effentiel à un bon piqueur de fa v o ir r em o n tr e r les '
voies d’une bête qu’on chaffe quand une fois on
les a perdues.
R E N A R D . C e quadrupède reffemble beaucoup
au chien , fur-toutpat les parties intérieures y
il en diffère par la groffeur ae la tête par la
longueur de la queüé, &.fur-tôut par une odeur
forte qu’il exhale : fon caraélèreeft suffi fort différent
; car il ne s’appriVoife .prefque jamais , &
meurt d’ennui quand, il fie peut recouvrer fa :
liberté.-
C e t animal â les fens auffi bons que le loup m
de fëntiment plus foupl'e- & l ’organe de la v o ix !‘
plus parfait. Buffon dit qu’on dillingue en lui la \
voix de la chaffe | l’accent du defir le fön dû j
murmure , le ton plaintif de la trifteffe & le1 cri •
dé la douleur.
Le renard ne produit qu’ une fois par an ; fes !
petits demeurent deux ans à'croître * .& vivent j environ quatorze afts. La chair de cet animal elf |
mqins mauvaise quë celle du loup , & lès hommes; !
comme lés chiens peuvent en manger emaütomne. j
Sä peau d ’hiver fournit de bonnes fourrures.
Le renard eft très-fujet aux influences dd'climat,
& l’on y trouve prefqu’autant de- variétés que*f
dans les efpèces d’animaux domeffiquestle grand ;
nombre des nôtres elf roux ; mais- il y en a dont-*
le poil éft gris-argenté. Dans le Nord, on en voit
de toutes couleurs x des_ noirs , des. bl^us, des "
gris , des blancs > dès roux & des erôi.fés. En?
général, eet animal eft répandu dans1 ptefque tous
les climats des. deux continens : où le trouve en '
Europe, en Af i e e n - Amérique, & jufques fous,
l’équateur.
Le ?renârd fait une chaffe auffi abondante, que J
le loup, mais la fait plus fûre y parce q ïfil trouvef en lui-même toutes fes reffpurcës-
C e t anima! ,.. ‘doué d’ un inftinél ftipérîeür , fe 4
loge, à. J a portée des- hameaux 3 écoute le, chant f
des coqs & le cri des,volailles , prênd habile- {
ment fon temps, cache fa marche-* Te gliffe, |
fe traîne , franchit dès^clôtures^, & arrivé'dans|
une baffe-cour., il^he-perd pas un feui inftant, ;
il met tout à rrrort >*- empörte leftemènt une pâhîë'j
de fa proie , revient enfui te;, & continue,3fon.b
manège jnfqu’à ce" qu’ il foupçonne un péril
urgent.
Le renard fait f z : même manoeuvre- dans les
pipées dans- k s boquetàux roù Ton 'prënd le ‘
gibier au lacet., il djmncè le piqueur, emporte ^
les' oifeaux empêtres * & cache fa proie fous da *
mouffe- ou îë" genièvre pour fes. befoiris^ futurs, j;
Il faifit les-jeunes levraux’ eh’ÿltin'çi$è£èrr^dèsj_.
lapereaux dans l.e.s ga-sennes x §p perdrix5
Sc les perçfe-aùxff
C e quadrupède eft auffi vorace que carnaffier*
il mange de tout avec une. égale avidité, des
oeufs , du la i t , du fruit,. & fur-tout des raifins :
il eft auffi avide dé m iel, il attaque les abeilles
fauvages.& les guêpës, s’en laiffe percer de mille
coups .d'aiguillons , en fui te fe roule pour lès
écrafèr & enfin les oblige à abandonner leur
ruche :-if entre alors en vainqueur dans le guêpier
& mange la cire avec le mieL
Chaffe du renard.
On fait la guerre aux renards de toutes les
manières t on les chaffe avec des chiens courans- >
pour ïës forcer > avéç:des briquets ou des baffets *
pour ; leS'fufiller 5 avec .des baffets fous terre ^
pour les fouiller , & on leur tend toutes fortes
de pièges.
La, chaffe du renard, avec lès chiens courans
eft très’- àmufante , parce, qu’il n’y a jamais de
'défaut j car !e rehaïdtÈ t r è s - p u a n t& ne s’e-
loigner-giie'r'ëjdps chîènSi Quand on veut le ehaffër
pour le forcfÇ, il"faut la nuit avant- là chaffe,,
fur le- minuit, .aller boiicher. les gueules dé tous
les terriers , qui doivent être connus des gardes-
chaffe *. &: le. matin on v-a- quêter le ave«
les chiens de meute i car on ne le detpurne>pas.
Quand- il eft lançl^ fon premier foin éft de re-
■ venir à fon terrier, mais le trouvant^ bouché *>
il retourne dans le bois': & après .s’être fait chafféry
Ki revient énc-orè au- teifterv où ne pouvant rentrer.,
il fe détérmine ; à fe faire battre dans le
bois -, & quelquefois il fait une fuite trè^s-iônguê»-
: .Gomme le' renard a autant d’haleine" qu’ un c e r f ,
tient -ïn.êmë flu s long-temps, ii! en à propos
de . faire des relais ou tout au moins , de ne
lui découpler de-*meute que les chiens les plus
’v ig o u r e u x & de garder, lés vieux , v£?. ceux qui
tiendrôie'htle moins y pour ne; les donner qu’ une
. h e u r e o u une heure & demi.è'apresleJ a ncé. ' „
I l n’y a point de rüfé que le Mttardi
pour fe défaire des chiens. Üne dès principales ,
quand.if fe fent- mal mené, c’eft de foirer, pour
empeftèr les chiens.,. & leur.^.mpoifonhéi: le nez.;
mais cela ne duré pas dông^temps y ihl-
; tant après ils reptennënt . avec plus^d%chaleurc
• Quand i l fé fent fur. fes. fins., il|fev'fourre dans-
‘ qoelquë trou > ou fous quoique'pierre ', d’ où il
ne préfente qu^ la gueule, pour fe défendre ,dèé
fpn-/.mieu-x^j;you. , bien il fe J e t t e a y l ’eau , dans
laquelle i l , feftè. au milieu des rOfeâitx , où fur
une pltîte île*, s ’irehVtrouvé-une j ïnafsléschiens ,
qui n’en perdeùt giaffè le feùtfmè'jit,' fihiffeiit
toujours par l’éjrangler , à moins que , malgré
toutes le.s précautions .que l’on- a prifes de,aboucher
' les ' gueules ' des terriers ', il ' n’en * troii ve.-:
. enc.pX-Q q^lfju-une. jque l’o,n- àp^oit
dans ’ làquelje il fe^fourrè '^poùr pfojs« il. ïaulroit:
, £ Ifen i\e.<-veuf pas. perdre. Jlej. frii-it de .l|s(. travaux >t
le Futner, pour l’obliger de fortir, ou le déterrer.
Lorfqu’il eft pris , on en.préferîte le pied droit
de devant.
Peu de pérfonnes chaffent le renard uniquement
pour le forcer ;r le plus grand nombre porte ;
des fufils , & on le tire quand l’occafeon. /.s’ep ;
préfenté. La façon la plus, ordinaire der.chaffer j
fe renard , eft avec des baffets y; devant lefquels |
on en tue beaucoup. Lorfque l’on |veut, fumer.
uns renard3. jl faut bien boucher avec, dès branches,:,
des feuilles & de la terre*, tous les trous
dùvferrier dans lequel il fe trouve, à l’exception
d’ un feul, qùi foit du côté d’où vient le v en t,
dans lequel vous cou le z , d ’un pied avant, un
morceau dé: drap fouffré, auquel, vous mettez
le feu. Dès que ce drap commence- à brûler &
à ’ s’enfiammef, vous jettez deffus dès feuilles &
d,es brou'ffailles -qui font un^ groffe fumée que
le vent pouffe dans le terrier j & quand on voit
qu’il eft plein de fumée , au point qu’elle rétro--
grade fur elle-même, malgré le vent, on bouche
bien .ce trou > puis on viendra le lendemain
chercher fon renard, que l ’on trouvera mort à
rentrée.
. Avant de parlet dé la façon de fouiller les ’
renardf 3 il eft nécefîaire de faire la defeription
d ’une garenne ou terrier.' Lés'gueules qui-pâroif-
fent au dehors , foht les entrées des avenues tou
chemins couverts qui conduiferit aux maires ,
nom des carrefours ou places ovales., qui ont
deux , trois, ou quatre pieds de diamètre. Outre
les chemins qui aboutiffent dehors aux maires s
il y a en cor é un trou extrêmement étro it, qui
a trois, pieds de lo n g , & què l’on appelle fufée,
qui cbr.duit à l-’ùçcü/ : quelquefois cette f\fée eft
droite y. mais le plus fouvent elle* eft côurbè.
U-accul eft une pfeçe . ronde , de. dqu^é. ou quinze
pouces de haut , fur deux,pieds & demivde large,
& qui n’a d’autre débouché que la fdfîe. Quand
on imagine qu’il y a des renards;dans un terrier,
on y va avec deifbafîëts & des ou tils , & l’ on
fait rentrer les baffets dansla, garenne, après avoir
pôfté'du monde à tous les trous,, ' qu’il eft nécef-
faire de. garder y ,&,<fe boucher fimplement avec
des morceaux de bois, pour ne pas ôter, la ref-
piration ^ux chiens , à qui l’oii parle en “Çës
termes, en frappant dés mains:co|:A Ù l'y 3 baffets3
coiile a ||y' 5^hou , hou , ltou3 hou.... Le. renard^ pqilï-
l’ordinaire , commencé à tenir. auf: chiens dans,
la maire ; alors on frappe; fùr 'la terre, au:deffus
de lu i, pour accélérer fa-retraité;
les chiens 3 auxquels on parle .toujours!; par la’
gueqle du terrier : mais - bieni:ç>t l’ animal hitîgué:
.fait fa retràite clans Ÿaccuî j âprès/'s’être éncore
défendu quelques temps à l’entrée' ‘de’ la fu fé e •,
dans laquelle^ les/ chiens m.e peuvent pas entrer-
aiïement, parce qu’elle eft trop écro.ife 5 mais.
à force de grater, ils l’aggraildiffent. Quand ,
pat lé travail dVs chiens, où juge le fidard acculé,
pour lors on chmméh’ce la tranchéè', qui1 ne doit
jamais's'ouvrir’le 'long' de- là fuféé y mais en- croix
fur \d fhfeei II y en a qui fe -ferv'ent de tanières
de ' différentes'efpèces , ^./de beaucoup d’autres
outils pour cette opération; mais il fuffit de porter
uhèf hache pour couper lé :bois qui nuit aux tra-
yàinéùrS f deux * p iochès, dont une pointue &
' une tranchante 5 des pelles de f e r '& de bois ,
;& une tenai]Ié. ' .
Quand on fen t, en ouvrant la tranchée, que
,1’on s’approche de’l’animafe'on -eft fur fes gardes,
pour l'empêcher de forcer ; & de fe faùver ,
fahs^qüoi il pburroit vous échapper , &- vous
perdriez le fruit de votre travail. Dès que T o n
feommènçe;à î'âppercevoir ; on cherche à l’attrap-’
per par la mâchoire inférieure'dans la tenaille,
avec laquelle on le tire dehors. A mefure que:
Ton approche du renard, il faut donner les coup*
de pioche avêc beaucoup plus de ménagement,
fans quoi Ton rifqiieroit de bleffet les -chiens :
quatre baffets fuffifent pour cette chaffe. Lorf-
qu'e Ton veut en élever de jeunes, pour les mettre
à la chair y il faut d’abord, lorfque l’on prend
[de jeunes renards f Ves leur faire étrangler i &-
fi Ton n’èn prend point de,.jeunes ,. iL faut cafter
les deMs d’én .b'as d’un vieax , pour qu’ il ne
püjffe pas leu.T fa-ire dé mal -, ce qui lés rebute- •
■ foit, & on le leur fait ^pareillement pillér &
étrangler . ÀLes baffe ts-. chaffent ordinairement à
fept ou huit mois : ils font très - mordafts , &
rarèrifent'lâchent-iis1 prife :.quand ils fe preùnent
g ne u le dans^gi ieule avec un renardoiinn bléreau ,
ils ctouft'eroienc.plutôt que de,l’abandonner.
Outre ces manières de détruire les'* renards, il
y en a encore d’autres, comme les pièges , les
lacs, & c . On. peut aiiffi les tirer , en les faifanc
aller dans l’endroit o^ie l’ on voudra, par le moyen
.d’ une- amorce : la meilleure pour les attirer j eft
celfe-ci. Vous prenez un* pot.de terre, au fond
duquel vous: m ettez . deux livres de gïaiffe de
viande rô tie , quatre livres d’hannetons, puis
une livre dé graiffe d’oie rôtie : une matrice de
\rtnarde en chaleur , fi l’on peuc en trouver, ou
bien en placé un hareng fo re r , & deux autres
'livres de graiflè de vianie r ô t ie , avec un peu
de galbanum Sf de camphre : on fermé bien le
:pot, & on laiffë. pourrir le tout pendant fix fe-
méines dans du funiier chaud de. cheval. On s’en
frôttë-la femelle des fouîiers : on va. fur les terriers ;
de fmardsy■.- on fe 'promène auffi dans fes routes
de la garenne ou bois , & l’on s’arrête1 dans l ’en»
droit où. Ton veut attirer les renards.
Compcfiiion dune miche pour faire'fortir les renards
* de leurs terriers.
Prenez des bouts de mèche de coton , de la
groffeut du petit*' doigt 5 lailfez-les i nabi ber d -i^
D d d é