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voit répandu devant l'entréç des premières , £Ui>
tout au mois d'août & de feptembre , pendant
qu'il n'y en a point du tout devant les dernières.
D'ailleurs , a,u mois d'octobre les habitations d'hiver
font ordinairement bouchées j ce qui eft une
marque certaine que les marmottes s’y. font retirées
pour y paffer l'hiyer^ pendant que les habitations
d'été relient ouvertes toute; l'apnée.
La marmotte creufe la terre avec une célérité
merveilleufe & un art admirable. Elle ne rejette
au-dehors qu’une très-petite quantité de* la terre,
qu’elle remue , & elle . fe fert de fes pattès qui
font allez larges 3 pour appliquer le relié, aux
parois de la galerie 3 qui par-là devient plusjgrme , '
plus folidé & moins fujette à'^écrouler. iMùtrée
de la galerie eft très-étroite , & quand ©ncôft-
iidère q u e lle n’a que lix ou Tept pouces- de diamètre^
on a peine' à ' concevoir comme la marmotte
peut y paffer. Si en creufaritelîè trouvé une pierre
ou une roche qui l ’empêché de; continuer éùjigne
droite , elle fait le tour de cet bbftaclé J oq creufe
dans un atitre fens j ce qui rend .quelquefois- la
galerie tortueufe, pendant qu’ordinairement elle
eft-'droite .’ La longueur de ,'Cette galerie varie :
elle eft de. huit jufqu a vingt pieds. A cinq ou
lix pieds de l'entrée j elle fe partagé en deux
branches , dont l’une aboutit à la grandecaverne,'
dont je parlerai bientôt 3 & L’autre a, un cul-de-
foc 3 qui va plus ou moins en avant 3 ,cè qui do'npe
à-la galerie la forme d'un Ÿ. La grande caverne.«
eft ronde , ou .ovalé ", & ' voptée^t elle reffemble--
à l’intérieur-d'un four-, &• elle, eft plus ou.mojns ’
grande 3 félon les befoins de la famille, de forte.;
quelle a de 3 jufqu^à 7 pieds de diamètre. Cette 1
caverne eft jonchée d’une grande quantité de foin ,
fur leque l, en hiver y les marmottes font couchées
à côté l'une de 1 autre, reflerrées. en boule,;.;
ayant la-tête près de la'queue j engourdies | froides
comme la glace, & ne donnant pas le,moindre
ligne de vie/ On les trouve ’de cinq à quinze en-’
femble. Quelquefois^ mais bien' ’rarement, il n’y
en a qu’ une feule 5 'd'autrefois on a trouvé; dans
la même caverne deux nids & deux familles.
-Après qu'elles fe font retirées dans cette retraite,
elles en bouchent fqigneufement l'ouverture avec
■ de la terre mêlée de pierres & de foi» , du dedans
eh dehors 3 de forte "qu'elk-s font .abfolument privées'h
air pendant tout le temps qu'elles y fé-
journent.
En ouvrant leur retraite avec précaution, au
moins trois femaines ou un mois après qu'elles en
ont bouché l'ouverture , on les trouve, comme je
viens de le décrire, & on peut les emporter facilement.
Dès- qu'elles Tentent la chaleur ^ elles fe
réveillent en très'peu de temps. Celles qu'on'
garde dans le s . maifons ne s'endorment point,
quoiqu'à l'approche de l'hiyer elles fui vent leur
inflifl# , en ramaffant tout ce qu’elles trouvent
pour fe faire un nid.
M A R
Elles;entrent dans leur retraite-au mois d’octobre
| & n’ eri fartent qu'à, la fin de mars ou au
commencement du mois d’avril.
Éllès s'acouplerit peu de temps après leur for-
tie. On ne fait pas au jufte le îtempsde.leur portée,..
qui cependant ne peut .être que de ,peu d©
femaines , parce qu'au mois de juin & de juillet,
on trouve, déjà des petits de la grandeur des rats.
Les portées ordinaires font de deux , quelquefois
de trois ou de quatre.
On trouve, dans leurs retraites au. printems la
même quantité de foin qu'on y trouve en- automne
> ce qui prouve que. pendant tout l’hiver
elles ne mangent rien. Dan$, jeelles qui .ont été
tirées de le,urs:. cavernes difléquée,s au milieu
de i'hiy.e.r, on a: trouvé Leftomàe & les ipteftins
vuides , ce qpieû encore, une nouvelle preuve de
ce que j ’avance.;. ;
Depuis, Pline jufqu'à nos jours, on a débité
plufieurs hiftoires fur la manière ingénieüfe dont
elles faifoient-, leurs. provi fions de foin pour fe
"former un lit pendant l’hiyer;5 mais, ile-ft prouvé
aujoiu'cl^h^i'|qu,e routes ces hiftoires Conç.faufifeS'
M. de Buffon femble déjà avoir foapçonné ■ que
ce qu’on râcontpit à. cè fujet;n'ét6it qu’une fable.
Voici comme il s'exprime , page %6; |at|On
; aflure, ;mème, dit il*; que cela fe fait à frais.
; 03 o.n trayaux communs i que: les unes coupent
N* lès herbes iësi plus fines ,‘ que d'autres les -ra-
. » malîent, & que tour-à-tour elles fervent de
»••voitures pour les tranfporter aii gîte, f l'u n e ,
| »5 fe couche fur l e . dos ,- .fe JaifTe .charger de
. » foin , étend fès pattes en haut pour ièryir 'de
»'ridelles , & enfuit© fé-laifte . traîner. par les
^ autres, qui là tirept-par la.queue J & prennent
» gardé; en même temps que -la-;voiture ne verfe*
13>.C’eft à ce qu'on prétend par le frottement trop
; ^ fouyent. réitéré, qu'elles* ont prefque toutes
»jle poil rongé fur le. dos. On pourrait cepen-
» dant ©n donnei une.autre raifon , c'eft qu habi-
n tant fous . là terre , & s’occupant fans ceffe
»,à la creufer , cela fufSt pour-!.leur peler -le
î » doS. » 1;
On mange là chair de là marmotte , plu-
fîeurs perfonnes: la trouvent ’ fort délicate: Pour
moi je lui ai trouvé un goût fade & défagreable.
La peau fert de fourrure , & les habitans des
montagnes fe fervent dé la graiffe fondue comme
d'un remède contre plufïeurs maladies.
M ARM O T TE B A TARDE ; petit « quadrupède
, commun au cap de Bonne - Efpérance ,
de la taille d'un fort lapin, mais plus gros & plüs
ramaffé. Ses oreilles font ovales prefque Cachées
fous les poils de la tête. Il a des mouftaehes I
chacune compofée de fix poils. Son nez eft
M A R MAR. 32.1
nSir 8c nud,; fa langue eft épâiffë Si. gârmé de
petits.-mamelons. De la mâchoire fupérieüre fartent.
deux dents '.allez longues , très-écartées ,
fortes Si affilées de la forme d'un, triangle allongé
& à plat-.;’ Sa mâchoire inférieure eft forméè de
quatre dents incifives. Ses pieds antérieurs font
forts , & ’ cachés en partie fous la peau du corps.
Les pattes antérieures .font diviiées en quatre
doigts & les pofiérieurès en trois. Lz marmotte bâ-s
tarcLe n’a point de queue. Son poil -.laineux &
doux reffemble-à celui des lapins de garenne;
il éft blanchâtre en-devarit de la poitrine & du
ventre.,,Cet animal eft trifte , vivant fous terre ,
8c prefque toujours endormi, ll prarchë par ban-
dçs. Il pouffe des cris aigus. & perçants. On dit
fa chairbonnê à manger. ,
.poil eft fin & bien fourni. ;La marte multiplia
beaucoup dans les régions duiNord, &:peu dans le*
climats .tempérés. Elle fe:plaît dahSles bois; ella
.grimpe au-deffus des arbres elle vit de chaffe .
& . détruit .une., grande quantité. d ’oifeaux. Elle
cherche les nids pour en fucèr les. oeufs. Elle
prend les écureuils & les mulots. Elle mange auffi
du miel. Quand on chaffe la marte, elle fe fait
fuivre long-temps par les chiens ; elle grimpa
énfüite y & s'attache à la tige d’ un arbre pour la*
mettre en, défaut, La trace quelle briffe fur la ne.ige
paroït celle d’une, grandë' bête , pares qu’elle na
va qù'en fautant, 8c quelle marque toujours des
deux pieds a la fois. On dit que la marte s’appri-
voife affez facilement Les plus' belles fourrures
de la marte viennent de Kamtfchatka.
MAROLY , oifeau de paffage, originaire d’A-
friqué. Il eft de la grandeur d’un aigle, 8ç de
la forme d’un oifeau de proie. Il a deux efpèees
d’oreilles d’une, grandeur énorme qui lui tombent
fur la gorge. Le fammet de fà tete eft élevé ën
pointe ’de diamant 8c orné de plumçs dë'différentes
couleurs., Get oifeau-fe nourrit de pbif-
fons y de ferpens & de vipères.
M ARO UE TTE . f,. f. La manteau reffemble
beaucoup au raie, fi çë n’eft quielle eft plus petite^
aufli liai donne-t-on quelquefois le nom de fetit
râle d’eau. Cependant elle' eft différentéi. noa-
feulempnt par la taille , mais par fan plumage,
qui eft"par-tout o.livâtre, tacheté 8c nué. deblan-
châtre, dont le luftre fur cette teinte fombre_,
le fait paraître comme émaillé , ce qui l’a fait
appeller râle perlé. D.u relie fes habitudes font
les mêmes que. celles du râle. Mais on en fait un
cas bien.différent; car.la marouette eft un excellent
gibier , fur-rout vers l’automne , temps oà
elle eft fort grade. Elle^fe tient comme le râle
dans les queues marëcageufes des étangs, mais
plus fréquemment dans les prairies baffes 8c. humides
j le long,des rivières, furtout en Certains
cantons de la 'Normandie & de la Picardie, où ce
gibier eft fort commun. On l’appelle grifette dans
cette dernière province.
MARQUER; on dit d’une perdrix qu’elle marque
, quand le mâle de la grife a la crête de couleur
de feu 8c le deffous de l’eftomac à demi-couleur
de. minime. Le mâle 8c la femelle des perdrix rouges
fe reffemblent.pour le plumage; ils ne différent
qu’en ce que le mâle eft un peu plus gros,
8cqu’ il a derrière les jambes une efpèce d'ex-,
croiffance de la groffeur d’ un pois , 8c qu’en
nomme 'ergot. Les perdreaux n’ont point d’ ergot.
M A R T E , f. f. C e petit quadrupède reffemble
à la fouine; cependant il a la tête, plus g re ffe ,
plus courte , les jambes plus longues , Sc il eit
plus agile. La gorge de la marte eft jaune j fon
Ch as sas%
La marte zibeline eft un autre animal qui four«
nit 'une fourrure bien plus précieufe. Voyen
gibeline»
■ M4 RTÇLÉ E S.( yenerie ,.) ; ce terme .fe.dit
dès fumées des bêtes fauyës qui 'n’ont point d'ai-
'güilloa à leur ëxtrémitf. ,i, »J
M A R T E L E R , fe d it , des, oifeaux de proie-
qua'iid ils font leurs nids.
MARTIN, f. m. oifeau commun dans les Indes/
plus gros que le mêrle, ayant pareillement le bec
8c les pieds jaunes, mais plus longs 8c la queue
plus Gourte. Il a la tête . & le cou noirâtre, Sc.
derrière I4pëil une peau nue , rougeâtre, triaa«
gulaire.: Sa poitrine. & le deffiis du corps font de
-couleur marron. II a ’ le ventre blanc & les ailee
brunes.
Le martin eft très-glouton ; il v it de fruits, de
grains, d’infeâes Sc fur-rout de fauterellés.’ C é t
oifeau eft très-babillard.; fon ramage eft agréable.
Il s’apprivoife aifément ; il apprend à parier 8c i
Cffler.
MARTIN-PÊCHEUR. C e t 'oifeau e(V de I*
groffeur d’une alouette. II a le deffüs 8c les côtés
de la tête, 8c le deffus du col d’un vert foncé, marqué
de taches tranfverfales bleues ; de chaqus
côté de la tête eft une tache rouffe, au-deffou*
de laquelle en y f t une noire : la gorge eft d’un
blanc mêlé d’une légère teinte de roux : te'mille«
du dos 8c le croupion font . d’ nn. beau bleu ; le»
côtés du dos d’un vert foncé ; le deffous du cqj ,
’ la poitrine, le. vêntve 8c les jambes font roux}
les plnmes de; l’aîle,fant brunes,: en-deffus d’ un
bleu foncé.; la queue eft pareillement d’un bleu
foncé en-deffus , Sc brune en-deffous ; le bec eft
noir , les pieds font rouges, 8cles-ongles noirs. Il
fe tient le long des rivières 8c des endroits oii
il y a de l’eau.
Le m a rtin -ïîek tu r nourrit fes petits d’infeftef