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d’environ vingt pouces; fes aîles étendues Ont
quatre pieds & plus ; fa queue n’ a que huit pouces.
L e plumage de cet oifeau eft mêlé de couleur de
rouille & de noir ; il ala vue très-perçante ; il eft
armé d’ un bec noirâtre, pointu, un peu recourbé ,
& de griffes vigoureufes & noires. Ses pieds font
jaunes. La Bufe demeure toute l’année dans nos
forêts , elle eft fédentaire & pareffeufe. Cet
oifeau de rapine eft un chaffeur qui 11e faifit pas fa
proie au vol. Il refte fur un arbre , un buiffon,
une motte de terre , & delà fe jette fur tout le
petit gibier qui pafîe à fa portée. 11 prend les
Levreaux & les jeunes Lapins, aufli bien que les
Perdrix & les Cailles ; il dévafte les nids de la
plupart des oifeaux, il fe nourrit auffi de Grenouilles
& de reptiles.
BUSE CENDRÉE. C et oifeau eft de la grandeur
d’ un Coq. Il reffemble 3 par fa figure , & 'en
partie par fes couleurs , à la Bufe commune. Les
)ambes & lespieds font d’une couleur cendrée ,
bleuâtre ; les ongles font noirs. L e bec & la peau
qui en couvrent la bafe font d*une couleur plombée
3 bleuâtre. C e t oifeau fe trouve dans les terres
de la Baie d’Hudfon, & fait fa principal^ proie
des Gelinotes blanches.
BUTO R ( le ) f. m. C et oifeau eft une efpèce
de Héron ; il eft gros comme un Chapon : il a la
partie fupérieure de la tête noirâtre , les côtés
roufsâtres, le defifus du col couvert de plumes
roufsâtres , rayéçs tranfYerfalement de noirâtre 5
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le dos 8c le croupion fauves 3 8c rayés tranfverfa*
lement de noirâtre; l’efpace dégarni de plumes
ui fe trouve entre le bec & l’oe i l , eft couvert
’ une peau verte ; la gorge eft d’ un blanc rouf-
sâtre 3 la poitrine 8c le ventre font d’un fauve
clair 3 varié de taches longitudinales noirâtres ; les
lûmes de l’aîle font d’un fauve foncé noirâtre ; le
ec 3 qui a trois pouces 8c demi de long, eft d’un
brun verdâtre ; les jambes & les pieds font d’un
verd jaunâtre. On le trouve dans les marais 3 où
il fait fon nid par terre.
On a donné , dit-on s le nom de Butor à cet
oifeau parce qu’ il crie ayant le bec dans la boue ,
& qu’ il imite le mugiffement du Taureau. Quelques
naturaliftes.diftinguent deux autres efpèces de Butor
3 l’une qui eft rouge 3 8c l’ autre qui eft hupée.
La chair, de la première efpèce , fent beaucoup
le fauvagin. Il cherche les endroits où il y a du
poiffon 3 & il refte comme immobile en attendant
fa proie. Il contrarie fon cou & bleffe le chaffeur
qui s’ approche imprudemment pour le faifir.
L’autre efpèce de Butor hupé, eft également
avide de poiffon. On prend cet oifeau qui fe tient
ordinairement près dés étangs & des rivières par
le moyen d’ un hameçon qu’on appâte avec une
Grenouille , ou avec un poiffon de la groffeur de
trois doigts. Sa voracité caufe fa perte.
Dans l’automne 3 après le coucher du foleil
les Butors ont coutume de prendre l’effor à une
grande diftance , 8c de s?élever en ligne fpirale
jufqu’ à ce qu’on les perde de Yue*
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C.
G AB ANNE 3 f. f. Petite loge couverte pour la
pipée j ou pour fe mettre a 1 affût du Canard.
C A B IA I , ou PORC DES RIVIÈRES. Quadrupède
amphibie qui fe trouve dans les terres
balles de l'Amérique Méridionale, ainfi qu au
Bréfil, aux Amazones & à la Guiane.
Le Cabiai a chacune de fes mâchoires garnie de
deux dents incifives, Sc de huit dents molaires
qui font fendues à demi 8c en trois parties 3
en forte que chaque dent molaire en repréfente
trois fur la même tige. C e t animal eft de la grandeur
d’ un Cochon de deux ans. Son mufeau eft
obtus. Il a des mouftaches longues 8c dures
comme celles du chat. Tout fon corps eft couvert
d’ un poil brun 3 rude 8c court. Il n a point de
queue ni de défenfes. Il a des membranes entre
les pattes. Le Cabiài plonge dans 1 eau pour y
prendre le poiffon ; il fe nourrit aufli de graines 3
& de fruits de cannes à fucre. Son cri reffemble
au braiment de l’âne. Quand il eft pourfuivi pan,
les chaffeurs , il fe précipite dans le fleuve dont
il ne quitte point les bords 3 8c il nage entre
deux eaux affez lo in, 8c affez long-t.ems pour fe
fauver. La chair du Cabiai eft gtaffe 8c tendre,
mais d’un mauvais goût de poiffon. La H u re ,
qui tient plus de la viande , eft préférable. On parvient
à apprivoifer cet animal, 8c à le faire obéir,
étant d’un naturel timide & doux.
C A B R I L . Nom qu’on donne au Chevreau
lorfqu’il n’ a pas encore fix mois. Sa chair eft alors
délicate comme celle de l’agneau.
CABURE. Efpèce d’oifeau de> nuit, du Bréfil.
On recherche cet oifeau parce qu’ il s’apprivoife
facilement, qu’il eft gai 8c divertiffant. Il eft de
la grandeur d’une Grive. Il a la tête rond e, le bec
court Sc crochu, avec deux trous pour narines.
Sa tête eft ornée d’aigrettes de plumes; Sc l’oifeau
la fait tourner fiir fon cou comme fur un pivot. Il
a aufli la faculté de remuer les plumes qui font des
deux côtés de la tête , de manière qu’elles fe re-
dreffent 8c préfentent de petites cornes ou des
oreilles. Il f a i t , avec fon bec , une efpèce de
craquement pour jouer ou pour marquer l’envie
qu’il a de quelque chofe. On le nourrit avec de la
chair crue.
C AHUITAHU. Oifeau du Bréfil, de la granr
deur d’une oie. Il a le haut des aîles armé d’un
ergot ou corne très-aiguë* ; & il a encore au-deffus
du bec une autre petite corne déliée & flexible ,
de la longueur du doigt.
C A IL L E , f.f. Oifeau’de paffage, ayant un ranfage
affz agréable; il eft de la groffeur d’une forte Grive.
eSon vol eft peu élevé de terre. Les Cailles partent
deux à deux, & volent plus de nuit que de jour.
C ’eft au peu de durée de leur v o l, qu’on doit 1%
facilité de les prendre à la courfe.
Le bec de la Caille a un demi pouce de longueur
; il eft un peu applati ; l’iris des yeux eft
i couleur de noifette ; le ventre & la poitrine d’un
I jaune p â le , mêlé de blanc; fa queue eft cou r te ,
8c la couleur de fes aîles très-variée. :
La Caille, jeune, tendre', graffe 8c- bien nourrie-,.,
eft un des mets les plus exquis. Sa phair eft de
bon fuc ; elle excite l’ appétit, 8c convient à toutes,
fortes d’âges 8c de tempéramens.
I Les Cailles arrivent d’Afr iqu e , dans nos contrées
, vers la mi-avril, débarquant d abord fur’
les côtes de nos provinces méridionales , d’où elles-
fe répandent enfuite, de proche en proche, dans
les provinces intérieures. _On prétend que,.pour
faire le trajet de mer qui fépare les cotes d’A frique
de celles de la Provence, elles rie mettent
que fix ou fept heures ; 8c la preuve s’en tire de.
ce que celles que l’on tu e , immédiatement après
avoir pris terre, ont encore du grain dans le
jabot, 8c que l’on fait qu’ il ne leur faut guère plus
de tems pour le digérer. On les trouve , a leur
arr ivé e, dans les prairies 8c les bleds verds., ce
qui. fait qu’on les appelle alors Cailles^ vertes. C e t
oifeau reffemble beaucoup en petit à la Perdrix,
tant par fa forme que par fa manière de vivre &
fes habitudes ; mais fon vol eft bien moins h^ut
que celui de la Perdrix, & elle s’enlève rarement
à plus de trois ou quatre pieds de terre, filant
toujours très-droit,^ & fe pofant ordinairement à
peu de diftance. Elle tient beaucoup, & il eft
fouvent très-difficile de la relever, quoiqu onl ait
vue fe pofer. Le mâle eft aifé à diüinguer de la
femelle : celle-ci a la poitrine blanchâtre , mouchetée
de noir; le male , roufsatre, fans mélange
d’ autre couleur j & il a , d ailleurs, le bec noir,
ainfi que la gorge.
Peu de'jours après fon arrivée, la Cnille fe met
à pondre, de manière que fa ponte fe rencontre
à-peu:près avec celle de la P e r d r ix e l le eft aufli