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de barbe fous le menton. Sa queue eft très-courte
ainfî que celle du Bouc. Notre efpèce de Chèvre eft
remarquable par la longueur de fes deux pis qui
lui pendent fous le ventre.
; C e t animal étant devenu domeftique, a acquis
diverfes couleurs : aufii voit-on des Chèvres blanches,
noires, fauves & d'autres couleurs. Il y en a
qui ont des cornes, d'autres n'en ont point. '
Les Chèvres d'Angora & de Syrie font de la
même efpèce que le,s - nôtres. La tête du Bouc
d'Angora eft ornée de cornes agréablement contournées.
Lafemelle en porte aùffi,mais d ’une forme
différente.
C e font les Chèvres de Barbarie, de l 'Afie mineure
& des Indes qui fourniffent la plus grande
Quantité de ce beau poil de Chèvre avec lequel on
ait des étoffes. Au refte, ces animaux qui font dans
un état habituel de domefticité, ne font pas expofés
aux pourfuites des chaffeurs.
BO U C DAMOISEAU. Joli petit quadrupède
ruminant, & originaire de Guinée. lia la grandeur
d'un Chevreau de deux mois. Sa tête eft belle &
reffemble affez à celle d'un Chevreuil. Le -menton
a peu de p o il , mais, plus haut, il a de
chaque'coté une efpèce de petite mouftache. Ses
oreilles font grandes & ont en dehors trois cavités
qui fe dirigent du haut en bas. Ses yeux font
v ifs , pleins de f e u , affez grands & d'un brun
foncé. Ses cornes font droites , pyramidales ,
noires, finement fillonnées & longues de trois
pouces , ornées, en leur baie, de trois anneaux qui
s'élèvent unpeuenarrière vers le corps. La pointe
en eft aiguë. L e poil du corps eft noir, 3e rçide,
quoique doux au toucher. Il a la queue fort
courte & blanche en-deffus, marquée d'une bande
noire.
C e t animal eft d'un naturel timide > lorfqu’on le
pourluit, il fait connoitre fon épouvante, en foitf-
ftant du nez fubitemehC8c àvec forcé.
■ taille fvelte, & fes jïhhhes minces lui- donnent
uhè agilité èxtraordina'irë.-'Il eft d’ünéprd-
?reté fingulière : on l'apprivoife peu-à-peué II fe
ève avec grâce fur les pieds poftérieurs pour prendre
les alimens qu’on lui prefente.
B O U C L E T T E s’emploie, en terme de chaffe :
on dit une peinture a boucle t t e s parce qu'elle a dans
lé haut de petites bouclés attachées comme' on en
voit 'à' ütt rideau de; lit.*
Les Bouclettes font ordinairement de petits anneaux
de fer ronds & étamés. -
BOUQUETIN , BOUC SAU V A G E ou BOUC
DES ÎIOÇHERS; C et animal reffemble beaucoup
au Chamois. C ’eft le même pélage & la. même
conformation, fi ce n’ eft qu'il eft beaucoup plus
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grand, qu’ il a une barbe comme le Bouc , 8c des
cornes renverfées en arrière , d’un volume 8c
d’une dimenfion bien plus considérables, puïf-
qu’elles pèfent jufqu’à dix-huit livres les deux.
On en voit au cabinet d'hiftoire naturelle, qui ont
deux pieds neuf pouces de lo n g , 8c neuf pouces
de circonférence a leur bafe. Gafton-Phébusparoît
avoir mis de Texagératioh dans la defcription
qu’ il nous donne de cet animal, qu’ il dit suffi grand
qu’ un C e r f, mais plus bas fur jambes, & dont les
cornes ( ajoute-t-il ) font greffes comme la tête d‘utt
homme, <5? quelquefois cômme la cuijfe. Ils fon t,
fuivant le même auteur, dangereux à rencontrer
dans le tems de leur ru t , qui, comme celui des
Chamois, commence vers la tôuffaint, & dure un
mois. Alors, ils courent fus les paffans, non à coups
de cornes qu'ils ont trop renverfées fur le dos pour
pouvoir nuire , mais à coups de tê te , comme les
Béliers Y & ils heurtent fi rudement, qu’ils caftent
la cuiffe ou la jambe d'un homme $ ce que
Gafton-Phébus dit avoir vu. La femelle eft beaucoup
moins ' grande que le mâle , & fes cornes
font aiiffi beaucoup plus petites. Du re fte ,le s habitudes
du Bouquetin font abfolument les mêmes
que celles du Chamois j mais, en général, il s’élève
davantage, & cherché toujours la région la
plus haute , & les fommets des roches les plus
inacceffibles. Il y a des Bouquetins dans les Alpes de
la Suiffe 5 il y en a dans les Pyrénées ; mais il ne pa-
roît pas qu’il s’en trouve dans les montagnes du.
Dauphiné. ■
Le Bouquetin eft plein d’agilité, il fe fraye des
chemins dans la neige, & franchit les précipices
en bondiffant de rochers en rochers ; fa peau eft
ferme & revêtue en hiver d’ une double fourrure.
C e t animal pris jeune , s’ apprivoife fans peine ,
va en troupeau, revient à l’étable, & s'accoutume
à la domefticité. '
. Le Bouc fauvage eft fujet à des vertiges > dans
-fes accè s, il vient quelquefois fe mêler avec les
.Boeufs & les Chevaux, & y trouve l’efclavagë.
Le Bouquetin, fe rencontre dans les lieux efear-
pés des plus hautes montagnés : c’eft fur-tout fur
fes Alpes , fur les Pyrénées , & {dans les. lieux
les plus élevés des iftes de l’Archipel, qu’on
en fait une chaffe abondante * quoique cet animal
n’habite que la région des glaces , il cr'aint cependant
les rigueurs d’ un froid exceffif: l ’été
il demeure au nord des rochers qu’il habite , 8c
l ’hiver il-cherche l’ afpeéb du midi : il ne fauroic
fe ioutenir fur les glaces unies 5 mais pour peu
que la neige y forme des afpérités, il en tra-
verfe en bondiffant toutes les inégalités.
Du Fouilloux affure, dans fa Vénerie , qu'on
connoît l’âge du Bouquetin par le nombre des
greffes raies qu'il a au travers des cornes.
La chaffe de cet animal eft très-pénible ; les Chiens
Chiens y font prefqu'inutiles ; fouvent même elle
eftdangereufe ; car lorfquele Bouquettnk trouve,
»relfé il accule un homme contre un arbre
l e l’étouffe : ce quadrupède eft fi f o r t , que:1e
chaffeur le plus vigoureux le frapperoit lur le -
chine, d'une barre de fer fans la faire plier : d un
feul coup de- tê te , il renverfe les Limiers &
les piqueurs; la chaffe même devient impraticable
quand les Bouquetins marchent en troupes. !
Les pavfans de la Suiffe fe fervent dans leurs
maladies au fang de M ; comme d un
excellent fudorifique ;■ ils font meme fecher ce
fanc le mettent dans des veflies , & le vendent
chèrement; ce fang éft d’autant plus aftif que
l'animal s’eft nourri de plantes abondantes en
parties volatiles : ces mêmes propriétés font aqffi
remarquées dans le fang des Boucs domeftiques,
lorfqu’on les nourrit de plantes aromatiques.
On trouve dans le Bouc fauvage , lorsqu’ il commence
à v ie illir , une efpèce. de bëzoard; on
prétend que fi on n a pas foin de lé retirer ,
dès que l'animal eft tu é , il difparoît par une
prompte diffolution.
L'auteur d’une hiftoire naturelle.de la Sardaigne,
publiée depuis peu d’ annéés; fait mention
de Chèvres fauvages dont eft .peuplée une.petite
ifle appellée Tavolara , voifine de la cote de
Sardaigne. Ces Chèvres ne font ni Chamois ,
ni Bouquetins, mais de vrais Chèvres domeftiques
, qui y ont formé une colonie indépendante,
& font devenues fauvages. Elles ne dif-
fièrent des autres que par leur taïue qui elt
beaucoup plus grande. Ces Chèvres font mai-
treffes abfolues de T ille , ou il n y a aucunes
habitations , & point d’autres animaux qui en
partagent la pâture avec elles. De tems en tems ,
elles font viutées par des bandes de chaffeurs qui,
ne pouvant les joindre dans les roches efearpees
qu’elles habitent, les attendent, le matin 8c le
f e i r , quand elles defeendent aux ruiffeaux, &
leur coupentle retour. Dans une de ces expéditions s
i l en fut une fois tué 500.
BOUQUIN , vieax Lièvre î il fau t, fi l’on
veut avoir beaucoup de Lévreaux, tuer aux mois
de janvier & février des Bouquins , car s’ il y en
a trop , ils écrafent les-hâzes , & les tuent quelquefois.
BOUQUINER , en terme de chaffe , fe dit
d’un Lièvre en amour, lorfqu’ il tient une bâze.
BOURICHE , f. m. (Chaffe ) C ’ eft une efpèce
de panier fait en forme d’oe u f , dans lequel les
oifeleurs portent en vie les oifeaux aquatiques. On
donne auffi le même nom à ceux dans lefquels on
fait des envois de gibier.
Châssis,
BOURRÉE f. f. Efpèce de chaffe qu’ on fait
avec un halliec.
- BO U R E R , v . a. Un chaffeur bourre fon fufil
■ quand il met fur la poudre ou fur i e çlomb du
papier ou de la bourre. On dit aiiffi qu un chien
bourre quand il fuit à la courfe le gibier qui voie.
BOUSARDS , f. m. (V é n e r ie ) . C e font des
fientes de C e r f qui font molles comme la Ociile
de Vache , dont elles ont pris ce nom , or qu on
nomme autrement fumées.
BO U T DE VO IE . On dit qu'un Limier eft à
bout de voie lorfqu’ en fuivant il la perd.
BOUTIS. Rat fauvage de la côte d 'O r , que
les nègres chaffent avec fo in , tant a caufe du
goût exquis qu’ ils trouvent à fa chair , que pour
le dommage effroyable que cet animal fait dans
leurs magafins de millet & de riz.
BOUTIS , f. m. C ’eft ainfi qu’ on appelle en
vénerie tous les lieux où les bêtes noires ont
remué la terre; on d i t , ces forêts font toutes
remplies d e boutis. Plus le Sanglier eft grand, plus
les boutis, ouïes trous qu'il tait, font profonds.
BOUTOIR ou B O U T O I , f. m. C 'e ft, en vénerie
, le bout du nez des bêtes noues; on dit ,
ce Sanglier a le boutoir fort.
BO U TO N . On d i t , en fauconnerie , qu’ un
oifeau branche & prend le bouton, pour marquer la
cime des arbres.
BOUVIER ou GOBEUR DE MOUCHES.
Petit oifeau. qui fuît les Boeufs a caufe des mouches
qu'il trouve à leur fuite , & dont il eft fort avide.
11 a le bec d'un brun roufsâtre, la tête 8f le dos
de couleur plombée, la poitrine blanche & les
pattes noirâtres.
BOUVREUIL, f. m. Oifeau de la grofleur d'un
Moineau : les couleurs de fon plumage font très-va-
riées & piaffent aux naturalises. Il aime beaucoup les
feuilles & les fleurs de pommiers, poiriers gjjWg|
auxquels il caufe beaucoup de dommage ; onl elève
-aifément en cage. Il eft fufceptible d une éducation
plus belle encore que le Serin ; il apprend fans
peine à imiter le fon de la flûte, & a reperer des
airs : fon chant eft agréable , mais n eft pas aufft
varié que celui de la Linotte : on dit que m femelle
chante auffi bien que le mâle ; ce q u on n obferve
dans aucun autre oifeau. On prend le bouvreuil
au acet & à plufieurs autres piégés.
BRACON NIER, f. m. (Chaffe). C'eft un def-
tru&euaBt voleur de gibier, qui chaffe fans droit & fans permiflîon fut tes terres d'autrui. Les or