
fter la voie avant queide rejoindre ceux qui font
à la tête. '
Comme - les chiens en .général, font toujours
fougueux en fortant du-couple*, on ne doit jamais
donner un relaie. que lqrfqu’on eft précifémènt
dans la voie.du çèrfchaffé 5 fans cei te attention,
les . chiens lgsplus fages percent line enceinte
tans mettre Te nez à te r r e ',' ou attaquent le
premier animal qui bondit devant eux : ce qui
Fait manquer -un cerf .y ou du; moins ce qu^ d é range’
la chaffe là mieux commencée.''
• On a dit que pour bien4 placer & avancer'les
.relais :il falloir counoître ie pays &-les'rèfiiités j*
mais ïl eft bon d’ ôbferveff qu'à fégard dés-rë-
fu ite s , la moindre cîtconüance peut ïesr déranger.
U11 .cerf 3 par exempté , qui né fe fetit
pas de' force , fe fait cha;lfef"&? pténdfé dans I f
pays où il a été attaqué *. ail lieu qu'un autre |
attaqué dans le même end ro it, mais plus" vigoureux
, débuche ou v a ’ d’ un bout à F autre
d'une forêt. Les gros cerfs font prèfqüe toujours
de plus grandes refuites que les jeunes ,
êc fur-tout dans le commencement du rut ,011 '
fait que pour lors ces animaux arrivent de plu-
fieurs endroits diffère ns quelquefois même de
fort lo in : & comme pour r.ordinaire. ils prennent
le parti de retourner chez e u x , auflî-tôt
qu'ils font tourmentés par les chiens , 011 doit
lorfqu'on croit attaquer de ces voyageurs 3 mettre
.les deux bas relais plus éloignés que de coutume :
& fi l'on a quelque notiou de l’endroit d'où
l ’animal eft venu , on doit placer ces mêmes
relais dp façon qu'il en trouve un au moins fur
fon paffage.
Les cerfs débuchent rarement lorfqw?- lés'
plaines font molles , parce qu’en enfonçant ils
peinent beaucoup , & que d’ ailleurs les chiens
qui n'enfoncent pas les chaffent de plus près..
La tête tourne quelquefois à un cerf qui eft-
attaque & chaffe vivement, & fouvent par la
même raifon il ne. fait plus où il va : il eft encore
à obferyer qu'tme vente , un palis • ou un
treillage, dérangent auffiles refuitesordinaires.
O r , comme il n'eft pas poffibi® de prévoir tous
<:es obftacles , on penfe que dans quelque pays
& en quelque tems que ce f o i t , il fau t, autant
.qu'on le peut , chaffer entre les trois relais , &
les placer de façon que fi on manque, les deux-
premiers 9 on trouve du moins le troifième : on
fait avancer les autres quand un cerf a pris fon.,
parti. Il eft à obferve^r cependant que quand on
attaque dans un buifton, on doit mettre les re-,
lais du côté de la forêt la plus voifinè , parce
u’il eft a préfuraer que ]e cerf s'y, retire pen- ,
ant l’hiver, & que la connoiffaiit il y retourne,
préférablement à tout autre endroit. En gêné-;
£al f il A u t placer les relais dans quelque grand \
carrefour , ou fur quelque hauteur, eu enfin
dans quelque endroit d’où l’on '.paille découvrir
ce qui fe paffe dans les environs.
Manière d'attaquer le cerf.
M. du Fouilloux dit q u e , de" fon tems &
même avant lu i, on attaquoit un cerf à trait
de limier j qu’enfuite les valets de limier mon-
toient à chev al, menoient leur chien-derriere
eux ƒ & que quand les chiens courans toniboient
en d é fau t, les piqueurs les recouploient, je-
toient des brifées & . attendoient lefdits va|ets
de limier j que ceux-ci mettoient pied a terre
.& recherchoient la voie du cerf de ^mpute ,
qu’on attaquoit de nouveau quand il é toit relance
: cette manoeuvre eft difficile à comprendre
Sç plus difficile encore à mettre en pra -
tique. Depuis très - long - tems , cette façon
d’attaquer & de chaffer n’eft plus en ufage:
en effet , elle entraîne beaucoup de difficultés
& elle n’étoit pas plus approuvéé par M. du
Fouilloux, quelle ne le feroit par les veneurs
d’aujourd’hui. :
En 17 2 6 , on attaquoit encore à trait de li -
mier , & les valets de limier té tournoient à la
maifon avec leurs chiens, auffitôt que le cerf
étoit attaqué. .Quelques années après on changea
cette méthode,, & on fit bien: car enfin, on
ne crôit pas 'qu’il foit poffible que dans les
chaleurs, un limier aille rechercher , à trois
heures après-midi, un cerf qui fouvent eft
rembuché;avant le jour. Il faut donc en ce.cas
barrer & fouler l’enceinte 5 mais le chien excédé
du travail du matin , n’eft plus en état de
fuffire à celui - c i , & au lieu d’aller devant | il
refte derrière fon maître > il en réfulte qu’après
beaucoup d’ennui & de peiné , un cerf, quoique
bien . détourné , eft manqué à laiffer courre ,
& qu’ outre cela on perd un tems confidérable
qu’on eft fouvent dans le cas de régrètter à la
fin d'une journée.
Cependant la façon d’attaquer à trait de
limier , peut réuffir dans l’automne & dans
l’hiver i mais en toute autre faifon elle eft plus
nuifible qu’avantageufé. U faut d’ailleurs obfer-
ver qu’un limier qui foule pour lancer des'animaux
fur Te haut du jour , s’accoutume non-feulement
à crier , mais encore à revouloir de
vieilles voies ou de voies réchauffées par le
foleil. C ’eft donc vouloir gâter & crever un
bon limier, que de l’employer à un ouvrage
auffi rude, & q u i fouvent devient fort mutile.
Du tèms de Louis X I V , le dernier gentilhomme
de la vénerie n’alloii point au bois :
mais les jours de chaffé..., il alloi.t à cheval
dans tentes les quêtes, pour favoir de.chaque
veneur
vejieur ce qu’ il trouvoit : il reveuoit en faire le
rapport au commandant, lequel alloit faire_ le
même rapport au grand veneur, & celui - ci le
rendoit au roi au moment du lever : fa majefté
pour lors nommoit l’endroit où elle vouloic attaquer
; on y faifoit raffembler les huit valets
de limier à p ied , & tous enfemble frappoient
aux brifées à l’arrivée du roi.
Lorfque Louis XV a commencé à chaffer,
on a ceffé d’aller chercher le rapport dans les
quêtes : chaque vetîèur, comme à préfent ,
faifoit le fien au rendez-vous 5 on ne pouvoir
plus moyennant cela raffembler les valets de
limier à pied : & comme par conféquent il ne
s ’en trouvoit qu’un ou deux pour fou le r , les
veneurs à cheval entroient avec eux dans l’enceinte
pour en faire fortir un cerf ; mais on ne
s’eft pas long - tems lêrvi de cette nouvelle façon ,
laquelle en effet ne réuflîffoit pas toujours , &
traînoit fouvent en longueur : on prit le parti
de découpler les chiens de meute aux brifees ,
& de fouler avec eux. Lorfqu’en fortant
du couple , ces chiens jeunes & fougueux
trouvaient devant eux le cerf dont on faifoit
rapport, ils l’attaquoient & Je chaffoient avec
furie: mais auffi iis perçoient une ou deux en ceintes
fans fe retourner ; lorfque le cerf fe
rafoit & ne partoit pas d’effroi. Si ces chiens
attaquoient une bicne , on ne les arrêtoit
qu’avec peine, & fouvent ils étoient rendus
avant que d’avoir mis fur pied l’animal qu’on
vouloit chaffer.
Après donc avoir long-tems éprouvé que cette
façon d’attaquer n’avoit pas moins d’inconvé -
niens que les précédentes, M. d’Ianville p re mier
veneur du roi propofa de découpler aux
brifées quelques chiens vieux ou trop lents pour
tenir aux relais, & de Fouler avec eux. Cette
propofition ne trouva que très - peu de parti -
fans, l’ufage & le préjugé préfentent toujours
des obftacles que, les idées neuves ont bien de
la peine à renverfer: cependant, malgré les objections
fans nombre, il obtint qu’on en fît
l’effai, & peu après , il eut la fatisfaCtion de
l’entendre approuver par la plus grande partie
des veneurs : quelques vieux en appelèrent en -
core a une plus longue expérience ; mais enfin
tous conviennent aujourd’hui q u e , de cette manière
, on attaque plutôt & plus fûrement le cerf
détourné , qu’avec les limiers & les chiens de
meute. Il eft certain', en e ffe t, que lorfque ces
vieux animaux font dans l’habitude de fouler ,
ils mettent le nez à terre en entrant dans l ’e n ceinte
: qu ils rapprochent fi les voies font encore
bonnes ; & que fouvent ils vont lancer un
cerf dans une autre enceinte , s’ il eft forti de la
enne depuis peu de tems : que s’il fait chaud &
e c , & que le cerf fpit rembuché de très - grand
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matin, ces chiens ne pouvant le rapprocher ,
mettent le nez aux branches, vont au vent &
font partir l’animal : comme ils n’ont ni ardeur ,
ni viteffe , on les arrête aifément, lorfqu’ils
attaquent des biches ou quelque jeune cerf 5 ce
qui fait qu’on rentre auffitôt dans l’enceinte &
qu’on ne perd pas de tems.
Lorfque ces vieux chiens ont lancé le cerf qu’on
veut attaquer , & qu’ils lui ont fait paffer une
route ou un chemin, on y avance les chiens de
meute qui font tenus à la harde au coin de l’enceinte
, & on les découplé dans la voie ; au
moyen de quoi le' cerfeffuie toute leur fougue,
& n’étant pour lors occupé que de fuir , il n’a
pas le tems défaire des retours , ni de mettre du
change fur pied ÿ ce qui eft d’ un très - grand
avantage au commencement d’ une chaffe. Les
chiens de meute doivent être découplés bien
jufte dans la voie , & il faut avoir l’attention
de commencer par les meilleurs : les plus jeunes
enleveroient les autres , & tous enfemble per-
ceroient l’enceinte fans mettre le nez à terre.
Avant que de découpler les chiêns de meute ,
on doit laiffer prendre un peu d’avance aux
v ieu x , lesquels allant toujours leur petit train,
; dreffent & maintiennent la voie , que les autres
| par ce moyen ont le tems de goûter avant que
d’en être les maîtres. Afin que ces vieux chiens
ne fe crèvent pas , les valets de chiens ont ordre
de les attendre dans la v o ie , de les reprendre
le plutôt qu’ ils peuvent j d’ailleurs çes vieux
routiers connoiffent le chemin de la maifon &
reviennent fouvent feuls. De plus, comme de
douze qui font toujours au chenil, on n’en mène
que fix ou huit à la chaffe, on peut aifément
donner du repos aux plus fatigués î ils fervent
long - tems , quoique plufieurs d’entr’eux foient
dans le cas de la réforme , quand on les emploie
à cet ufage.
De la maniéré de chaffer 6? forcer le cerf.
Lorfque le rapport eft fa it , les veneurs montés
à ch e v a l, on mène les chiens à l ’endroit où l’on
veut attaquer, après que les relais ont été envoyés
chacun à leur- deftinatiom Quand on eft
arrivé au coin de l’ enceinte , ori place les chiens
au carrefour le plus avantageux pour en voir
fortir le cerf. Les piqueurs vont aux brifées
avec les vieux chiens j celui qui fait rapport
entre dans la coulée , tourne fon cheval du
côté qu’ il a remarqué que le cerf avoit la tête
tournée en fe rembuchant ; il attend que les
vieux chiens foient tous découplés , & il ne
marche que quand ils font paffés devant lui. Il
va doucement , & les autres piqueurs le fui-
vent en filence : moyennant cela , les vieux
chiens, au lieu de fuivre les chevaux machi -
nalement , comme ils font ordinairement, tâ-
N