
C E PH U S V f . m. oifeau .aquatique qu iap p ro ch e
des M ouettes par la forme de fon b e c 8c de fes
pieds , 8c pour le refte des Canards. Ses jambes
io n t verdâ tres ; il eft tou t co u ve r t de plumes ,
& fî Figer > q u'il a beaucoup de peine de réfifter
au yent. Son inftinét le porte à fuivre les T h o n s
p ou r manger les petits poiffons qui échappent à
la t halle de ces gros poiffons. La chair du Cephus ,
■ .eft .d'un affez bon gqu t dans fa partie antérieure ;
mais le train de derrière fent la fange,.
C E R A S T E , vipere ou plutô t Serpent d 'A fr iq u e ,
d ’ une e fpec e q u ’on dit ê tre cornue. Sa tê te eft
trian gu la ire, 8c fa gueule obtufe. L e cérafie a ju f-
ou'à cinq pieds dé lo n g ; fon venin eft très-
dangereux : tels fon t les fléaux dont les chafîeur?
d e vro ien t s'attacher a dé livre r le genre humain 5
c e lu i- c i eft ;aifé à détruire j, comme il eft très-
vorace , & quand i l eft rafla fié, il entre dans un
profon d fom m e il, on faiflt c e t inftant pour le
prendre 8c le tuer.
C E R C E A U . ( Fauconnerie. ) C 'e f t ainfi qu'on
.appelle les pennes du b ou t de l'a ile des oifeaux
d e proie. Les Faucons 8c les Laniers n 'en ont
q u 'u n , les Ep.eryiers_en on t trois.
C E R C E L L E , f. f. oifeau aquatique qui tient
d u C.anard, mais un peu plus .petit j le mâle a
la -tête ' rou g e , a vec des marques noires fous
l'e f tom a c , 8c la femelle a le ventre gris. C e t
oifeau s'appelle fouvfent Sarcelle, 8c quelquefois
Garfote.
O u tre la C e r c e lle de F r a n c e , qui reffemble
affe z parfaitement au Canard ; il y en a une
autre dans nos climats dont le b e c eft noir , la
.tête d’un roug e é c la ta n t , ta ch eté de v e r t le
co rp s ' cou ve r t de plumes noires 8c blanchâtres ,
en façon d 'é c a iile s . *
L a C e r c e lle d 'Inde eft plus p e tite que les CaWhes;
e l le a le .bec-, le s d oigts & Jes pieds d'un beau
r o u g e , & le plumage de couleurs très-variées.
Les Ce rcelle s de l'Am é r iq u e , & fu r -to u t celles
d e la Lo u ifian e , fon t d'un e grande dé iicateiïe -,
c e lle s de France ne fautaient en approcher pour
le g o û t ; on t rou ve iou ven t dans leur eftomac
d e s h e rb e s , des femences de plantes aquatiques ,
'8c même des ca illoux : on v o it aufli c e t oife.au
dans les iflê s de Ca y en n e 8c d e Madagafcar.
On prend les.«ra/Aj au lacet, àJa glue & 311
fufil : Voyei ^article C anard sauvage.. La
«hafle des cercelles n’eft point différente.
C E R C O P I T H E Q U E , f. m. efpèce de Ange ;
qu'on trou ve abondamment dans les bois de J a v a ,
dans le royaume d e C o n g o , fur les montagnes de
l'Am é r iq u e #£ dans tou t le continent de l'Inde : 1
du cô té de G o a , les Portugais les pourfuivent à la
chaffe & fe fervent de fa chair comme aliment Sc
remède : ils prétendent même que fes os b ro y é s ,
ont la v e r tu d e guérir les maladies vénériennes.
L e s cercopithèquess comme les autres A n g e s ,
ont une adreffe infinie .5 quand il s'ag it de paffer
une p e t ite r iv iè re , ils montent fur un des arbres
qui bordent le r iv a g e , 8c choififfent la branche la
plus longue 8c la plus pliante ; le plus adroit 8c le
plus hardi d ’entre eu x marche à la tête fur ce tte
branche qui fe courbe par la pefanteur de fon co rp s ;
,& ce premier paffé ne lâ ch e pas l ’extrémité de la
branche , afin de fa c ilite r le paffage aux autres
qui fe tiennent tous par la queue , & qui au premier
. lignai tray.erfe.nt fans effroi c e pont
mobile.
C e t te e fpèc e de Anges eft Fort divertiffante 8c
eft fo r t recherchée à caufe de la géntilleffe de leurs
mouvemens 8c de leur inftinét. Ils aiment beaucoup
lajchair ; ils fe rongent même la queue , quand
ils en m anquent.
On diftingue plufteurs efpèces de cercopithèques
qui diffèrent entre eux par la grandeur 8c la cou leur
; les principales fon t les fagouins & les fa-
pajoux.
Chajfe du Ce rcop ith èq u e.
Quand les Indiens fon t la chaffe aux cercopi-
theqiies.3. ils fé rendent fur le fommet des montagnes
, où. ces animaux é lè v en t leurs petits , Sc
mettent le feu à quelques pétards , c e qui épouvante
.tellement les Anges , qu’ ils abandonnent
leurs petits à la difcrétion des chaffeurs Y q uelquefo
is ils ont la force de les porter fur le d o s , & ils
v on t fe percher fur la cîme des arbres comme les
oifeaux. S'ils 5A p e r ç o iv e n t qu’ on les cou che en
joue. ,, ils marchent contre le v en t en pouffant des
cris horribles j leur de xtérité eft A grande qu’ ils
fa v en t , dit-on , é v ite r les flèches qu’ on lance fur
! e u x , 8c lès prendre avec la m a in , comme s’ ils
jou oient avec les fauvages ; quand un des cercopithèques
tombe mort 8c que le cnaffeur s'en ftiifit, les
autres remplifient l ’air de leurs gémiffemens : mais
s’ il n'eft que bleflfé -, les autres le fecourent ; l’un
va chercher des feuilles j l’ autre de la moufle
pour appliquer fur la p la ie , &r ils tâchent par ce
moyen d’arrêter fon fang 8c de lui conferver la
v ie .
Si le cercopithèque a to u te la de xtérité de l ’homme
réuni en fo c ié té , il a aufli fa fen fîb ilité , 8c fon
amour pour la vengeance'. Si par hazard un des
chaffeurs s 'éca rte le réfte du jo u r d e fes compagnons
j il effu y era , fans pouvoir fe d é fen d re , une
g rêle de pierres': car ces animaux, eu montant dans
les arbres 3 portent chacun une pierre dans -la
main & une dans la gueule pour s’en fervir contre,
le s paflans qu'ils voien t armés. On a yu des chaf-
Leurs périr fous les coups réunis des■ cercopithèques:
C E R F , f. m. L e cerf eft un quadrupède rum
in an t , qui a le pied fourchu , & les cornes:
branchues , maffives, 8c tombant chaque annee.
Il peut paffer pour le plus beau de tous les animaux
: il n 'y en a pas qui ait 1 air fi n o b le 8c A
majeftaeux qu’un cerf d ix-cors ,• orne de fa t ê t e ;
aufli les rois & les princes s’ éto ien t referve le*
plaifir de les chaffer. i l eft très-léger , il a beau- i
coup d ’ha le in e, l’oe il p e rç an t , l’ o reille fine 8c
aime fi fort les inftrumens', que même pendant ;
qu’ on le chaffe , il s’arrête ^quelquefois pour entendre
la trompe. I l eft fin 8c rufé , n'eft méchant
ue dans lè tems du r u t , 8c quand il eft fur fes
ns. Il peut engendrer dès l’ âg e .de dix-huit mois.
Ses amours ne durent qu’ un mois par an „ 8c tou jours
dans le même tems. Il fe n ourrit de grains ,
de f ru it s , d ’h e rb e s , d’éco rce de jeune bois , de
la moufle qui vient deffus , de bourgeons , de lé gumes
, 8cc. Il ne b oit guère en h i v e r , encore
moins au printems : l’ herbe tendre. & chargée -de
xofée lui fuffit ; mais dans les ch aleurs, il va aux
ruiffeaux , aux mares 8c aux fontaines ; & dans
le tems du ru t , il cherche l’ eau par-tout pour boire
8c fe baigner. Il nage très-bien , 8c faute très-légèrement.
Il y a des cerfs de différente grofîeur 8c de d ifférent
pelage. Les cerfs de plaine , de v allé e , ou
dè collines fertiles , ©nt le corfage beaucoup plus
grand que ceux des montagnes lèch es & arides.
C e s .derniers ne. courent pas fi v ite , .mais, ils vont
plus long-tems que les premiers *. ils font plus méd
ian s ; ils ont le poil plus long fur le maflacre
leur tête eft noire 8c balle , au lieu que ce lle des
cerfs de plain e• eft h a u te , d’ une cou leur claire 8c
rougeâtre. Leur pelage le plus ordinaire • eft
fauve.
M. de'B’uffon dit qu e l a v ie' un cerf fè‘ paffe dans ■
dès alternatives de plénitude 8c d ’inanition , d'err>.
bbnpoint 8c de ma ig reu r , , fie fanté pour ainfi
dire 8c de maladie , fans que- ces oppofitions fi
marquées ,. 8c ce t état toujours excè ffif,, altèrent
fa conftitution. C e t t e ' vieilli tude 8c mêm'é' cès
excès ne fon t pas plus-particuliers au ceYf 'e(u’ à tôiis;
les 'animaux des forê ts ; tom m e -ë ù x y ' là* - rigueur*
de l’ hiver & la dife tte des- vivres le fon t l'aiiguif 8c
dépérir ; comme éux ij|reprend une : ïîoiiv'élfe v i- j
gùeur par la douceur dû printems & /pât:la V;égé-;
tation nouvelle , comme è'ûx il s'èngrâiffe des r i-
ch e fle sd e l ’é té .' Si fes-amours l’e x té n u e n t, les
fruits de l ’automne le réparent. T o u s les animaux
libres & fauvages éprouvent les mêmes viciffitu-
des. 11 nè faut pas rëgardér'îe' tems pendant l e q u e l ;
le cerf pouffe fa WôrfVèllé ter® Y cdm-Aiè' un^tèms ^d'ë,
faiïffrancs -f 8c\ de m a la d ie * ' p ù ilq tr } ! ‘s^èhgfaiffe
alors fenfibiément ],.& q i f i i tfèft jamais plias ch(a¥g^
d crnbotàp'oinf.-qù® qtland c(e t te 'prodü^lo'n^vi'ént -de
s achever. Ses amours pàroiffèht exceffifs', ils lèfon
t ’en 'effet ; mais le font-ils plus que ceux des
autres, habitans de; nos fo r ê ts '& :de nos plaines?
; N e voyons-nous pas le s courfes & les combats des
L ièv res? lès coqs-perdrix ne fe font-ils pas entre
eu x la guerre la plus v iv e ? C e s combats nous pa-r
roiffent des jeuX à caufe de la foib le ffe des champions
qui lê s iiv r ë n t i ils y mettent cependant autant
d ’acharnemënt que les cerfs ; mais ceu x -c i en
impofent davantage', par l’effroi que répandent
leurs cris , 8c par le cliquetis de leurs armes v ra iment
meurtrières. Q u o i qu’ il en en fo it , je ne
crois pas que l'in d iv id u fo it plus âffeÔte dans l'un
que dans l'autre. '
Les gros cerfs , ou pour mieux dire les v ieu x
cerfs , font, des animaux tranquilles 8c pareffeux ;
ils aiment à' être*’ feuls ; quelquefois ils s'accompagnent
deux ou même t r o i s , à peu-près du m ême
â g e ; mais ils fe tiennent ordinairement ^éloignes
des jeunes cerfs , & ne v on t jamais a v ec les b ich es
que dans le tems du rut. U n gros ee//paffera l'é t é
dans un buiffon dans lequel il fe fera .retiré au
printems. pour y faire fa tête il ne fera tou te s
le s nuits que le chemin néceffairè pour aller ch ercher
fa nourriture. I l év itera les berges e fe a rp é e s ,
les folié s profonds , tou t c e ' qui lui occaflonnera
quelqu'effort pénible. Il aime, les bois'tou ffus 8c
fourrés ; mais il n 'y pén ètre que par des faux-
fuyans ou des cou lé e s qui ne lui préfentent pas'
d'ob flac le .
C 'e f t un ancien préjugé maffon dé de cro ire q u e
quand un cerf cbaffé donne à l’eau , fes jambes fe •
roidiffent, &:'.qu’ il ne peut plus courir 5 on p ou rroit
cite r une infinité, d’exemples qui en prouveroi,ent
la faufleté, C e qu’ il y a dé ce rta in , c 'e ft qu'un-
cerf pris dans l’eau a toujours; les jambes flexibles ,-
& qu'un cerf fo r c é pris fur terre a toujours les-
jambes extrêmement rqides 8ç tendues. ;
D è s la fin d ’a o û t l e s 'cerfs- commencent â eprotr-'
v e r une effërvefcènce. q ui les exci-re à plus d 'a c t
iv ité ; ris f o n t a lors plus de chemin pendant la
n u i t , ils q u itten t ruh bu iflbn"pour aller dans un?
autre: cès impatiences annoncent le rut. Aprè s le
r u t , ils retourn en t dans les buiffons , oit bien ils
fe tiennent à portée des plaines nouvellement en-
remehcéès ils fon t leur nuit fous des pommiers ;
bn èn a'vu--même fe drefter ' contre l ’arbre 8.' en
faire tomber le fruit ave-criéû-r tê te ; ils ravagent les -jardins mal clos. Les froids les- fon t rentrer’
dans les fo r e ts ; ils s 'y mettent en- garde ; ils fé
tiennent fous les futaies ou le lo n g des cô te s q ui
les ab riten t dti nord. Le s jeunes ceffs kccompa-• '
gnent fou vent av ec les biches , mais' -tes gros ne
font ofdrnàïrementque dans'dès hardes de cerfs :
le' gland 8c la famé lèur fe r v e n t de nourriture'
pendant i'h iv er.; quand' la- terre eft cou ve r te de1
n eigé ; ils p èlen t les jeunes arbres..-
L e cerf eft naturellement dou x Sc timide ? i ï
craint l'homme 8c ne lui a: jamais fa it mal que p a t