
lui plier la jambe à la jointure y & fi pour lors il fe
plaint, c’eftde la bouture qu'il. foûfïre : en ce cas
il faut la lui frotter avec de l’huile: de laurier 8c
de Palthaea mêlés enfembleS/ & continuer le même
remède jufqu’à ce que le chien ne. boite'plus." Si ,
après être guéri / le chien , en travaillant ,/réde-
yient boiteux , 8c que'lés boutures foiënt enflées y
il. faut y mettre le feu- & les frotter enfuite avec
du miel & de Teau-de-yie, jufqu’à ce que l ’efcarr’e
foit faite; il faut, après cette opération, donner
beaucoup de repos à l’animal. On met le feu à un.
chien à-peu-près comme à un cheval : avec un fer
chaud on fait des raies autour des boutures, &
on ne brûle que la fuperficie de la peau , d’autres
ne font que des trous , ce qu’en terme de cavalerie
on nomme boutons de feu. Les uns prétendent
que les raies, s’ouvrant jufqu’au y i f , 8c faifant
une plus grande efcarre , réufliflent mieux en ce
que les férofités ou eaux rouffes , qui caufent le
mal, Portent plus aifément & avec plus d’abondance
5 les autres difent que les boutons font le
même e ffe t, 8c qu’on ne court pas rifque d’attaquer
les nerfs, auxquels il eft plus aifé de ne pas
toucher avec les boutons qu’avec les raies. Quoi
qu’il en fo.it, il eft prouvé que les boutures fe
guérifiënt de l’une & Larme façon 5 au moyen de
quoi on peut s’en fervir indifféremment, en obfer-
vant toujours de ne pas toucher aux nerfs, ce
qui eftropieroit le chien. Le mal aux boutures eft
caufé par le travail. & la fatigue, ou par quelques
efforts : quand un chien en eft attaqué , 8c qu’on
eft obligé de lui mettre le. fe u , on ne doit le mener
à la chaffe qu’après un mois au moins de repos,
8c quand décidément il ne boite plus.
De l'etruffure., g
Un chien s’é truffe lorfque, par un effort , ou en j
fe frappant contre un arbre, Un banc, une porte, j
8c c . , îl dérange un tendon qui eft fur- le : mouve- j
ment' de la cuiffe, placé au même endroit qu’eft
celui qu’on appelle ro.r de La nourrice, à un gigot
de mouton, 8c qui lui eft à-peu-près femblable.
On tournoit autrefois un chien étruffé, c’eft-à-dire,
qu’ un homme le prenoit par le pied de la cüiffè
malade, le faifoit tourner autour de lui le plus
vite qu’il pouvoit j 8c lorfqùe l ’homme etoit fatigué
ou étourdi, un autre reprenoitl’anifnal& le
tournoit encore 5 enfin, après-avoir emploÿé*près;
d'un quart-d’heure à faire fouffrir ce malheureux
chien , on lui coupoit -l’autre pied de derrière -,
pour l’obliger à s’appuyer fur le côté bleffe.
On frottoit enfuite l’étruffure. avec de l’eau-de-
vie , ^ on donrioit' beaucoup de rèpos à T Arrimai,
en lui frottant tous les; jours là ëûiffë avec de -l’eau-
de-vie 8c de l’ahhæa. Souvent , il- eft vrai il re- ;
devenoit droit 8c parôiffoit guéri1, m'ais prefque
toujours il boitoit de nouveau lorfqü’Pn le reme-;
noit à la chaffe : il falloir donc, recommencer uhe
, fécondé opération qui ne réuflîffoit pas mieux que
la premières & enfin la cuiffe fur laquelle le chien
ne pottvbit pliïs .s’ appuyer, ne, prenant plus de
nourriture, , dèvenoit sèche, 8c par conféqpent
i’ animal étoit êftropié fans retour.
Après beaucoup d’ épreuves femblables, on s’eft
décidé à ne plus tourner un chien étruffé , d’autant
plus qu’on a remarqué que l’os qu’on croyoit remettre
n’en reftoit pas moins dérangé, 8c q ue ,
• d’ailleurs, on s’expofoit à déhancher l ’animal, ou
à lui allonger le nerf, comme cela eft arrivé quel-
' quefois. On fe contente donc à préft-nt de couper
le pied de la cuiffe qui n’eft pas étruffée; on frotte
l’étruffure avec de l’huile de laurier, ou mieux
encore avec de l ’effence de térébenthine 8c on
donne zu chien trois femaines ou un mois de repos,
en le faifant cependant promener de jour à autre ,
pour l’obliger à s’appuyer fur fa cuiffe malade.
Lorfque le chien ne boite plus, & que fon pied
coupé eft g u é r i, on le mène à la chaffe 5 fi en
travaillant il reboite, on le laiffe au chenil pendant
une huitaine de jours., & enfuite on le fait chaf-
fe r , tout boitreux qu’ il eft ; fi dans les premiers
tems il ne va qu’à trois jambes, il eft bientôt
obligé de fe fervir de la quatrième 8c de s’appuyer
deffus quoiqu’il faffe. La cuiffe étruffée par ce
moyen fe remet en aâion , 8c reprend nourriture ;
on a même éprouvé qu’ elle fe fortifie 8c qu’elle
redevient dans fon état naturel...
Lorfqu’on mène à la chaffe un chien qui a été
étruffé , on le ménage autant qu’il eft poflible dans
les commencemènsj 8c pour cet effet on le met
au plus bas relais jufqu’à ce qu’ il foit en haleine 8c
qu’il ne boite plus. Certains piqueurs mettoiènt
autrefois des boutons de feu à J’ecruffure ; mais il
eft à croire que cette façon ne réiiffiffoit pas.mieux
que celle de tourner, puifque depuis long-tems
on n’en fait plus ufage. On prétend que quand
l’étruffure devient enflée, le chien en eft plutôt
guéci 5 mais il eft bon de favoir que fouvent un
chien fe donne ou reçoit un coup à,la cuiffe, que
les nerfs fouffrent & caufent de l’engorgement,
fans cependant que l’ animal fois étruffé, ç*eft-a-
dire , fans que l’os foit dérangé,* & fi effeélive-
m'ent il ne l ’eft pas , moyennant de l’huile de lau-
; rier & du repos, le chien guérit 8c ne s’ en reffent
J pas. - Il n’en eft pas de même d’un .chien réellement
’ étruffé ;< on peut.le guérir , il eft vrai’, ma«s il eft
, r-arè que -fa cuiffe reprenne fa première force; U n
: coupé le pied à-un chien, en enlevant jufqu’au v i f ,
avec un couteau, la peau du talon & celle de
deffousdes doigts : fans cette.opération, qu’on eft
quelquefois' obligé de réitérer ., 8c qui force le
chien: de s appuyer fur la partie malade , les nerfs
fe retireraient j & la cuiffe; comme je l’ai d it,
ne prendrait plus de nourriture & fécheroit. Pour
empêcher un chien de mettre le pied à ■ tërré, on
emploie un autre moyen qui me paroît dangereux >
c’eft de lier la jambe de l ’animal au-deffus du jarret
avec un ruban, & de le ferrer affez pour gener
le mouvement de toute cette partie y je craindrôis
que cettfe opération n’ occafionnât un .allongement
de nerf dont le chien pourront fe reffentir long-
tems.
D ’un chien allongé.
Lôrfqu’ un chien fait quelques èfforts en courant,,
ou qu’ il veut aller plus vite qu’il ne peut', le gros
nerf de fa'cuiffe s’allonge de^ façon que le jarret
pbfe quelquefois par terre , c’eft ce qui s’appelle
un -chien allongé. Jufqü’à préfent.on n’avoit connu
d’autre façon de traiter l’a n im a lq u e de lui couper
le pied du côté malade , afin que ne pouvant-
s’appuyer deffus, le ne r f, en fe retirant, f e remît
dans fon état naturel j on frottoit ce même
nerf avec de l’huile de laurier & de l’althæa mêlés ;
enfemblej 8c on donnoit beaucoup de repos au
chien ; cette méthode réiifliffoit à quelques-uns,
mais auffi plufieurs autres n’en reftoient pas moins
‘ éftropiés. Un premier piqueur de la vénérie vient
de trouver une façon, plus Ample de-traiter un chien
allongé , façon qui,,'épreuve fait.e, a e u , jufqu’à
préfcnt, plus de fuccès que la précédente. Auïfi-
tôt après l ’accident, on frotte le nerf avec de
l’effence de térébenthine, 8c on fait enfuite une'
ligature avec du ruban , depuis le jarret jufqu’au
bout du pied ; il faut que leruban foit a fiez lerré
pour que l ’animal ne puiffe s’appuyer fur fa cuiffe ,
& que par-deffus ce même ruban on mette un
bandage pour le contenir. Six jours après on lève
l’appareil, on frotte le nerf avec de l’huile de
laurier, & on remet la ligature 8c le bandage fur
lefquels on verfe de l’eau-de-vie tous les jours,
dès le premier panfement. Quinze jours après le
fécond appareil, on ôte le bandage, mais on laiffe
encore quinze jours la jambe liée avec le ruban,
pour empêcher le chien de mettre le pied à' te r re ,
& on continue de frotter le nerf 8c le jarret avec
de l’huile de laurier : moyennant ces précautions
& du repos , l’animal guérit, mais malgré cela il
eft rare qu’il ne s’en reffente pas ainfi que de l’é-
triiffure. Lorfqti’ on s’apperçoit à la chaffe qu’ un
■ chien eft allongé, il faut lui lier tout de fuite le
jarret avec ce qu’on trouve de propre à cet ufage.
D ’un chien dejfolé.
à la chaffe avant que la peau foit dans fon état nar
turel, il ,fe deffole de nouveau, 8c pour lors fa
guérifon eft plus longue & plus difecile.' Un chien
eft quelquefois deffole, fens que la première peau
foit enlevée , elle n’eft que, bourfouflé^ 5 lorfqu’ on
s’èn apperçoit, il faut la couper ou l’arracher entièrement
j non-feùlement elfe ne reprendroit pas-,
mais elle empêcheroit, celle d,e de {fou s de s'endurcir
; iôrfque cette peau eft oté,e , on traite fe
chien avec le reftraindif.
Des ckancr.es.
Pour guérir les chancres aux oreilles, d’un chien ,
on les" b&ûlè avec la piepre de vitriol Ou avec
quelques gouttes d’eau-forte : fi l’une 8c l’autte
n’y font rien , il fau t, avec un fer chaud, couper
l’oreille au-deffus du mal > c ’eft le remède le
plus sûr.
Des dartres, '
Lorfqu’un chien a des dartres, on les frotte avec
une poignée de paille , jufqu’ à ce que le fang pa-
roiffe , & on panfe enfuite le chien deux fois par
jour, avec lé jus d’ une herbe nommée _ éclaire 3
mêlé avec du viniigre & du fel ; on les guérit aufli
en couvrant la dartre de tabac râpé. Pour a voir du
jus d’ éclaire , on cueille l’herbe au prie t em s o n
en tire le jus & on le conferve dans une bouteille.
Si ce jus & le tabac ne peuvent guérir la dartre ,
après l’avoir frottée jufqu’au fang, on.la couvre
d’un coup de poudre à tirer , '& on y met le feu :
1 on recommence quelques, jours après la même
opération , fi la première ne fuffit pas. Quand les
dartres reviennent à un chien qui en a été gué r i,
il eft prouvé qu’ iLa beaucoup d’âcreté dans le
fang : c’eft pourquoi il faut le faigner, lui faire
.prendre du lait coupé pour le rafraîchir, & le
paffer enfuite à la graiffe.
Flux de f a n g .
Lorfqu’ un chien a le flux de fang, ou qu’ il fe
vide de fang , on lui donne , deux fois par jour ,
dès lavemens faits avec du lait & du fuif de chandelle
mêlés enfemble, o u 1 avec du bouillon de
tripes, 8c on ne lë nourrit qu’avec du bouillon ordinaire
; il eft néceffaire de commencer par le
faigner,
Lorfque la terre eft dure , ou lorfqu’on chaffe
dans un pays 011.il y a beaucoup de pierres 8c de
graviers, les chiens fedeffolent, c’eft-à-dire, qu’ils
s’ enlèvent la peau de deffous les ■ ■ pieds : pour les
guérir , on fait un reftiMinêtif compofé de blancs
d’oeufs , de fuie de cheminée, de vinaigre & de -
fel i 8c on y trempe deux fois par jour les pieds
écorchés , jüfqu’ à ce que. la peau foit revenue.
Quand un chien eft. deffoîé jufqu’ ait v i f , il lui faut
au moins quinze jours pour fe guérir 5 fi on le mène
Rétention d’urine.
On met du fel de nitredans la boiffon d’un chien
qui a une rétention d’urine : fi fe chien pifle du
fang, 8c qu’on le foupçonne d’avoir reçuquelques
coups , on le faigne ; fi au contraire 011 ne le croit
qu’ échauffé , on le nourrit avec du lait coupé avec
de i’eau. Si la.rétention d’urine eft occafionnée par
une maladie pommée le champignon , il n’y a plus
de remède : lorfque le chien en eft attaqué, i l