
qu’ils ont toujours les lèvres & le deffous des
pieds noires.
Le chat- Jauvage détruit beaucoup de gibier9
& fur-tout de lapins. Il ne chaft'e, guères que la
nuit : le jour , il fe tient caché dans un terrier
de lapin ou de renard qu’il a choifï pour fa retraite
j d’où il ne fort ordinairement qu’après le
l'oleil couché., pour y rentrer dès la pointe du
jour. Si , par hazard , il eft rencontre par des
chiens & ferré de trop près , il grimpe- dans un
arbre : mais fi cette refiource lui manque , & qu’il
foit forcé de faire tête , il fe défena valeureu-
fement des dents & des ongles 3 6c maltraite
cruellement les chiens. Ces animaux multiplient
peu , & leur efpèce eft affez rare en France : on
n’y en voit guères que dans quelques provinces
où il y a beaucoup de grands bois. Dans certaines
contrées , on les connoît à peine. Il s’en
trouve quelques-uns dans les forêts du Berry , de
l’Auvergne 3 & de la Bourgogne : mais les provinces
qui en fourniffent le plus , font le Languedoc
6c la Guyenne , dans les parties voifl-
nes des Pyrénées : le Béarn , la Bigorre , &
autres pays limitrophes de i ’Efpagne 3 où ils font
beaucoup plus communs qu’en France. Efpinar
compare le chat Jauvage. au lion pour la forme,
du corps 3 la démarche & la manière de chaffer.
Quant à la forme du corps , la . comparaifon
manque de jufteflè : car on ne voit pas trop en
quoi il reffemble au roi des animaux : à l ’égard
de la démarche & de la manière de chaffer , il
peut y ayoir quelque conformité entre eux : car
Je lion ride quelquefois avec les animaux qu’il
veüt/faifîr ? s’ern approche en Ce traînant lé ven*.
tre à terre * & s’élance fur e u x , à. une certaine
diftance : mais 3 au refte 3 cette manière
de faifir fa proie n’appartient pas plus au chat
fauvage qu’au chat domeftique. Le même auteur
dit que fa chair a la - couleur & le goût de
celle du lièvre. Si le fait eft v r a i, fa chair eft
donc fort différente de celle du chat domeftique,
qu’on fait être blanche comme celle du lapin.
( Extrait de la çhajfe aji fujil. )
C H A T -H U A N T , efpèce de hibou d e là
groffeur d’un pigeon. L ’ iris de l’oeil eft bleuâtre
& le bec d’un jaune verdâtre. C e t oifeau de
nuit fait la chaffe aux petits ojfeaux & aux
reptiles.
CH A T - P A R D , quadrupède féroce de l’Afriq
u e , du genre des chats. C et anirffaj, fùivant
lés mémoires de l ’Académie des Sciences, a un
pied & demi de longueur 6c un pied & demi
dë hauteur : fa queue a huit pouces de longueur.
Il a le deffus du corps roux, le deffous
du ventre & le devant des jambes de couleur
ifabellé , la peau du corps eft tachée de plaques
noires & longues. Lès poils de la barbé font,
plus courts que ceux du chat,'
j CHATIER.. En terme de vénerie, c’eft frap-
| per un chien de la houffine, quand il eft en
faute.
CHAUS SER , V -a . terme de fauconnerie,
chaujfer .la grande ferre de 1‘oifeau , c’eft- entraver
l ’ongle du gros doigt d’ un petit morceau de
peau.
CHAU V E - SOURIS , animal d’une ftruc-
ture fingulière , qui a quelque reffemblance avec
la fouris , & qui comme l’oifeau voltige dans les
airs au déclin du jour. En général, les chauve-
fouris ont les yeux très-petits, la bouche fendue
de l’une à l’autre oreille. Leurs mâchoires
font armées de dents tranchantes ; elles ont à la
partie poftérieure deux petites pattes, & celles
de devant font des pattes aîlees ou l’on ne voit
que l’ongle d’un pouce court qui fert à l’animal
pour s’accrocher : les autres quatre doigts font
très-longs 8c dix fois plus grands que les pieds
réunis nar. une membrane qui va rejoindre les
pattes de derrière. C’eft à l’ aide de cette membrane
que la chauve - fouris déploie à volonté,
qu’elle voltige par des vibrations brufques dans
une direction oblique pour attraper les moucherons
& les papillons dont elle fait fa nourriture.
Il y a des chauve-fouris de différentes grandeurs
& de différentes figures : 6c dans la plupart
des climats chauds on. en voit de monf-
trueufes & de très-dangereufes que les habitans
ont grand foin de chaffer 6c de détruire.
CHENIL. G’eft en terme de vénerie le logement
des chièns courans.
Voye£ planche X des chaffes , tome IX des
gravures des arts & métiers 6c l'explication à la fin
de ce volume,
CHEV A L , f. m. La plus noble conquête,
dit Buffon , .que l’homme ait jamais faite , eft
celle de ce fier 6c fougueux animal qui partage
avec lui les fatigues de la guerre 6c h gloire des
combats. Audi intrépide que fon maître, le cheval
voit le péril & l’ affronté ÿ il fe fait au bruit des
armes,'il l’aime, il te cherche & s’anime de la
même ardeur : il partage auffi jets plaifirs à ,1a
chaffe, aux tournois,.à la courfe > il brille, 'H
étincelle > mais docile autant que courageux, il
ne fe laiffe point emporter à fon. feu , il fait
réprimer fes mouvemens : non-feulement il fléchit
fous la majn de celui qui le guide , mais il femble
| confulter fes defirs > 6c obéiffant toujours aux
; impreffions qu’il en re ço it, il fe précipite, fe.
, modère ou s’arrête , & n’agit que pour y fatif-
; faire. C ’eft une créature qui renonce à fon être
! pour n’exifter que par la volonté d’un autre ,
■ qui fait même la prévenir j q u i, par la prompti-
C H E I 2 I
tude & la précifion de, fes mouvemens l’exprime
8r l’exécute î qui fent autant qu'on le defire „ &
ne rend qu’autant qu’on veut j q u i, fe livrant
fans réferve , ne fe refufe à rien, fer-t de toutes
fes forces, s*excède , 6c même meurt pour mieux
obéir.
Voilà le cheval dont l’art a perfectionné les
qualités naturelles q u i, dès le premier â g e , a été
dreffé au fervice de l’homme* Difons mieux ,
voilà le cheval réduit en fervitude. La nature^ eft
plus belle que l’ art & dans un être animé* la
liberté des. mouvemens fait la belle nature. Voyez
ces chevaux qui fe font multipliés dans les, contrées
de l’Amérique Espagnole & qui vivent en che-
vaux libres 5 leur démarche , leur courfe, leurs
fauts ne font ni gênés, ni mefures > fiers de leur
indépendance, ils fuient la préfence de-l’homme,
ils dédaignent fes foin s , ils cherchent & trouvent
eux-mêmes la nourriture qui leur convient j
ils errent , ils bondiffent en liberté dans des
prairies immenfes, où ils cueillent les productions
nouvelles d’ un printems-toujours* nouveau.
La nature de ces animaux n’eft point fé ro c e ,
ils font feulement fiers & faiivages j quoique
fupérieurs par la force à la plupart des autres animaux
, jamais ils ne les attaquent, & s’ils ne font
attaqués, ils les dédaignent, les écartent, ou les
écrafent fils vont auffi par troupes & fe réunifient
pour le feul plaifir d’être enfemble j car ils n’ont
aucune crainte, mais ils prennent de l’attachement
les uns aux autres. Ils ont les moeurs douces
& les qualités faciales » leur force .& leur ardeur
ne fe marquent ordinairement que par des lignes
d’émulation j. ils cherchent à fe devancer à la
courfe , à fe faire & même à s’animer au péril en
fe défiant à traverfer une rivière , fauter un foffé >
6c ceux q u i, dans ces exercices, donnent l’exemple
, ceux q u i, d’eux-mêmes, vont les premiers,
font les plus généreux, les meilleurs 6c fou vent
les plus dociles & les plus fouples, lorfqu’ ils font
une fois domptés.
Le cheval eft de tous les animaux celui q u i,
avec une grande taille, a le plus de proportion &
d’élégance dans les parties de fon corps : la régularité
des proportions dé fa tête lift donne un air
de légérete qui eft bien foutenu par la beauté de
fon encolure . Il femble vouloir fe mettre au deffus
de fon état de quadrupède en élevant fa tête :
dans cette attitude, il regarde l’homme face à
face j fes yeux font vifs 6c bien ouverts , fes
oreilles font bien faites & d’une jufte grandeur j
fa crinière accompagne bien fa tê te , orne- fon
c o u , & lui donne un air de force & de fierté j
fa queue traînante & 'touffue , couvre & termine
avantageufement l’extrémité de fon corps.
N i fi. Nat. de Bujfon.
ï/hiftoke ancienne &; moderne attelle l’exif-
C hasse s,
C H E
tence des chevaux fauvages. .On eh- a placé autrefois
en Scythie , dans la Thrace & dans les pays
du Nord : nos voyageurs en ont trouvé auffi dans
l’Ecoffe , dans la M o fco v ie , dans les déferts de
l’Arabie 6c dans les folitudes de Numidie ; & tous
les écrivains fe réunifient à dire que ni les chiens
ni les chevaux domeftiques ne peuvent les atteindre
à la courfe.
Le pas, le trot & le galop , font lès allures
naturelles dû- cheval, l’amblè. eft une allure factice
, qui n’eft agréable qu’au cavalier ; pour
l ’entre-pas 6c l’aubin , ils ne viennent que des
excès d^une longue fatigue & d’ une grande foi-
blefle de reins- de la part du quadrupède.
Les chevaux Arabes font les plus beaux quç
l’on connoifle en Europe : les Barbes forment
la fécondé clafle , & parmi ceux-là on diftingue
ceux du royaume de Maroc. LescÆmz«A;d’Elpagne
font après les Arabes & lés Barbes, ceux qui
font les plus- eftimés ; les beaux chevaux anglois
viennent enfuite 6c ils ne cèdent en légèreté à
aucun de ceux dont nous venons dè parler :
Milord , comte de Morton , écrivoit il y a vingt
ans, que des chevaux anglois avoient fait en 11
heures. & demie , foixante & douze de nos
lieues -, ce font auffi des chevaux anglois qui allè^-
rent il y a quelques années, en moins de deux
heures, de Paris à Fontainebleau.
Il n’y a point de peuples qui procurent aux
chevaux une plus belle éducation que les Arabes ;
ils en confervent là race depuis plufieurs ftécles ,
en connoiffent les alliances & la généalogie , &
les diftinguent en trois clafles. La première, eft
ce^le des chevaux nobles, c’eft-à-dire, de race
jeune & ancienne des deux côtés 3 la fécondé, eft
celle de chevaux de race ancienne qui fe font
méfalliés j & la troifième, eft celle des chevaux
roturiers : il. eft affez plajfant qu’en Arabie la
nobleffe foit ignorée parmi les hommes., & et»
honneur parmi les chevaux. .
L ’Arabe qui n’a qu’ une tente pour maifon , y
loge avec fa jument, fon poulain , fa femme &
fes en fans ; il ne bat jamais fes chevaux 3 il parle
& raifonne avec eux.
On n’ eft point en u.fage dans l’Orient de hon«*
grer les chevaux, comme on fait dans l’Europe &
à la Chine. Cette opération leur ôte beaucoup
de force & de fierté j mais auffi elle leur donne
plus de docilité & de douceur.
Difiinftion des chevaux par la couleur du poil.
Alezan. C ’eft un efpèce de bai roux ou canelle.
fl y en a de plufieurs nuances j il y a des chevaux
alezans qui ont lçs crins, de la queue blancs , &
d’autres qui les ont noirs.
* Q