés. ïl eft de plus
petite taille que le faucon commun. On peut ai- .
fémeht,l.e reconnoître à la.couleur bleue de. fon
bec 8c de fes pieds.
' C e t oifeau étoit autrefois recherché dans la fauconnerie,
parce qu’ il a un naturel plus doux 8c
dès moeurs plus faciles que les autres oifeaux de
proie. On choififfoit le lanier ayant groffe tête 8c
les pieds bleus. C et oifeau vole tant pour rivière
que pour les champs. On le nourrit avec de groffes
viandes.
Lanier eft le nom de la femelle ; elle eft plus
greffe que le mâle , qu’on nomme laneret.
LAPEREAU , f. m. Petit lapin de l’ année..
LA P IN, f. m. Le lapin eft un petit quadrupède
fiiuyage., qui fe trouve dans les gares ries , dans
les haies , 8c quelquefois en pleine campagne. Il
a dans la conformation du corps autant de rapport
avec lélièvre que l’âne en a avec le cheval : cependant
ces deux animaux ont l’un pour l’autr*
une antipathie fingulière. Dans le tems du r u t ,
les lapins ne fe mêlent point avec les h iz e s , 8c
les lièvres ne courent point les lapines ; 8c fi
on enferme enfemble un individu de chaque ef-
pèce &. de chaque fe x e , le mâle fera mourir la
femelle à force de careffes trops< dures âc de
bleftures.
Il y a des lapins de garenne 8c des lapins de
clapier. Le lapin de garenne a ordinairement le
poil gris 8c plus épais; il fe nourrit de plantes aromatiques,
comme le thym , le ferpolet Sc le gé*:
nièvre 5 fa chair eft infiniment plus délicate.
N n 2.