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CO U R TO IS IE , ( fauconn. ) 5 faire courtoijîe
aux autours , c ’eft leur laiflèr plumer le. gibier.
CO U V E E . En mai & juin il ne faut point inquiéter
les perdrix ni autres oifeaux pendant le
tems de la couvée.
C O U V E R T E 3 (fauconn.) vol à la couverte ,
c’eft celui qui fe fait lorfqu’en approche le gibier
a la faveur de quelque haie.
COYOLCOS. Oifeau du Mexique, dont le
plumage eft le fauve mêlé de blanc. Il a d’ailleurs
tous les caractères des oifeaux nommés colins,
pour la grolfeur, le chant , les moeurs & la manière
de vivre.
CRABIER ou CHIEN CRABIER. Animal qui
doit fon nom à ce qu’il fe nourrit de crabes s fa
queue eft longue , grisâtre, écailleufe & nue > de
l ’origine de cette queue, au bout du n e z , il a
dix-fept pouces de long } il eft fort bas de jambes j
fa tête eft allez femblable à celle du chien. Il a des .
mouftaches noires autour de la gueule j fa mâchoire
fupérieure eft armée de chaque côté d’une dent ;
canine , crochue & qui excède fur la mâchoire inférieure
; fon poil ell laineux, parfemé d’autres :
poils roides & noirâtres-, q u i, fur le dos, lui
forment une efpèce de crinière. Il habite les marais
, & fe tient pendant le jour fur les arbres. Il
tire les crabes de leur trou avec fa patte , ou avec
fa queue qui lui fert de crochet. C et animal a le
grognement des petits cochons. Sa chair a quelque
rapport avec celle du lièvre. Le crabier eft fuf-
çeptible de s’apprivoifer, & de fe tenir à la mai-
ion comme le chien & le chat. On peut l ’employer
à fa chalfe ou pêche des crabes.
C rabier. Nom donné à piulieurs efpèces d’oi-
feaux du genre de la grue. On en trouve en Silélie,
en Italie, près de Bologne , au Bréfil, à la Jamaïque
, dans la Caroline, aux Antilles. Le crabier
de Bahama eft huppé. Ces oifeaux, de la grof- *
feur du héron, fe nourrilfent de crabes, de grenouilles
, & de petits poiffons.
C R A C , f. f. ( fauconn. )$ maladie des oifeaux
de proie. On dit : ce faucon a la crac. Pour remédier
à cette maladie , il faut purger les oifeaux
avec une cure dé filaffe ou de coton, & enfuite
les paître avec des viandes macérées dans l’huile
d’amandes douces & dans l’eau de rhubarbe alternativement
, puis leur donner encore une cure
comme auparavant. On peut lier la cure avec de la
rhue ou de l’abfinthe ; & li l’on remarque que le
mal foit aux reins & en-dehors , il faudra faire |
tiédir du vin & en étuver ces parties. On ne dit {
point en quoi confifte la crac.
CRAIE, (fauconn. ) , infirmité qui furvient aux
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oifeaux de proie j, c ’eft une dureté des émeus li
extraordinaire, qu’il s’y forme de petites pierres
blanches, de la groffeur d’un pois, lefquelles v enant
à boucher le boyau , caufent fouvent la mort
aux oifeaux, fi l’on n’ a foin d’y remédier. Comme
ce mal eft caufé par une humeur sèche & épaiffe ,
il faut l ’hume&er & l’atténuer en trempant la
viande des oifeaux dans du blanc d’oeufs & du
fucre candi battus & mêlés enfemble.
CRARAUD V O L A N T , ou tête-chèvre. C ’eft un
oifeau de palfage, de la grolfeur d’ une tourterelle,
qui arrive dans nos contrée!vers le mois de mai,
& s’en va vers la Toulfaints. Son plumage approche
beaucoup de celui de la bécalfe. Son corps
n’a pas plus de volume que celui d’un merle , mais
fes grandes aîles le font paroître en volant beaucoup
plus gros qu’il ne l’eft en effet. Il a le deffus
de la tê te , le c o l , la poitrine , le dos & le croupion
variés de lignes en zig-zag , grifes &-noires.
Ses jambes & fon ventre font roufsâtres, rayées
tranfverfalement d’ un brun foncé. Il a un petit
bec mince, plat 3 & un peu crochu par le
b o u t , & le-gofier d'une largeur démefurée , ce
qui probablement lui a fait donner le nom de
crapaud volant. On l’appelle engoule-vent, dans
certaines provinces, à caufe de l'habitude qu’ il
a de voler le bec ouvert} ailleurs ckauche-blanche 3
parce qu’on prétend qu’il fé perche longitudinalement
fur les branches des arbres, & a l'air de les
chaucher, ou cocher, comme le coq fait la poule.
1 Le crapaud-volant fe nourrit de guêpes, de
bourdons, de petits fcarabées & de mouches ,
qu’il happe en volant.-Sa vue n’eft pas faite pour
le grand jour} aufli ne le voit-on guère v o le r ,
fur-tout par u» tems clair , que le fo ir , vers le
foleil couchant, à moins qu’on ne le furprenne
& le faffe partir. Il fe tient ordinairement pendant
le jour dans les taillis, les bruyères , & fur les
bords des vignes Cet oifeau eft un très-bon man-
\ ger au mois de feptembre, tems où il eft gras.
C R A Q U E R , v. n. produire le bruit d’un bois
fec qui s’éclate. 11 fe d it, en fauconnerie, du
bruit que la grue fait en fermant fon bec , ou
même de fon cri.
CR AQU E TER ( chalfe ). Terme par lequel on
défigne le cri de la cicogne.
C R E AN CE , ( fauconnerie & vénerie ) c ’eft
un nom qu’on donne à la filière ou ficelle avec
laquelle on retient l’oifeau qui n’eft pas bien
afluré. On appelle un oifeau de peu de créance ,
celui qui n’eft ni bon , ni lo y a l, qui eft fujet à
s’elforer ou à fe perdre ; on ait aufli un chien de
créance , de celui auquel on peut fe fier.
CRESSERELLE , f . f. Petit oifeau de proie qui
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fe trouve par-tout dans les tours des vieux châteaux
abandonnés , faifant entendre fans ceffe un
cri précipité, pli , wS ou Pri fM Elle / ait. une
cruelle guerre aux petits oifeaux , aux louris &
mulots. La femelle eft plus greffe que le mâle,
dont elle diffère encore par les couleurs , & entre
autres par celles de la tê te , qui eft rouffe, au
lieu qu’elle eft grife dans le mâle.
CROISER les chiens, traverfer la voie de l’animal
qu’ils chaffent.
C roiser la race des chiens ; faire couvrir une
chienne d’une race par un chien d’une autre race.
CROIX DE CERF ( vénerie ). C ’eft un os que
l’on trouve dans le coeur de cet animal : il a à-ptu-
près la forme d’une croix. On croit que mis en
poudre dans du v in , c’eft un remède pour les
femmes en travail} & que pendu au cou en amulette
, il foulage dans les palpitations de coeur.
C R O L E R , ( fauconn. ) ; il fe dit du bruit que
font les oifeaux en fe vidant par bas. Quand un
oifeau de proie croie, c’ eft en lui une marque de
fanté.
CROULER la queue , ( vénerie ) ; fe dit du
mouvement que l’animal fait de cette partie
lorfque la peur le fait fuir.
CROUPE DE CERF , (v én .) C ’eft ce qu’ on
appelle cimier.
CRU , (chaffe). C ’eft le milieu du buiffon où
la perdrix fe retire quelquefois pour éviter la poursuite
des chiens. On l’appelle aufli' le creux du
buiffon.
CUL-BLANC. Nom d’un oifeau qui eft une
efpèce de chevalier, mais plus petit, & moins
grand qu’une bécaflïne. Il a le dos gris-cendré, &
le ventre blanchâtre, la queue blanche, le bec
long de deux doigts, les pieds'd’un noir verdâtre.
On 1 appelleguignette en certaines provinces, &
particulièrement fur la Loire} ailleurs fifflajfon , â
caufe de fon cri aigu. Ces oifeaux vont ordinairement
par bandes de cinq ou fix} ils paroiffent au
mois de^ mai, & reftent jufqu’ à la fin de feptembre,
tems où ils font fort gras, & recherches comme
un mets très-friand. Ils fe tiennent fur le fable,
au bord des étangs & rivières, & fe laiffent difficilement
approcher. Sur les étangs, il arrive fou-
vent qu’ils exercent beaucoup la patience du chaf-
leur, paffant plufieurs fois d’ un bord à l’autre, à
mefure qu’on les fait partir , ce qui oblige de
Srand tour pour aller les retrouver, &
nniffent par quittes l’étang fans qu’il foit polfible
de les tirer.
Saleme dit qu’ il ne faut pas confondre le cule
u s I
blanc, dont on vient de parler, avec le vrai cul*
blanc qui fe trouve le long de la Loire , & fur les
étangs de la Sologne, & qui paffe pour un mets
plus délicat que la guignette. Il parle encore d’un
autre oifeau de même genre qui hante les bords de
la L o ire , où on l’appelle credo, à caufe de fon
c r i, & qui arrive au mois de mai avec la guignette.
C et oifeau eft à-peu-près de la taille d’ un
merle, a le deffus du corps varié de noir , de blanc
& de cendré , le ventre & le deffous des aîles
blancs comme la neige j & cé qui le cara&érife
plus particulièrement, c’eft qu’il n’a que trois
doigts au pied.
C ul-jaune. Oifeau du genre du pic-verd de
Cayenne, & du caronge de S. Domingue & du
Mexique. Cesoifeaux, de la groffeur de l’alouette ,
font criaiileurs} leur longueur eft de huit pouces;
leurs couleurs principales font le jaune & le noir.
Le cul-jaune fufpend fon nid en forme de bourfe à
l’extrémité des branches dépourvues de rameaux ,
& penchées fur une rivière } chacun de ces nids
ont des réparations où font autant de nichées.
C ul-rousset , ou bruan du Canada. C et oifeau
a cinq pouces & demi de long} il a le deffus
de la tête varié de brun & de maron, le deffus du
cou , le dos , les couvertures des ailes, variés de
même avec un mélange de gris.
CUR E , ( fauconn. ). C ’eft une forte de pillule
compofée de coton, d’étoupes & de plumes , que
les fauconniers font prendre aux oifeaux de proie
pour deffécher leur flegme. Armer les cures de
l’aifeau, c ’eft mettre auprès quelques petits morceaux
de chair, pour lui faire mieux avaler la cure.
Tenir fa cure , fe dit de l’oifeau quand la pillule
fait fon devoir. On dit : les oifeaux fe portent
bien, quand ils ont rendu leur cure.
C U R É E , f. f. ( vénerie ) } c’eft faire manger
le cerf ou autres bêtes fauves aux chiens. On fait
aufli la curée du lièvre.
Voye^ la planche 2 de la chaffe , tome IX des
gravures des Arts & Métiers, & l’explication à
la fin de ce volume.
Curer les oifeaux, c’ eft leur donner une cure :
il ne faut point paître un oifeau qu’il n’ait curé ou
rendu la cure.
CUSCUS. Animal quadrupède de l’île de Lé-
thy } il reffemble, par la couleur, à la marmotte ;
fes yeux font petits, ronds & brillans , fes pattes
courtes, fa queue longue & fans poil; il faute
comme l’écureuil d’arbre en arbre , & s’y fufpend
par la queue pour en manger les fruits. Il a une
poche lous le ventre dans laquelle il loge fes petits
qui j^entrent & fortent par deffous fa queue. On
chane cçt animal dont la chair a le goût de celle
du lapin.