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cô qui rend Ton nid difficile à trouver, à moins
qu’un chien , par hazard , ne mette. Ig oez
deffus. C ’eft pour cela que beaucoup de- -chaf-
feurs qui n’en ont jamais rencontré , '& même
quelques ornythologiftes difént qu’ on ne fait où
il fait Ion nid. Sa ponte eft de huit à dix cèufs ,
félon Buffon. Le mâle ne diffère de la femelle
qu’en ce qu’il eft plus gros, & d’une couleur
plus foncée^ Le cri du râle eft crex crex ref-
femple fort à celui *de la petite grenouille de
haie ; de-là le nqm de crex , qu’ on lui adonné
en latin. Il fe fgitfouy ent entendre la nuit.
Les rates fe tiennent dans les prairies , juf-
qu’après la fauchaifon : alors ils fe retirent dans
les genêts, les avoines, les orges & les blèd-
farrafins. On en trouve auffi dans les vignes, &
fu r ie s bords des jeunes taillis j quelques - uns
reviennent aux prairies , dans le temps des regains.
La chaffe du raie èft Singulière, & tout-â^faît
Afférente de celle.de Ig perdrix ôé de tout autre
gibier. Lorsqu’ un râle part dans une pièç;e de
g en ê t, il fe remet affez près ; mais îorfqu’ on
arrive à la rem ife , il eft déjà à cent pas de-là,
& ne repart plus qu’après avoir couru longtemps
devant Ig chien qui lg fuit à la pifte.
Il rufe beaucoup, donne des défaites, le rafe.,
va & revient fur lui-même. Il court alors en
s’alongeant, fe coule par^deffoiis les herbes ; &
parpît gliffer plutôt que.marcher-tant fa courfe
gft rapide. Souvent, en faifant fps retours., il
paffe entre les jambes des çhaffeurs, en ce
moment, il ne parpît guères plus gros, qu’une
fouris. II arrive même , lorfque les genêts font
fortt hauts,, qu’il monte & fe perche au haut
d’un g enêt; ou b ien , il gagne une haie voi-
fine , & s’y perche dans quelque touffe de. coudre
©u d’épine. C ’ eft fur - tout loffqu’ iFs font fort
gras, & peuvent à peine, voler;, qp’ils ont recours
à cette rufe.
Les chiens d’arrêt ne font pas bons pour cette
chaffe ; il 'faut dés choupilles :qui füiveht le nez ;
en terre. Les vieux chiens y font les raeillçurs , .
parce qu’ étant mprns v i f s , ils ne s’emportent pas i
comme les jeunes, & fa vent démêler lés rufes.
râ^e , en le fui y an t pied-à-pied.
La chaffe des râles au fùfil eft plus prompte jj
celle de ces oifeaiix aux halliers eft plus-fiire ; on ;
va donner de cette dernière, uqe légère idée,
On prend des halliers de quinze à d ix h u i t
pieds de long & hauts de quatre- friaftlés dont !
chacune aura au moins deux pouces de large j .
on les attache à de$ piquets éloignés de deux
pieds h f deux pieds, &■ on eh plate deux, visa
- v i s l’un de l’autre fur le bord de Veau. Il;
faffie de marcher à travers les joncs , en tirant
R AL
tantôt d’un côté d’ un hallîer, tantôt de l’autre.'
Ou ne Y.exi.a point les râles s’élever, mais coaûr
en fuyant.
C ’eft dans les mois de mai & de juin que
cette çhaffe eft la plus lucrative : c ’eft alors que
ces oifeaüx font leurs p e tits , & o n les trouve
lé long des étangs : comme ils chantent nuit
Sc jo u r , les chalïeurs font avertis fûrement du
lieu de leur retraite, & ils ne doivent fe prendre
de leur mauvais fuccès qu’ à leur mal-adrejfe.
Les râles difparojffent à la fin de fepteipbre ,
ou dans les premiers jpurs d’oétobre,, plutôt
ou plus tard , félon le temps qu*il fait. Ç ’eft la
première gelée.blanche qui en décide. On prétend
qu’alors ils fe recèlent dans des herbes
épaiffes, au fond de quelques foffés; qu’ ils s’y
dégraiffent avec une efpëce d e ’petite graine qui
leur eft propre, & qu’enfui te iîs s’en vont.
Le râle a fa paffée , fbir &c matin , comme la
bécaffe, c’ eft - à - dire , qu’il part le foir , de
l’endroit où il eft cantonné;, pour aller veroter
pendantlanuit, dajnsles champs. Mais, lorfqu’ il
eft très-gras, il refte toujours dans la même
pièce de genêt ; ce qui fait que , lorsqu’on veut
/fe procurer des râles , pour un jour déterminé,,
on va , quelques jours auparavant, lgs- détourner
en battant les endroits ou il y en a ; ;& le jour
qu’oti veut les tuer-, on eft fur de les y trouver.
C ’eft; un excellent gibier que le râlç, lorfr
qu’il eft bien gras : il a plus de fumer, oc un
■ goût plus fauvagin que U, caille ; & c ’eft. pour
cela, je. perile , que l^e^iCou.p 4e chiens: ne !p
fuivénf pas volontiers. H fe corrompt üès-pro tintement
, raifon pour laquelle on n’en rait pas
d’envois. O u le m^nge, cômpiq fa bqca(Te , fans
le vuia e r , avec des rôties defTw.
RALLIER , terme de vénerie. Lorfque lés
chiens chaffent du change , . on je§ qrrête, &
on feS ramené avec ceux quf chaffent leur qerij;
c’eft ce qui s’appelle rallier. Il y a des chieqs
q u i, fans qu’on les arrête, fe rallient d’eux-
mêmes.,
R A L L Y , lorfque les èhieos' qui ont été féparés
rejoignent ceux qui cha(]ènt, p n , dit ep leur
parlant rally , çhiens3 rally. »
R AM A G E , chant naturel] des ôi/eaux. En
terme de vénerie, ramage ,fe djt des. l^rapç^s
i d’arbres. En fauconnerie, on nomme épervier
ramage,, celui qui a volé dans les forêts.
RAMER ; on dit en fauconnerie , cet oifeau
r a n y i.c’eft-rà-dire , qu’i} agite figs. ajtles çoqu^ô
des Avirons,
R A T
XAM ENTER ; en ternrè' de . vénerie , cYf!
arrêter les chîehs qui tiennent la tête , & les
faire aller derrièrfe foi pour’ attendre ceux qhi
fui vent dè lo in , & les faire chafter tous én-
feiîible.
R AMIÊR , pigeon faiivagé, qui fe perche fur
les arbres. On diftingue le ramter d’Europe m
appeWé manfart ou coulon > le reuhier £ artzbotnl,
le ramier bleu ofl vert de Madagafcar.
RAMJRET , pigeon ramier de Çaÿentié. Il
réfleifible' un pëü à là touiterellé par fà grandeur
, par la forme de fon c o ii, & 1 ordonnance
des couleurs.
RAMOLLIR L’O IS E A U , c ’eft en faucou-
nene adoucit fon plumage av‘e t une éponge
hiimeétée.
RAMURE , bois de cerf.
RANDONNEE terme de vénerie; c’eft l’aélîon
d’une bête > qui étant donnéeau.x chiens, tourne
aêii^ ou trois fois aux erivirons.du même lieu.
RAPPROCHER , terme de vqn.eriéu On rapproche
un cerf quand on lè parchaffe avec les
chiens couranSi
On dit âuffi, que les chiëns foùt Un béaü rapprocher
, iorfqù’ils ont fuivi, long-teriïps là voie
d’ un animal palfé de hautes érres , & font parvenus
à le lancer.
R A S E R , terme de vénerie & de faucon-
nérie.
- La perdrix te rafer3 ou fe tapit quand elle ap-
perçoit les oiféaux de proie; & le lièvre fe rafe.
quançl il entend les chiens. '
Un oifeau rafe l ’air quand il plané.
Pt A T , E rri., petit quadfupède càrhaffiér &
©mniVore.
Le rat ,domiftique-\izbiïe dans lés granges ou
dans les vieilles maifons ; il a environ fept pouces
de longueur ; fa queue eft plus longue que fon
corps, M-.oreilte$-fbnf gfâhdès, arroridiës , trahf-
parentes : il a quatre doigts aux pieds de devant
& cinq à ceux de derrière,, Tout fon corps efi
couvert d un poil d’un brun obfcur , & fa queue
dé très- peti tes écai lies entrtflefquelles font quel- J
ques poils très-clair-femés. Lé rat fembîe préférer
les choies dures aux plus teridfeè ; fës dents
incHives font les armes ; il rongé'la ‘aine , le s
étoffes , le$ îtiëubles , përee les bols j fait des '
trous ;daus les rîiurs\ fë loge-dans l’épâiffeuFi;<^A
planches , il n’en fort qiàë-pour chérchér' fif fub1- 1
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jfiftâncé Jjj ôe foüvent il y franfporte tout ce qu’ il
{peut traîner.
Chaffe aux rats.
Ces ahimàux pillards , deftruêteurs , pullulent
prodigieufement, & font les plus grands ravagés
.dans les greniêris à grains; il n’eft donc forte
de moyerts que l’on n’emploie pour s’en garantir ;
mais de ces moyens, il en eft quelques-uns
dont on rèdoute les fuites, tels fbnt ceux des
poifons : auffi la fociété établie a Londres pour
.l’encouragement des arts, des manufaâures &
du commerce a-t-elle propôfé , pour le fujet
du^prix dé , ia maûièrê là plus fiirè Sc U
rhoîrïs difpëtidléüfe de préhdrè les rats èn vie.
Lé prix étbit dë douze cèhts livr.eà.
Pa'rini1 lés procédés connus font cëilx d’uhê
;pât?e j danfe làqtielië on Fait entrer de l’arfenic oti
du vétd de grîs ; mâis ces animaüx àinïi ém’pot-
|forinéS pèuvënt répandre le poifOn fur les eaux
'qu’ils Vont boire , fur lés chofes qü’ils vont tou-
cher. Quelques péffbnnes prënn'ent fats &
^Jës.fouris, eh plaçarit un grand vafe rempli d’eau,
dont roüvértùrê foit plus étrôite que Je fond :
ils métteUt fur cëttè -eau’ une plahche légère ,
■ ou un. Iiégê qüi eh couvre tbute la fürface : ils
attachent lur cfe liège un appât ; l'animal fe fisnc
fur l'apparence dé ce terrein folidé, avance pour
manger l’appât ; mais le liégè plongeait foui lu i,
il tombe dans l ’ëaii , & fe noie ; l’appât fur-
nage | & préfente aux autres', qui veulent venir
le manger, un nouveau précipice.
Voici un autre procédé fingulier ; il ne s’agit
iqüe de transformer un fripon de rat en deftruc-
teur de. fon efpèce. Il faut, pour çet effet, attraper
ühé douzaine de rats vivants, Jes enfermer
dahs quelque vàiffeaü de bois ou de terre
dont ils ne puiilent forrir , & les y laifler ainfî
tous ehfëmblefansaucùne nourriture ; on verra,
au bout i »' quelques jours , qu’ ils cbrrménceront
à fe manger les uns les autres ; & on aura foia
d’obférver tous les joürs , par un trou quon y
àurà ménagé , ce qui s’y paffe. Lorfqu’on verra
que le plus vigoureux fera refté feul de fa bande,
on le lâchera dans lamaifoh ; accoutumé au fang
& au carnage , il ne cherchera pour autre nour-
i-iture que %s femblables ; s’ introduira au milk s
d’eux , fans qu’ils en aient la moindre défiance ,
& les détruira ainfî jufqu’au dernier. Lorfque la
maifon fera bien nétoyée, il ne s’agira que de
tâche! d’attrape! ce ratophage, & d’en faire
juftice.
■ Il y; a des granges q u i, lorfqu’ on vient à les
Vùidef , cbhtiehhent jtant de rats, & qui font
fi qu ils né craignent point de paroitre en
pl^ ifr jôür : on péût fe procurer alors une chaffe
àux rats affez plaifante î on fa it, avec du pareffe