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de plomb moulé, qui , lorfqu’on tire de près ,
peut faire plus d’eftet & ' de déchirement que le
plomb à l’eau , à raifon des protubérances angulaires
& tranchantes qui lui relient lorfqufon en
coupe le jet 5 mais qui ,' par cette même raifon ,
étant moins rond que le plomb à l'eau , porte
moins enfemble & moins loin. Il ne s'en fait point
au-deflbus du n9. 4.
Il eft important , pour le fuccès de la chaffe ,
de proportionner la dragée à l’efpèce de gibier que
l ’on a a tirer, ainfi qu’ à la faifon où l’on chalfe.
Par exemple, dans la primeur des perdreaux ,
depuis la mi-aoilt jüfqu’aux premiers jours de fep-
tembre, il eft à propos de ne fe fervir que du n9. 5.
Comme alors les perdreaux partent de près, Sc
qu’on ne tire guère au-delà de quarante pas, pour
peu qu’on tire jufte, il nVft prefque pas poflible ,
qu’ à cette diftance, la pièce s’échappe dans les
vides de la rofe que forme le coup. Les lièvres,
dans cette faifon , partant aufli communément
d’affez près, & d’ ailleurs étant peu garnis de poil,
on les pelotte fort bien avec ce plomb à la diftance
de trente à trente-cinq pas. Il eft encore fort
à propos de fe fervir de ce numéro dans les pays
où il y a beaucoup de cailles. Cette dragée eft aufli
celle qui convient plus particulièrement pour la
chaffe des bécaflines. En fe fervant de plus gros
plomb , quelque jufte que l ’on tire, on a le défa- j
grément de manquer fréquemment, n’étant prefque I
pas poflible, vu la petitefle du gibier, qu’il ne !
s’échappe que.quefois dans les vides du coup. II !
y a même des chafleurs qui ne tirent les cailles !
les bécaflines , ainfi que les grives , dans les pays S
©ù ellesabondent, qu’avec le n°. 6 , même avec ■
le 7 , dit communément menuife , qui n’eft pas le
dernier, car il y a encore deux fortes au-deflous ,
lavoir , le 8 & le 9. Ces deux numéros font connus
fous le nom de cendrée \ le dernier n’eft pas plus
gros que la tête d’une moyenne épingle. Ils ne I
peuvent guères convenir que pour tirer aux ortolans
Sc aux bec-figues.
Vers la mi-feptembre, lorfque les perdreaux
font maillés, & qu'ils ont l’aile plus foi t e , le
n ° . 4 ., ou petit quatre, eft le plomb qui convient.
C e plomb eft le plus avantageux dont on puifle fe
fervir. Il tient un jufte milieu entre la dragée trop
grofle & la dragée trop menue , forme une. rofe
bien garnie , pelotte un lièvre , Sc même un renard
à trente-cmq Sc quarante pas, Sc une perdrix a cinquante , pourvu que la poudre fort bonne. 11
convient aufli parfaitement pour la chafle des lapins
: enfin il eft de toutes lesTaifons, & beaucoup
de chafleurs s’en fervent tpute l’année. Les plus
habiles tireurs ne fe fervent prefque jamais d’autre
plomb. Cependant il fe pré fente à la chafle des
coups lointains, qifonpeut manquer faute de gros
plomb} mais ces coups, peu fréquens, qui au- [
loient pu porter ayec du plomb plus fo r t , ne peu- ]
D R A
vent entrer en compenfation avec tôu$ ceux que
le gros plomb , qui ne garnit pas affez , fait manquer,
fur-tout pour le gibier-plume, Toit perdrix
bécaffe, ramier, Sec. C'eft ce qu’une longue expérience
a appris.
Tirez habituellement avec de la dragée n°. 3 ,
; pour une perdrix, que par hafard un grain de
plomb ira tuer à quatre-vingt pas, vous en manquerez
vingt à cinquante, qui pafferont dans les
vides du coup. Il eft cependant des cas particuliers
où il convient de fe fervir de grofle dragée.
\ Si l’on fe propofe expreffément de tirer aux canards
fauvages, on fera bien de fe fervir da
n°. 3 , ou petit trois. On s’en fervîra dé même
dans les plaines où il y a beaucoup de lièvres , &
fur-tout dans les battues où on ne tire que cela ;
dans des temsoù les perdrix ne tiennent peint, Sc
partent de très-loin j pour tirer le lièvre & le renard
devant les chiens courans. Au furplus, depuis
que les fufils doubles font prefque les feuls dont
on fe ferve , beaucoup de chafleurs font dans l|u-
fage f fur-tout en hiver, de charger de gros plomb ,
pour les occafions, un canon de leur fufil. Le 3
e ft, à mon a v is ,le plus fort dont un bon chafleur
doive fe fervir} il n’eft point affez gros pour ne
pas garnir.raifonnablement, Sc peut faire tout ce
que feroit un numéro plus gros , qui , d’ailleurs ,
ne garnit point.
Afin de rendre plus fenfible la différence quife
trouve, quant à garnir plus ou mo ns , entre les
différentes fortes de dragées, on joint ici une petite
table qui indique le nombre de grains de plomb ,
qui, à quelque variéré près, compose une once
de chaque fo r te , depuis le fix jufqu’au trois inclu-
fivement, foit plomb ordinaire , foit plomb italien
; car ce dernier eft plus petit dans toutes les
fortes. On d it, à quelque variété près , non-feulement
parce que tous les grains ne peuvent être
d’un volume égal , mais aufli parce que les.cribles
des différens fabricans n’ont pas des trous exactement
du même diamètre. Le plomb de chafle dont
on s’t ft fervi pour dreffer cette table, eft celui de la Levrette, à Paris, porte S. Antoine.
T À B L E.
Plomb ord. Plomb ital’.
N°. 6. ( 1 once ) . • ■ • 375 • H - 4°5 grains*
N«, f. id............... . . . îy ô . . . 300
N®. 4 * id............... . 220
N°. 4. id .............. . . . IIO . . . 180
N ° . 3* id............... . . . 83 . . . 14Q
N " . 3. id.............. . . . 7 1 . . - IIO
( Extr. de la chajfe au fufil’).
DRAINE. Cet oifeau eft une efpèce de gr iv e ,
la plus grande de toutes, Elle fe nourrit du gui
d ü c D U C V71
ides fapînS , de petits vermiffeaux , de chenilles,
de limaçons. Les draines font folitaires pendant,
l ’hiver j mais l'été elles fe Taffemblent en troupe.
DRAP DE CURÉE. C ’eft une toile fur laquelle ;
on étend la mouée qu’on donne aux chiens quand
on leur fait curée de la bête qu’ils ont prife.
DRESSER. On dit qu’ un animal drejfe par les
fuites , lorfqu’apres avoir fait plufieurs rufes , il
fuit Sc perce droit devant fui.
D r e s s e r .u n c h i e n . C ’ eft lui apprendre à chaf- ;
fe r , à arrêter, à rapporter, & c .
DROIT , prendre, tenir , ou avoir le droit}
c’eft-à-dire, que les chiens ne prennent pas le ;
change , Sc font fur la bonne voie.
DROMADAIRE. C et animal, plus petit que
le chameau, eft moins-vigoureux , Sc il n’ a qu’ une
baffe fur le dos. Mais il l'emporte fur le chameau
pour la vîtefle. On s’en fért dans l’Arabie Sc la
Lybie comme de chevaux de pofte, ou de bataille.
royei C hameau.
D R O N T E , f. m| Oifeau qui habitoitl’île Maurice
, Sc celles de Bourbon, de Rodrigues Sc de
Seichelks , mais qu’on ne retrouve plus , & qui eft devenu fort rare. Sa grandeur Sc fa figure j
tiennent du coq d’inde Sc de l’autruche. Sa taille ■
furpaffe celle du cygne, Sa tête eft longue, grofle Sc difforme. Des plumes fuivent le contour de la
bafe de fon b e c , s’avancent en pointe fur le front, Sc s’arrondiffent autour de la face en manière de
capuchon, d’où lui eft venu le furnom de cygne
encapuchojvié. Ses yeux font noirs & grands } fon
bec eft très-long, gros , robufte , pointu Sc crochu
} fon cou eft grand , gras & courbé j fes ailes
font courtes, les jambes groffes Sc jaunâtres, il
a le corps gros Sc rond, couvert de plumes grifes Sc molles. Il ne vole p oint, & marche très-lentement.
Cet oifeau a une allure pefante Sc ftupide.
On prendroit, dit Buffon , le dronte pour une tortue
qui feroit affublée de la dépouille d’un oifeau.
Sa enair eft graffe Sc très-nourriffante.
DUB. Efpèce de lézard non venimeux, qu’on
trouve dans les défefts de la Lybie. Il a un pied ■
& demi de longueur & trois pouces de largeur. ’
L’eau fuffit pour le faire mourir. Les arabes vont
à la chaffe du dub, parce que fa chair eft bonne
quand elle eft rôtie & qu’elle a le goût dé celle de
la grenouille.
DUC- Oifeau de nuit que quelques naturaliftes
mettent à la tête des oifeaux de proie ; il y en a
de plufieurs efpèces.
Le grand duc eft le plus grand des oifeaux nocturnes
; il eft le fléau des corneilles Sc de plufieurs
autres oifeaux 5 il chaffe avec beaucoup d’adreffe, Sc dans une nuit il fait une ample provision pour
plufieurs jours : la couleur du plumage fair diftin-
guer trois efpèces de grand d u c : le premier a la
tête d’un-chat, Sc fon cri exprime le gémiffement
d’ un animal qui fouffre ; ‘ voilà pourquoi on le
nomme en France c h a t - h u a n t , fon plumage çft
noirâtre } le fécond diffère du précédent par Ces
jambes qui font couvertes de duvet jufqu’ à l’extrémité
des doigts , & tout le champ de fon plumage
eft fauve } le troifième a les jambes moins velues, Sc les ferres plus foibles. Ces trois efpèces de
grands ducs fe réunifient à choifir leur retraite dans
les fombres cavernes des montagnes & des rochers,
dans le creux des arbres, dans les édifices ruinés,
dans les créneaux des tours, Sc par-tout où l’homme
n’habite pas.
Le moyen duc ou hibou cornu, fe divife en deux
efpeees : le pennage de l’ un eft cendré, Sc celui de
l’autre eft fauve} ils tirent peut-être un de leurs
n^ms des deux cornes de plume qui compofent
leurs oreilles.
Le petit duc a le pennage , le génie Sc l’inclination
du grand duc , il n'en diffère que par la pe-
titeffe.
Education des ducs pour la chaffe.
La première inftruéiion qu’ on doit donner a cet
oifeau noéhirne, eft de venir manger fur le poing j
quand il y eft accoutumé , on le met dans une galerie
ou font deux billots de bois , hauts de deux
pieds, à l'un ou à l’autre bout de l’emplacement :
on attache une corde de la groffeur du petit doigt
ui traverfe les deux billots} on y paffe un anneau
e ref ou"une courroie longue de trois pieds qui
arrête le duc par les jambes , comme un oifeau de
fauconnerie} cette boucle doit fe mouvoir librement
fur la corde d'un bout du billot à l'autre ,
afin quel’oifeau captif puifie changer dei place:, Sc
prendre fes ébats. Quand on commence a dreffer le duc il ne fuit pas éloigner les billots dé plus, d'une
to ife , l'un de l’ autre} on les recule enfuite infenfi-
blement 5 on ne dpit pas fpuffrir que î’ oifeau fe
pofe à terré, & pour l’accoutumer à voler d'un
lieu à un autre, on ne lui donne jamais à manger
for le billot ou il eft perché : cet exercice convient
non-feulement au duc 3 mais encore au chat-huant.
Première chajfe des oifeaux de proie , par le moyen du
duc,
Cette chaffe eft fondée fur l’antipathie de tous
les oifeaux pour le duc : dès qu'ils en voient un ,
ils fe perchent autour de lu i , cherchent à l’épouvanter
parleurs c r is , & fouvenc s ’ils ont autant
de force que de courage, fondent avec impétuo-
fité fur lui Sc le déchirent.
Y l