
huit t.'ifes, 5: au bout on attache la dernière
perche avec quatre ou cinq cordes , qu’on a foin
auparavant dègarnir de plumes : ces' cordes ef-
P^c;-es j une Pùf l’autre j doivâüt compta fer une
elpece de mur qui forme une® rande enceinte.
Apres tous ces préparatifs 3 on fait un grand tour
pour aller joindre les Alouettes par . derrière à
environ cent pas. Deux ou trois per fonnes marchent
en ferpentant de côté & d’autrë ; chacune va
couvoee & en 51 en ce : on prend garde fur-tout
que toute la troupe à'Alouettes fè fuive : car s’il
en demeuroit une derrière les chaffeurs, elle
prendroit fon vol , & feroit fui vie clêv toute la
compagnie. Quand on remarque qu’elles s'arrêtent,
JX qL1 eljës lèvent la tête , c ’en: un figue mani-
fene qti elles ont peur 5 on recule quelques pas
pour les raffûter , & on fe couche à terre jufqu’à
ce qn on les voye chercher à manger : on continue
enflure à les fuivre jufqu’ à ce qu’elles s'approchent
de la tonnelle , où elles s’arrêtent un mo^
ment aufli-bien que les chaffeurs : dès qu’ une
d entr’elles ÿ a pénétré 3 on court après : bientôt
elles entrent toutes ; on jette un chapeau dans
la tonnelle pour Jes faire entrer avec, précipitation
jufqu’au fond 5 en même tems on ferme à
la hâte le devant de la tonnelle , & le gibier
eft pris. •
Chajje des Alouettes aux Fourchettes.
Tous les filets conviennent à cette chaffe ,,
pourvu qu’ils foient grands 3 & que les mailles
ne foient pas trop écartées.
Avant de partir, on -fait provifion de trois
ou quatre douzaines dè fourchettes dé bois
aiguifées parla bas , delà groffeur du petit doigt
& de la hauteur d’un pied.
Muni de cet équipage , on fe rend au champ
où Ton a vu des Alouettes', on fe promène s &
dès qu’on en découvre quelque bandé, on tourne
trois ou quatre fois tout autour , d’abord dans
un intervalle de Cent pas , enfuite on s’approche
infenfiblemeUt jufqu’ à trente. ■
Tant qu’on tourne , il ne faut point s’arrêter 5
car ce feroit le moyen d’épouvanter les oifeaux
;Sc de leur faire prendre leur, effor.
On doit encore obferver qu’i l faut marcher
courbés , & aller de côté & d’autre comme une
Vache qui paît : ainfi il faut quelquefois contrefaire
les bêles pour réuflir à en eue le deflruéfeur.
Quand on a pris toutes ces* précautions, on
déployé fon filet s & on l ’étend à cent pas des
Alouettes, à travers les filions d’une pièce de
terre, obfervant que le côté ouvert regarde les
oifeaux.
On prend enfuite fes fourchettes , on les piqu
toutes>rdroites-en'terre, à la diftance' de deux6
f pieds les unes des autres, & on les-xange tout
j le long d’une corde : quelques-unes doivent fer-
1 vir pour foutenir le filet au .milieu , 8e on ob-
ferve que deux de fes côtés , & le derrière traînent
à terre, pour empêcher les Alouettes de
s’échapper.
Quand tout eft ainfi difpofé , on chaffe devant
foi le gibier , comme dans la méthode précédente,
& quand il eft fous le file t, on déplanté
les fourchettes qui font fur le devant, afin qu’ il
foit enfermé comme dans une cage.
Cette chaffe eft bonne pendant les gelées blanches,
ou quand P terre eft couverte de neige : il faut
faire en forte d’être au moins deux,pour cet exercice
î on s’épargne, alors la peine de faire tout
le tour pour faire attrouper les Alouettes : on les
oblige plus sûrement d’entrer fous le, file t, &
on arrache plus promptement les fourchettes qui
tiennent la cage ouverte.
Telles font les diverfes méthodes qu*on emploie
pour la chaffe des Alouettes', cet exercice
n’eft point tumultueux : il convient à l’ innocence
du premier âgé 5 il n ensanglante point des mains
timides 5 & quand les premiers humains fe dér
■ goûtèrent des fruits de la terre , ils n’inventèrent
pas , fans doute , de chaffe plus violente’. Voyes^
planche 22 de la Chaffe, tome IX des gravures
des Arts & Métiers, & l’explication de la même
planche 22 à la - fin de ce Dictionnaire.
A louette de m-er. Elle ne reffemble à celle
de terre que par la taille, qui eft à-peu-près la
même, & par quelques rapports dans la couleur
du I plumage fur le dos. Son bec eft
long d’ un pouce , noir & très-menu ; fes
pieds font bruns. On voit ces oifeaux en grande
quantité fur les côtes de Bretagne <k du bas Poitou.
Ils volent en troupes ttès-nombreufes , &
fe, tiennent fur le rivage de la me r , où on les
approche très-facilementj & comme ils fe tiennent
toujours fort près les uns des autres ,. il n’eft
' pas rare d’en tuer jufqu’à 40 ou 50 d’ un coup
de fufil. Du refte , c’eft un gibier qui n eft pas
fort recherché.
A L PH A N E T T E , f. m. En Vénerie , c’eft un
oifeau de proie qui s’apprivoife & q ui vole la perdrix
& le Lièvre. Nous l’appelions TuniJJîen,
parce qu’il vient de Tunis.
. AMBLEUR. .C’eft ainfi qu’on nomme , en
Véne rie, un C e r f dont la trace du pied de derrière
furpaffe la trace du pied de devant.
AM EUTER , v. a. { terme de chaffe) C ’eft mettre
les Chiens en meute, ou les affembler pour la
chaffe. On dit : les Chiens font bien ameutés,
lorsqu’ ils marchent bien enfemble.
A N T
A-MONT», ( terme de chaffe ) Mettre l’oifeau*
h-mont, lejetter.
AMORCE ,'fé dit d’ un appât dont on fe fert
à la chaffe ou à la pêche pour prendre du gibier ,
des bêtes camacières ou du poiffon.
AMOUR , afon acception en Fauconnerie;
©n dit voler cCamour, des oifeaux qu’on laiffe Volef
en liber té, afin qu’ ils foutiennentles Chiens. |
ANDOUIL LERS, f. m. plur. (terme de V é nerie
) Ce font les chevillés ou premiers cors
qui fortentAes perches ou du marrain du Cerf ,
du Daim & du Chevreuil. Les fur-Andouillers
font les féconds cors.
ANGÉL. Efpèce d’oifeau de la groffëur de la
■ Perdrix, à bec Sc. pieds noirs, à plumés brunes
& d’un'jaune roülsâtré-. Il vole en troupe. On
en trouve fréquemmérit en Languedoc , ou on le
chaffe. Mais cet oifeau ne peut être : préparé ni
mangé fans en ôter la peau.
ANGUICHURE , f. f. ( C h a f fe .) . C ’ ett l ’é charpe
où eft attaché le cor ou la trompe de
chaffe. ■ ... - ' & . . . ... '
ANOLIS. Efpèce de Lézard fort petit / qu’-on,
a trouvé aux Antilles:Son corps eft.de lagrolfeuij
du petjt d o ig t, & fa peau eft jaunâtre & marquëq
. dé raies bleues § vertes Sc grifes. Ces animaux
" coûtent pendant, le jour autour, des cafés pour
■ chercher leur nourriture: la nuit ils fe cachent dans
_ Jia :terre , & y font un bruit plus a(gu que celui
^des Cigales. Les habitans des Antilles;vont à la
chaffe des Ano.lis , parce, qu’ils’ trouvent leur
: chair tendre & facilé-à; digérer. -
Quelques voyageurs font encore mention d’unè
; autre efpèce à^Anolis , qui a jufqu’ à un pied St
demi de longueur: il rie fort de la terre, que
pendant la plus grande chaleur du jour 5 il fé
nourrit d’herbes , rongé les os & lë s arrêtes qu’on
- jette-hors des maifons ) & fi on en tue quelqu’un ,
les autres le mettent en pièces & le mangent.
A N T A . Animal du Paraguay ; qui a quelque
reffemblànce pour la forme du corps avec l ’Ane ;
mais fes oreilles font petites : il a de plus une
trompe qu’ il allongé & qu’il reflerre comme
l’Eléphant, Sc dont il fetrible qu’ i l fe fert pour
refpirer. A in fi, ç ’eft un animal particulier à ces
climats.1; r.0
On n’a jamais: trouvé d’Anes;(éri Amérique ,
quoique le climat léur fût-.favorable : ceux que
les 'Èfpagnols y ont tranfportes d ’Eur.q^e, & qu’ils
ont abandonné, dans le$ grandes, iftes & dans, le
Continent, y ont beaucoup multiplié y mais ils
a p P cr
.fqnt,.devnus faavagesJ Sc on va à leur chaffe comme
,'a celïè de.TOitfS..
V A n ta exerceiiuffi en Amérique la patience
' des chaffeurs: Le four cet animal broute l'herbe ,
& la nuit il mange.du limon lalé. Les; personnes
curieules de ce gibier fe rendent pendant les ténèbres
dans les endroits ou il y a de ce limon.
Quand elles fentënt YAnia approcher , elles découvrent
tout d’un coup un flambeau allume qui
l'éblouit & donne le tems de le tuer. Sa . char
eft auflî bonne que celle de la Vache , &r fa .peau
fert aux gens de guerre à faire .des calques a 1 e-
preuve des flèches!
‘ M. de Buffon croit que YAnta & le Tapir font
les mêmes animaux.
ANTANÀ IRE J adj. fe d i t , en Fauconnerie,
• du pennage d'un Faucon , qui n ayant .pas. mue ,
a e e lu id e f aimée précédente, ce mot vient d aman,
année précédente.
■ î ANUER 'des Perdrix. ( terme de chaffe ) . C ’eft
choifir, quand les Perdrix partent, le moment
favorablè-pour les tirer..
APÉRCfJER , v . a. 1 terme d'oifêleur ). C ’eft
remarquer l'endroit où.un oifeau fe,retire, pour
y paffer la n uit: on dit j'ai aperché un merle,
quand on va à la chaffe de cét oifeau,
■ APÉRÉÂ , f.'n i. C et animal, fort commun
au Bréfil, tient de la nature du Rat & du Lapin.
Il a environ un pied de longueur fur fept pouces
de circonférence-i l e poil de la même couleur
que lé L iè v re , & blanc fous le ventre. Il a la
lèvre fendue de même , les grandes dents inci-
fives , & la mouftache autour de la gueule & à
côté desyeux.Sês oreilles font arrondies^ comtes.
Les jambes de devant n’ont que trois pouces de
hauteur ! celles de. derrière font un peu plus longues.
VApéréa n’a point de queue, Sa tête eft
plus a longée que celle du Lièvre. On le chaffe
comme un excellent gibier ; fa chair étant d’un
bon fumet & comme celle du Lapin, auquel il ref-
. femble par fa manière de vivre. 11 fe blottit dans des
trous, & choiftt de préférence des fentes de rochers
ou de pierres. v
APOI .TRONIR i v. aél. ( terme de Fauconner
ie , ) , fe dit d’un oifeau à quion a coupé les
ongles des pouces ou doigts de derrière , qui
font fes armes j, de forte qu’il n’eft plus propre
pour le gibier.
A P P A S T , f-,m. fing. C ’eft le nom générique
fous 'lequel on comprend tous les' moyens dont
'on fe fert,! foit à la pêche ,' foit à la chaffe,
pour furprendre les animaux.