
Tifle de Tabago. Ils ont le lard ferme , peu de
poils, 8c fi l'on en croit les voyageurs , ils ont le
nombril fur le dos. Les habitans font ufage dans
leurs alimens de la chair de ces animaux.
PADDA, ou oifeau de riz. Efpèce de gros
b ec, fort commun en Chine. Cet oifeau eft remarquable
par la richeffe 8c Téclat des couleurs
de fon plumage.
PAGALOS, f. m. Oifeau que Ton peut comparer
à une poule pour le port & ta hauteur. Son
plumage eft de differentes couleurs très-vives, fa
queue a environ deux pieds de longueur.
PAILLE-EN-CÜL;0 ISEÀÜ DU TROPIQUE,
OISEAU DE MER. Genre d’oifeau qui habite la
Zône-Torride, c’eft-à-dire Tefpacè qui eft entre les
deux tropiques. Il eft de la gfoifeiir crùn pigeon j il
à la tête petite, fon bec eft gros, pointu, & un peu
courbé , dentelé, tout rouge, tfe de la longueur’•
d'environ trois pouces. Ses pieds fopt palmes,
avec quatre doigts qui tiennent ènfemblë par une.
membrane. Ses ailes font grandes'& -longues j fon
plumage eft d'un bleu tachétgj d ér h lir & ;dè,
fauve j fa queue eft coih^ofée dê douze ;a quinze,
plumes de fix poucéS de longueur?’du milieu déf-
quelles fortent deux plumes- lorigûès d’ênviron
i j à iê pouces , S t qui femblent n'en faiVe1
qu'une. Cet oifeau a un cri perçant 5 il Vole-fort
h au t, & quelquefois il repofe fur l’eau. Il vit de
poiffons.
' PAISSE SOLITAIRE ou PASSE. Efpèce de-
grive qui fe trouve en France. Le plumage de cet
oifeau eft d'un roux fauve moucheté de gris y fon '
bec eft rond & pointu, plus fort que celui d’un
merle, & d’un gris noirâtre. Il a les jambes & -les
pieds comme ceux.d’une grive 8c de la même couleur
; il vit d’infeêles'Sr fe plaît dans les'vallées.
On peut élever-cet oifeau en cage .3 fon chant eft
doux & agréable , il fe fait entendre la; nuit
comme, le jour.
PA L E , PA LE T TE , ou BEC A SPATULE.
Ce font les différents noms qu'on a donnés à cet
oifeau, à caufe delà figure de fon bec qui eft large
par le bo u t, arrondi 8c applati en deffus comme
une pelle , & la partie voifine de la tête eft étroite
& faite comme le manche d'une palette.,Le bec
eft droit dans fa longueur & reffemble allez bien
à la fpatule des apothicaires. Cet oifeau, fe plaît
finguliérement dans un petit bois près dé Leyde
en Hollande. . Il a 34 pouces de longueur ,
depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité des
griffés , & 24 pouces’, de cette pointe, jufqu’au,
bout de la queue.
L a galette de Cayenne eft d’un blanc couleur de
ro fe } fon bec eft jaunâtre. Quand on approche
de cet oifeau il fait réfonner fon bec , comme fi
.deux morceaux de bois plat frappoient l’un contre
l’autre.
PALIKOUR ou fourmilier de Cayenne. Cet
^oifeau a le devant du cou , le haut de la poitrine
couvert d’une plaque noire,en forme de cravatte ,
avec. Une bordure noire &c blanche qui s’étend
derrière lé cou. L'e’deffus: du corps eft cendre*; lé
tour de fes yeux air. h que fes pieds, 8c ia partie
inférieure du bec font d’un beau .bleu celefte. Le
p a lik ou r eft très-vif ,■ il grirape fur les-airbriffeaux
pour y chercher des fourmis 8c autres petits infectes
3 il ne vole jamais dans l’air. . |
PALMISTES, f. m. Efpèce d’oiféaux du genre
du merle , qui .-’niche dans les, arbres palmiftes. Ils
font de la grofféur de l'alouette, longs de. 6 pouces
.8c dem i, 8c de 10 un tiers..d’envergure. Une
calotte moirée., tachetée de blanc, leur defcend
jufqu’aux oreilles j leur plumage eft varié &.cendré
[ de blanc 8c de vert olive.-
I -, Palmiste? Petit quadrupède qui habite fur les
i palmiers, &• qu’on a eu tort dé confondre, foit
avec les rats , foit avec les écureuils 5 il- a la tête
du campagnol , une longue quéüe qu’il porte
droite & relevée verticalement , 8c au milieu du
dos depuis le col jufqu’à la queue une bande blanchâtre
,, accompagnée;; de_:;jchaque cote d'uns
tbande brune , 8c enfuite. d’une .autre blanchâtre..
|Ca dernier caractère le diftingue de tous les animaux
connus.
Le palmifie ne fe rencontre que dans les-climats
' chauds de l'ancien continent ; il vit de fruits , 8c ,feiert de,fes pieds de devant pour les porter à fa
gueule : il a la voix , l’inftméfc 8c l’agilité , de
îrêcureuil. On vient aifément à bout de. ,1’ap-
jprivoifer; il s’attache alors fi fort à fa demeure,
‘qu’il.n’-en fort ;que( pour fe promener, & qu’il';y
i revient de faf - même. Qn :ya- à la chaffe du
pa lm ifie , mais on ne mange fa chair, que dans un
grand befoin.
PA N , .filet connu fous le nom de panneaux , que i’on tendàtjtQur d’un bois pour y prendre les
bêtes. De ces filets les uns font fimples , d’autres
font contrémaillés.
PANGOLIN , f. m. Ce.mot fignifie dans la
langue de Java , un animal qui fe met, en boule :
les François l’ont nommé tantôt lézard é ca illeu x , tantôt-diable de Java.
; ' Le pangolin eft un quadrupède vivipare } il a la
peau lifté 8c fans poil fous la gorge , fous le ventre
8c fous la poitrine : ailleurs il a des, écailles qui ne
•font pas collées en entier fous la \ peau , mais qui y
font feulement adhérentes par leur partie inférieure
: ces écailles font mobiles commè les pi-
quans du porc-épic , 8c elles fe relèvent ou fe
iabaiffent a la volonté de l’animal > elles font fi
dures qu’elles rebutent tous les animaux de proie ,
e’eft une cuiraffe offenfive qui bleffe autant^
qu’elle réfifîe i il eft fingulier de voir le tigre
t e la panthère -lutter contre le pangolin ainfi hé-
riffé : ces tyrans des- déferts font de vains efforts
pour dévorer cette proie j ils Foulent ces
animaux armés, ils les roulent , ils cherchent
â les étouffer , en les furchargeant de leur poids, -
mais ils ne peuvent les faifir fans fe faire des
bleffiires douloureufes, & le p a n g o lin . tranquile
au milieu de fes ennemis les plus acharnés ,
brave impunément leur fureur.
Ce quadrupède a quelqués fois jufqu’à huit
pieds de long, en y comprenant la queue qui
en a près de quatre. Ses écailles qui font minces
8c d’une couleur pâle , quand l’animal eft
encore jeune, prennent une teinte plus foncée
quand il. eft adulte ; elles acquièrent alors une
dureté fi grande , qu’elles réfiftetit à .la balle du
moufquet. Le p a n g o lin ne vit que de fourmis j
il fe rencontre en Afrique 8c aux Indes Orientales.
Les ne grès l’aftomment à coups de bâton,
l’écorchent, vendent fa peau aux européens ,
ils mangent fa chair qu’ils trouvent très - délicate.
PANIER. Piège particulier qu’on tend , aux
èifeaux, & qui réuftit aux perfonnes les moins
intelligentes.
On prend un pan ier qu’on couvre de fougère
ou d’autre verdur*, 8c on le met fur fa tête
ou fur fes épaules.. On place vers le fommet du
piège un petit morceau dé bois qui s’avance en
dehors, auquel on attache par les pieds avec
une ficelle une chouette ou quelqu’autre oifeau
noêfurne. ■ . :
On choifit enfuite un coeur de bois , épais
d’environ un pouce > on le fend par un bout , 1
directement au milieu, 8c on fait enforte que ;
cette fente s’étende jufqüës vers la moitié d-u
bâton : au bout de la fente on met un petit ref-
fort qui tient le bâton ouvert, & on attache à
deux ou trois doigts au-defîous du bout fendu
une corde , dont l’extrémité , en la tirant ,
aille fe rendre fous le panier ; ce qui fert à faire
joindre les deux morceaux de bâton que le ref-
fort tenoit écartés.
On va avec cet équipage le long des haies :
il faut que -le panier qui eft fur la tête du chaf-
feur couvre prefque tout fon corps, & de tems en
tem§ on fait voltiger la chouette : les petits oi-
feaux.qui détellent cet animal, viennent en criant
pour, le becqueter & ne pouvant\fe pofer fur
le p a n ie r , fe placent fur te bâton enjr’ouvert.
L’oiféleur voyant fa proie, tire la corde, 8c les oifeaux fe trouvent pris.
PANTLIER , f. m. Il ne faut pas confondre
le pantker avec la panthère : le premier animal
eft une efpèèe de loup timide, qui eft sûrement
le chacal.
Le ch a ca l ou le pa n tk er eft un quadrupède du
levant, de la taille du' renard, 8c dont le poil
eft d’un jaune doré y il a la férocité du loup,
& un peu de la familiarité du jlhien. Voye^ le
mot C hacal.
PANTHÈRE , f. f. 5 quadrupède de l’ancien
continent. On a long-tems confondu cet animal
avec l’once 8c le léopard, parce qu’on n’avoit
point examiné ces quadrupèdes avec des yeux
philofophiques.
La panthère a environ fix pieds de long depuis
l’extrémité du mufeau jufqu’à l’origine de
la queue , qui a elle-même deux pieds d’étendue
: le fond de fon poil eft fauve, 8c il eft
marqué de taches noires en grands anneaux.
Ce quadrupède a l’air féroce, l’oeil inquiet,
le regard cruel, 8c les mouvemens emportés :
on le rencontre dans toute cette partie de l’Afrique
qui s’étend le long de la mer Méditerranée
, & dans quelques régions de l’Afie 5 il
n’a jamais pénétré dans le nord, ni même dans
les zones tempérées.- Il tient fa férocité & par
conféquent fa nature du climat brûlant qu’il habite.
La .panthère t e plaît dans les forêts touffues,
fréquente le bord des fleuves , 8c les environs
des habitations ifoléës , où elle cherche à fur-
prendre également les animaux domeftiques &
les bêtes fauvages pour les dévorer : elle fe jette
rarement fur les hommes, quand même elle en
feroit attaquée. Quoique cet animal foit carnivore
, fa chair n'eft pas mauvaife à manger ;
.du moins tel eft le fentiment des nègres & des
indiens.
Chaffe des animau x avec la panthère.
La panthère eft d^un naturel peu flexible, on
la dompte plutôt-qu’on ne l’apprivoife ; & quand
on s’en fert pour la chaffe, il faut beaucoup
de foins pour la dreffer , & encore plus de pré cautions
pour la conduire, car cet animal ne
perd jamais entièrement fa férocité.
La panthère fert principalement pour la chaffe
des gazelles : on la tient fur une charette enfermée
dans une cage', 8c dès que le gibier
paroït, on en ouvre la porte : l’animal rufé ne
, s’élance pas à l’inftant fur lu i, mais il tourne