
a leur portée : raifon pour laquelle on ne sème
que du lin autour de ces étangs.
( Extr. du traite de la chajfe au fufil).
FOURCHE , (vén. ) . Bâton à deux branches,
qui reçoit le forhu dans la curée.
FOURMILIER , f. m. Le caractère de cet animal
eft d'avoir le mufeau lon g, la queue étroite,
pointue, & fans aucunes dentsi la langue ronde
& longue, qu'il infinue dans les fourmilières , Sc
qu’il retire pour avaler les fourmis dont il fait fa
principale nourriture. On diftingue trois efpèces
Ae fourmiliers ; favoir : le tamanoir a Ex pieds
& demi de longueur, & une langue menue 8c
longue de plus de deux pieds. Il a les jambes de
derrière longues d ’un pied , & terminées comme
celles de l'ours. Celles de devant font un peu plus
longues. Sa queue eft longue de deux pieds &
demi, couverte de poils rudes, & longs d'un pied.
C'eft la plus grande efpèce de fourmilier.
La fécondé efpèce eft le tamandua , qui a environ
dix-huit pouces de longueur.
> La troifième efpèce eft le petit fourmilier, qui
n'a que quinze pouces de long.
Ces animaux font naturels au Bréfil, à la Guiane
& à tous les climats chauds de l’Amérique.
FOURMILIERS. Oifeaux de Guiane, qui ont
les jambes longues, la queue & les ailes courtes,
le bec droit & allongé, la langue courte & garnie
de petits filets cartilagineux. Ils fe tiennent en
troupes, fe nourriffent de petits in fe â e s , fur-
tout de fourmis. Ils fuient les lieux habités ; leurs
nids font hémifphériques & faits d'herbes sèches
groflièrement entrelaflés. Ils les fufpendent à trois
pieds de terre , à des branches d'arbri fléaux. Leur
cri eft extraordinaire. Ils ne peuvent s'élancer en
plein v o l , mais ils font très-agiles. Leur chair a
pn goût huileux & défagréable.
FR A ISE , (vénerie). C'eft la forme des meules
8c des pierrières de la tête du cerf 8c du chevreuil,
qui eft le plus proche de la tê te , que nous appelions
mauacre.
F R A N C O L IN , f. m. C et oifeau que Buffon
pomme auifi attagas, eft plus gros qu’une bartavelle.
Son plumage eft mêlé de roux, de noir
8c de blanc : fa queue eft à-peu-près comme
celle de la perdrix, mais un peu plus longue ;
fes pieds font revêtus de plumes jufqu'aux doigts i
fon bec eft noirâtre ; fes yeux font furmontés
par deux fourcjls rouges fort grands, formés d une membrane charnue , arrondie & découpée
{par le deffus, & furpaffant le foramet de la tête
La femelle a dans fon plumage moins de roux
oc plus de blanc que le mâle, la membrane des
fourcils moins Taillante , moins découpée & d'un
rouge moins vif. Elle fait fon nid à terre &
fa ponte eft de huit ou dix oeufs.
Telle eft , en abrégé , la defeription que
Buffon donne du francolin , qui eft un oifeau
de montagne , & ne defeend jamais dans la
plaine , ni même fur les coteaux. Il ajoute qu'il
fe trouve en France , fur les Pyrénées, les mon*
tagnes du Dauphiné & celles d'Auvergne.
Il eft un autre oifeau, auquel on donne le
nom de francolin, tout différent par fa figure &
fes habitudes de l'attagas de Buffon. Celui-ci eft
commun en Efpagne , 8c voici la defeription
qu’en fait Efpinar; Il eft un peu plus grand que
la perdrix ( ce qu’ il faut entendre de la rouge,
là feule qu’on voie en Efpagne ). Son- plumage
eft varié de gris-brun 8c de fauve s il vole péfam-
ment > fon chant eli quereis cerecitas très , qu'il
répète trois fois de fuite. Il habite les taillis, en
plaine , les brouffailles, & les bords des rivières,
où il y a des joncs 8c des fauffaies , & en général
ne fe plaît que dans les lieux couverts ,
dont il s'écarte rarement j & fi on le furprend
quelquefois dans les champs , il y revient du
premier vol. Il fe nourrit d mrbes 8c de graines.
La femelle fait fon nid.à terre, comme la perdrix
, & pond le même nombre d'oeufs.
C e francolin eft celui que décrit Olina : il dit
que cet oifeau aime les lieux bas & humides,
qu'il eft affez rare en Italie , où il vient des
Alp es , & très-commun en Sicile.
. C eft encore de ce même oifeau que parle
Zinnani, en difant que fon naturel eft de chercher
les bords des eaux & des rivières. Cet
ornythologifte g qui écrivoit il y a j e ans , nous
apprend que de fon tems on étoit venu à bout
de multiplier les franco/ins en Tofcane , dans
certains cantons réfeivés pour les plaifirs du
grand-duc , & que ce font les feuls endroits
d Italie où ils falfent leur nid. £
A l’égard de la France, Pierre de Quiqueran,
qui écrivoit vers r jy o , prétend que ces oifeaux
habitent en Provence , & y font même en quantité
dans les lieux voifins des Alpes. Il ajoute
qu’ils y viennent d'Efpagne , & n’y font que de
paffage, & qu’ il n’a jamais oui dire qu’ il s’en
foit trouvé aucun nid. En fuppofant vrai ce que
dit cet auteur pour le tems où il é c r iv o it, il
en fera du francolin comme du faifan j car au-
jourd hui on ne le connoît plus en Provence. Ne
pourroir-on point attribuer cette difparition de
k certaines efpèces de gibier des contrées où elles
exiftoient
exiftoient autrefois, à l'invention des armes à
feu , beaucoup plus bruyantes 8c plus deftruc-
tives que l'arbalète 8c l’arc dont on fe fervoit
anciennement ?
FRAPPER a la brifée. ( Vénerie ) C ’eft faire
entrer les chiens dans l ’enceinte pour lancer
l’animal.
Frapper h route. C ’eft faire fuite avec le limier.
FRÉG ATE .» f. f. C ’eft de tous les oifeaux
celui qui vole le plus h au t, le plusTorig-tems, i
le plus aifément , 8c qui s’ éloigne le plus du :
rivage. Il n’eft pas rare de rencontrer cet oifeau
à trois cens lieues de terre j cependant il '
ne peut fe repofer fur l’ eau fans périr. Il a les
jambes cou rtes , grofîes, ramaffées , les pieds
font un peu palmés, mais armés de griffes crochues
, fortes, 8c aiguës. Ses ailes font fi grandes
qu'elles ont neuf pieds d'envergeure. Elles fe
meuvent peu fenfiblement dans le v o l , & ne
fatiguent point. L’oifeau frégate perche toujours
fur les lieux les plus élevés. Sa groffeur égale _
celle d’une poule. Il a le rëgard affuré, le bec
long , fort & gros. Il chaffe les poiffons volans s
il enlève fa proie en rafant la fuperficie de la
mer •> il pourluit auffi les oifeaux aquatiques pour
leur faire régorger les poiffons qu’ils ont pris.
Sa. chair a un goût de poiffon , elle eft fort
nourriffante. Sa graiffe eft eftimée en friétion
pour les douleurs de la goutte feiatique.
FRAYER. ( Vénerie ) Les cerfs , chevreuils ,
& daims frayent , c'eft-à-dire dépouillent leur
tête de la peau velue dans laquelle elle s’eft
formée.
FRÉVOIR ou FRAYOIR. On appelle ainfi
le baliveau contre lequel les cerfs frottent leur
tê te , 8c dont ils enlèvent l’écorce en touchant
au bois. On coupe 8c on apporte au rendez-
vous le premier f révoir qu’on trouve i & il eft
d’ufage depuis long-tems dans la vénerie , que
quel que foit le veneur qui l'apporte , c’eft toujours
le premier valet de limier qui le prélente
au commandant. Pour être reçu , le frévoir doit
être de tems, c’ eft-à-dire , fait du même jo u r
ou du moins de la nuit précédente ; autrefois,
on le fai foit fentir aux limiers, 8c lorfqu'il s’en
rabartoient, il étoit accepté ; mais auffi lorfque
les limiers ne vouloient pas le fentir , il étoit
regardé comme nul. Salnove prétend que lorsqu'on
préfente aux limiers un frévoir qui n'eft
pas du matin , ces animaux lèvent la cuiffe 8c
piffent contre , après l’avoir fenti. Si les limiers,
du tems de Salnove, en agiffoient ainfi ,ceux d’ à-
jpréfent ont dégénéré &n$ d ou te , puifquonne CH.1£S£S,
leur voit plus donner des preuves femblables de
fcience & de difeernement. Il eft vrai qu'un
limier fe réjouit en fentant un frévoir nouvellement
fait ; mais quoi qu’en dife Salnove , une
parfaite indifférence eft la feule infulte qu’en
reçoive un frévoir d’ancienne date.
Certains veneurs, pour avoir Thônneur du
premier frévoir , en font un avec leur couteau
de chaffe , en enlevant l’écorce du baliveau , 8c
après l’ avoir égratigné en plufieurs endroits, ils
le frottent avec de la chandelle ou avec qu. 1-
qu’autre graiffe qui flatte & attire l'odorat du
limier j les fpeéfateurs en voyant les façons du
chien , font perfuadés qu’il fe rabat réellement,
8c que par conféquent c ’eft un frévoir fait de-*
puis peu par un cerf.
Les vieux cerfs frayent aux jeunes arbres des
taillis > plus ils font vieux plutôt ils frayent ;
8c quand on examine le frévoir, on connoît la
hauteur de la tête du cerf par celle de l'endroie
où les bouts de fa paumière auront touché.
FRESAIE , f. f. ou E F F R A IE , ou hibou
d'églife ou de clocher. C e t oifeau a un cri épouvantable
qui le fait appeller fouvent oifeau for-
cier , ou oifeau de mauvais augure. La frefaie eft
à-peu-près de la grandeur d’un pigeon , elle a
quatorze pouces de long , & trois pieds d’en-
vergeure i- le bec long d’ un p ou ce , 8c crochu
par le b o u t , la langue un peu fourchue , un
collier de petites plumes q u i, fe rabattant autour
des yeux , les font paroître enfoncés. Son plumage
eft tacheté de belles couleurs j fes jambes
font couvertes d’ un duvet épais. L’oeil de la frefaie
eft d’une ftruéhire fingulière , car la partie
Taillante n’eft rien autre chofe que l’iris feule. C et
oifeau a les yeux fixes 8c immobiles.
La frefaie habite ordinairement les trous profonds
& inacceffibles des tours , des clochers ,
des rochers & des arbres. Son cri fe fait entendre
fur les 11 heures du foir. La frefaie dort»
prefque,. tout le jour , ronflant très - fort. Elle
chaffe de nuit les petits oifeaux endormis fur les
branches des arbres , ou les fouris dans les greniers.
Elle a quelquefois defeendu par le tuyau
de cheminée dans un appartement où il y a des
fouris, ou de la chair gangrenée. C ’eft ce qui
la fait regarder fouvent comme un fpeétre.
FREUX , ou grolle , ou graie. Efpèce de corneille
des bois ou fauvage qui fe répand communément
dans les campagnes. C e t oifeau eft
très-charnu , 8c tient le milieu entre le corbeau
& la corneille ; il eft fort criard , 8c yole en
troupes. Son bec eft d ro it, long & pointu. Il
fe nourrit de vers , d’ infeétes , de grains & de
t fruits, Les laboureurs écartent ces oifeaux para