
ou de millet j fur-tout ceux qui font voifins d’un
petit bois j ou entourés d’arbres } & l’on fe fert
pour cette chatte d appeaux aveugles , pofçs à
terre , comme pour les palomes & bifets, en fe-
mant fur la place, entre les filets, quelques poignées
de froment. Cette chaffe commence avec le
mois d’a o û t, & dure jufqu’à la mi-feptembre,
temps où ce s oifeaux difparoiflenc. Elles v o n t ,
en cette faifon , par bandes depuis dix jufqu’ à
vingt.
On l i t , dans le Voyage des Deux - Siciles de
Henry Swinburne , la manière fuivante de
chafTer les tourterelles, ufitée dans la Calabre,
où ces oifeaux abondent, particulièrement fur
des collines couvertes d’oliviers, voifines de la
mer. Deux chaffeurs conduifent fous ces oliviers
une chaife ouverte ou cabriolet, & la font tourner
très-lentement, mais fans s’arrêter , autour
des arbres , jufqu’ à ce qu’ils aient apperçu une
tourterelle perchée. L ’oifeau, frappé de ce fpec-
ta c îe , fixe les yeux fur la^chaife, qui roule toujours
, & tourne continuellement la tête-., en
imitant fon mouvement. Alors un des chaffeurs
fort de la voiture, & la tire fans qu’elle penfe à
s’envoler. On a aufli l’adrefië, en ce même pays ,
de placer au pied des arbres ou elles ont coutume
de fe p ofer, de petits baflÎBS de pierre remplis
d’eau : elles y viennent boire , & le chafTeur em-
bufqué profite du moment pour les tirer.
( Ext. de la ch. au fujil. )
T O U R T O IR E , houfline avec laquelle les chaffeurs
font les battues dans les buiffons.
T R A C E , marque que les bêtes laiffent de leurs
pieds fur la terre, & qui les fait reconnoître des
chaffeurs.
TR A G E L A PH E , animal du genre des ce r fs ,
que différens naturaliftes mettent auffi dans la
claffe dés boucs. C e quadrupède fe trouve dans le
Levant.
TR A IN E AU , filet qui a deux ailes très-
longues , avec* un bâton à chaque c ô té , & que
deux hommes traînent la nuit à travers champ
dans les endroits où ils foupçonnent qu’il y a du
gibier : dès qu’ ils entendent quelque chofe fous
le file t, ils le lâchent à te r re , pour prendre le
gibier qui eft defious. Les traîneaux ont depuis
foixante jufqu’ à cent pieds de large, & quinze ou
dix-huit pieds de haut : les mailles en font très-
larges , pour que le filet foit plus léger.
T R A IN E E , efpèce de chaffe au loup que l’ on
attire dans un p iège, par le moyen d’ un cadavre
que l’on traîne dans une campagne ou fur un
chemin.
TR A IN ER , refter derrière. Envenerie on d it,
des chiens qui ne fui vent pasde gros de la meute ,
qu’ ils traînent, qu’ ils font traîneurs.
T R A IT . On nomme trait la leffe qui fert à
conduire les chiens à la chaffe.
T R A L E , petit oifeau qu’on met au nombre
des grives.
T R AM A IL , filet compofé de trois rangs de
mailles, les unes devant les,autres , dont celles de
devant & de derrière font fort larges j & le filet
du milieu , qui s’appelle la nappe , eft de mailles
étroites , & eft plus lâche que les deux autres ;
de façon qu’il s’engage avec le g ib ier, qui donne
dans les grandes mailles , qui en bouchent
l’ iffue , & dans lequel il fe trouve pris fans pouvoir
en fortir.
' TR AN LER , expreflion dont on fe fert quand
on n’ a point détourné le c e r f, &: qu’on eft obligé,
de le guêter au hafard.
TRAPPE , piège que l’on tend à des animaux
nuifibles par quelques ais mobiles, pofés fur des
pivots qui les font tomber dans des folles où on
les a homme.
T R AQ U EN A R D , autre piège que l’on tend
aux animaux nuifibles.
Il y a un traquenard double , qui eft àffez
rare , - & fon utilité mérite qu’on en faffe 1%
defcription.
C e piège eft fait de trois planches longues de
quatre pieds 5 il y a dans le milieu, pour tenir les'
planches des côtés en é ta t , un morceau de bois
épais de deux pouces, large d’un demi-pied, avec
une feuillure à chaque b ou t, qui entre à moitié ,
de l’épaiffeur de chaque a is , & eft clouée par le
defîus : le traquenard fimple n’ a qu’une planche
mobile , au lieu que celui-ci en a deux : au refte,
la compolition des deux pour le refte eft: la même,
excepté que la marchette du fécond eft au milieu,
auffi bien que le trou où elle doit palfer pour que
le traquenard foit tendu, & qu’il y ait deux bâtons
de chaque c ô té , cloués aux deux tiers des ais ,
tandis qu’à l’autre ils font au milieu. On remarquera
que dans le traquenard double , il y a deux
pivots fur chaque planche mobile , deux efïieux
avec leur garde-trappe, & deux cordes attachées
au bout des deux trappes, & nouées enfemble au
bout d'une autre qui fert à fr ite détendre le
piège r ie s deux trappes fe lèvent enfemble & fe
détendent de même.
Voye% les pl. 25 , 26 , 27 & 28 , tom._$J des
arts, & l’explication à la fin de ce dictionnaire.
TR AQ UER . C ’eft entourer un bois , & y enfermer
des bêtes, de manière qu’el!ès> ne puif-
fent fe fauver fans être apperçues de quelque
chafTeur.
T R A Q U E T , petit oifeau qui a beaucoup de
rapports avec le tarier , & que le peuple, nomme
groulard. Il habite les bruyères , & ne vit que
d’infeCtes : il remue fans ceffe les ailes comme le
traquet d’ un moulin : il fe multiplie beaucoup.
Il y a différentes efpèces étrangères , qui fe
diftinguent par la beauté & la variété des couleurs
de leur plumage.
TR A V A IL . On d i t , en fauconnerie, un oifeau
de grand travail, c’eft-à-dire , qui eft fort dans
fon v o l, & qui ne fe rebute point.
TR É BUCHE T , piège pour furprendre les oifeaux
j il eft ingénieux, quoique fimple.
Le trébuchet eft fait avec quatre bâtons, longs
chacun de deux pieds & demi , & percés chacun
à un pouce de leur extrémité d’un trou, de la
groffeur du doigt. On les place à terre, en manière
de quarré ; on a foin de faire à chaque bâton
une entaille au droit <\es trous, de la profondeur
de la moitié de l’épaifleur du bois , afin qu’ils
tiennent deux enfemble par l’extrémité.
Dans un des coins du quarré, où il y a un trou,
on met un morceau de bois , gros comme le doigt
& long de quatre à cinq pieds , qui entre dedans
comme une cheville, & qui pafie d’ un bout à
l ’autre & d’angle en angle j enfuite on met encore
un autre bâton, qui ait en tout les mêmes proportions
, & q u i, en traverfant d’un autre angle à
celui qui lui eft oppofé, forme une croix avec le
premier.
Après cet arrangement, on prend plufieurs bâtons
afiez droits 3 gros comme le d oigt, & ort^eu
plus courts les uns que les autres; il y en aura quatre
de chaque façon. On les enfile dans les bâtons
dont on a parlé , en fort© qu’ ils croifent du bout
les uns fur les autres jufqu’ au fommet du trébuchet,
où il y a une ouverture, par où l ’on peut tirer
les oifeaux quand ils font pris.
La figure de la cage donne afiez à connoître que
devant toujours aller en rétréciflant par le h au t,
les plus longs bâtons doivent etise mis par le bas,
& continuer par degrés i on arrête ces Bâtons avec
de l’ofier ou des ficelles.
Quand le trébuchet êft ainfi ajufté, on prend un
bâton 3 gros comme le petit d oigt, applati par
les deux c ô té s , & long de trois pieds, & on
l’attache avec une petite ficelle à un angle du
piège, auquel il tiendra par le moyen d’une petite
coche ; obfervez qu’il doit être mouvant & non
arrêté.
Quand on veut tenir cette machine, on prend
un piquet long d’ un pied & demi, à l’extrémité
fupérieure duquel il y a line ficelle pour y attacher
un petit bâton, long d’ un demi-pied, dont le
bout inférieur eft taillé en forme de coin à fendra
le bois.
On fiche ce piquet en te r r e , en forte, que la
machine étant élevée , elle le froiffe en tombant :
quand il eft planté , on lève un côté de la cage ,
& on met le gros bout du petit bâton defious
pour la foutenir , & l’autre dans la coche qui
eft au bout du bâton , gros comme le petit
d o ig t, applati des deux côtés , & long de trois
pieds. ^
Il faut que le trébuchet pôfe légèrement deflus ,
& qujd demeure tendu & elevé en l’air d’un côté,
environ à la hauteur d’un pied. Ce piège fe place
fur un monceau de grain, & on le couvre de
feuillagés.
C ’eft principalement contre les perdrix que le
chafTeur induftrieux fait ufage du trébuchet : en
effet, ces oifeaux fe précipitent defious la machine
, fe pofent fur la marchetre , font détendre
tous les reflorts, & fe trouvent enfermés.
Voye£ les planches 25 , 16 , 2 7 , 2 8 , tom.
IX des arts, & l’explication à la fin de ce dictionnaire.
T R E F L E , quadrupède qui eft prefque de la
taille du rhinocéros : fon mufeaa a la figure d’ une
feuille de trejîe ; & quoiqu’ il n’ait point de cornes,
il reffemble afiez â un boeu f fauvage : cet animal
eft frugivore. On prétend l’avoir trouvé près de
la côte de Tempie , entre le Mexique & la Nouvelle
Orléans.
T R E T T E -T R E T T E , efpèce de fînge de l’ île
de Madagafcar , qui fuit les hommes , qui le
fuient à leur tour. Il n’eft connu que des voyageurs.
T R ITO N , oifeau de la Nouyelle-Efpagne ,