
avance vers la compagnie-, ayant à la main un
til'on de lapin rélinyux enflammé. Un autie-,
homme le fu lC à la diftance+de quelques' (>as , ,
leqael,porte au bouc d'upe perche, de o a tio>
pieds , un filet monté fur un cerceau de 5 a 4
pieds de diamètre, en forme.;,de poche, ^ f r o t teur
du tifon. s'appvôche peu-à peu de la bande
des perdrix-yqui , frappées dé cette lueur , le'
tip ifien t, & reftent immobiles. Lorfquil s en
eft approche à ;la di-ftançè. conyenable , il s arrête
; alors arrive derrière lui fon camarade
A i à l'inftant que celui-ci' apperçoit I f perdrix,
l ’autre fe baille, pour lui donner la raciute de
précipiter fon filet fur là bande., dont a peine I
fur dix ou douié , il en échappe deux. Au fur-
plus 8 cette -chaire noâume au. feu I n eft point
particulière à la Corfë & à Ja Sardaigne, W
eft fort ufitée en Italie dans la campagne do
Rome ,- en Tofcane , & .ailleurs , & non-feulement
pour les 'perdrix , mais pour toutes fortes
d ’oifeaux qu'on va quêtant a travers champs,
au hafard , & fans les avoir remarques, pendant
le jour. Mais, àutlteu d'un tifort enflamme , les
chffleurs- fe fervent dune certaine lanterne de
fer-blanc bien étamé -en dedans , pour mieux re,.
fléchir la lumière d'une groffe rneehe dont, elle
eft garnie. La lanterne eft appellée en italien
frugnuolo , & le- Btetjauciauja y ce qui a tant
dounè^à-æette chaffe l'uu ou 1 autre de ces
deux noms.
De la Batarvelle.
provinces méridionales de la France , p ar tial
fièrement en Dauphiné §>: daris le s . environs de
Die j de Gap & d’Embrun, Elle-fe tient fur ies
montagnes, même audeffus des bois , Scp’en
defeend , pour fe rapprocher un peu des lieux
habités , que dans l’automne , lors des premières
neiges. On la trouve alors dans les petits bois ,
les b r u y è r e s ,le s lavandes 8c les brouffailles.
Lesvpays déferts q uelle.habite, coupé.s pàfdes
torrens , des ravines & des précipices, en rendent
La batarvtlïc , au premier coup d'oéil , paroît
une perdrix rouge.plus-çgrpffe'cgiie les autres;
néanmoins elle en diffère effentiellernent, d a-
bord par le collier noir commun a toutes les
efpèces dè perdrix rouges : .Je fieu ne fqrme
au'un cercle soir au-deffus du bec , de quatre
a cinq lignés-dè largeur , au lieu que-celut des
perdrix rouges eft accompagne de caches noires
eui defeendent jufqu au milieu, de. la poitrine.
,U n !e autre ».différence - dans le plumage -, non
moins remarquable, fe trouve dans les plumes,
oui longent depuis la nailïance du collier )ul-
ou'aux-cüifïes , & qui recouvrent les ailes,lorf-
«m'ellés font fermées. Ces plumes , dans la,bar-
tavelié, font terminées par une bande d un roux
-très-pile , & prefque- blanc, enfermerentre j
deux lignes noires ; -au lieu q u e , dans 1 6$ perdrix
rouges ces. mêmes:plumes font terminées,
par une banda orangée bordée de noir en haut
feulement. - Enfin, la bartavelle paroît encore
différer de la perdrix- rouge , par fon enant ;
«elui de da perdrix' rougev eft a *n a t ,*u heu ,
oue la bartavelle répète fouvènt la première -
fyllabe , avant de finir le mot,.d on t la termi-
• j naifon , d'ailleurs , femble être en 0 : cok-
eok-çokrro. K , ■
ta bartavelle ne fe trouve que dans quelques
la chaffe très - pénible. Les payfaus en
prennent beaucoup plus avec , des pièges qu’ils
leur tendent., qu’ il n’en eft .tué par les chaffe
urs. Oh diftingue deux efpèces parmi les bar-
tavelles , l’une plus groffe & l’autre plus ^petite
j la plus groffe pèfe ordinairement 28 a 30
onces > il s’en trouve même de deux livres &
plus. .. . .
v De la perdrix ^e montagne , ou perdrix roujfe.
Cette perdrix , qui eft rotiffe , fans mélangé
d’aütre couleur , fe rapproché plus de 1 efpèce
des grifes que de. celle des rouges y elle ,a_le
bec 8c les pieds d’un rouge-drangé-paîe. Buffon
foupçonne qu’elle s’accouple avec la perdrix
grifeou avec la rouge j tr^is ce n’ cft pas I© fen-
! timent de l’abbé Ducros. Cëttc perdrix 3 qui eft
plus groffe que la grife , fe trouve dans les hautes
montag'nè's du Dauphiné. ' ; _ ; ,7%
Du lagopède 3 perdrix blanche , ou arbenne.
C e t oifeau habite toujours par preference #
les fomrqets des plus hautes montagnes.. fe
trouve dans* les Alpes du Dauphiné. La neige
<^ft fon élément : il: s’y creufe un clapier , pour
fe, mettre à l’abri défrayons du fojeil qui-paroît
l’ incommoder j & à mefure qu telle fe rqnd
fur le penchant des montagnes | il va chercher
| les fomrnets les plus" élevés , où elle ne fe fond
harnais. Il vit de feuilles.8$ de.ppuffes de, pin^
de bouleau, 8c de bruyère, & c . Iae: lagopède eft
ainfi appelle, parce qji’il a^du ;pqft';^ ;d n td ^ ,Ket
fous les' pieds ; attribut qui lui eft commun avec
k: lièvre , &: qui .lui appartient exclpfivémént
parmi les oifeaux , comme au lièvre ^ parmi les
quadrupèdes. Cet, oifeau' eft de la grbftèur ovun
pigeon, & pèfe 14 onces. Au fürpUis, H ' n’eft
blanc que pendant l ’hiver j l’été: foa^plumage
s devient femé de taches brunes fur un fond blahc.
C ’eft abufivénient, félon Buffon, (^u’ort lui donne
le- nom de perdrix. Les lagopèdes volent-par
'troupes ,' & . jateai's' bieh' haur ; pafee1 qùejce
font dés oifeaux pefants. C ’eft tin gibier Jbrt
commun fur lè m’oi rt - G é n is .* ' Ôh lé connpit' en
Sayoye fous le n;omf d^arèenr^.
( Èxtr} de f.à chaffe dit fdjff, )
Des perdrix étrangères..
La perdrix de Grèce eft deux fois plus grande
que notre, bartavelle : on -p **çend >que 'lortqu’ëlle
eft en amour, elle articule dm •■ nètemeet ce mot
ckafàbiSj. on la trouve dans l’île de Candie Se dans
les Cyclades.
La perdrix de Syrie eft plus, petite que-notre
perdrix -grife ?. mais fon caraétène eft fi fauvage 3
qu’on ne .fauroit l’apprivoifef. Sa chair eft d’un
goût exquis, 1
La perdrix de la Nouvelle-Anglèt'érre eft plus
petite que notre perdrix ordinaire , & renemble
par fon plumage, à la bartavelle j elle a auffi
beaucoup de^ rapport avec la perdrix du Bréfil.
La perdrix, de la Guadeloupe n’eft 3 fuivant les
naturalises, qu’une efpèce de tourterelie.
La perdrix delà baye d’Hudfon 3 n’eft regardée
que comme un oifeau de bruyère.
II y a au Congo , à Madagàfcat, à la Chine & à
la Louifîanne des perdrix particulières, dont la
chair a. peu de fumet j on en voit suffi à la
Virginie 3 à la Côte d’Or , & vers la • Gambra ,
qui diffèrent des nôtr'ës. : le.ur chair eft d’un gpût
exquis ,- leur plumage eft, très-varié , 8c leur
courfe très-rapide : parmi ces qualités 3... il y
eti a quelques-unes que ces oifeaux doivent 'audimat.
Ckajfe ordinaire de la perdrix. -
Plu fleurs chaffeurs; vont avec des- chiens' dans
la terfce'.. où ils comptent trouver leur gibier j
un d’entre? eux bien monté 3 mène is quête, 8c
toujours contre^vent : il doit avoir deux piqueurs
a*ffe5 côtés , 88* deux autfes derrière ^ mais à des
difra'ntes affez- confidérabies. Quand les perdrix
partënt j le quêteur crie | remarque ; il les fuit
enfuitè fans relâche 3 8c tâche de lés faire aller
contre v en t, ou contre mont, afin de leur faire
perdre leur force 3 après trois v o ls , on les voit
tomb:e f , 8c alors‘ on les tue facilement. Les
cîiiéùs deutailie médiocre j font les meilleurs pour
cêtte chaffe 3 ils doivent chaffer légèrement j
fans s’entiie-fuivre j 8c fans courir de toute leur
force : on lés dreffe de manière que quand en
court à- la remife 3 iis ne faffent point partir lé
gibier , avant que léi chaffeurs foient-arrivés.
r4' Chajfe de la perdrix au traîneau.
. On vient de dire que cette chaffe fe fait le foir
vers lë coucher du foîeil on va dans -la terré
où l’on fiippofe les perdrix ; on fe caché- derrière
une haie y & on attend en fiience que ces oifeaux
aient chanté, m
Quand on les a entendu chanter, 8c qu*onlesvoit
.jouer entré'elles, on les fuit jufqu’à Ce qu’elles
foieât arrêtées ; on remarque l’enoroit de l'arrêt,
Jk on vâ tendre le traîneau.
- 'd l faut.être deux perfonnes pour tendre çe fik t;
on met aux, deiix bouts une perche qu’on attache
avec des ficelles, 8c derrière ôn arrangera petites
branches de feuillage , afin de faire lever lesperr
:drix 3 fur-tput les. rouges, qui ne prennent qu avec
peine leur effôr.
Le traîneau, ainfi. préparé, les! deux chaffeurs
le prennent chacun par le milieu de la perche qui
eft dèleuf côté 3 le lèvent à p lat, l'étendent avec
vigueur, 8c font, £nforte que rien ne touche à
terre, excepté les.feuillages.
Il eft effentiël de tendre le-.filet en travers des
filions de h [ pièce de .terre qu’on j>arcourt ; en- '
fuite on marche droit aux perdrix3. tenant le^traîneau.
en . l’ air 3. 8c ne levant la partie antérieure
que d’environ qpatre ou .cinq pieds : dès que lè
gibier parç, on iaiffé tomber le filet.
Ckajfe de /A perdrix avec des halliers.
Cette chaffe demande plufieurs cocplrateiirs ,
Sr lès pièges n i retendent que dans les vignes ,
.dans les taillis qu dans les buiffonS.
Quand un chien dreffé à la quête a rëufli a
faire partir Une compagnie de perdrix dans les lieux
fqtiè vous défirez'., vous .allez tendre vos hàlliers, à
’cebt ou deux cents pas de cette remif^’: enfuite
les chaffëurs font un grand tour'3 & vont fe plaper
derrière le gibier , dans une diftance égale a celle
des halliers î arrivés à l’endroit preferit, ils marchent
en fiience 8c en ferpén^ant, pour les châf-
fer infènhblement vers les pièges -:,iï7he- faut point
' les prefter, car alors elles prendroiept leur effc-r
au lieu de marcher du côté des ffalliers, 8c la
chaffe feroit fans fuccès. »;
Ckajfe de la perdrix avec des collets
Les perdrix fe prennent ainfi dans les vignes ,
dans les'bois taillis 8c dans, les bruyères’} il fuffit
pour cela de faire une petite haie de la hauteur d’ un
demi-pied , avec des genêts y8r.des ramilles d’arbres
piquées en terre, de planter au milieu dij
paffage de petits piquets de la groffeur du d oigt,
& d’attacher à chacun un collet de crin de cheval
à la hauteur du col des perdrix. •
Ces collets fe tendent à toutes .?«*• -heures du
jour : fi on les dreffe lè matin , oh,'ira prendre
fon gibier à midi, & fi le, piège n’ »îft placé qu’à
midi, on n’y retournera que fe foi ri
Pour affurer le fuccès de l ’artifice, on garnit
de grains les featiers où font dreffés Iss collets*