einrcrac'ecs à 1a racine d’ un duvet dont la
blancheur eft éblouiffantë. La ftriiéhire en eft
admirab'e & tient d’un prodige , car chaque
pe tite plume de ce duvet a un tuyau de la grof-
ieur d un petite epingle , qui le- divife en cinquante
ou ioixante autres plus petits &r plus fins
qpe des cheveux. Ces petits tuyaux font aufli
garnis des deux côtés de petites fibres prefque
imperceptibles. 1
La cigogne noire eft de la même-taille que la
blanche : elle a le cou , la tête , le dos & les
ailes d’ un noir luifant , avec quelque mélange
de v e r t , le ventre , la poitrine & les côtés
blancs , le bec & les jambes verts. Elle eft
extrêmement rare dans nos contrées, elle l'eft
moins en Suifle & en Italie , où on la dit plus
commune que la blanche. Willaghby dit qu’on
la voit allez fouvent dans les marchés de Rome.
Salerne parle d’une cigogne noire tuée de fon
tems dans la forêt d’Orléans.
C imier j f. m. ( Venerie ) c’eft la croupe du
c e r f , du daim & du chevreuil, qui dans la
cusee fe donne au maître de l’équipage.
C IV E T T E , f, f. Quadrupède originaire d’A-
.<).ue, ■> 9m tèffemble au renard parla tête-: fon
agi îte lui a fait donner le nom de chat mufqué j
& les bandes dont fa robe eft tachetée j celui de
petite panthère cet animal a une liqueur odorante
dans une ouverture qui eft auprès des parties de
la génération. Ce parfum ne doit point être confondu
avec le mufe qui eft une humeur fanmuno-
lente qu’on tire d’ un animal différent. Le quadrupède
qui produit le mufe, eft une efpècê de chevreuil
fans b o is , ou de chèvre fans cornes.
Lenaturalifte q ui, étonné dulparfum de la civette
, a confondu cet animal avec l’hyene des
anciens, n’a point avancé un fentiment ridicule :
on t ir o it , du tems des romains, des corps de
Ih y en e , des philtres amoureux: c’eft peut-être
la liqueur odorante de la civette qui fert encore, à
cet ufage dans quelques ferails d e l’Afîe : les an-
ciens. ont parié de l ’incertitude du fexe dans
î f i S É i i nen ne difting ue 'l - mâle de la civette
qe fa femelle. Autre preuve de conformité.
La civette fe trouve dans les montagnes des îles
Phüippines : fa peau reffemble à celle du tigre;
elle a aufli fon caraâère fauvage : les habitans vont
a la^chaffe d ; cet animal; ils le faififfent vivant,
lui Otent la liqueur odorante qu’il renferme, & I
lui donnent la liber té, pour jouir une fécondé *
fois de fon tréfor.
Quoique la civette fe trouve aux îles Philippines
, elle n’eft point naturelle à l’Amérique ;
c eft un animal particuliet aux climats chauds de
i ancien. Continent j & qui ne fe trouve dans le
’ n0l"'êau,_ que parce que lis efpagnols l’y on, cranfporte. 1 1
La civette, cependant, peut vivre dans les climats
tempérés, & même dans les pays froids
pourvu qu’on lui donne des alimens fucculens &
qu on la defende avec foin des injures de l’air.
C ’eft de la Guinée qu’on tire le meilleur parfum
de la civette; quoique les nègres k faliifiem fou-
vent en y mêlant des fucs de végétaux : pour re
cueillir ce parfum, on met l’animai dans une case
étroite : on ouvre la cage par le bout, on tira
1 animal par la queue , & on le contraint à de-
meurerdans cette fituation , en mettant un bâton
a travers les barreaux de la cage , ce qui lui gêne
_les jambes de derrière; on fait enfuite entrer une
petite cuiller dans le fac qui contient le parfum ;
on racle avec foin tous les parois intérieurs de ce
fac ; & on met la matière qu’on en tire dans un I
vafe qu on ferme avec foin : cette opération ffe répété
deux ou trois fois pat femaine.
La civette eft naturellement farouche ; cependant
on l’apprivoife affez pour pouvoir la manier
fans danger ; elle vit de chaffe, pourfuit les oifeaux
& emporte les volailles dans les baffes-cours : elle
mange aufli des racines & des fruits. Son cri reffemble
à celui d’un chien en colère.
Le mufe étoit le plus précieux des parfums
avant qu on connût celui de la civette : tous deux
ont enfuite cédé à l ’ambre, & déjà ftambre commence
a n’êtte plus le parfum par excellence.
CLAPIER , f. m. C ’eft un endroit deftiné à
elever & nourrit des lapins. Le clapier doit être
dans une cour ou dans un jardin ënvironné- dé
bonnes murailles. Le clapier fert à peupler une garenne.
On y place quelques loges pour fervir d»
retraite aux lapins. 11 fuffit d’un mâle pour vingt-
cinq femelles. On les nourrit l’été avec de l'herbe
& du foin, & l’hiver avec du fon. Quand les
petits peuvent fe paffer de leur mère, on les met
dans la garenne.
} C LA T IR , v. n. (cha ffe). Il exprime le cri du
chien , lorfque cet animal le redouble, & femble
avertir le chaffeur que le gibier qu'il preffe à la
pifte n’eft pas éloigné.
CLÉS , (fauconn.) ce font les ongles des doigts
de derrière de la main d’ un oifeau de proie.
C l é , (v én é r ie ) cUs de meute; ce font les
meilleurs chiens & les plus sûrs de la meute.
CLERAGRÈ , (fauconn.) efpèce de goutte
qui vient aux ailes des oifeaux de proie.
C LU S E , (terme de fauconnerie ) ; c’eft le cri
que le fauconnier fait entendre aux chiens, lorfque
l’oifeau a remis la perdrix dans le builTon > ainfî
clufer la perdrix, c ’eft exciter les chiens à faire
fortir la perdrix du buiffon où elle s’eft remife.
C O A IT A . C eft une efpèce de grand fapajou ,
dont le corps eft effilé , velu & mal proportionné
dans fes membres. On.en voit de noirs & de blancs,
les uns barbus, & les autres fans barbe. Cette efpèce
eft commune dans la Guienne, au Panama &
au Pérou. Elle fait fa nourriture de poiffon, d’in-
feétes, & principalement de fruits. Ces animaux
deviennent familiers , dociles & careffans ; ce qui
les fait rechercher. On les chaffe aufli parce que
les habitans en aiment la chair.
COATI. Petit quadrupède affez commun dans
les climats méridionaux de l'Amérique. Tout fon
corps eft de couleur rouffe. Il aime à fe tenir
debout fur les pattes de derrière. Son mufeau eft
allongé, & fon grouin mobile en tout Cens. La
queue du coati eft plus longue que fon corps ;
l’animal la tient ordinairement élevée , la fléchit
en tout fens & la promène avec facilité ; il partage
tfvec le Ange le goût fingulier, & , contre nature,
de la ronger de manière, que'fouvent i l ia raccourcitd'un
tiers. Le coati eft un animal de proie
qui fe nourrit de chair & de fang , qui égorge les
petits animaux, mange les oeufs & les nids des
oifeaux. La chaffe du coati eft dangereufe pour les
chiens, fa morfure étant venimeufe. On trouve
fa chair d’un bon goût à-la Guiane.
dans le crotin du cheval. En Béarn , on prend
beaucoup de cochevis avec le filet à nappes, le
même dont on fe fert pour prendre les alouettes
au miroir.
C e t oifeau apprend facilement à fiffler les airs
qu’on lui enfeigne. Si on le met en cage, il faut en
joncher de fable le fond , & couvrir le haut avec
une toile , afin que le cochevis , qui tend toujours
à s’élever , ne fe caffe point la tête.
CO CH O N D’ INDE. Petit quadrupède , originaire
des climats chauds du Bréfil & de la Guinée.
11 a quelque rapport par la forme de la tête
avec lé lievre & le lapin. Ses oreilles font transparentes
& arrondies ; il n’ a prefque point de
queue : fes dents fontfemblables à celles du rat;
fon poil peut être comparé à celui du cochon ; fa
couleur varie ; mais la plupart font mêlés de grandes
taches de blanc , de noir & de roux. Ces animaux
font d’un tempérament précoce & ardent,
ils multiplient beaucoup , même dans les climats
tempérés & froids : ils ne font bons qu’ à dormir ,
a jouer & à manger ; ils font foibles & fe laiffent
dévorer par les chats fans fe défendre ; leur chair
eft infipide.
C ochon domeflique. Animal quadrupède que
1 on a mis au rang des animaux à pieds fourchus ;
& qui ne ruminent pas. Le cochon eft le porc châtré
; celui qui ne l’ eft point s’appelle verrat.
COATI-MONDI. C ’eft un quadrupède du genre
des coatis, dont il diffère par la couleur du poil.
*-*w e v r e to t. U L V H U .1 IV UUUVC Cg.UCl 11C11C US 1151 A l l i e -
rique méridionale , &. dans la feptentrionale ; il
eft petit & familier, & fa queue éft rayée de di-
verfes couleurs. Il a toutes les inclinations du renard,
& eft encore plus opiniâtre que lui : malgré
fa petiteffe il fe défend avec une force extraordinaire
quand on le fait marcher malgré lu i, & quand
il eft apprivoifé, il fe cramponne contre lés jambes
desperfonnes qu’il rencontre, & va familièrement
ravager leurs poches : on ne peut lui faire
lâcher prife qu’en le frottant avec.une broffe, car
cet animal a , dit-on , une fingulière antipathie
pour les foies de cochon. Le genre de vie de ce
quadrupède eft affez fingulier ; il dort depuis minuit
jufquJS midi, veille le refte du jou r , & fe
promène régulièrement depuis fîx heures du foir
jufqu’à minuit.
COCHEVIS, f. m. Efpèce d’alouette, appellée
aufli alouette hupée s àcaufe d’une crête de plumes
qu elle a fur la tète. Elle eft à-peu-près de la grof-
Jeur de 1 alouette ordinaire, mais bien moins commune.
Elle va toujours feule: on la rencontre fréquemment,
fur-tout pendant l’hiver , le long des
grands chemins, où elle cherchera nourriture ,
C o ch o n-m a r r o n . On appelle ainfien Amérique
les cochons devenus fauvages en errant dans
les forêts. On en diftingue de trois efpèces. Ceux
de la première efpèce font courts ; ils ont la tête
groffe , le mufeau peu allongé, & les défenfes
for t longues. Leurs jambes de devant font plus
courtes que celles de derrière'. La chaffe de cette
efpèce eft fort dangereufe, parce que ces animaux
fe jettent fur les chaffeurs qui les ont blèffés.
Les cochons-marons de la fécondé efpèce diffèrent
peu des cochons domeftiques. On dit qu’ils font
la guerre au ferpent à fonnettes.
La troifième efpèce eft des cochons de Siarn &
de la C hine, qui ont quelque reffemblance avec
le petit fanglier, ils font très-délicats à manger
en cochons dë lait.
COEDOES ou CONDOMA ; efpèce de chèvre
fauvage qui fe trouve dans l’intérieur des terres
du Cap de Bonne-Efpérance? C et animal égale
les plus grands cerfs par fa taille. Son corps eft
couvert d’un poil court d'un brun clair ; j l a fur
le dos une raie blanche , d’où en partentplufieurs
de'côté & d’autre, Son cou eft fur monté d’une
crinière; fon menton eft orné d’une barbe ; .là têtô
feffe&ible à cejle du cerf, mais elle éft plus pointue.