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fa corne fert aux ébéniftes, & Ton fang, dit-on ,
fait dans certain cas'un bon çonttep&îlon.
Le rhinocéros n’eft point carnivore ; ainfi il n’ inquiète
point îespetits animaux : il ne craint pas les
grands, v it en paix *avec tous , & même avec
le tigre , qui touvent l'accompagne fans ofer.
Tattaquer, - • ' V v
On trouve cet animal en Afie 8c en Afrique , à\
Bengale, à Siam, à Laos g au Mogol, à Sumatra,
à Java y en Abyffinie, en Ethiopie, & jufqu’au
Cap de Bo'nne-Éipérance : i f v en a par-tout où
l ’on trouve des étéphans, mais if s’en faut bien
que l’efpèce en foit aiiffi répandue.
Ckajfe du rhinocéros,
L a chaffe la plus fimple 8c la plus périlleufb du
rhinocéros , eft d’attaquer la mère à coups de piques
, de la-tuer & d ’enlever fon p e tit; mais on
ne chaffe pas ainfi impunément : le rhinocéros
met d’abord for. petit en fûrèté, enfüité va au feu
avec courage3 8c renverfe devant lui hommes &
chevaux.
L ’ induftrie vient avec raifon à l’appui de la force
dans la chaffe du rhinocéros : on conftruit dans les
lieux que fréquente cet animal une cabane à plusieurs
portes a ëntoutée' d’arbres 8c dé feuillages,
on y renferme une femelle en chaleur 3 8c on laiffe
ouverte la porte anterieure > a peine 1 animal eft-
ii entré que la porte fè ferme , 8ç \t rhinocéros fe
trouve pris.
Les afriquains ont une autr-e méthode : ils ouvrent
dans les lieux où va le rhinocéros de larges
foflés qui vont en retreciffant vers le fond; ils le s .
'Couvrent de gâzor.s & de feuillages3 8c 1 animal
qui tombe'dans ce piège né peut en for;ir qu’en
perdant fa liberté.
Les hottentots joignent encore à cette méthode
un autreartifice: ilsenfoncent au milieu de la foffe
un pieu très-pointu ; le rkjnooéros en tombant fe
perce la poitrine, & le$ çhaffeurs l’achèvent à
coups de zagayes.
Il y a fort peu de parties du rhinocéros où l^on
piffffe lebieffer. : l’acier de Damas & J e fabre du
Japon n’entament pas fa peau : la lance ne peut la
percer, elle réfifte même aux balles du mouf-
quet : les feuls endroits pénétrables dans ce corps
çuffaffé , font le ventre, lesyeux 8c lés oreilles.
Àuffi les chaffsurs au lieu d’attaquer cet an im a le
face & debout, attendent qu’il s’endorme, s’en
approchent en filence., 8c lui lâchent tous ensemble
leur bordée dans les endroits qüela balle
peut entamer.
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Le rhpiocéros a l’odorat fort fubtil : il fent de
fort loin tes animaux, 8c marche toujours yers eux:
en droite ligne : il renverfe tout ce qu’ il rencontre,
arbres, pierres, buiffons , rien ne fauroit le détourner.
Quand il ne rencontre rien, il baiffe la
tête , 8c fait des filions fur terre.;Si par hasard un
homme l ’attaque, ou feulement | | | ait ûn habit
rouge , il le faifit & le fait volèr par-deffus fa tête
avec une telle force , que la violence de fa chute
fuffit pour l’éerafer : on l ’évite en ferpentant; car
cet animal, à caufe d é jà maffe de fon corps, ne
fe tourne qu’ avec peine ^ 8c il ne fe fou vient
plus de fon ennemi quand il ne le; voit plus
(DUlion. des chdjfes. ),
Rhinocéros-oiseau. C ’eft une efpèfce de
corbeau-cornu des Indes. Il eft beaucoup plus
grand que les corbeaux d’Europe. Il a le bec petit
par rapport à fon corps*.
RICHS ou R ICH E , petit quadrupède du genre
du lièvre. Il eft couvert dé poils d’un très-joli gris.
On élève de ces animaux en Suède, en Pologne ,
& en pîufieürs autres pays .à caufe du profit qu on.
retire de leur fourrure.
RIDÉES. En vénerie on donne ce nom aux
fientes 8c fumées qui font ridées , quand elles
viennent de vieux cerfs ou de 'vieilles biches.
ROI DES CAILLES;,, efpèce de râle noir ou
de râle dé genêt qui ac, -dit-on, remploi de conduire
les çailfes dans le temps de leur'émigration
& dans leur paffage-d'un dimat à un autre.
R o i des couROüMoyx , efpèce de poulet-
d’Inde, dont la couleur très-douce eft relevée
par le noir du collier qui le pare.
R oi de guinée j oifeau plus petit qu’upe poule,
ayant un riche plumage!& une belle huppe. 11 le
trouve dans l’Afrique méridionale vers le royaume
de Congo.
R O ITE LE T ORDINAIRE ou PASSEREAU
TR O G LO D Y T E . Ce petit oifeau pèle envirpa
trois 'gros ; fa longueur totale eft de quatre pouces
8>c demi , &rfon envergure de fix 8c demi. Il a la
tête , le cou 8c, le dos d'un bai-brun avec des
» lignes noires tranfverfales fur les.ailes & la queue.
Son bec çftlong d’un demi pouce, menu, jaunâtre
en deffousv& brun en deffus.
roitelet vole bas. Son effor eft de -peu de
durée J. fl-rampe plutôt à travers Tes haies & les
trous des foffés & dés murailles; il fait fon nid
dans la forme, d’un oeuf dreffé fur un de fés bouts.
-Il aime la foliEude : il eft jaloux & ne fôuffre pas
un antre mâle daps fon voifinage. Cependant h . ; ' eft
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eft toujours gai, alerte 8c vif. Il fe nourrit de
yers , d’araignées & de petits infeéles. Son ramage
eft agréable, fréquent 8c fort. On l'appri-
voife aifément.
. Le roitelet huppé eft le plus petit des oifeaux
d’Europe. Il a fur la tête une belle huppe d’un
jaune doré, mélangé de couleur de fafran. Il fait
mouvoir à volonté cette huppe, 8c peut même
la rabattre fur fon cou. Il a le cou & le dos d’ un
vert fombre, tirant fur le jaune. Son bec eft
d é lié , noir , droit 8c court. Ses pattes 8c fes
griffes font jaunâtres. Le roitelet huppé fe nourrit
de petits infeétes, & fe gliffè auffi dans les brouf-
failles.
Il y îrun roitelet non-huppé plus petit que Ie.roi-
telet ordinaire & plus grand que le précédent. Il
a Je plumage d’ un vert fombre. Son bec eft
brunâtre & fort délié. Ses jambes & fes pieds
font petits, jaunâtres dans le mâle 8c noirâtres dans
la femelle. Son ramage *reffemblé au ton rauque
des fauterelles. Il fréquente les bois 8c les déferts,
& fe perche fur le fommet des chênes.
RO L L IER, f. m. C et oifeau eft encore connu
fous le nom de geai de Strasbourg & de perroquet
d‘ Allemagne. Il Gft oifeau de paffage, & fort rare
en France. Le rollier eft à-peu-près de la groffeur
d’un geai; mais il a le bec moins gros 8c les pieds
beaucoup plus courts à proportion..11 a auffi les
ailes plus longues. Son plumage eft un mélange
des plus belles nuânces de bleu 8c de vert , avec
du blanc, 8c d ’autres couleurs plus obfcures. Le
rollier fe mêle fou vent avec les pies &Jes corneilles
, dans les champs labourés qui fe trouvent
à portée des forêts qu’ il habite ; car il fè
tient toujours dans les bois les plus épais 8c les
moins fréquentés. Il paroît au mois de mai, 8c
s’en va en feptembre. On le voit quelquefois en
Lorraine, rarement dans le coeur de la France.
Saîerne parle d’ un de ces oifeaux tué de fon temps,
près de Cléry dans l’Orléanois, & dit qu’ il n’eft
pas très-rare d ’en voir en Sologne.
RONGER. En vénerie on dit que le cerf ronge,
quand il rumine.
R O Q U E T , efpèce de lézard qui fe trouve à
la Guadeloupe , & dans les petites îles adjacentes.
C e lézard a environ un pied de long. Il
a les yeux étincelans & vifs. Sa peau eft de çpu-
leur de feuille morte tiquetée de points jaunes
8c noirâtres. Il porte la queue retrouffée en
arcade fur le dos. On le voit toujours fauter
autour des hommes qu’il prend plaifir à regarder.
ROSSIGNOL. Oifeau folitaire, 8c connu par
le charme de fa mélodie, qui l’a fait appeiler.le
chantre de la nature. On en diftingue de plufieurs
êfpèces,
Le rojfignol franc ; oifeau de paffage, plus
petit que le moineau 8c infiniment plus léger , eft
très-timide , fur-tout quand il n’eft pas appri-
voifé : le mâle chante avec agrément ; mais la
femelle eft muette ; il n’y a point d’oifeau auffi
jaloux ; on n’en voit jamais deux enfemble, foit
pour chanter, foit pour voyager, foit pour vivre
en fociété.
Aucun oifeau ne montre, auffi plus d’amour
pour fa femelle", ni plus d’attachement pour fes
petits qu’il élève avec tendreffe & qu’il inftruit
à chanter. Le bec du rojjignolett. longuet, tendre,
flexible & noirâtre. Quand il l’ouvre il fait voir
un large gofier de couleur jaune-orangé. Il a la
tê te , le cou & le dos couverts d’un plumage
fauve. La gorge , la poitrine & le ventre font
d’une couleur cendrée. Il vit d’infeéles 8c d’ar-
raignées.
Il y a des naturaîiftes qui admettent trois efpè-
ces de rojjignols francs j le rojfignol de montagne , le
rojfignol de campagne , & le rojfignol d'eau : mais il
eft probable que ces trois oifeaux ne font que des
variétés de la même efpèce.
ROMPRE LES CH IEN S , terme de chaffe.
C ’eft les tirer des voies de la bête qu’ ils pour-
fuivent : ce qui arrive quand un chaffeur maladroit
paffe au travers de la meute lorfqu’elle
court.
Le rojfignol de muraille chante moins mélodieu-
fement que celui que nous venons de décrire : cet
oifeau eft d’ un caractère très-fauvage ; il aime à
manger , à faire fon nid & à gazouiller fans être
vu ; & même fi quelqu’un touche à fes oe ufs , il
les abandonne pour toujours.
ROND. Le faucon vole en rond quand il tournoie
autour de fa proie.
PvONDON. L ’ oifeau de proie fond en rondoh,
quand il fond avec impétuofité fur fon gibier pour
laffommer.
Ch a s s e s .
En général le rojfignol eft un oifeàu fort maigre 5
cependant on réuflit à l’engraiffer, & à en faire un
'mets digne d’être mis en parallèle avec la chair de
l’ortolan.
ROT-JE. Petit oifeau du Groenland, dont le