
deux couleurs. Leurs yeux font au# diverfement • !
colorés i mais toutes ces variétés ne font qu’accidentelles.
Les Autours qui viennent des pays étrangers, fe
nourriflent de grains , d’herbes ou de fruits, '
tous différens de ceux de nos climats, & d’une
fubftance bien plus remplie d’efprit. Ces alimens
légers fufHfent pour mettre une différence- con-
fidérable entre les pennages de ces oifeaux, &
ceux des Autours qui naiffent dans une zone
tempérée.
Des maladies des Autours , & de leurs
remedes.
On purge quelquefois les Autours , quoiqu’ ils
foient en bonne fanté ; il fuffit alors de joindre
de la manne à la chair qu’ ils doivent manger,
on fubftitue fouvent à la manne des pillules
blanches ou rouges : ces remèdes doivent
être pris trois jours de fuite au commencement
de l’année , 8c autant avant la. mue des Autours
; le quatrième jo u r , on y joint une pierre
d’Aloè's.
Dans l’hiver on les purge avecfix grains de poivre
blanc, 8c on leur donne ce remède de vingt
jours en vingt jours.
Pour chaffer les humeurs vifqueufes.quï peuvent
nuire à ces oifeaux, on fe fert d’une herbe qu’on :
appelle éclaire, mais on ne leur en donne qu’ une
ou deux prifes par an.
Une glaire d’oe u f battue avec du fucre candi pul-
v é r ifé , & donnée de dixjoursendix jours,, un peu
d’huile d’olive , '.ou même du lait fimple, font
trois remèdes de précaution, dont on vante-l’effi-
xacité.
Quand on néglige un Autour, il tombe dans une
défaiMance qu’on nomme boulimie , & qui peut
le conduire a la mort. Cette boulimie eft cauféer
par les humeurs qui coulent dans la mulette,
lorfqu’ on laifle trop jeûner l’ oifeau 5 on la prévient!
en ne laiffant jamais, trop long-tems Y Autour fans
nourriture, 8c fur-tout en ne lui préfentant
que des alimens propres & qui ne puiffent le
dégoûter.
La boulimie eft ordinairement une maladie de
l’hiver : en effet, plus il fait froid, plus la chaleur
naturelle eft concentrée dans ces oifeaux, 8c par
conféquent la coélion des alimens s’y fait plutôt.
Il réfulte de cette chaleur intérieure , que les humeurs
fe fondent en plus .grande abondance, 8c
prenant diverfes voies, découlent les unes fur les
poumons, les autres dans des parties plus nobles
encore. Si ces humeurs malignes leur-tombent fur
les pieds 8c les mains, ils gagnent la goutte, maladie
qui rend toujours les Autours de mauvais
affaitage.
Les Autours ont encore d’autres maladies, mais
comme elles leur font communes avec les Faucons,
voyei l’article Fauconnerie.
Nous terminerons celui-ci par l’exameh d’un
défaut particulier aux Autours. ■ Ces oifeaux font
fort fujets à monter très-haut dans l’é té , & quand
ils font chargés de beaucoup de plumes : un chaf-
feur peu expérimenté , craint quelquefois de ne
plus recouvrer fon oifeau, parce qu’ il Fa perdu
de vue 5 mais on doit remarquer que Y Autour ne
fait pas fa defcente éloignée, comme les autres
oifeaux de proie j fa defcente eft toujours fous le
vent 8c fur les arbres voifins : ainfî, le moyen le
plus fûr pour remarquer la defcente d’un Autour A
c’eft* de fe coucher à terre , 8c d’avoir fans
CélTe l’oeil fur lui 5 la patience eft l’ame de cette
chafle. Voye{ Fauconnerie.
AUTOURSIER. C ’eft celui qui a foin de drefter
les Autours, ou de les faire voler.
AUTRUCH E . C ’eft le plus grand de tous les
oifeaux, à l’exception du Cafoar. C et animal eft:
monté fur de très-hautes jambes ; fon cou eft d’ une
longueur prodigieufe, & fa tête eft fort petite, i
proportion. La hauteur de Y Autruche égale cèlle
d’ un homme à cheval. Elle n’ a que deux doigts à
chaque patte j les doigts font tous les deux en
devant, 8c unis par une efpèce de membrane jüf-
qu’ à la première articulation : fes cuiffes font
fortes, charnues & fans plumes jufqu’aux genoux,
ainfî que le deffous des ailes. Ses aîles font petites,
& à leur extrémité on remarque deux ergots fem-
blables aux aiguillons des Porc-épics, foit; qu’ils
lui fervent de défenfes , foit qu’ils lui tiennent lieu
d’éperons pour s’aiguillonner dans fa courfe : les
plumes du dos font noires dans le mâle, 8c brunes
dans le»- femelles j par leur mollefife , elles r'ef-
femblent à la laine 5 les plumes des aîles font dé la
même couleur, mais très-blanches à la partie fu-
périeure; la queue refîerrée, ronde 8c compofée
de plumes très-recherchées pour les cafques f le
cou 8c la tête de Y Autruche font garnis d’une efpèce
de duvet ou de poils clair - fémés , au lieu de
lûmes : le plus fin de ce duvet entre dans la fabrique
des chapeaux communs, l’autre fe file dans
les manufactures pour faire les lifières du drap
noir.
La tête de Y Autruche eft petite, platte 8c prefque
chauve 5 fon crâne eft mince 8c fragile 5 c’eft peut-
être la raifon pour laquelle cet animal cache fa
ê t e , quand il eft pris par les chalfeurs 5 fou
bec
■ bec eft très-petit à prbpor'tio» du corps J: fa
bouche eft amplement fendue s fes yeux font
erands 8c font, comble nous, couronnes de pauliètesVelîe
a, conimele Chameau, une callof.te
au bas dufternum, fur laquelle elle s appuie, quand
elle, fe couche.
Nous appelions l’Autruche, P ° ! fe“ =' ÇV“
q u il a des ailes ; mais cette, partie lui eft
3 9 inutile-pour voler: ces
deftinées par la nature, pour aider 1 oifeau dans ia
courfe, lorfqu’ ij a le vent favorable? Elles ne lui
fervent cependant point comme les voiles a un
vaiffeau, parce quelles ne font point conftruites
comme celles des autres oifeaux, dont les barbes
d'une ftruéture merveilleufe s’accrochent les fines,
dans les autres 1 & forment un corps continu
ctpable de fiapper l’ air. Les fils des barbes de
l 'Autruche ne font jamais unis les uns contre les
a itres parce qu’ils font dépourvus de ces cro-
e iê ts qui facilitent .l’entrelacement des plumes.
De plus, ces plumes manquent d une mécanique
merveilléafe, qui rend les plumes des autres
oifeaux, tantôt droites 8c tantôt obliques. On
pourroit d ire, en voyant cet oifeau qui a des ailes.,
pour marcher St non pour v o le r , qui eft en partie
fourni de plumes, 8c en partie garni de poi.l,
qu’ il eft un de ces animaux diverfement nuances ,
par léfquels la nature . parte d’un être^-a un
autre -, & -qu’ il tiefit le m!Îieu entre le blpède &
T oifeau.
Cette chaîne fmgulière exiftéfans doute dans tous
les êtres: quelques naturaliftes enpnt nié l’exiftence,
c ’eft accufer la nature de l'aveuglement de 1 obfer-
vateur.
V Autruche dévore indifféremment tout ce qu on
lui préfente : elle ne digère cependant pas l e f e r ,
mais elle le rend par les fondeme* tel qu elle l a
avalé. Quel feroit en effet le diffolvant capable de
diffoudre des matières auffi compaâes? S’il exiftoit
d ins l’eftomac d’un animal, il ne pourroit pas vivre
long-tems, car il fe jetterait, au défaut des ali-
mens, fur les parties nobles qu il détruiroit a co.up
. fur.
Le fer ou le cuivre que VAutruche a v a le ,.r e change'
ordinairement pour elle en poifon: on a
ouvert des ventricules de ces oifeaux, dans lefquels
ôri a trouvé jufqu’à foixante-dix doubles confumes
prefqu’aux ti'ois quarts par leur frottement mutuel :
ces corps étrangers caufent bientôt la mort de
Y Autruche..
On a accufé les Autruches d’abandonner leurs
oeufs fans les cou v e r , comme fi la nac.L*j’e.> en
infpirant de latendrefte aux mères, ne veilloit pas
fans ceflfe à k confervation des êtres 3 on a
Chasses*
reconnu enfu'.te.que les Autruches s’acquittoient
de ce devoir, mais feulement pendaut la nuit.
■ L’Autruche eft le principal oifeau de l'Afrique ;
on en rencontre une multitude prodigieufe dans les
déferas de l'Éthiopie : il y en a aulïi auPérou, mais
d’une taille inférieure.
La chair de Y Autruche eft de difficile digeftion, 8c
fes oeufs reffemblent au goût aux oeufs d’Oyes,
Héliogabale fit fervir un jour fut fa table, les
têtes de lix cens Autruches pour en manger les
cervelles. Les romains femblërent n’avoit conquis
le monde, pendant fix fiècles, que pour
le faire fervir à la rapacité de quelques tyrans.
Chajfe de VAutruche.
! Cette chiffe eft le plus grand plaifir que
prennent les petits rois d’Afrique :. îls.fe rendent
•dans la plaine où elles fe trouvent , montes fur
des chevaux barbes, très-rapides a la courfe ;
Y Autruche gagné les montagnes, & fait a chaque
inftant des détours fi brufques, que d autres
chaffeurs que les africains fe renverferoient bientôt
en la pourfuivant i de rems en rems on lâche des
Lévriers qui l’arrêtent un p e u , & donnent aux
piqueurs le tems de l'a tte in te . On les faifit quelquefois
toutes vivantes avec des fourches faites
exprès alors pn les apprivoife 8c on les vend aux
marchands qui les chargent lur leurs navires pour
nous les apporter en Europe, ^ e t t e chaffe ne fe
fait que qaand l ’oifeau a mue, 8c que fon plumage
eft fe c , autrement la plume ne feroit d aucun
débit.
A U TRU CH E V O L AN T E . Oifeau duSénégal,
qui reffîfmble affez., pour la taille, au Coq-d Inde.
Sas ailes font larges., fermes; il eft couvert de
plumes brunes 8c blanches ; fes pieds.font divifes
en trois ferres avec un éperon armé de griffes tort
aiguës. On ne fauroit cependant le mettre au rang
des oifeaux de proie, car il ne fe nourrit que d*
fruits : il a de la peine à prendre l'^ffor ; mais ,
dès qu’il l’a pris, il vole fort hau t, 8c. fort long-
tems. C et’joifeau paffe pour un mets délicieux.
AXÏS. Pline a donné ce nom à un animal qu*
nous connoiffons fous les noms vagues dé Bich«
de Sardaigne 8c de C e r f du Gange. Il a la taule
8c la légèreté du Daim, 8c le bois du Cerr ;
tout fon corps .eft marqué de taches blanches,
, élégamment difpofées 8c feparees les unes des
autres ; la femelle n’a point de bois. C e t
animal eft commun fur les rives du Gange, 8c
dans les climats-chauds. Cependant il fe multiplie
aifément en Europe, 8c on en a vu plusieurs dans
la ménagerie de Verfailles. Ils produifent entie
eux au# aifément que les Daims : mais , comivÆ