
às l’huile de foufre , qù I’ob jettes du, ver p ilé , -1
qui , en roûgiffanc, fait mieux brûler le foufre ,
& roulez-les , pendant au’ iU font tout chauds , |
dans de l’ orpin en poudre , ou atfénic jaune, j
Faites une pâte liquide de vinaigre fort avec ds
la poudre à canon : trempez plufieuts fois dedans
les mèches, jufqu’à ce.quelles fçient couvertes,
un peu épais de cette dernière compefition ; puis
mettez tremper pendant vingt-quatre heures dans,
de l’urine d'homme , gardée depuis long-temps ,
des morceaux de vieux linge , dont on envelope
chaque mèche & la compofîtion qui l’environne,
laquelle , en caflant, fe perdrai: fans cette précaution
: il faut bien lier le linge. Pour en faire
ufage, on bouche tous les trous au deffou's du
vent avec du gazon , à de. celui dans
lequel on met la mèche i & on lailfe débouchés
les trous lur lefquels le vent frappe, pour qu’il
refoule dans,lé terrier la fumée que la mèche produit
: on allume cette mèche, oipla met Je plus
ayant qu’ on peut dans le trou que l’on a lailfé débouché
au deffous du v e n t , & que 1 on bouche
avec du gazon .des que la mèche eft allumée.
Rien , dans les terriers, ne réfifte à cette fumée ,
& les renard? Portent fur le champ : on les tue ,
ou bien on les prend avec des paneaux. Quand un
terrier a étqainii fumé , les renards^ font fix mois
fans y rentrer.
Pour faire un lafcoulant , on prend une corde
greffe comme ur. tuyau de' plume , & un bout de'
canon de fufil long d’un pied ou dix - huit
pouces : on frotte la corde avec de la fiente
fraîche de renard ; on lime par un bout le canon
de fu fil, de façon qu’il faffe une fourche,, dontj
les deux-bouts font très-poihtns ; on fait un trou
au canon , par lequel on paffe un des bouts de la
corde , à laquelle on fait un noeud , pour qu’elle
ne pùifl'e pas fortir ; puis on : répaffe l’autre bout
dé’ la corde tout le 'long du canon , eh dedans,
pour l’attachèr à une branche ou piquet. On tend
ce las à une gueule de terrier pou dans une paffee
de renards , & quand ils fe fqnt une fois pris dedans.,
iis ne, peuvent plus s’échapper s le canon lesJ
empêche dé manger la corde , & les -bouts piquants
leurs percent le col , s’ ils tirent trop
fort.
Pour empoifonner les renards , on vide des
boyaux de mouton ou de cochon , que 1 on emplit
avec une pâte faite avec de la noix vomique
en poudre mêlée dans du fain-doux.avec un peu ,
<àe verre pilé. On Coupé ce boudin par morceaux
d’un pouce & demi de lo n g , qu’ on lie un peu par
les "deux bouts l’on place enaqué bout deboudin
fur une petite pierre piatte avec deux petites
tuiles ou ardoifes que l’ on met l’une contre l’ autre,,
pour former un toît qui le garamifie de la pluie.
Ou bien on eh fait des boulettes de la groffeur
une noix que l’on couvre de la moitié d une
coque d’oe uf ; on met à côté un petit morceau
de pain fr it dans du fain-doux avec un peu de
galbanum & de camphre. On peut faire frire , .au
lieu de pain, du vieux fromage , du jambon ou
du hareng foret. Ces gobes :fe mettent dans le
bois & autour, à deux pas des chemins & fentiers.
C et appât attire lés renards de fort loin , 8c tous
-les matins il faut aller relever les gobes; & lorfque
; l’ on en trouve de mangées , on fuit la pifte du
renard que l’on trouve mort à peu dé diftance p
de l’endroit où étoit placée la gobe.
Un autre appât peu connu, 8: dont le fuccès
eft encore plus affuré eft le fuivant.
Prenez une demi-livrê de graille douce , - &
qui ne foit'point rance, pour le mieux d'e la
graiffe d’oié , 8c un; l'ivre de pain coupé par
petits morceàux , gros comme-Je pouce. Faites
fondre la graiffe dans une cafferole bien étamée
8c bien n e tte , 8c lorfqu’elle fera fuffifamment
chaude, jéttez-y le pain pour le faire frire au point
qu’ il prenne une couleur bien blohde , 8c pas
trop touffe. Un moment avant de le retirer,
jettez dans la cafferole gros com jgt une fève de
camphre en poudre , 8c remuez un pep la caffe-
role, pour le diftnbuer partout. Cela fait, retirez ;
le pain,8c le mettez dans une boîte, furune fêuille
de papier blanc. Ayez enfuite une frefftire de
mouton fraîche,liée au bout d’une ficell:e,8c allant
fur un terrier où il y a des renards, traînez cette
freffute d e - là jufqu’à l’endroit, où i,vous voulez
vous pofter ; 8c a côté d e - la traînée,,, de dif-
tance en diftance , mettez Un petit morceau de
pain frit fur un peu de graine de foin. Il eft a
propos, pour cette operation,, d e t t e ,d e u x ,
rtin fait la traînée , ,8c l’autre , marchant a cote,
pofe lés .morceaux de pain ainfi qu’ il a été dit.
. C o m m e p o u r l'ordinaire , les renards ne
forcent qu’après. la nuit clofe le plus fur eft de
ne faire cette traînée que fur-Je foir , 8c de ne.fë
mettre à l’affût qu’ au- clair de lune. On fe fett
beaucoup de cet appât , en Allemagne , pour
Au lieu des appâts dont oh vient de parler , on
peut fe fervir d’ une poule , qu,on a foin d attacher
, dans un b o is , de manière qu’elle ne puiffe
s’échapper j liant en même temps une ficelle
à quelqu’ un de fes membres. De l’ arbre ou l’on
s’ eft placé , on tirebî de moment à autres, la,
fiée lie ; ce qui (ait trier la poule. A ce, c r i,, les
renards -qui l'entendent né manqùènt pas d’ap-
prochér , Je non feulement, les renards , mais les
tournes, putois, 8c autres bêtevp liantes, s il y
en a dans'je bots.
Enfin on tu ; les' renards au carnage, comme
lesdoups, ceft-à-dire , entraînant, fnrle & ir ,
une bête moite , dans un bois 3 lo long de plttr
fieurs chemins abouti (Tans à un carrefour, où
elle relie pafée à portée d’un arbrè , où le tireur
puiffe fe placer pendant la nuit. Cette traînée |
pour être plus iïire , doit fè faire par un homme à 1
cheval. Elle .peut auffife faire en rafe campagne.
Les. loups y viennent comme les renards ; mais ,
comme ils font plus défians , iis n’etî approchent
ordinairement que le fécond jour. Si la bête morte
eft une chèvre ou un mouton on la ;fixer$ avec
des harts & des crochets enfoncés en terre ; .car ,
la première chofe que font les loups , c eft de
chercher à l’enlever.
C ’eft fur-tout gn hiver , & en temps de neige ,
que cette traînée réuflît le mieux ; &r comme elle
le fait le plus-fouvent à peü de-diftance des fermes
ou villages -, l pour en aflftrer le fuccès , il feroit
bon que plufieufs.chaffeurs sentendiffent pour fe
relever, fans bruit , toutes lés deux ou trois
heures, comme des fentinelles , ce qui feroit
d’autant plus à propos qu’en hiver, vu les rigueurs
de la faifon , il n’eft pas poflible qu’un homme
paffe la nuit entière en faètion. Il y a même dans
les campagnes telles habitations ifolées & fituées
de manière que le carnage .puiffe être placé affez à
proximité , pour qu’on puiffe y faire le guet par
quelque fenêtre ou lucarne , fans fortir de chez
foi.
Autre appât ~ & pjège.
Ayez un pot de terre Verniffé tout n e u f , dans,
îequèl vous ferez fondre un quarteron de fain-'
doux , que vous écumérez ■ jufqu’à ce qu’il foit
bien clair j alors vous jetterez dedans une petite
pincée d’oignon blanc haché menu comme de. la
poudre $ il fe frira dans l’inftant : retirez enfuite
le pot du fe u , mettez-y une cuilleréecdé miel que
vous aurez foin de bien mêler ; puis ajoutez-y
line bonne pincée, comme de tabac, de camphre
en poindre : jetez dans cette compofîtion dix ou
douze morceaux de pain , d’environ un pouce^en
quarré chacun, & vingt ou vingt - cinq autres
pétits morceaux de pain , de fix lignes de longueur
fur trois de largeur , qiie vous laifférez
frire en remettant le pot'devant lè fëu j jufqu’ à ce
qu’ ils foient à-peu-près comme ceux que l’on met
fur les épinards : alors ôtant votre pot tfu fe u ,
vous retirerez lès morceaux de pain \t vous lés
mettrez dans un morceau de drap de laine neuf,
que vous-aurez imbibé de îa graiffe du pot : enfermez
ce drap & lés amorces dans une boîte ,
dé peur qu’ils rie. s’évaporent. Ce morceau de
drap;fervira pour frotter & graiffer auprès du feu
votre piégé , qui fera de fer & fans aucune rouille;
car le renard la Tentant , il s’en mëfieroit. A
chaque fois que l’on fe Jert du piège , il eft né-s
ceffaire de le frotter avec ce drap imbibé dé
graiffe..
Lorfque vpus voudrez tendre le piège, il faudra un , deux ou trois jours auparavant, faire dans la>
plaine , ou aux enviions du b o is , mais non dans,
le bois ; car i l fèroit difficile dé l'aire, l’enceinte
dont il fera parlé ci-après ; ,il faudra faii'e, dis-je,
deux ou trois trous de la grandeur du piégé pour*
l ’y cacher ; vous obferverez , enlesfàifant, que
la place où doivent fe trouver le reffort du piège
& la perfonne qui le tendra , foit au dellous du
v e n t , félon l’endroit d’où le vent viendra , lorf-
qu’on tend:;?, le piège , c ’eft-à-dire , que les trous
foient difpofés différemmentafin de choiftr le
plus convenable félon le vent qui foufftera. Le
jour-pris pour tendre le p iège, il eft efl'entiel que
l ’hoiTijiie qui le tend foit aurdeffous du vent relativement
au p ièg e , afin que le vent emportant
loin du piège la tranfpiratidn .de i’homme, le
renard c^n fe méfie toujours , n’ait aucun fenti-
meat, ni foupço.n du corps humain , lorfqu’il srap-
proche du piège.
Si-tôt q.ue vos trous feront faits , vous pourrez
y jeter quelques amorces , pareequ’en y revenant
le lendemain ou furlendemain , fi vous ne les y
trouvez plus , ce fera un figne affuré qu’un renard
a paffé & les a mangées, & vous pourrez
compter certainement qu’il reviendra tk fe prendra
au piège. ,
N’oubliez p o in t, en tendant le piège & en y
mettant l'appât, d’être au deffous du v e n t } . &
lorfque le piégé fera tendu , couvrez l ’ouvrage
du reffort d’un morceau de papier graiffe , afin
; que la paille ramée , dont il fera ci- après parlée ,
n’entre point dans le reffort, & ne l ’empêche pas
"de partir.
Couvrez votre piège avec de la paillé d ’orge
ramée : & pour faire encore mieux, ^ mettez par-
deffus du crotin dé'cheval, bien écrafe & épar-?
pillé , de forte quede renard, ne voie point le
piège. L ’amorcè attachée au piège fe,ra au deffus
de-la paille & du crotin, afin que la bête la puiffe
appercevoir & fentir.
Le, piège étant ainfi tendu, prenez un chat
g r illé ,' ou pour le mieux un renard grillé , atta*
chez-le au bout d ’une.' corde , & . le traînez depuis
le p iège, en, commençant au deffus du v en t,
& formant une grande enceinte d’un quart de
lieue ou d’une demi-lieue , que vous viendrez
fermer où vous l ’aurez commencée. Ne paffez
point dans l ’intérieur de Cette enceinte ; & à
méfure que vous^traînerez.ce chat o;u renardgxiïïê ,
femez fur la terre , à tous les cinquante ou foi-
xante pas , une des petites amorces de pain
frit.
Le lendemain vous trouverez le renatd pris
tout en vie au piège. Ori obfervera de tenir les
chiens' a l’attaché, pendant que les piégés feront
tendus , paccequ ils font triès-friands des amorces
que 1 on a préparées pour les renards.
Cette amorce eft 'fi puiffânte pour les renards ,