
des poiflbns qu’il mange , 8c à force d’aller ,
de venir & de fauter ii pratique des chemins
très-commodes: Si l’on ajoute que tel animal vit
en foc ieté , on s'appercevra que l a faricovieane
a une-partie de l'induftrie du caftor.
Oa chaffe cet amphibie à caufe de la beauté
de fa fourrure 8c de la délicatelfe de fa chair.
SARIGUE , quadrupède diftingué des autres
animaux par des caractères lïnguliers > le premier
el t , que la femelle a fous le ventre une ample
cavité dans laquelle elle reçoit fes petits & les
allaite. Le fécond e ft , que ie mâle & la. femelle
ont, le premier doigt des ,pieds de derrière fans
ongle & fépa?é dès autres , comme le pouce
dans la main de l'homme , tandis que les quatre
autres doigts font placés les uns contre les autres,
& armés d'ongles crochus comme dans les pieds
des autres quadrupèdes.
Le climat naturel du farigué e ïï T Amérique ,
& il ne fe trouve aux Indes. Orientales que parce
qu’il y a été tranfpoité : cet animal a ordinairement
la tête longue de fix pouces, le^corps de
treize , 8c la queue de douze j - Ion corps a environ
quinze a feize pouces de circo. férence.
Sous le ventre de la femelle eft une fente qui
a deux ou trois -pouces de long j cette ,-fente efl
formée par deux peaux qui compofenr une poche
où les mamelles font renfermées : les petits nouveau
nés v entre nt pour les fucer , 8c prennent li
bien l’habitude de s'y cacher , que lors même
qu'ils font grands , au moindre péril qui les
menacé, ils s'y réfugient. Cette poche s’ouvre
8c fe referme à la volonté de l'animal.; i’intérieur
eft parfemé de glandes qui fournifllnt une fubf-
tancê jaunâtre d une mauvaffe odeur pendant la
vie de T animal, nais d’un parfum affez agréable
après fa mort.
La mère met au monde fes petits nuds 8e aveuglés
: dès-qu ils commencent à jouir de la lumière,
elle les tr.mfp.orte fur quelque colline ,
ouvre fa bourfe , les expofe aux rayons du l'oit-il ,
les amufe en jouant avec eux , & au moindré
danqer les renferme 8c fuit avec' ce précieux
fardeau:
T e fdrigve marche mal 8c court lentement j
©n croit qu'un homme peut l'atteindre lans précipiter
fes: pas 5 en revanche il grimpe fur lés
arbres avec facilité j on le voit fe cacher dans le
feuillage pour attraper les oifeaux, quelquefois
fe fufpendre par la queue pour cpter je p. tit gibier
au p ffage y 8c fouvent même fauter d'un
arbre à râutre pour fiifir fa proie. L'infthiâ -de
ce quadrupède pour la chalfè eft fingulier j quand
il à tué un oiftaii , il fe garde bien de le manger 5
il Je pofe à découvert près d’un arbre , Te fuf-
pend fur une branche voiline, & dès que quelqu’oifeau
de proie vient pour l'enlever, il s’élance
deflus , 8c les mange tous deux.
On peut apprivoifer le farigue, parce qu’ au
' fond il n'eft ni féroce ni farouche j cependant
il dégoûte par Ta mauvaife odeur, 8c déplaît par
fa figure hideufe. On va fouvent à fa chafle ,
pareeque le goût de la chair n’eft pas défagréa-
ble î c'eft même uiv mêts très-recherché par les
Tauvages.
S AV AN A , oifeau de Cayenne, 8c que Ton
trouve aufli fur les bords de la rivière de la
Platà, il eft de la groffeur de l'alouette huppée.
Il eft remarquable par fa queue fourchue , 8c
I longue d'environ neuf pouces, dont les pennes
font noires, ii a une tache jaune.au fommet de
[ la tê te , & derrière , une coëffe noirâtre, courte
8c carrée. Son plumage eft blanc fur tout le
’ deffus du corps , 8c le dos eft d'un gris verdâtre.
SAUGE , oifeau qui fréquente les endroits
humides entre les faules 8c. les grandes fauges >
il fe nourrit de mouches, d'araignées 8c d’autres
inft éfces.
SAUVF-G ARDE , nom d’ un lézard de TA-
, mérique , 8c de Surinam qui a dix à douze pieds.'
ÎT eft ainiî nommé parce qu'il prévient, dit-on,
par fon cri de l'approche du crocodile ou de
qtielqu’autre animal dangereux. C e t animal vit
également fur terre 8c dans l'eau. Il fe nourrit
d'infeCbs. de poiftons & de charogne. Ses écailles
font minces & polies , 8cv. d’une couleur marbrée.
SCALOPES , nom d'un rat fauvage de l'A mérique.
La tête de cet animal reffmble à celle-
du renard, elle eft terminée en pointe, 8c fon mu-
feau a beaucoup de rapport avec celui du cochon
; il s’en fert pour fouir la terre, y chercher
fa nourriture & fe creufer des tanières. Il
- a toute la partie fupérieure du corps garnie de
poils d'un rouge fonce , 8c d'un jaune clair fur
le ventre & fur le front. Get animal a la queue
longue 8c fri fée ,. avec ..laquelle- il peut s'attacher
& fe. cramponner par-tout.
SGAR L A T T E , petit oifeau qui fe trouve
au Mexique au Pérou, au Bréfil. II a un ramage
agréable. Ses ailes, fâ queue, fes jambes
font no ire s:; j prefque tout le refte de, fon corps
; eft û'un beau jouge écarkte, d'où lui vient fon
nom. 11 Ÿ‘ a pluficurs efpèçes de fearlattes ou
de „ces o i f aux rouges. Tous voh nt en troupes.
On en pr- nd beau coup aux pièges.’ On les élève
pour l'agrément , 8c on en fait la chaffe parce
que leur chair eft délicate.
SGHET-BÉ, oifeau de Madagafcar 5 il a là
fleure alongée de la lavandière, avec plus de
grandeur. Son bec eft triangulaire & large, a
fa b â fe , fes-ongles font garnis de fo ie , fa tete
eft ornée d'une belle huppe qui a l'éclat de 1 a-
cier poli ; & une couleur vert-noire lui envel-
lope le cou , le dos, 8c fe mêle au blanc des ailes
& de la queue. Le refte du corps eft orange-
rougeâtre.
SC IN C , ou SCIN QU E , ou STINC M AR IN ,
efpèce de petit lézard d'Egypte 8c d Arabie
long de neuf pouces ou environ. C e t animal a
la tête , le corps 8c les pieds couverts d'écailles
liftés 8c luifantes. Le fommet de la tête eft
d'un vert de mer tirant fur le jaune. Toute la
•longueur du dos eft jaunâtre ^-8c traverfee de
douze bandes d’un brun noirâtre. .Ce lézard
fe nourrit d'herbes aromatiques. C e qui le fait
rechercher par les arabes qui en retirent une ël-
pèce de jus ou de bouillon pour s exciter a 1 a-
mour.
. S E ID A , petit quadrupède fauvage de l 'A frique
, haut d’environ une demi-coudée ; il a le
On ne remarque qu'avec étonnement la juf-
teffe géométrique avec laquelle \eferpent(e meut
en rampant ; les écailles annulaires qui 1 aident
dans cette aélion font d'une ftruélure admirable >
& la méchanique avec laquelle chaque écaiile
! eft entrelacée par des mufcles, eft toujours un
prodige aux yeux du phyficien.
mufeau du liè v r e , les mouftaches d'un t ig r e ,
les oreilles d'un homme ; il eft armé de longs
piquans , ronds , blancs 8c,-noirs. On dit qu'il
ne ‘boit point, 8c qu'il mange de toutes fortes
de chdfes.
SEPS , efpèce de lézard p e tit, rond, vivipare
marqué, fur le dos de lignes noires parallèles.
Ses écailles font de, forme rhomboïde i fon ventre,
eft blanc mêlé d'un-peu de bleu. On die cet
animal fort commun dans le Languedoc.
le tarin , le lin o t , le bruant, le moineau , 8c
les petits qui en proviennent fe nomment ferin-
mulets.
SEPTICOLOR , oifeau de la Guyane dont le
plumage eft varié de fept .couleurs bien diftinc-
te s , qui font le v e r t, le noir, la couleur de feu,
■ le jaune-orangé, le : bleu-violet;, le gris foncé,
l'aigue-marine. C e t oifeau a cinq pouces de
long. Oh en voit , en troupes nombreufes qui
■ fe nourriffent des ‘ fruits que. portent un grand
nombre d'arbres de la’ Giiyane. .
SERPENS. Il y a une lï prodigieufe diverfité
dans l'efpèce des ferpens, qu'il femble que leur
unique cara&ère diftin&if eft de ramper. Ces
animaux lancent leur langue avec une fi grande
célérité, que le peuple en a conclu qu ils en
avoient trois, ou du moins quelle étoit à trois
pointes.
En général les ferpens fe nourriftent d’herbes,
de chenilles & de cloportes j quand ils mangent
des oifeaux, ils en vomiftent les os & les plumes :
ils aiment aufli beaucoup le v i n , le lait 8c les
jaunes d’oeufs.
Ce reptile tranfpire peu 8c digère lentement :
on en a vu vivre un an fans nourriture dans des
barils aérés ; ils s’accouploient même dans cet
état de captivité, 8c faifoient des petits qui
grandiftbient.
SERIN , petit oifeau bien connu, eftimé pour
fon chant, 8c pour la variété des belles couleurs
de fon plumage. 11 vient des îles Canaries. Cet
oifeau-peut apprendre! à articuler des,mots, 8c,
à fiffier des airs entiers. Le ferin fë plaît en cage
8c y fait fon nid. Il eft careftânt, 8c paroît même
reconnoiffant des foins qu’on prend de lu i ;
forme élégante , taille légère, 8c iimple, gentil
plumage , chaut mélodieux , cadences perlees ,
gaieté , propreté , d oc ilité , familiarité , voilà
fes titres pour .plaire 8c amufer. On diftingué
differentes efpèces de ferins. Ceux d'Allemagne
futpaffent les ferins des Canaries par leur beauté
8c par leur chant. La femelle des Canaries peut
- même produire avec ie.chardonneret, le pinfon,
Quand les ferpens s’accouplent, on les pren-
droit pour un animal à deux têtes. Ceux qui
font ovipares enfouifient leurs oeufs dans la terre,
8c Tannée fuivante on en voit éclore des
ferpens. «
Le cri de ce reptile eft un fifflement. La cigogne
, l’ ibis 8c le vautour leur font la guerre»
Les ferpens aiment à vivre enfepble : l’énormo
Quantité qu'on en trouva autrefois' a la Martinique,
manqua à détruire notre colonie a fa naiffance.
Pendant l'hiver, ce reptile fe cache dans la
terre ; au printems il fe dépouille de fa p eau,
en commençant par la tête , 8c cette opération
eft faite dans Tefpace d'un jour. La plupart des
ferpens font venimeux , 8c le poifon qu ils dif-
tilent eft fi a& i f , qu'on en meurt en peu de
te is s , lorfqu'on n’ëft pas fecouru.
Il y a des ferpens d'une taille énorme. Georgs
Anderfon , dans fon voyage des Indes Orientales,
affûte qu’il y a des ferpens dans 1 île de Ceylan
qui avalent des hommes entiers : il y a d’autres
voyageurs quTracontent qu on en a ouvert, dans
le corps defquels étoit renfermé un grand cerf.
Tant d’auteurs s'accordent à conftater ces faits
extraordinaires, qu'on eft tenté de les croire.
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