
3<£$ P I G
Il n’y a point de pays en France les ramiers & biiets». foit aulfi* abs oonSd. alna tec haqfufee tdraenss proNvîanvtaersr eq ,u di f"bBoéradrenn 3t ilaaT Scihgaôîrnrée àd efsc Ja’uy-,,
fRi’eenfét ersi ejr i mena ics ocmep ^.qrua’iiflo ns ’yd ee nr imtume eanvfee c qiuea.-nttuiitué ldeeu rc peas ffoagifee-aàn xl’ eqmub»o fuê c‘ phruerne dd aeu xc efritlaeitsn e3 s lgoorsr gdees de miîiiagsiè , dans de^emplapemens -dffpoCés
acvuelice rb.Xeaeutctoeu cph adf’faêr,t in&fi nuimn eanpt pcaurreiiélu tfèe'u ,t mpéarrtiit*e- ■
tien, d’être^ connut
p I G
jufijues vers le vingt novembre, cjuelmEs jours
de*plus.ou de moins : cela dépend dfe.,la température
de l'automne-; s'il eft pluvieux St froid ,
il finit plutôt ; mais jamais avant la.Saint-Martin.
Dès que ces'- pifeaux commencent à fe montrer.,
on s'apprête, St l’ on prépare tout l’attirail
néçeffaire pour commencer'les chaffesàla
Saint-Micfiel. Lés palomes , dans ce paffage ,
vont toujours dé l’orient au couchant, Pendant
les mois de février ’& dé mars, elles repaffent
du couchant à l'or ient, 8t alors on ne les chaffe
qu’à terre & aveç (es filets à .nappej.
Chaffe^ aux? filets des ramiers I & bifèts dans les-
vallées de la BàjftfNavarre'., , de là Soûle , dit
Béarn , de ia Bigorné autres côniétcs ymfines
des Pyrénées,
Toute ,1’étendue de pays, qui borde Ja racine
des Pyrénées , . depuis Saint-Jean-pi.ed-de-port,
dans la Baffe = Navarr.e.i jufqu’à Saint.-Girons ,
dans le Çouferans, fe trouve cotipee par un
grand nombre de y allées , rjdpnt le fond aJbo.iitjt
à quelque 'iîlue ‘pfàticableÿ àppellée col ou port,
pat laquelle on peut franchir 1^ chaîne des Py-^
réftéesfj 8t. palier en E'fpâgne, Les montagnes.
St côTeaux qui -fe trouvent des deux "côtés dp
c^s,vallées, &: qui.ne font autre chofe que la
croupe des Pyréqe^ mêmes, prolongée vers là
plaine par un abaiflement infenfible, ces mqn-
tagnes- s’ ouvrent, en certains endroits , 8t forment
des gorges , ou petits valions incultes ,
peu profonds, 8t dont le niveau eft beaucoup
lus élevé que celui <je la* vallée, C eft a lem-
diicTuire de ces gorges qu’ il fe prend, tous les
ans, dans-le temps de .leur paffage une prodi-
gieufe quaptité de ramiers & 4e ^ifecs.
Dans la Ba'ffe-Navarre , la Soûle, le Béarn s
la Bjgorte , fe aiffre^ proyinceS. bornées par la
grande chaîne .des Pyrénées, les ramiers font
connus fous le nom de palomes, du mot latin
falumbus \ & l’on y .appelle^ indjftinâement
bfjets ou ramiers tous le^ aiitres pigeons -fàu-
vages. 11 eft bien vrai qu’on y p'fétend que la pa-
lome eft différente dte tfos ramiers des provinces
fep.tentrion|le$ : c’ eft ce que jé ne crois pas ;
mais comtrie , fuivant l’obîprvdtiqn de Buffon ,
les ràniiers font plus gros dans certains climats
que ..dans tl’autres , il y a apparence qué les
palomes font.de très-gros ramiers. A l'égard
des fife ts , . on en diftingue trois efpeces, qui
'différent par la taille, & quelque variété dans
le plumage. Cette divifioft peut bien n’être pas
conforme à celle des, ornyîhologiftes, mais je
la donrte'jci telle qu’elle eft reçue parmi les chafe
Leurs du pays,
Le paffage des palomes commence aux envi-
îens de U Notre-Dame de feptembre, tx dure
. Les -bifets font plus précoces ; ils fe font .voir
dès ‘là Notre-Dame d’août ;■ & l’ofi commence à
le s çhaiïet vers le dix feptembre : leur paffage
dure , 'comme celui des palomes , jufquaprès la
Saint-Martin, &, fe fait dans la -même»direiSiqn.
Us repaffent de même; aux. approches du prin-
tems.. » .... H n
La chaffe des palomes ne peut fq faire que
dans les lieux, où il y a des .gorges , ce qui ne
fe rencontre guères que dans les montagnes;
mais toutes les gorges n’y font pas propres, vu
qu'il faut néeeffairemerit qu’à.leur embouchure
ifrfe trouve .un efpaceéij plaine d’environ quatre-
vingt pas , tarit en longueur qu’en largeur,. &
qu’ à 'la fuitê'de cette . plariiroétrie, le tertein
e abaiffe , fe forme une pente affez rapide , appelles
fonte dans, le pays,, Telle doit être la dif-
pofition d’une gorge, pour y établir une -palo-
mi'ere, nom que. Ton donne aux lieux où fe font
ces fortes'de chaffes ; & il s’en trouve d’établies
, de toute ancienneté , dans prefqpq tous
les lieux qui en font fufceptibles,, Mais pour
former ces palomière.*, il a fallu encore ajouter
plufieurs acceffoires à, la difpofition naturelle du
terrein , 8t d’abord planter des arbres à. l’extré mité
du plateau pour y fufpendfe les filets , ce
qui fe fait aboli.
On commence par en planter un qui fe nomme
Vaiguillon, à la diftance dè quatre ou cinq
to ile s , allant .vers le nord ; deux autres féparés
par un efpace de trois à quatre pieds feulement;
puis deux autres à la même diftance de quatre
toifes , & féparés par le même inetrvalle 5 Sc
ainfi de fuite , autant que la gorge a d’étendue.
Ces. arbres ne font en état de fervir que .lorf-
qu’ ils ont atteint la hautèur de folxante-dix pieds ,
attendu que les poulies qui fervent à hiffer les
filets en l’a i r , doivent y être attachées à celle
defoixante.pieds. Chaque filet tendu occupe donc
- en hauteur un efpace d'environ neuf toifes , fut
une largeur de quatre à cinq , qui eft la diftance
entre chaque arbre. Le .nombre des filets, ainfi
i tendus, à la füitq l’un de l’autre, varie, fuivant
' l ’étendue de.la g o rg e , depuis huit jufqu’ à quatorze.
A fégard de la manière de les tendre ,
c’ eft à-peu-près la même que pour les pantières
P I G
fimples, donton fe fert pour prendre les bécaffes
le loir à laiprtie des bois. On attache près des
poulies , à lamorde q.ui fou tient le filet de chaque
c ô té , des pierres de dix à douze livres, & à
ces pierres on lie les deux coins d'en haut du
file t, afin que f i ehûte foit plus prefte lorlqu on
lâche la corde qui le retient, & que les palomes
qui s’y enveloppent ne puiffent le foule.ver pour
s’échapper; ôc l ’on arrête l’extrémité d en bas,
par les coins & le milieu , avec plufieurs. piquets
ou petites gaules aiguifées par les deux, bouts ,
que l’on fiche en terre, les pliant en demi-cercle.
On a foin débrancher les arbres du côté du filet,
de crainte qu’ il ne s’ accroche en tombant. Il
faut qbferver que ces filets ne font pas tendus
perpendiculairement, mais qu’ on leur donne a
peu près l’inclinaifon d’ un tort.
Au-devant de chaque efpace qui ,fe trouve:;
entré deux;filets, on forme avec des pieux fichés
en terre , & entrelàcés de branchages, une petite
haie en demi-cercle, appell éet emparence ,
de cinq à fix pieds de hauteur , derrière laquelle
fe tient un’ cliaffeur , qui peut lâcher à volonté
î’ un ou l'autre de ces filets, ou tous les deux à
' la fo is , fuivant l’ ocçurrericê , au .moyen d’une
machine de détente àppellée gciï/o;, à laquelle
font fixés les bouts de» cordes qui Toùtiennent
les filets en l ’air ; cnlorce que. s’ il y a douze fileta,
'i l faut fix homrnës pour les manoeuvrer.
On n’a parlé jufqu’ ici que de filets Amples , 5c
formant une feule nappe;, mais dans toutes les
palomières, outre ceux-là , il y en a d’autres,
& même en plus grand nombre', appelles filets en
cage , parce;qu’éiï effet ils forment une cage ouverte
par devant. Ils fe. placent dans les endroits
où les palomes font le plus fujettes à paffer , &
ce font ceux où fe font les captures les plus abondantes.
C ’eft un affemblage de quatre filets joints
enfemble par des ficelles qu’on paffe dans leurs
bords r favoir , un dans le fond , qui s'appelle la
tête, deux aux côtés , appellés filets de côté, 8c
un quatrième en haut, qu’ on nomme le ciel. Ce
dernier eft beaucoup plus élevé fur le devant que
fur le derrière. On fait 1a cage, dont l'entrée ne
dépaffe pas les autres filets, plus ou moins profonde,
fuivant le local, mais toujours plus profonde
que large , par la raifon que plus le filet
du fond eft éloigné de l’entrée , moins les palomes
l’appërçoivent, & qu’ elles y entrent plus
facilement. Ce filet fe lève au moyen de quatre
. cordes liées aux quatre coins, & paffées dans,
autant de poulies-attachées aux branches des arb
re s , tant fur le devant que fur le derrière, Si
. le lieu rie fournit pas d’arbres pour les pôulies
du derrière, on y en"plante exprès de la hauteur
convenable. On commence toujours par le ver
le filet du fon d , ou la tête,, jufqu’aux deux
poulies ; & là , on le fixe en- arrêtant la corde
Cha s se s ,
P I G
à un piquet fiché en terre. Ce filet eft£\ la hauteur
de 25 à 50 pieds; en fui te on lève le devant*
de même 3 jufqu'aux deux poulies , à la hauteur
de 4,0 ou 4 j pieds 3 plus ou moins, de façon-
que la çage forme la figure d un toit en appentis.
Les extrémités des trois filets perpendiculaires
qui forment les murs de cette chambre , font arrêtées
par en bas avec plufieurs petites gaules
paffées dans les mailles, & fixées par des crochets
de bois piqués en terre de diftance en diftance.
Lorfau* on lâche ce f ile t , il n’y a que le
c ie l, & les deux filets de côté qui s’abattent ; la
tête refte en place pendant toute la journée’, Sc
ne fe mét à éas que le loir , lorfqu’on détend
toute la chaffe. Le filet abattu fur les palomes »
il refte en dedans un efpace affez conudérable,
dans lequel elles voltigent de côté & d’ autre.
; Alors les chaffeurs entrent dans cet efpace , en
i jet tant par-deffus leur corps les filets qui traînent
à terre, & prennent les palomes qu’ils mettent
dans un fac , ou un panier d’ofier à claire-voie ,
fait exprès.
Il ne fuffit pas, pour former une palomière ,
d’avoir planté les arbres auxquels doivent étrgr
fufpendus les filets. Les palomes ne s’y pren-
droient point, s’ ils n’étoient mafqués par une.
fécondé rangée d’ arbres 3 qui fe plantent en
même temps , à la diftance a environ déux toifes
des premiers. Sans cette précaution, en appercevant
de loin les filets , elles s’enleveroient
pour paffer par deffus. On a foin feulement de
, les ébrancher à douze ©u quinze pieds de terre ,
afin de laiffer aux palomes le paffage libre pour
donner dans les filets, lorfqu’efirayées par le
ftratagême dont il fera parlé tout à-l’heure , elles
ne peuvent plus les éviter. Ces arbres, aiefi que
ceux des filets, font des chênes qu’ on préfère
peur l’ordinaire. Au furpîus, il eft rare, lorfqu’on
établit une palomière , qu’on fe trouve
obligé de planter tous lés arbres neceflaires pour
la chaflê , fur-tout ceux deftinés à cacher les
filets. La nature y a pourvu , en grande partie ,
dans prefque toutes lès gorges, qui font ordinairement
couvertes de bois. On conferve ceux
qui fe trouvent placés à propos; on fupprime
ceux qui peuvent nuire, ou font inutiles, &
on fupplée à ceux qui manquent pardejeunes
arbres plantés à la main. Dans les endroits oô
les arbres: manqueroient abfclument pour tendre
les filets , fi l’on eft preffé de jouir , on peut
tranfporter des chênes de foixante pieds de haut ,
après les avoir déterrés de manière à. laiffer autour
des radiées environ vingt quintaux dé terre j
ce qui Te fait fur un traîneau attelé de quatre
ou cinq paires de boeufs , & on les dreffe dans
des trous préparés.pour les recevoir , avec dè
bonne terre meuble & du terr-au. I-crfqu’ cn
plante pour T’avenir Bz pour fa paftérité , on
prend des arbres plus jeunes.
A a a